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Archive pour la catégorie 'GREEN Alfred E.'

Le Beau Joueur (Smart Money) – d’Alfred E. Green – 1931

Posté : 22 février, 2017 @ 8:00 dans * Films de gangsters, 1930-1939, CAGNEY James, GREEN Alfred E. | Pas de commentaires »

Le Beau Joueur

Edward G. Robinson et James Cagney qui se donnent la réplique dans un film qui raconte l’ascension irrépressible et la chute d’un joueur… Voilà qui promettait une confrontation explosive entre les deux plus grandes figures du film de gangster des années 30. Surtout que cette année-là est celle de leur explosion à tous les deux, celle où Robinson devient Little Caesar, et Cagney L’Ennemi public.

Sans doute Smart Money est-il sorti sur les écrans après le triomphe de ces deux films. Car sinon, comment expliquer que James Cagney, qui se contentait jusqu’alors de seconds rôles (on l’a vu peu avant dans l’excellent Other Men’s Women de Wellman), figure au générique comme la co-star de Robinson, avec son nom en dessous certes, mais écrit aussi gros ? Car cette promesse n’est pas tenue, loin s’en faut : Cagney se contente de jouer les faire-valoir, constamment dans l’ombre (voir totalement absent pendant un tiers du film) d’un Robinson omniprésent.

L’autre déception est liée à l’ascension du héros, dans le monde souterrain du jeu que l’on ne fait finalement qu’entrapercevoir. Car plutôt que de s’intéresser aux différentes étapes de cette ascension, Alfred E. Green privilégie l’ellipse. Le personnage de Robinson se rend dans la grande ville pour affronter un célèbre joueur de poker ? On ne le verra même pas à l’écran… Forcément frustrant.

D’autant plus que les quelques parties de poker auxquelles on a quand même droit sont les moments les plus intenses de ce film imparfait. Autour de ces tables enfumées par les cigares, Green réussit à créer une atmosphère inattendue de menace et de danger. C’est le cas de la toute première, où Robinson affronte un mystérieux souteneur incarné par un acteur encore inconnu dont le nom ne figure d’ailleurs pas au générique : Boris Karloff.

Cette atmosphère trouve son apogée lors de la grande scène finale de la trahison, particulièrement forte et admirablement tendue. Dommage que tout ne soit pas de ce niveau…

L’Indésirable Mr. Donovan (Cover Up) – d’Alfred E. Green – 1949

Posté : 26 mai, 2015 @ 4:56 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, GREEN Alfred E. | Pas de commentaires »

L'Indésirable Mr Donovan

A priori, on est dans du polar pur jus : un enquêteur des assurances qui découvre qu’un client suicidé a en fait été victime d’un meurtre, une petite ville aussi séduisante que la Bedford Falls de La Vie est belle où chacun devient vite un suspect potentiel, un shérif trouble… Mais dès la première séquence, au cours de laquelle un chauffeur de bus évoque avec un large sourire la mort de la victime, rien n’est exactement comme on l’attend…

C’est tout le charme de ce polar en trompe-l’œil tombé dans l’oubli : ne jouer avec les codes du genre que pour mieux les détourner, et en prendre le contre-pied. Jusqu’au personnage principal de l’enquêteur : le choix de Dennis O’Keefe, dont on connaît surtout les rôles sombres et intenses chez Mann (La Brigade du suicide, Marché de brutes), faisait attendre un flic violent et taciturne. C’est tout le contraire : affable et souriant, il va jusqu’à s’essuyer les pieds avant d’entrer dans une maison…

Même surprise du côté de William Bendix, habitué aux rôles de gentils idiots ou de violents idiots, qui interprète ici un shérif attachant et inquiétant, le réalisateur jouant constamment avec l’image que le spectateur peut en avoir. Pour mieux, une nouvelle fois, nous plonger dans le doute et la surprise.

Et que penser d’un « whodunit » dont on ne voit jamais la victime, et dont le coupable… Ben non, pas question de dévoiler le dénouement forcément inattendu confirme toute la singularité de ce film.

Alfred E. Green n’a pas écrit le film, dont le scénario est co-signé par un certain Jonathan Rix, pseudo de Dennis O’Keefe. Mais le réalisateur mérite sans doute d’être redécouvert : l’année précédente, il dynamitait les codes du western dans 3000 dollars mort ou vif, autre réjouissance totalement à part. De là à y voir le signe d’un auteur que la postérité aurait sous-estimé…

* Cette curiosité est exhumée par Sidonis/Calysta dans sa collection « perles noires », avec une belle qualité d’image, et d’intéressantes présentations du film (et d’Alfred E. Green) par François Guérif et Patrick Brion.

3000 dollars mort ou vif (Four faces West) – de Alfred E. Green – 1948

Posté : 15 octobre, 2014 @ 1:40 dans 1940-1949, GREEN Alfred E., WESTERNS | Pas de commentaires »

3000 dollars mort ou vif

Un braqueur de banque qui rembourse le montant de son butin. Joel McCrea traversant le désert à dos de bœuf, ou prenant la fuite au côté d’une femme qu’il aime. Le même fuyard prenant le temps de s’arrêter pour aider une famille souffrant de diphtérie, dans une séquence très émouvante. Pas un seul coup de feu du début à la fin…

Pas de doute, Four Faces West est un western hors du commun, qui s’évertue à multiplier les surprises et les contre-pieds à tous moments. A commencer par le choix du héros : un braqueur de banque, dont on sait qu’il a des raisons très louables certes, mais un braqueur tout de même. Formé au temps du muet (il fut l’un des réalisateurs aux ordres de Mary Pickford), Alfred E. Green signe l’un des westerns les plus curieux de la décennie.

Quel dommage quand même que ‘image soit aussi terne. Pourtant photographié par Russel Harlan, prestigieux chef op de La Rivière Rouge de Hawks, le film a des allures de téléfilm des années 50, l’image manquant constamment de profondeur. Un choix curieux, compensé par le travail de Green, qui excelle à mettre en scène des personnages inattendus et passionnants.

Le trio que forme dans la première partie le braqueur, l’infirmière et « l’ange gardien », d’abord trouble (un visage de fourbe dont on s’attend à ce qu’il soit le traître de service, mais à contre-emploi, Joseph Calleia est formidablement utilisé), est assez génial. Et les regards que les uns se jettent aux autres lors du voyage en chariot, lourd en significations.

On pourrait citer aussi l’utilisation maligne et originale de la figure de Pat Garrett, généralement réduit à sa fonction de tueur de Billy le Kid, et qui prend ici une toute autre dimension. Imparfait et parfois frustrant, Four Faces West reste un western jouissif et totalement à part dans la longue et riche histoire du genre.

• DVD dans la collection Westerns de Légende chez Sidonis, avec présentations par Bertrand Tavernier, Yves Boisset et Patrick Brion

 

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