Ambulance (id.) – de Michael Bay – 2022
Un film à montrer à tous les apprentis cinéaste. Enfin, pas tout : 2h16, c’est long, surtout les deux heures du milieu. Disons l’interminable scène de braquage de banque, à montrer en écho à celle de Heat, dont elle est une énième resucée.
Ces deux scènes côte à côte, imaginons chacun des deux films réalisé par le réalisateur de l’autre : Mann aux commandes d’Ambulance, Bay aux commandes de Heat. Vous avez l’image ?
Bon… Imaginerait-on Mann balader sa caméra au sommet d’une tour et la redescendre aussi sec vers l’action, comme s’il filmait un grand huit en caméra subjective ? Un plan sorti de nulle part et sans aucune justification, parce que non : il ne se passe rien au sommet de cette tour.
Imaginerait-on aussi Mann filmer des types tirant à l’arme lourde sans contrechamps, comme s’il filmait l’intérieur d’un stand de tir ? Le choc de Heat aurait alors un effet proche du néant.
Voilà un peu l’effet que procure Ambulance, film interminable et creux, où Bay fait à ce point du Bay qu’il ne cesse de s’autociter explicitement, évoquant (dans les dialogues) The Rock ou Bad Boys comme des socles fondateurs dont il n’est jamais sorti. Tant mieux pour ses fans. Qui existent.