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Archive pour la catégorie 'FRIEDKIN William'

Douze hommes en colère (Twelve angry men) – de William Friedkin – 1997

Posté : 9 juillet, 2024 @ 8:00 dans 1990-1999, FRIEDKIN William, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Douze hommes en colère 1997

Scénario génial, mécanique implacable… Bien sûr. Ce remake télévisuel signé William Friedkin est une copie presque conforme du film de Lumet, adaptation tout aussi fidèle de la pièce du même nom, avec le même découpage, les mêmes dialogues (à peu près en tout cas, il faudrait revoir les deux en même temps pour s’en assurer).

Ce qui fait de ce film l’un des projets les plus curieux de Friedkin, qui mène à une question cruciale : à quoi bon ? Parce que franchement, cette version-ci n’apporte pas grand-chose d’autre qu’une espèce de mise à jour des rapports sociaux et raciaux de l’Amérique, tout juste quarante ans après, qui n’est pas inintéressante.

Le casting n’est plus exclusivement blanc, ce qui semble annoncer que la société américaine s’est ouverte et métissée. Mais la violence du propos est peut-être pire encore, sans que cette violence puisse se cantonner à la seule couleur de peau. Mépris des classes sociales défavorisées, xénophobie, anti-jeunisme… name it !

Du strict point de vue de la mise en scène, Friedkin ne donne jamais le sentiment de s’affranchir de son modèle, au contraire : c’est tellement fidèle qu’on ne peut que regrette le beau noir et blanc du film de Lumet. Et finalement, c’est du côté du casting que cette version trouve sa raison d’être.

Jack Lemmon, George C. Scott, Hume Cronyn, Armin Mueller-Stahl, Tony Danza, James Gandolfini, William Petersen (que Friedkin avait déjà dirigé dans Police fédérale Los Angeles douze ans plus tôt)… Pas de miracle : chacun sort perdant du petit jeu de la comparaison avec l’original. Mais quand même, ce casting hétéroclite a une certaine allure.

Police fédérale Los Angeles (To live and die in L.A.) – de William Friedkin – 1985

Posté : 3 décembre, 2016 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, FRIEDKIN William | Pas de commentaires »

Police Fédérale Los Angeles

Il y a eu un avant Gil Grissom pour William Petersen : dans les années 80, le charismatique acteur des Experts a été le héros de deux polars qui ont fait très forte impression, le génial Sixième Sens de Michael Mann, et ce Police Fédérale Los Angeles de William Friedkin, qui a fait l’objet d’un petit culte, et dont j’avais gardé un souvenir fort.

Il y a effectivement de belles choses dans ce polar très sombre, qui plonge au cœur d’un trafic de faux billets et de sa violence extrême : une belle noirceur, une vraie ambition de la part de Friedkin de créer une atmosphère, un rythme lancinant ponctué par des éclats de violence extrême… Bref, tout ce qui fera la réussite du film de Michael Mann l’année suivante.

Le personnage de Petersen, flic obstiné et borderline, est intéressant. Les effusions de sang sont percutantes et efficaces. L’incontournable scène de poursuite en voiture est étonnante, parenthèse haletante dans un récit qui sait par ailleurs prendre son temps. Et cette histoire de flics (l’un plus innocent que l’autre) qui tentent d’infiltrer un dangereux gang est assez passionnante.

Mais tout ça ne vous rappelle rien ? Pendant une grande partie, on a cette impression, gênante, que Friedkin, qui enchaîne les échecs à cette époque, essaye de renouer avec le succès de French Connection en retrouvant les mêmes recettes. Et par moments, c’est carrément du copié-collé : même construction, même noirceur, même parenthèse stock-car, mêmes personnages… jusqu’au coup de feu « choc » qui change la donne dans la dernière partie.

Ajoutez à ça un début au suspense téléphoné (le partenaire de William Petersen qui s’apprête à partir en retraite et qui insiste pour boucler seul sa dernière enquête… eh bien oui, il va se faire dessouder), et une musique agressive qui rappelle à elle seule les pires excès des 80s… Alors oui, il y a de belles choses dans ce polar qui se voit avec un certain plaisir. Mais Friedkin nous prend quand même, un peu, pour des idiots.

Killer Joe (id.) – de William Friedkin – 2012

Posté : 28 mars, 2013 @ 4:23 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, FRIEDKIN William | Pas de commentaires »

Killer Joe (id.) – de William Friedkin – 2012 dans * Thrillers US (1980-…) killer-joe

Bienvenue dans la plus belle famille du Texas. Dans la caravane familiale, Papa fume la drogue que lui revend son fiston, belle maman couche avec la moitié de la ville, et la petite sœur vit avec le souvenir de sa maman qui a essayé de la tuer quand elle était bébé. Un beau projet va ressouder cette petite famille : pour encaisser l’argent de l’assurance, tout ce petit monde va faire appel à un flic, qui assure ses fins de mois en faisant le tueur à gages, pour tuer la chère maman…

L’unique question morale qui se posera pour le papa, le grand frère et la belle-maman ne concerne pas l’assassinat, qui ne pose pas le moindre problème à qui que ce soit, mais la relation qui unit bientôt le tueur à la petite sœur. Car en guise de garantie, le bon papa a offert au tueur la virginité de sa gamine, à peine pubère. On est comme ça dans la famille, le cœur sur la main…

Malgré le thème et le décor (Ploucville dans toute sa splendeur), on est loin du Fargo des frères Coen, où une arnaque maladroite tournait au drame. Ici, ce n’est pas que tout tourne mal, c’est que rien ne tourne rond dans la vie de cette famille hallucinante.

Ce film noir totalement barré et glauquissime confirme le retour au premier plan de William Friedkin, après un Bug déjà mémorable. Pivot du film, révélateur des pire défauts et des sensibilités (si, si) des protagonistes, Matthew McConaughey est ahurissant, avec ses bonnes manières et ses jeux qui font mal. Il est à l’image du film : fascinant, répugnant, glaçant.

French Connection (The French Connection) – de William Friedkin – 1971

Posté : 22 septembre, 2010 @ 2:47 dans * Polars US (1960-1979), 1970-1979, FRIEDKIN William | Pas de commentaires »

French Connection (The French Connection) - de William Friedkin - 1971 dans * Polars US (1960-1979) french-connection

De French Connection, on retient généralement la course-poursuite hallucinante, qui mérite largement tout le bien qu’on a pu en dire depuis quarante ans : cette séquence surpasse nettement celle, pourtant culte, de Bullit. Ici, on a Gene Hackman, plus déterminé tu meurs, qui poursuit en voiture un métro aérien, dans les rues de New York. Cette séquence, tournée dans des conditions de sécurité très minimales (William Friedkin voulait profiter des aléas de la circulation pour renforcer l’aspect réaliste de son film), aurait pu finir en drame. Mais aujourd’hui, on oublie l’irresponsabilité de Friedkin pour saluer l’incroyable tension qu’il a su donner à cette scène probablement insurpassable. On vit cette séquence comme si on était sur le siège passager de Gene : avec l’envie d’appuyer sur la pédale de frein, et le réflexe de s’accrocher à la portière ; lorsque cette mère de famille déboule avec son landau sur la chaussée, on est à ça de hurler… Bref, rarement une scène de voiture a réussi à communiquer aussi bien la sensation de vitesse et de danger…

Cette séquence est aussi marquée par le sadisme et la cruauté d’un Marcel Bozzufi acculé, et par sa conclusion : fatigué par cette longue course-poursuite, « Popeye » — Gene Hackman ne fait même pas mine de le poursuivre à pied… D’une balle dans le dos, il signe l’image la plus mémorable du film (que j’ai d’ailleurs choisie pour illustrer ce papier… ce blog est décidément bien fait !).

Cette course-poursuite est mémorable, tout comme la traque finale, dans le hangar désaffecté, et ce coup de feu hors-champs qui résonne longtemps après le générique de fin, symbole du fossé franchi entre la détermination du héros et une sorte de folie… Ces moments de bravoures sont cependant des parenthèses dans un film fascinant, mais bien peu spectaculaire : l’essentiel de French Connection consiste en des séquences de planque, de filature, de fouille… Bref, le quotidien tristoune des flics américains, un peu glauque et franchement chiant, à des années lumière des héros bondissants du cinéma hollywoodien. Les journées de ces flics sont longues, très longues… Leurs nuits n’ont bien souvent pas d’autre cadre que les sièges crasseux de leurs vieilles bagnoles pas confortables… Même leurs histoires de cul sont un peu tristes. Pas drôle, d’être un policier dans le New York des années 70.

Friedkin n’enjolive pas, ne triche pas. Il s’inspire d’une histoire vraie, et n’essaye pas d’en tirer un film fun surchargé en scènes d’action : la filière de la drogue a été démantelée grâce à un gros coup de chance, et des tonnes de patience, et c’est exactement ainsi qu’il le montre dans son film. Avec French Connection plus que dans aucun autre de ses films, Friedkin a voulu « faire vrai », être au plus près de la véritable histoire : il a même embauché comme consultants les « vrais héros », Eddie Egan et Sonny Grosso, qui jouent même de vrais rôles dans le film. Friedkin s’autorise quelques libertés, mais toujours dans le but de faire ressentir le poids du quotidien, chez ces flics qui ne vivent que pour leur boulot. C’est aussi en s’inspirant d’eux que le réalisateur a mis dans la bouche de Hackman cette phrase devenue culte : « You ever been to Poughkeepsie? Huh? » Une question incompréhensible dont le but était de déstabiliser les voyous. C’est du réel, donc, mais ça fait aussi curieusement penser à un film pourtant aux antipodes : Le Port de l’Angoisse, dans lequel Walter Brennan demandait à quiconque il croisait : « Vous avez déjà été piqué par une abeille morte ? »

Gene Hackman, qui explose littéralement dans ce rôle, est extraordinaire, impressionnant bloc d’obstination. A ses côtés, Roy Scheider est beaucoup plus en retrait, mais tout aussi bon. Quatre ans plus tard, John Frankenheimer signera une suite (sans Roy Scheider) pas tout à fait aussi réussie, mais franchement pas mal…

 

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