Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'KORMAKUR Baltasar'

Beast (id.) – de Baltasar Kormákur – 2022

Posté : 7 juillet, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, KORMAKUR Baltasar | Pas de commentaires »

Beast

J’aime bien Baltasar Kormákur. Mine de rien, sans esbroufe et sans donner la possibilité de l’enfermer dans un genre ou un style bien précis, le gars est en train de créer une œuvre assez personnelle, faite de voyages et de sensations, d’émotions et de coups de cœur. Pas un auteur majeur, non, mais un habile faiseur à l’ancienne, avec un vrai sens de la narration et un certain lyrisme.

On sent bien qu’il ne fonctionne que sur ça : les coups de cœur, qui le poussent à nous embarquer dans les sommets glacés (Everest) aussi bien qu’au milieu de l’océan (A la dérive), ou dans les plaines brûlantes d’Afrique du Sud dans ce Beast, survival on ne peut plus classique, mais mené avec un mélange d’efficacité directe et d’humanité qui fait la différence.

Le pitch est simplissime : un père et ses filles, en voyage dans l’Afrique la plus sauvage, se retrouvent coincés au milieu de nulle part avec un lion sauvage et bigger than life qui veut leur faire la peau. Une sorte de version safarienne et familiale de Jaws, donc.

La comparaison avec le classique de Spielberg n’est pas anodine : la famille est centrale aussi dans le film de Kormákur, qui fait de ce survival classique dans sa forme l’histoire d’une famille en crise après la mort de la mère.

C’est aussi émouvant que diablement efficace, et le lion de synthèse est suffisamment crédible pour ne pas gâcher le plaisir que l’on prend devant les efforts désespérés d’Idris Elba pour devenir le père que ses filles attendent.

On se doute bien qu’il y arrivera. D’ailleurs il ne faut pas se plonger dans ce Beast en espérant être surpris : ça n’arrive pas. Que la conclusion ne soit pas crédible ne change donc strictement rien à l’efficacité du film, à l’émotion qu’il dégage, et à la sympathie que je continue à ressentir pour le cinéma de Kormákur. Simple et direct.

The Oath / Le Serment d’Hippocrate (Eidurinn) – de Baltasar Kormakur – 2016

Posté : 5 décembre, 2017 @ 8:00 dans * Polars européens, 2010-2019, KORMAKUR Baltasar | Pas de commentaires »

The Oath

Vaut-il mieux être un réalisateur lambda à Hollywood ou une icône dans son (petit) pays ? Baltasar Kormakur n’a jamais vraiment eu à choisir. Depuis que l’acteur-réalisateur, multi-récompensé en Europe, a fait ses premiers pas en Amérique, il mène une carrière internationale assez impressionnante. Et après deux grosses productions (2 Guns et Everest), c’est en Islande et avec un budget nettement plus restreint qu’il signe l’un de ses meilleurs films.

Avec The Oath (« le serment »), thriller noir captivant et troublant, Kormakur signe un film forcément personnel : réalisateur, producteur, scénariste, il en est aussi l’acteur vedette, présent quasiment dans chaque plan. En chirurgien qui décide de prendre les choses en main pour sauver sa fille, sous la coupe d’un dealer, la police étant impuissante, il est un peu le double négatif d’un Charles Bronson des mauvais jours.

Car si le scénario empreinte dans un premier temps le chemin du vigilante, c’est pour mieux s’en détourner, et souligner la terrible impasse de la violence. Kormakur, acteur, est absolument formidable dans ce rôle tout en intériorité. Pas besoin de grande expansion pour que soit perceptible la panique du père, et le profond malaise de ce chirurgien qui s’enferme dans une spirale de violence qui va le pousser à jouer avec une vie humaine.

Aucun héroïsme, aucune gloire derrière le sacrifice de ce père acculé, qui s’enfonce plus ou moins consciemment vers le point de non-retour. Pas d’espoir ni de solution miracle non plus : dans ces paysages somptueux et mornes à la fois, la violence et le mal-être semblent omniprésents. Kormakur filme ces paysages avec une sorte de langueur superbe, porté par une très belle musique, qui donne à son film un rythme fascinant.

D’une efficacité redoutable et d’une grande justesse, The Oath est un thriller intime et inconfortable, assez magnifique.

Etat de choc (Inhale) – de Baltasar Kormakur – 2010

Posté : 2 octobre, 2013 @ 9:40 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, KORMAKUR Baltasar | Pas de commentaires »

Etat de choc (Inhale) – de Baltasar Kormakur – 2010 dans * Thrillers US (1980-…) etat-de-choc

Révélé en tant qu’acteur par Illegal Traffic et en tant que réalisateur par son remake américain, Contrebande, Baltasar Kormakur s’est fait un nom en Europe et de l’autre côté de l’Atlantique avec des thrillers qui sont autant de prétextes pour prendre le pouls de sociétés qui ne vont pas bien.

Ce Etat de choc, production américaine sortie en toute discrétion chez nous, s’inscrit dans la même lignée, avec un sujet fort. Le héros est le père désespéré d’une fillette condamnée à mourir si on ne lui transplante pas très vite de nouveaux poumons. Mais devant la lenteur des procédures américaines, devant la longue liste d’attente de donneur, ce père honnête (mieux : il représente la loi, en tant que procureur) décide de franchir la frontière et de chercher des filières plus rapides au Mexique, en utilisant son argent.

On voit bien tout le potentiel dramatique que véhicule cette situation : le père de famille prêt à tout, qui plonge de plus en plus profondément dans une société gangrenée par la violence et la corruption, qu’il doit affronter pour sauver sa fille. Sur le plan formel, Kormakur se révèle efficace, à défaut d’être original : comme tous les films récents qui se déroulent dans un Mexique inquiétant, l’image est saturée d’un beige poussiéreux et étouffant, qui donne immédiatement le ton.

Mais c’est surtout sur le fond que le film impressionne : sur l’honnêteté avec laquelle le sujet est abordé. Car plus il s’enfonce dans cette violence dont il espère tirer la survie de sa fille, plus le père s’approche de la réalité, et réalise que le miracle qu’il espère n’est qu’une abomination.

Jusqu’à où un père est-il capable d’aller pour sauver son enfant ? Jusqu’à quel point peut-il remettre en cause tout ce en quoi il croit ? Le film n’apporte pas une réponse philosophique à ces questions, mais a le mérite de les poser frontalement, à travers ce personnage bouleversant interprété avec une grande retenue et une grande force par Dermot Mulroney.

Les seconds rôles (Diane Kruger en mère éplorée, Vincent Perez en médecin mystérieux, Sam Shepard en ami au lourd secret) sont bien fades, mais lui porte le film et le drame sur ses épaules. On n’est pas prêt d’oublier son regard éperdu face à l’impossible décision qu’il doit prendre dans la salle d’opération…

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr