Illegal Traffic (Reykjavik-Rotterdam) – de Oskar Jonasson – 2008
Un gros succès venu d’Islande, ce n’est pas si courant. Pas étonnant que ce Reykjavik-Rotterdam ait attiré l’attention des producteurs américains, qui en ont rapidement tiré un remake, Contrebande, réalisé par Baltasar Kormakur, qui n’est autre que l’acteur principal de ce film signé Oskar Jonasson.
Tendu à l’extrême, concis (une heure vingt, montre en main), le film ne s’embarrasse pas du superflu. Il est d’une densité assez admirable, descendant direct des grands films noirs américains auxquels il emprunte son intrigue, spirale infernale dont est victime le héros.
Ce dernier est un pur personnage de film noir : un ex-trafiquant qui s’est rangé, fondant une famille qui tente de surmonter ses difficultés financières quotidiennes. Pour aider son beauf, menacé par des gangsters, mais aussi (et surtout ?) pour offrir une meilleur vie à sa famille, il replonge pour un ultime trafic : importer des centaines de litres d’alcool à bord d’un porte-containers.
Un type loyal qui réalise un peu tard que tous ceux pour lesquels il était prêt à se battre sont des pourritures. 100% film noir, quoi…
L’originalité du film, sa personnalité, reposent sur la toile de fond : l’Islande et les Pays Bas comme on a rarement l’occasion de les voir, celles des quartiers populaires, celles des ports inquiétants. Le thriller, hyper efficace, baigne dans un contexte social fort, d’autant plus fort qu’il ne prend jamais le pas sur le suspense.
Oskar Jonasson a trouvé le parfait dosage. Son film, basé sur une intrigue on ne peut plus classique, est passionnant.
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.