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Archive pour la catégorie 'SELANDER Lesley'

La Fille de Belle Starr (Belle Starr’s Daughter) – de Lesley Selander – 1948

Posté : 28 mai, 2024 @ 8:00 dans 1940-1949, SELANDER Lesley, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Fille de Belle Starr

D’Ali Baba à Cochise, tous les grands noms de la culture populaire ont, à un moment ou à un autre, eu un rejeton. Alors pourquoi pas Belle Starr, figure historique de l’Ouest, dont on ne compte les apparitions dans les westerns classiques…

Elle a donc une fille, qui a le visage innocent de Ruth Roman, et qui n’aspire finalement qu’à vivre une vie rangée et romantique. Ce qu’elle est sur le point de faire, après que sa môman a été lâchement assassinée. Problème : l’homme qui l’attire est shérif, et elle se laisse convaincre c’est cet homme de loi qui a trucidé la Belle…

Ce petit western signé Selander (un spécialiste du genre, qui a à son actif des dizaines de séries B assez inégales) séduit par son originalité, et une relative audace, ne serait-ce que dans sa manière de reléguer le héros (le shérif joué par George Montgomery) au second plan, au profit de celui qu’on sait être le salaud (Rod Cameron).

Le scénario de W.R. Burnett décale le regard habituel, et ce simple décalage suffit à transformer un petit western un peu fauché en une espèce de tragédie en puissance. Selander n’étant ni Hawks, ni Wellman, ni Ford, la tragédie manque de tension, et même de gravité. Mais quand même…

Même léger, le film séduit par ses beaux décors naturels (qui auraient sans doute mérité la couleur), par sa violence sèche, et par quelques belles trouvailles de mise en scène, dont la meilleure est peut-être la première : ces ombres qui se dessinent sur le mur d’une banque, et qui annoncent le drame, sans dévoiler ledit drame.

Selander n’a pas toujours été très inspiré (ma dernière expérience, c’était The Texican… blurp). Cette fois, il l’est.

El Texican (The Texican / El Tejano) – de Lesley Selander – 1966

Posté : 19 décembre, 2022 @ 8:00 dans 1960-1969, MURPHY Audie, SELANDER Lesley, WESTERNS | Pas de commentaires »

El Texican

Marrant ce western où Audie Murphy passe une grande partie de son temps à chevaucher dans des paysages très vallonnés, montant et descendant de petites collines, semblant tourner en rond pour bien mettre en valeur les décors naturels, censés être les rives du Rio Grande.

Le film a en fait été tourné en Espagne, ce qui n’a rien d’étonnant dans ce mitan des années 1960 : on est alors en pleine vogue du western italien, et on sent clairement son influence sur cette coproduction américano-européenne. Dans les duels surtout, où Audie Murphy se retrouve systématiquement face à plusieurs tueurs, comme Clint Eastwood chez Sergio Leone. Dans l’utilisation d’une musique tonitruante aussi, hélas pas signée Morricone, et très encombrantes.

Il y a d’ailleurs beaucoup de maladresses, voire de lourdeurs dans cette petite production pas désagréable, mais sans grande surprise. Lesley Selander a du mal à trouver ses marques, oscillant constamment entre cette influence européenne et une approche plus classique du western, genre qui, à Hollywood, est alors en bout de course.

Est-ce de là que vient l’étrange nostalgie qui plane sur tout le film, et ce rythme un peu lent, un peu fatigué. Audie Murphy lui-même (qui ne tournera plus que deux films avant de mourir prématurément) incarne un mauvais garçon qui semble revenu de tout, profondément las. Son face-à-face avec un chasseur de prime venu le capturer est particulièrement étonnant, et même assez beau, les deux hommes qui se connaissent depuis longtemps paraissant résignés, accablés par ce destin qu’ils n’ont pas la force de contourner…

Un beau moment aussi, étonnant : l’arrivée du héros dans un saloon et son « dialogue » musical avec un cowboy qui entonne des ballades à la guitare, commentant la tension montante en improvisant cette chanson dans son coin. Un intermède musical qui reste hélas sans suite, dont on se dit qu’il aurait pu être la base d’une sorte de chœur antique très séduisant.

Des qualités, donc, dans ce western imparfait. Et surtout la présence de Broderick Crawford. Avec sa masse et son incroyable voix profonde, impérial et parfaitement juste comme toujours, même dans un rôle caricatural comme celui-ci. Le genre d’acteurs capable de sortir n’importe quelle série B de l’anonymat.

Quand parle la poudre (Town Tamer) – de Lesley Selander – 1965

Posté : 14 septembre, 2018 @ 8:00 dans 1960-1969, SELANDER Lesley, WESTERNS | Pas de commentaires »

Quand parle la poudre

Un ancien shérif arrive dans une ville qu’il est chargé de débarrasser de la corruption, incarnée par celui qui a causé la mort de sa femme deux ans plus tôt.

Typiquement le point de départ classique qui a souvent donné d’excellents westerns bourrés d’idées originales et d’un rythme impeccable. Ce n’est clairement pas le cas de cette toute petite série B remarquablement dépourvue d’idée… et de rythme.

Il faut d’abord souligner le caractère exceptionnellement puéril des dialogues, qui enchaînent avec bravoure les poncifs et les phrases toutes faites. Et puis l’incapacité à peu près constante de Lesley Selander de donner du peps à ses scènes d’action.

On se réconforte un peu avec le casting : Dana Andrews, Bruce Cabot, Lon Chaney Jr, et pas mal de gueules qu’on aime bien… Voilà de quoi combler le vide du film, et tant pis si les personnages ne sont que des archétypes : seul le shérif, assassin de l’épouse du héros, sort des senties battus. C’est d’ailleurs, et de loin, le plus intéressant de tous.

Mais finalement, comme on ne vibre pas vraiment, que l’ébauche de romance ne marche pas, et qu’on sait bien où tout ça nous mène, on préfère s’en amuser : s’amuser de la doublure de Dana Andrews que Lesley Selander filme longuement dans chaque scène de bagarre, sans prendre la peine de dissimuler son visage. Ou s’amuser de voir les méchants tomber raides morts au moindre coup de feu, alors que les gentils survivent même criblés de balles.

C’est beau le second degré, même imaginaire…

Fort Yuma (id.) – de Lesley Selander – 1956

Posté : 16 novembre, 2012 @ 11:30 dans 1950-1959, SELANDER Lesley, WESTERNS | Pas de commentaires »

Fort Yuma

La première scène aurait pu être géniale. Un chef indien arrive dans un fort US pour signer un accord de paix. Mais un blanc l’abat d’une balle dans le dos, sans que l’on sache pourquoi, réanimant d’un coup la guerre entre les Indiens et les soldats blancs américains… Cet assassinat historique est un acte fort, lourd de conséquences. Il est filmé avec une nonchalance et un manque de puissance qui résume assez bien le film.

Fort Yuma, cela dit, est un western plutôt recommandable. Mais remplacez Lesley Selander, cinéaste à la pauvre réputation, par un réalisateur plus chevronné, et vous obtiendrez sans doute un grand western. On est assez loin du compte. En dépit de toutes les bonnes idées du scénario, le film rate constamment son entrée dans la cour des grands en bâclant toutes les scènes importantes.

La grande séquence d’attache des Indiens surtout, est totalement manquée. Véritable massacre à la Fort Apache, cet affrontement est lui aussi filmé avec un manque cruel d’intensité, malgré tous les enjeux dramatiques.

De la même manière, il y a au cœur du film un sujet fort : les relations complexes entre blancs et indiens, vues à hauteurs d’individus à travers deux couples et une amitié masculine potentiels… Le film est narrativement parlant d’une grande simplicité : il raconte le voyage à haut risque d’une colonne de la cavalerie (avec deux femmes) dirigée par Peter Graves, d’un fort à l’autre, à travers des terres indiennes.

Le danger omniprésent met en valeur ces relations interraciales compliquées : deux couples à des stades différents de leur histoire (l’officier blanc qui veut cacher à tout prix ses sentiments pour une Indienne ; un éclaireur indien et une missionnaire blanche attirés l’un par l’autre malgré tout ce qui les sépare), et deux hommes (l’officier et l’éclaireur) qui affichent une haine réciproque mais finissent par se respecter et s’apprécier. Ce pourrait être passionnant, mais le sentiment que ce sujet n’est qu’ébauché est pour le moins frustrant.

Finalement, c’est dans les longues plages de calme que le film est le plus réussi. Dans la première heure surtout, lente avancée dans le désert, où les personnalités se révèlent peu à peu, et notamment un beau second rôle : un soldat vieillissant, frustré d’être privé de galons à cause de son illétrisme. C’est grâce aux seconds rôles, et à la capacité qu’a Selander de filmer à hauteur d’hommes et de créer une sensation d’intimité, que Fort Yuma, au final, obtient un satisfecit…

Flight to Mars (id.) – de Lesley Selander – 1951

Posté : 14 novembre, 2011 @ 2:17 dans 1950-1959, FANTASTIQUE/SF, SELANDER Lesley | Pas de commentaires »

Flight to Mars

Si on reprenait le scénario de Rocketship X-M (petit film très rentable sorti l’année précédente), en changeant trois ou quatre trucs histoire qu’on ne nous accuse pas de plagiat, et en tournant en couleurs pour un peu mieux brouiller les pistes ? Oh, la bonne idée… On a donc une équipe de scientifiques (cinq, comme dans le film précédent) qui décolle pour le premier vol humain dans l’espace, à destination non pas de la Lune, mais de Mars, autant aller au but tout de suite. Bien sûr, dans l’équipe, il y a une femme de science (jolie, forcément), et un non-scientifique (journaliste, ici), pour mieux nous faire comprendre ce qui se passe…

Rien de nouveau, donc ? Ben non, rien de nouveau. Le film de Lesley Selander reprend une bonne partie du style visuel de celui de Kurt Neumann, une fusée qui ressemble trait pour trait, les mêmes rebondissements (y compris la pluie de météorites)… mais ça ne marche jamais vraiment. La faute à des acteurs peu sympathiques ? Sans doute, mais surtout à une mise en scène molle et sans inspiration, à des couleurs criardes et laides, et à un scénario qui pourrait être fendard s’il y avait la place pour un peu d’autodérision. Ce qui n’est pas le cas.

Bon, c’est vrai qu’on rit franchement (mais ce n’était visiblement pas le but initial) en voyant arriver comme si de rien n’était ces Martiens en costumes de plongée, qui parlent un anglais parfait, et qui comptent dans leurs rangs des Martiennes fort attrayantes. D’ailleurs, il y a sans doute moyen de voir le film avec un certain plaisir. Mais pas a jeun, et pas au premier degré.

 

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