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Archive pour la catégorie 'VAN HORN Buddy'

Ça va cogner (Any which way you can) – de Buddy Van Horn – 1980

Posté : 17 mars, 2021 @ 8:00 dans 1980-1989, EASTWOOD Clint (acteur), VAN HORN Buddy | Pas de commentaires »

Ca va cogner

C’est ce qu’on appelle une suite décomplexée. Après l’énorme succès de Doux, dur et dingue, qu’il a tourné en dépit de tous les conseils de son entourage, Clint Eastwood remet ça pour une seconde aventure forcément moins hasardeuse. D’autant moins hasardeuse que, pour le coup, les recettes sont strictement les mêmes.

On retrouve donc Philo Beddoe (l’ami Clint), qui vit toujours avec sa drôle de famille d’adoption : son pote Orville (l’indispensable Geoffrey Lewis), une drôle de grand-mère indigne (Ruth Gordon, très marrante) et bien-sûr Clyde, son orang-outan. Entre deux combats clandestins, Philo traîne dans les bars où il tente d’oublier la belle Lynn (Sondra Locke, partenaire incontournable de Clint ces années-là) qui lui a brisé le cœur dans le premier film.

Et comme il n’est pas question de changer quoi que ce soit dans la recette, Lynn réapparaît, fleur bleue, balayant d’un riff de guitare l’amertume de la séparation. On retrouve aussi le gang des motards, plus bêtes que vraiment méchants, et cette peinture pleine d’empathie d’une certaine Amérique (bien) profonde, qui a rarement le premier rôle au cinéma.

Rien de nouveau sous le soleil, donc. Le principe même du film est totalement aberrant (l’amitié entre Eastwood et un singe, quand même). Et pourtant le plaisir est toujours bien là, coupable mais sincère. C’est très con, c’est réalisé sans la moindre ambition esthétique (c’est même assez laid), mais allez savoir pourquoi, on s’attache à ces personnages, symboles d’un cinéma populaire sincère et décomplexé.

Cette légèreté apparaît dès les premières notes de musique, duo entre Ray Charles et Clint Eastwood lui-même qui s’apostrophent l’un l’autre comme s’ils oubliaient qu’ils enregistraient la chanson générique d’un film. La bande son est d’ailleurs formidable, belle anthologie de la musique country de l’époque.

Pink Cadillac (id.) – de Buddy Van Horn – 1989

Posté : 11 février, 2019 @ 8:00 dans 1980-1989, ACTION US (1980-…), EASTWOOD Clint (acteur), VAN HORN Buddy | Pas de commentaires »

Pink Cadillac

C’était l’époque où le grand Clint n’avait rien sans rien. La fameuse époque où il sacrifiait avec la Warner à ce principe : un film pour eux, un film pour moi. Principe dont le succès critique et public et la reconnaissance d’Impitoyable le débarrasseront. Trois ans avant son ultime western, Eastwood semble encore loin de ce statut privilégié qui sera le sien.

Entre Bird et Chasseur blanc cœur noir, deux films personnels qui lui vaudront d’être enfin pris au sérieux par les critiques, Eastwood accepte donc d’enchaîner deux films de commande qui peineront à séduire le public : un cinquième Inspecteur Harry et ce Pink Cadillac. Deux films particulièrement dépourvus d’ambition qui résument à eux seuls l’impasse dans laquelle la star se dirigeait… et qui l’amènera à sortir de ses tiroirs ce fameux scénario de western crépusculaire qu’il gardait depuis une dizaine d’années.

Pink Cadillac est un cas unique dans la carrière d’Eastwood : un film si improbable, au-delà même de ses défauts manifestes, que les distributeurs n’ont même pas pris la peine de le sortir en salles dans des pays comme l’Angleterre ou la France, pourtant les premiers défenseurs du cinéma d’Eastwood. Avec cette comédie d’action en Amérique profonde, la star pensait sans doute renouer avec le succès de Doux, dur et dingue et Ça va cogner. Raté.

La parenté avec cet improbable diptyque « avec orang-outan » est évidente. Mais malgré la qualité discutable de ces deux films, la comparaison est toujours cruelle pour Pink Cadillac. Essentiellement pour deux problèmes majeurs. D’abord les méchants du film, suprématistes blancs décidés à dézinguer les noirs et les juifs, mais qui se contentent de dégommer des cibles en carton en pleine forêt, sans pour autant être aussi ouvertement (et drôlement, si le cœur nous en dit) caricaturaux que les « Veuves noires » des précédents. Et puis la bande musicale, trois étoiles dans le diptyque, cheap et moche ici.

Poussif et lourdingue, réalisé mollement par le cascadeur Buddy Van Horn à qui personne d’autre que Clint ne laissera réaliser le moindre film, Pink Cadillac n’est cependant pas totalement aussi calamiteux que cela. Malgré ses plus de deux heures, il se laisse même voir avec un certain plaisir intermittent, grâce surtout au cabotinage de Clint, dans le rôle d’un détective qui aime se déguiser pour retrouver des fugitifs (en roue libre dès qu’il se déguise, plus posé au naturel), et à l’interprétation assez rigolote de Bernadette Peters.

Très dispensable, donc. Pink Cadillac ne vaut que comme l’étrange jalon qu’il est dans la carrière de Clint Eastwood, sur le point de prendre une direction nettement plus engageante…

L’Inspecteur Harry est la dernière cible (The Dead Pool) – de Buddy Van Horn – 1988

Posté : 15 octobre, 2014 @ 1:59 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, EASTWOOD Clint (acteur), VAN HORN Buddy | Pas de commentaires »

L'Inspecteur Harry est la dernière cible

A la fin des années 80, Clint Eastwood arrive dans une sorte d’impasse. Sa fameuse logique de carrière, selon laquelle un film de genre permet de combler les déficits de ses œuvres plus personnelles, atteint sa limite. Et l’âge venant, Clint sait qu’il ne pourra pas jouer indéfiniment les superflics. Contre toute-attente, il sort une dernière fois l’inspecteur Harry de sa retraite, désireux d’offrir à la Warner un succès garanti, alors qu’il vient d’achever le tournage de Bird, film auquel il tient particulièrement en dépit de toute logique commerciale.

Mieux : avant de tourner un autre film très personnel, hommage à John Huston et African Queen (Chasseur Blanc, cœur noir), il enchaîne les tournages de deux polars, dont il confie la réalisation à son fidèle responsable des cascades, Buddy Van Horn. Ce sera La Dernière Cible, celui des cinq « Harry » qui connaîtra le succès le plus modeste ; et Pink Cadillac, un nanar tout juste sympathique qui sera un désastre commercial, et ne sortira pas même dans les salles françaises.

Ses films plus personnels ne connaissant qu’un succès commercial d’estime, Eastwood est alors dans le plus grand creux de sa carrière, depuis ses premiers succès vingt-cinq ans plus tôt. Déconnecté du public, il tentera de surfer sur la nouvelle mode des action-movies avec La Relève. Mais ce n’est que lorsqu’il abandonnera toute logique de carrière, et qu’il se contentera de faire ce dont il a envie qu’il enchaînera ses meilleurs films : avec Impitoyable, c’est une nouvelle ère, la plus passionnante, qui s’ouvrira pour lui.

Voilà pour le contexte. Du film lui-même, pas grand-chose à dire, une fois que l’on connaît sa raison d’être, et la personnalité du réalisateur : Van Horn, le collaborateur de toujours, que l’on a même vu incarner le shérif dans les flash-backs de L’Homme des hautes plaines, et qu’Eastwood semble remercier pour sa fidélité plus que pour un talent que, de toute évidence, il n’a pas. Van Horn n’est qu’un yes-man qui signe une réalisation propre mais purement fonctionnelle.

Peu de surprise dans ce Dirty Harry numéro cinq, qui reprend les mêmes recettes que les précédents films. Au détour d’un repas aux chandelles entre Harry et une journaliste (Patricia Clarkson), la brève évocation du passé de Callahan, et la lumière chaude et intime du restaurant, laisse en suspense une petite touche d’émotion et de nostalgie, rapidement balayée par une énième fusillade. On peut noter aussi la présence de Liam Neeson, pas terrible dans l’un de ses premiers rôles d’envergure. Ou encore l’une des premières apparitions à l’écran de Jim Carrey, dans celui de la star du rock qui trépasse à la fin de la première bobine.

On peut surtout s’amuser du sort réservé à une critique de cinéma acerbe que l’on devine inspirée par Pauline Kael, la grande prêtresse de la critique américaine, farouche détracteur d’Eastwood qui fut l’une des seules à descendre en flamme Bird lors de sa présentation à Cannes.

Mais le film ne semble avoir qu’un objectif : nous conduire à cette incroyable poursuite en voitures dans les rues de San Francisco entre la Ford de Callahan et un modèle réduit… clin d’œil un rien parodique aux grandes poursuites du polar des années 70, qui faisaient les grandes heures de Bullitt, French Connection… ou Dirty Harry.

• Voir aussi les quatre précédents épisodes de la saga Callahan, très inégaux : L’Inspecteur Harry,Magnum Force, L’Inspecteur ne renonce jamais et Le Retour de l’Inspecteur Harry.

 

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