Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'HOPPER Jerry'

Ne dites jamais adieu (Never say goodbye) – de Jerry Hopper (et Douglas Sirk) – 1956

Posté : 17 novembre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, EASTWOOD Clint (acteur), HOPPER Jerry, SIRK Douglas | Pas de commentaires »

Ne dites jamais adieu

Le décor bourgeois, l’histoire mélodramatique, Rock Hudson, et même les couleurs chaudes du film… Difficile de ne pas penser aux chefs d’œuvre de Douglas Sirk devant ce mélo méconnu signé Jerry Hopper. Le fait que ce soit une production Universal (comme les classiques de Sirk) n’explique pas tout : Sirk a effectivement travaillé sur ce film, cédant son fauteuil de réalisateur pour se consacrer à Écrit sur le vent. Il a toutefois signé lui-même quelques scènes.

Never say goodbye n’atteint pas les sommets de ses chefs d’œuvre : il n’a pas la même puissance émotionnelle, ni la même emphase. Mais la parenté est indéniable, et le mélo se révèle aussi touchant que passionnant. A vrai dire, ce pourrait bien être le plus beau film de la primo-carrière de… Clint Eastwood.

Oui, le tout jeune Clint, encore totalement inconnu mais sous contrat pour la Universal, qui enchaîne les apparitions au cinéma ou à la télé sans vraiment retenir l’attention. Ici, on le voit une poignée de secondes dans les premières minutes du film, dans un rôle de laborantin qui rappelle curieusement sa toute première panouille, dans La Revanche de la créature. C’est surtout pour lui l’occasion de donner la réplique à Rock Hudson, ce qu’il fait avec un plaisir apparent et on le comprend : sur un CV, à cette époque, c’est assez classe…

Ne dites jamais au-revoir Clint

Cette apparition est toutefois très anecdotique. Et c’est bien Rock le héros du film. Un père aimant, vivant avec sa fille dans le souvenir de sa femme disparue depuis des années. Lors d’un voyage en Europe, ce médecin reconnu tombe par le plus grand des hasards… sur cette épouse qu’il croyait morte. Choc, mystère, flash-back… Tout commence en 1945 à Vienne, dans une ville divisée par le rideau de fer. C’est là que le jeune médecin américain rencontre la belle autrichienne qu’il épouse bientôt, jouée par l’Allemande Cornell Borchers.

Un enfant naît de leur amour. Mais le bel américain est aussi un mâle à l’ancienne, jaloux et peu attentif aux envies de sa jeune épouse. Pas vraiment sympathique, en fait, et même odieux lorsqu’il se persuade que sa belle le trompe avec son vieil ami artiste, très joli rôle pour George Sanders. Crise de jalousie et d’autorité, séparation… La jeune épouse se réfugie chez son père, de l’autre côté du rideau de fer, où elle se retrouve bientôt piégée, morte aux yeux de tous.

Le drame est déjà prenant, mais c’est dans la dernière partie que le mélodrame se révèle le plus intense : les retrouvailles de la disparue avec sa fille, persuadée que sa mère est morte, qui voit cette femme qui arrive avec son père comme une intruse, à qui elle refuse de donner son amour. On imagine bien comment tout ça finira, on ne peut pas dire qu’on soit transporté par l’émotion, mais l’histoire est jolie, les acteurs parfaits, et l’atmosphère particulièrement prenante. Beau mélo.

Le Fleuve de la dernière chance (Smoke Signal) – de Jerry Hopper – 1955

Posté : 30 août, 2023 @ 8:00 dans 1950-1959, HOPPER Jerry, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Fleuve de la dernière chance

Smoke Signal est tourné en 1955, et 1955 vient juste après 1954. Si, si. Et si c’est important, c’est parce que 1954 est l’année de River of no return, le merveilleux classique d’Otto Preminger avec Marylin et Robert. Dans Smoke Signal, il n’y a ni l’une ni l’autre, mais il y a Piper Laurie et Dana Andrews, ce qui n’est pas tout à fait aussi prestigieux, mais ça a tout de même beaucoup d’allure. Surtout, il y a aussi un fleuve particulièrement à descendre pour échapper à des Indiens. Et voilà pourquoi c’est important.

Le film de Jerry Hopper s’inscrit donc très clairement dans le sillage de celui de Preminger, gros succès qui a donné quelques idées aux producteurs. Et on ne va pas s’amuser à comparer les deux films, assez semblables sur le fond : Hopper n’est pas Preminger, il n’en a ni le talent, ni les moyens. Mais il est un cinéaste qui sait être efficace quand il le faut. Et il s’avère ici particulièrement inspiré pour filmer un scénario d’une précision assez remarquable.

De la première à la dernière image, il n’y a à peu près aucun temps mort, aucun ventre mou, aucune pause. Smoke Signal avance avec la même régularité et la même inexorabilité que ce fleuve qui donne au film son titre français. Il y a des remous, des écueils, des berges instables et menaçantes. Mais il y a surtout un débit que rien ne semble pouvoir arrêter.

L’histoire est d’une simplicité exemplaire : un groupe d’hommes dans un environnement hostile tente d’échapper à une meute d’Indiens très remontés. A peu près rien de plus, si ce n’est Dana Andrews, toujours impeccable, dans le rôle assez trouble d’un blanc considéré comme un lâche ; William Talmadge en officier droit et honnête, mais décidé à faire passer Andrews par les armes ; et Piper Laurie dont le jeu atypique et profond transcende le statut de caution féminine.

C’est simple et direct. C’est aussi précis, concis, et efficace, grand film d’action non-stop qui répond à une logique de pure efficacité. Hopper tire le meilleur d’un budget visiblement très réduit. Il doit se contenter d’une poignée de figurants pour incarner une meute assez cheap d’indien… Ses transparences sont assez pourries… Mais qu’importe : le rythme et la construction sont à ce point impeccables que rien ne vient gâcher le plaisir.

Hold-up au quart de seconde (Blueprint for robbery) – de Jerry Hopper – 1961

Posté : 2 février, 2018 @ 8:00 dans * Films de gangsters, * Polars US (1960-1979), 1960-1969, HOPPER Jerry | Pas de commentaires »

Hold-up au quart de seconde

D’un côté, le film de braquage, genre bien établi avec ses trois parties habituelles : la préparation, le casse et les conséquences. De l’autre, un autre genre en vogue à l’époque : le film d’archives de la police, avec son style quasi-documentaire. On prend les deux, on les mélange, et on obtient ce film sans grande surprise sur le fond, mais très efficace.

Réalisateur souvent excellent, Jerry Hopper réussit notamment quelques superbes scènes de suspense. La séquence, durant les préparatifs du casse, où le vieux « Pop » s’infiltre sur les lieux du futur braquage, est franchement haletante. Et des moments comme ça, il y en a plusieurs, qui contribuent à rendre le film si réussi.

L’autre atout, c’est justement ce personnage de Pop, particulièrement touchant et fort bien joué par J. Pat O’Malley. Tous les comédiens (uniquement des seconds couteaux) ne sont pas aussi convaincants, et la direction d’acteurs pêche un peu dans les moments en creux.

Autant dire que le film n’atteint jamais le niveau de Quand la ville dort, le modèle insurpassable du genre. Cette série B (C? D?) n’en est pas moins une sympathique surprise, efficace et réjouissante.

Le Secret des Incas (The Secret of the Incas) – de Jerry Hopper – 1954

Posté : 18 octobre, 2016 @ 8:00 dans 1950-1959, HOPPER Jerry | Pas de commentaires »

Le Secret des Incas

Voir Le Secret des Incas après La Maison de Bambou ne manque pas d’intérêt. Produits à la même époque, tournés tous deux à l’étranger et (au moins en partie) en décors réels, les deux films mêlent aventure, romance et choc des civilisations. Sur le papier en tout cas.

Parce que dans le film de Jerry Hopper, la civilisation Incas qui donne son titre au film se résume grosso modo à des visions très cartes postales du Machu Pichu, et à une poignée de chansons de la Péruvienne Yma Sumac, filmée comme la vedette de music-hall qu’elle est. Bref, un film d’Américains dans des décors gentiment exotiques.

Quant à la romance, entre la Française Nicole Maurey (dans le rôle d’une réfugiée d’Europe de l’Est : on est en pleine guerre froide) et un Charlton Heston qui surjoue le sale type, elle est à peu près aussi crédible et émouvante que John Wayne sur des patins à glace (vous voyez l’image ?). Pas bien sexy donc, et ce n’est pas le pauvre Robert Young, condamné à jouer les faire-valoirs, qui change quelque chose.

Reste Thomas Mitchell, acteur toujours excellent même lorsqu’il n’a pas grand-chose à jouer. Et un Jerry Hopper que l’on a connu plus inspiré (on lui doit un excellent film noir, Alibi meurtrier), mais qui mène sa barque sans génie mais sans baisse de rythme non plus. Pas ennuyeux, donc. Mais la vision caricaturale de la civilisation sud-américaine a un côté limite condescendant, presque gênant.

Malgré tout, il paraît évident que le film a (comme beaucoup d’autres, c’est vrai) inspiré Lucas et Spielberg pour Les Aventuriers de l’Arche perdue : la représentation de l’archéologie, la découverte du “trésor”, le look d’Indy… pardon, de Charlton Heston… L’influence de l’un sur l’autre est on ne peut plus évident. Mais l’autre a autrement plus de classe que l’un.

Alibi meurtrier (Naked Alibi) – de Jerry Hopper – 1954

Posté : 16 novembre, 2015 @ 3:14 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, HOPPER Jerry | Pas de commentaires »

Alibi meurtrier

Eh non, Dirty Harry n’a pas été le premier flic aux méthodes expéditives montré du doigt par l’opinion publique et sa hiérarchie. Avant lui (bien avant lui, même), il y a eu l’inspecteur chef Joe Conroy, interprété par l’impeccable et hiératique Sterling Hayden, héros obstiné et discutable de ce petit film noir dont on jurerait qu’il a inspiré Siegel de près ou de loin.

Près de vingt ans avant le classique de Siegel, Jerry Hopper raconte l’histoire d’un flic bien décidé à faire tomber celui dont il est persuadé qu’il est un tueur, par tous les moyens. Sans preuve, mais en le harcelant, en le poussant à bout. En chemin, le flic va être destitué, et son boulot va prendre la forme d’une véritable obsession qui va le conduire loin de son terrain de chasse habituel, à la frontière mexicaine.

Jerry Hopper n’est pas un immense cinéaste. De lui, on connaît surtout Ne dites jamais adieu, dans lequel le jeune Clint Eastwood tenait l’un de ses premiers tout petits rôles. Mais il fait le job efficacement et sans temps mort. Et puis il peut compter sur la splendide photo de Russell Metty (Le Secret magnifique, La Soif du Mal, Spartacus…), tout particulièrement lors des nombreuses scènes de nuit qui jouent magnifiquement sur la profondeur de l’obscurité.

Quant au scénario, il est plutôt malin et original. Le personnage de grand méchant manque sans doute de relief, mais il est loin des clichés du genre : un père de famille qui cache derrière sa façade d’homme tranquille une double-vie et de terribles accès de violence. Sterling Hayden est taiseux et raide comme la justice? Mais il a une présence magnétique incroyable. Et il y a Gloria Grahame, toujours bouleversante, « destin tragique » gravé sur le front.

Tout en reposant sur des ressors plutôt classiques du film noir, Naked Alibi surprend constamment par ses ruptures de rythme, ses changements de décor, ses explosions de violence et ses longs moments de calmes. Une perle noire de plus à sortir de l’oubli…

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr