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Archive pour la catégorie 'SHERMAN Vincent'

L’Etoile du Destin (Lone Star) – de Vincent Sherman – 1952

Posté : 7 janvier, 2022 @ 8:00 dans 1950-1959, SHERMAN Vincent, WESTERNS | Pas de commentaires »

L'Etoile du Destin

Western et politique… Un mélange pas franchement commun qui fonctionne plutôt bien dans ce film prévu pour Howard Hawks. Sans doute aurait-il été plus fort si ce dernier l’avait accepté, mais Vincent Sherman, honnête réalisateur au métier incontestable, s’en sort plutôt bien, malgré un scénario certes ambitieux, mais qui hésite constamment entre la grande fresque historique, le drame humain, et la bluette légère… Un condensé improbable qu’on retrouve hyper concentré dans la dernière séquence, à la fois la plus spectaculaire (quelle bataille, quand même, foutraque et intense à la fois), dramatique (le combat des frères ennemis)… et hollywoodien à l’extrême, si on s’en tient à l’ultime image.

La dimension historique, c’est l’annexion du Texas par les Etats-Unis à la fin des années 1840. Une annexion appelée de ses vœux par l’ancien président Andrew Jackson, qui charge l’un de ses amis, un aventurier aux convictions aléatoires, de retrouver le sage Sam Houston, grande figure unanimement respectée, vivant reclus chez les Indiens, et dont la seule voix assurera le soutien de toute la population. Oui, c’est plus facile quand on simplifie les choses. Ce n’est pas moi qui m’en charge, mais le scénariste Borden Chase.

Ah on n’est pas dans le grand traité géopolitique, c’est sûr. Mais qu’importe : c’est la dimension dramatique qui compte ici : le suspense que promet cette période charnière de la construction du pays. Tout y est : l’amour contrarié, l’amitié contrariée, le cynisme contrarié, les chevauchées endiablées, les bagarres homériques, les Indiens sauvages, les Indiens sages (et même un tout jeune Geronimo)… et le casting.

Bon sang, le casting : Clark Gable et Ava Gardner, la noble brute et la belle indépendante (même si ses propres convictions s’effacent en un raccord face à l’évidence de l’amour!), juste avant de se retrouver pour Mogambo, Broderick Crawford, Beulah Bondi, Lionel Barrymore dans son avant-dernier rôle, Ed Begley, William Conrad (à peine reconnaissable)… Que du bon, tous très bons, et tous très bien utilisés. Rien que pour ça, Lone Star mériterait largement d’être vu.

Echec à la Gestapo (All through the night) – de Vincent Sherman – 1942

Posté : 6 décembre, 2010 @ 2:50 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, BOGART Humphrey, SHERMAN Vincent | Pas de commentaires »

Echec à la Gestapo

Tout ça pour un gâteau… Parce qu’il voulait manger son gâteau préféré, comme il le fait tous les jours, Bogart se retrouve embarqué dans une sombre affaire d’espionnage, et découvre bientôt l’existence d’un réseau de la 5ème Colonne, qui prépare un attentat retentissant en plein New York.

Nous sommes en 1942. Hollywood n’est pas encore tout à fait en guerre, mais les Allemands représentent déjà le méchant de prédilection, dans le cinéma de genre. Difficile, cependant, de parler de cinéma engagé, même si, comme beaucoup de films de cette époque, les producteurs ont sans doute la volonté ‘‘d’éveiller les consciences américaines’’. Vincent Sherman, solide homme à tout faire de la Warner, ne se prend pas au sérieux, mais signe un pur divertissement. Et un divertissement de haute lignée, une sorte de Mort aux trousses avant l’heure, la traversée de l’Amérique en moins : toute l’action du film se déroule à New York, et en une seule nuit.

Unité de lieu, unité de temps… on n’est toutefois moins proche de la tragédie shakespearienne que de la farce, dans ce film un brin parodique, où Bogart fait du Bogart (et le fait bien), mais au deuxième degré : difficile de prendre au sérieux cette histoire rocambolesque qui commence comme un jeu de piste pour retrouver un pâtissier disparu, pour se conclure au cœur d’une réunion secrète d’espions à la solde des nazis.

Sherman privilégie l’humour et le rythme, et ça fonctionne merveilleusement bien. Le film est un régal, un pur plaisir de spectateur, en particulier grâce à tous ces seconds rôles qui faisaient la richesse des films hollywoodiens de cette époque, et qui semblent tous s’être donnés rendez-vous ici : de l’indispensable et inquiétant Peter Lorre à la ‘‘mère idéale’’ Jane Darwell, en passant par William Demarest (pas un sourire, mais quelle présence !), Judith Anderson (aussi angoissante que dans Rebecca) ou Jackie Gleason (nouveau venu, embauché pour apporter une touche humoristique supplémentaire). Un film pas sérieux pour deux sous, mais franchement réjouissant.

 

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