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Archive pour la catégorie 'POTTIER Richard'

Si j’étais le patron – de Richard Pottier – 1934

Posté : 30 août, 2019 @ 8:00 dans 1930-1939, POTTIER Richard | Pas de commentaires »

Si j'étais le patron

Futur réalisateur, entre autres réussites, de deux bons Maigret (Picpus et Les Caves du Majestic, tous deux avec Albert Préjean), Richard Pottier fait ses débuts derrière la caméra avec cette comédie sociale délicieuse, mais nettement plus comédie que sociale. Un film, en tout cas, qui aborde dès 1934 des questions qui seront brûlantes deux ans plus tard, et qui restent aujourd’hui encore très actuelles : les conditions de travail des ouvriers, le cynisme des actionnaires…

Surtout, Si j’étais le patron est une comédie épatante (un adjectif à prononcer avec l’accent d’alors, en insistant bien sur le « pa » : « éPaatante »), enthousiasmante, chantante (au sens propre d’ailleurs, avec deux chouettes numéros chantés par Fernand Grevay, le Dick Powell français), et menée à un rythme qui ferait (devrait faire, en tout cas) rougir de honte l’immense majorité des comédies actuelles.

Cette histoire d’un ouvrier qui se retrouve propulsé patron d’usine bien malgré lui est hautement improbable. Mais quel plaisir de voir ce jeune homme un rien naïf flirter avec la belle Mireille Balin, ou s’acoquiner avec le roublard Max Dearly (sorte de version avenante et bienveillante d’un personnage à la Jules Berry). Ces deux-là en font des tonnes dans une séquence de cuite mémorable, mais leur plaisir est totalement communicatif.

Et il y a les dialogues, parmi les premiers écrits par Jacques Prévert. « Ça prend longtemps, ton suicide au champagne ? – Moi j’ai commencé il y a trente ans, mais vois-tu, ça dépend des marques… » C’est vif, drôle, brillant et irrésistible. Et c’est entièrement tourné vers le rythme et la drôlerie. Prévert gagnera en profondeur dans des films moins légers que celui-ci (sa rencontre avec Carné sera pour 1936), mais il offre déjà aux comédiens des mots en or.

Picpus – de Richard Pottier – 1943

Posté : 3 février, 2018 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1940-1949, d'après Simenon, Maigret, POTTIER Richard | Pas de commentaires »

Picpus

Une fois acté qu’Albert Préjean n’incarne pas le Maigret tel qu’on se l’imagine en lisant les romans de Simenon, il faut reconnaître que l’acteur, imposé à Richard Pottier par les dirigeants de la Continental, apporte une vision différente et séduisante du commissaire : plus dynamique, plus jeune, plus jeune. Moins massif, mais plus affûté physiquement que tous les autres interprètes du flic le plus célèbre de France.

L’acteur est impérial dans ce rôle, qu’il reprendra à deux reprises (pour les excellents Cécile est morte et Les Caves du Majestic). Son interprétation donne le ton du film, enlevé et plus brutal que la plupart des autres adaptations, à l’image de cette impressionnante bagarre finale.

Comme beaucoup de films de cette période, Picpus doit aussi beaucoup à ses seconds rôles, tous excellents, ces gueules qui dont la richesse de ce cinéma, de Noël Roquevert à Jean Tissier en passant par Pierre Palau et Antoine Balpêtré. Avec un petit coup de cœur pour André Gabriello, ce bon gros au débit impossible, qui s’amuse de sa propre opacité.

Ce personnage (l’inspecteur Lucas) incompréhensible illustre bien l’ironie avec laquelle Pottier filme l’intrigue un peu confuse. L’enquête n’est clairement qu’un prétexte pour enchaîner les scènes réjouissantes, entre noirceur et humour, et dans une belle atmosphère.

Les Caves du Majestic – de Richard Pottier – 1944

Posté : 23 janvier, 2013 @ 3:04 dans * Polars/noirs France, 1940-1949, d'après Simenon, Maigret, POTTIER Richard | Pas de commentaires »

Les Caves du Majestic – de Richard Pottier – 1944 dans * Polars/noirs France les-caves-du-majestic

Dynamique, bavard, primesautier, Albert Préjean est un Maigret formidable à une réserve près : il n’a pas grand-chose à voir avec le personnage de Simenon. Maigret, le vrai, est un taiseux, qui se fond dans l’atmosphère des lieux, et laisse gagner par la « musique » qui l’aide à comprendre les gens, le contexte…

Maigret, sous les traits de Préjean, passe à son temps à dire qu’il va flâner en se laissant gagnant par la musique, mais fait constamment le contraire. Un beau parleur et un manipulateur, qui interroge en usant de trucs un rien éculés (comme celui, redondant, qui consiste à poser une question anodine pour tester la nervosité de l’autre).

Maigret n’est donc pas Maigret, mais cela n’enlève rien à la réussite du film, polar absolument passionnant qui est, au final, une adaptation qui colle plutôt bien à l’esprit de Simenon. Car si Maigret est un observateur bien bavard, Richard Pottier, lui, laisse bel et bien sa caméra s’imprégner des lieux, en l’occurrence un grand palace parisien et quelques lieux de nuit où se croisent tous les suspects dans une affaire de meurtre.

Une cliente du palace a été retrouvée morte dans les caves du Majestic, et Maigret réalise bientôt que la plupart des suspects la connaissaient, qu’ils soient milliardaires ou simples employés, secrétaires ou danseurs… Une intrigue complexe, avec des tas de fils qui se croisent, et que Maigret démêle avec une fluidité parfaite.

Trop démonstratif, peut-être (« Dans mon métier, il est important de paraître plus bête qu’on est » fait partie des nombreuses phrases inutiles). Et l’intrigue secondaire, qui tourne autour de l’enfant, est très émouvante, mais paraît quelque peu hors sujet.

Il y a en tout cas le bonheur de retrouver des tas de seconds rôles incontournables du cinéma français des années 40, avec le débit incompréhensible d’André Gabriello et la voix profonde et gouailleuse de Jacques Baumer parfaitement mis en valeur par les dialogues et le scénario de Charles Spaak (à qui on doit entre autre La Grande Illusion).

Spaak et Pottier assument totalement le film de genre : Les Caves du Majestic ne se veut pas autre chose d’une intrigue policière passionnante.

 

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