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Archive pour la catégorie 'McCAREY Leo'

Lune de miel mouvementée (Once upon a honeymoon) – de Leo McCarey – 1942

Posté : 14 novembre, 2020 @ 8:00 dans 1940-1949, McCAREY Leo | Pas de commentaires »

Lune de miel mouvementée

Sorti la même année que Jeux dangereux, le film de Leo McCarey n’a pas la même renommée que le chef d’œuvre de Lubitsch. Il adopte pourtant la même approche, évoquant les ravages du nazisme sous l’angle de l’humour, avec un rythme de vraie comédie. Et côté rythme, McCarey n’a pas grand-chose à envier à Lubitsch.

Lune de miel… est quand même un peu plus problématique. McCarey donne l’impression d’avoir fait deux films radicalement différents, et de les avoir mélangés au petit bonheur la chance. Ce qui donne des ruptures de ton parfois savoureuses, lorsque le drame se noue uniquement autour du couple de héros. C’est nettement plus discutable quand McCarey met en scène les vraies victimes du nazisme, les Juifs d’Europe, réduits la plupart du temps à des silhouettes.

La scène où Ginger Rogers et Cary Grant se retrouvent enfermés dans un camps a beau être sincèrement émouvante, et justement pleine de sincérité, son esthétisme très léché, le maquillage parfait des deux stars, et la légèreté avec laquelle ils arrivent dans le camps et en sortent… Tout ça a quelque chose d’un peu gênant.

Mais le film est la plupart du temps assez réussi. Drôle, souvent, mais comment pourrait-il en être autrement avec deux acteurs comme Ginger Rogers et Cary Grant… Et avec de brusques accès de violence, parfois inattendus.

Le couple, bien sûr, fonctionne parfaitement. Ginger Rogers en jeune Américaine qui épouse un riche baron dont elle ignore qu’il est à la solde des nazis. Cary Grant en journaliste radio qui devient l’ange gardien de la belle. Tous deux se lancent dans une traversée d’Europe entrecoupée d’images d’actualités. Passage obligé dans les films de 1942, qui participent à leur manière à l’effort de guerre.

Mais c’est quand l’action se pose, quand McCarey prend le temps de développer la relation entre ses deux stars, que le film est le plus attachant, et le plus convaincant.

Soupe au canard (Duck Soup) – de Leo McCarey – 1933

Posté : 15 février, 2016 @ 8:00 dans 1930-1939, Marx Brothers, McCAREY Leo | Pas de commentaires »

Soupe au Canard

Pas un immense fan des Marx Brothers, dont l’humour m’a toujours paru affreusement vieillot, et dont les films n’ont souvent strictement rien d’autre à mettre en valeur que leurs propres personnalités, en particulier celle de Groucho, leader écrasant.

Malgré la présence derrière la caméra de Leo McCarey, ce classique marxien ne me fera pas radicalement changer d’avis, même si je dois admettre avoir ri franchement à plusieurs reprises, et avoir regardé cette comédie potache et vaguement politique avec un certain plaisir.

Mais quelle platitude dans la mise en scène ! McCarey lui-même disait volontiers à quel point ce tournage fut déplaisant pour lui. On l’imagine bien, tant rien d’autre que les Marx eux-mêmes ne semblent avoir le moindre espace pour exister. Pas même le pauvre Louis Calhern, condamné à rouler des yeux en découvrant les pitreries des vedettes.

A vrai dire, la plupart des frangins eux-mêmes sont relegués aux arrières-plans au profit d’un Groucho dévorant qui semble vouloir accaparer la moindre image… jusqu’à être confronté à des doubles de lui-même : pour exister enfin, Harpo et Chico sont contraints d’abandonner leur personnalité et leur apparence pour se glisser dans celle, si reconnaissable, de Groucho… Sans même parler du pauvre Zeppo, quatrième larron sans envergure qui ne sort de son statut de figurant qu’à l’occasion de brefs numéros musicaux.

Pourtant, les moments les plus drôles du film sont dus non pas à Groucho, mais au duo Harpo et Chico. L’un avec son éternelle allure de pierro lunaire muet, l’autre avec son look et son accent latinos, forment un grand tandem qui renoue avec le comique visuel du burlesque originel, et un non-sens irrésistible. On leur doit une scène absolument hilarante, autour d’un stand de limonade, totalement inutile pour l’histoire, mais totalement indispensable pour le film.

Poker Party (Six of a kind) – de Leo McCarey – 1934

Posté : 17 avril, 2015 @ 7:07 dans 1930-1939, McCAREY Leo | Pas de commentaires »

Poker Party.jpg

McCarey vient de signer le meilleur film des Marx Brothers (Soupe au canard) lorsqu’il réalise cette comédie qui a tout du film de commande. Un format court (une heure) idéal pour les double-programmes, et un film conçu pour mettre en scène trois « couples de cinéma » très en vogue à l’époque.

Au cœur de l’histoire, un couple de petits bourgeois (Charles Ruggles et Mary Boland, grandes vedettes d’alors) décidés à prendre leurs premières vacances ensemble depuis vingt ans, mais qui, en faisant le choix du covoiturage, se trimbale une écervelée et son compagnon grognon (Gracie Allen et George Burns, stars de la radio).

La première moitié du film joue sur le contraste entre ces deux couples et leur cohabitation improbable. Le scénario, brillant, est un modèle de construction et fourmille de dialogues hilarants basés sur le double-sens et l’absurde (« Où puis-je envoyer un télégramme ? – Où vous voulez, il suffit de payer. »)

McCarey est un cinéaste discret, qui a fait sa réputation en servant celle de ses stars. Il prend visiblement un plaisir fou à souligner le jeu de ses comédiens, donnant un rythme fou à leurs échanges verbaux. Gracie Allen est génialement insupportable, mais c’est surtout le couple Boland-Ruggles qui fait mouche, soulignant la nature de McCarey, le bel équilibre qu’il trouve entre le grotesque et le tendre.

L’apparition de W.C. Fields (et de Alison Skipworth, avec laquelle il a tourné à plusieurs reprises, notamment dans le fameux Si j’avais un million) marque une rupture de ton inattendue au mitan du film. Avec ce qui est sans doute la scène la plus célèbre de Six of a kind : une curieuse et longue partie de billard au cours de laquelle Fields ne touche jamais la balle ! Plus que jamais, l’humour de Fields (même s’il se contente d’être comédien sur ce film) est basé… sur le rien, le vide.

Une partie de billard où il ne se passe rien. Une anecdote interminable qui débouche sur rien. Et on est là, les yeux et les oreilles (et la bouche) grands ouverts, scotchés aux gestes et aux paroles de cet être absurde et génial. La confrontation de Fields avec les autres personnages crée une folie supplémentaire, un chaos improbable qui n’a pas la finesse de la première moitié du film, mais qui est assez irrésistible.

Six of a kind est une comédie d’une liberté de ton rare, totalement réjouissante.

* Le film a été édité il y a quelques années chez Bac Video dans la collection « Hollywood Comédie ». En bonus : une présentation par Bernard Eisenshitz.

Leur instant d’humiliation (Their purple moment) – de James Parrott (et Leo McCarey) – 1928

Posté : 12 janvier, 2013 @ 11:51 dans 1920-1929, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LAUREL et HARDY, McCAREY Leo, PARROTT James | Pas de commentaires »

Leur instant d’humiliation (Their purple moment) – de James Parrott (et Leo McCarey) – 1928 dans 1920-1929 leur-instant-dhumiliation

C’est l’un des derniers courts muets de Laurel et Hardy, et c’est un pur chef-d’œuvre. Comme souvent, Laurel et hardy sont tous deux mariés à des femmes acariâtres et directives, et redoublent d’imagination pour leur échapper le temps d’une soirée. Laurel pense avoir trouvé la cachette parfaite pour ses économies : le revers de veste d’un portrait accroché au mur. Un soir, prétextant une partie de bowling, les deux compères prennent l’argent et partent s’encanailler dans un cabaret, au videur redoutable, et où ils rencontrent deux jeunes femmes. Mais ils réalisent trop tard que la femme de Laurel a découvert la cachette, et pris l’argent…

A revoir ce court muet, on est frappé de voir à quel point Laurel et Hardy n’ont pas changé lors de l’avènement du parlant, et que leurs personnages et leur humour sont restés remarquablement semblables. Il me semble même que c’est un cas unique dans l’histoire du cinéma burlesque. Tous les grands noms du burlesque muet ont marqué le pas, ou carrément disparu (Keaton, Lloyd…), laissant la place à une nouvelle génération basée sur le son et les mots (les Marc Brothers, WC Fields…). Le seul à avoir duré, Chaplin, mettra dix ans avant de passer au parlant…

L’humour de Laurel et Hardy ne changera pas. Car même si on sourit de leurs répliques ou de leurs chansons, leur humour est avant tout visuel. Les jérémiades de Laurel font rire plus pour les grimaces que pour les cris stridents ; et les remontrances de Hardy sont irrésistibles à cause de la moue surprise et boudeuse de l’acteur, pas de ses éclats de voix. Pareil pour leur complicité, qui passe par les œillades, les coups de coude, et les bousculades.

Il y a tout ça dans Their purple moment. Sans le son, qui ne manque pas. Mais avec le génie de gagman de Laurel. Et puis ce petit bijou inventif et irrésistible est supervisé par Leo McCarey. Est-ce lui le véritable auteur ? Ou le réalisateur officiel James Parrott ? Ou les deux compères ? Toujours est-il qu’il y a dans la mise en scène un rythme et une fluidité digne des plus grands films du tandem, ou des meilleurs Keaton. Des adieux formidables au muet.

 

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