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Ironweed, la force du destin (Ironweed) – d’Hector Babenco – 1987

Posté : 7 mai, 2019 @ 8:00 dans 1980-1989, BABENCO Hector | Pas de commentaires »

Ironweed

Entre son rôle diabolique dans Les Sorcières d’Eastwick et celui déjanté du Joker dans Batman, Jack Nicholson reste dans la performance avec ce clochard dont on suit le quotidien, alors qu’il remet les pieds dans ce quartier où, autrefois, il avait une vraie vie.

Surprise : c’est presque sobre qu’on retrouve le grand Jack. Malgré une tendance un peu trop flagrante à mettre très en valeur ses dents bien pourries, il est plutôt très en retenu, ce qui est loin d’être une généralité pour lui, en particulier à cette époque. Sobre, et convaincant, en homme hanté (littéralement) par son passé et les morts qu’il a laissés derrière lui.

Adapté d’un roman de William Kennedy (Pulitzer de la fiction, quand même), le film d’Hector Babenco ne manque pas d’ambition. Trop, peut-être : le succès de son premier film américain (Le Baiser de la femme araignée) semble avoir donné des ailes au réalisateur de Pixote, qui n’a sans doute pas la carrure pour réussir la grande œuvre définitive sur les clochards dont il rêve.

Le film échappe à pas mal d’écueils, cela dit : il évite le misérabilisme, n’en rajoute jamais dans le lacrymal, et ne romantise jamais ces laissés pour compte qui, tous, vivent comme prisonniers d’un passé plus heureux, ou d’un avenir qu’ils n’ont pas vécu. Mais Babenco ne trouve pas le ton juste entre la fresque et le portrait, entre une certaine grandiloquence et une vision plus intime.

Son film se retrouve entre deux chaises, et ce n’est que par moments que l’émotion surgit : lorsque la fille en colère baisse la garde devant ce père absent, lorsqu’une clocharde alcoolique dévoile ses rêves envolés avant de mourir, ou lorsque le personnage de Nicholson se laisse aller à un geste de tendresse envers celle qui lui sert de bouée de sauvetage depuis si longtemps…

Dans ce rôle, Meryl Streep est, finalement, très convaincante. Finalement, parce que son apparition laisse craindre le pire, tant ses partis-pris sont radicaux : enlaidie, pleine de tics, crasseuse… Elle choisit la démesure, mais sait rester juste constamment. Au final, c’est d’ailleurs grâce à ses acteurs que le film est plutôt réussi : outre Jack Nicholson et Meryl Streep, Tom Waits est magnifique en cancéreux effrayé à l’idée de mourir seul, et Carroll Baker (la Baby Doll de Kazan) bouleversante en épouse délaissée depuis trop longtemps.

 

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