Les Forbans du désert (Ambush at Tomahawk Gap) – de Fred F. Sears – 1953
Tout juste sortis de prison, où ils ont passé cinq ans, quatre hommes partent chercher le magot qu’ils ont eu le temps de planquer. Ils arrivent dans une ville fantôme d’où l’argent semble s’être évaporé, et où les Apaches ne tardent pas à les menacer…
Cette ville fantôme, c’est franchement le personnage principal de ce petit western de série : son décor principal, au moins dans la seconde moitié, et la raison d’être du film. D’ailleurs, après une première partie pas désagréable, mais confuse et convenue, le film s’emballe dès l’arrivée dans cette ville fantôme.
Une arrivée balayée par une tempête de vent et de sable, qui dramatise joliment la tension déjà palpable entre les protagonistes. Ces derniers retournant chaque planche de la ville en ruines est aussi une image assez mémorable, et rare dans le western.
Le plaisir repose aussi sur de petits détails, parfois anodins. Les quatre repris de justice rentrent dans le saloon au début du film : le plan est tourné de derrière le bar, avec une caméra suffisamment basse pour cadrer les bouteilles alignées. Un plan qui semble anodin, mais qui resurgit dans le bar-fantôme, où les personnages se souviennent tristement des bouteilles alignées.
Passons rapidement sur le personnage d’Indienne Navajo, jouée par Maria Elana Marquès, dont la présence n’est justifiée que pour avoir une femme au générique : une femme très souriante, parfaitement maquillée, et très aimante. Mouais… Les hommes sont nettement mieux dotés. John Derek, très bien en jeune loup, et surtout John Hodiak, sale type plus nuancé qu’à l’accoutumée, particulièrement frappant quand on le voit se désespérer d’être coincé sans même pouvoir payer ses dettes.
Inégal et imparfait, ce western de série B est plein de ces petits détails réjouissants (jusqu’au sacrifice final, inattendu). Un film bref, mais intense.