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Archive pour la catégorie 'Genres'

Carry-on (id.) – de Jaume Collet-Serra – 2024

Posté : 26 décembre, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, ACTION US (1980-…), COLLET-SERRA Jaume | Pas de commentaires »

Carry-on

Ne comptez pas sur moi pour être original ! Après tout, est-ce que Carry-on l’est, hmmm ? Tout le monde compare le grand succès Netflix de la fin d’année à la saga Die Hard ? Eh bien je vais m’empresser de faire la même chose. D’ailleurs, il me semble à peu près certain que le scénariste a pensé très fort à 58 minutes pour vivre en écrivant l’histoire d’un homme seul affrontant une menace terroriste dans un aéroport bondé la veille de Noël.

Premier constat : Taron Egerton n’est pas Bruce Willis. Et on pourrait presque s’arrêter là, tant la comparaison est cruelle, et vient renforcer un sentiment déjà tenace depuis un moment : le film d’action made in 2020s n’a pas d’âme. On trouvera toujours des contre-exemples, mais pas ici, pas dans cet aéroport, où la fadeur de l’acteur produit l’effet exactement inverse au charisme de dingue du Bruce d’il y a trente ans.

Deuxième constat : Jaume Collet-Serra n’est pas John McTiernan. Et on pourrait presque s’arrêter là, tant la comparaison est cruelle, et vient renforcer un sentiment déjà tenace depuis un moment : le film d’action made in 2020s n’a pas d’âme… Comment ? Je l’ai déjà dit ?… Eh bien c’est que j’ai de la constance.

Ce n’est pas qu’on s’ennuie franchement : c’est rythmé, et il se passe plein de choses, avec un énorme enjeu dramatique. Et, surtout, un dilemme assez malin auquel est confronté le héros, agent de sécurité qui doit choisir entre deux options inacceptables : laisser passer une valise contenant un agent chimique très très mortel qui va coûter la vie à 200 personnes, ou laisser sa fiancée se faire abattre. Bon… je mettrais bien un billet sur une troisième option.

On ne s’ennuie pas franchement donc, mais entre un acteur transparent (qui n’est d’ailleurs pas le pire, Sophia Carson, dans le rôle de sa fiancée, se révèle une actrice assez désespérante) et un réalisateur efficace mais sans la moindre aspérité, difficile de se sentir impliqué outre-mesure. Seule bonne surprise finalement : le méchant incarné sans grands effets par Jason Bateman, plutôt à contre-courant des méchants habituels. Ça ne suffit pas faire de Carry-on un monument du genre, mais ça suffit pour assurer l’intérêt.

Fantômas – d’André Hunnebelle – 1964

Posté : 25 décembre, 2024 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1960-1969, HUNNEBELLE André | Pas de commentaires »

Fantômas

Envie d’un classique en cette période de fêtes ? Quoi de mieux qu’un bon vieux Fantômas… Oui, hein : quoi de mieux ? A vrai dire, beaucoup de choses. Beaucoup, beaucoup de choses. Parce que le sourire poli de mon fiston ne laisse guère de place aux doutes : il a pris un méchant coup de vieux, le premier opus de la version Jean Marais / Louis de Funès / André Hunnebelle.

Côté mystère, c’est à peu près le degré zéro du cinéma. Loin, très loin des versions précédentes, celles en particulier de Louis Feuillade et de Paul Féjos. Mais ça, disons que c’est assumé par un scénario et une mise en scène ouvertement tournés vers l’humour et l’aventure. Un pur divertissement conçu avant tout autour de sa star, Jean Marais.

Avant que Belmondo ne le supplante, Jean Marais était alors le grand homme d’action du cinéma français, transformé en héros bondissant par André Hunnebelle dans une série de films de cape et d’épée qui ont connu un énorme succès… et qu’on a bien du mal à revoir aujourd’hui. Mais côté action et aventures justement, Hunnebelle est un cinéaste bien poussif, que De Broca viendra totalement ringardiser dès cette époque.

Revoir ce premier Fantômas aujourd’hui est d’autant plus rude, que de nombreuses cascades et scènes d’action annoncent curieusement celles des Mission Impossible : courses poursuites sur un train, à moto, accroché à un hélicoptère… La comparaison, évidemment, n’est guère flatteuse pour ce Fantômas, malgré une générosité dans l’action qu’il faut souligner, jusqu’à une poursuite finale qui n’en finit pas de rebondir, semblant ne jamais devoir s’arrêter jusqu’à un final joyeusement grotesque, pour le coup assez réjouissant.

D’ailleurs, Hunnebelle n’a pas dû tarder à constater que ce qui fonctionnait le mieux dans son film, ce n’était ni le mystère, ni l’action, ni Jean Marais (franchement pas terrible d’ailleurs), mais Louis De Funès. Pas encore super star (il le devient cette année 1964, avec également Le Corniaud et Le Gendarme de Saint-Tropez), il s’impose comme un immense voleur de scène. Même en roue libre comme dans ce film où il semble ne pas être dirigé, il est le principal centre d’intérêt. Les scènes où il ne figure pas sont bien ternes…

L’Homme le plus laid du monde (The Way of the Strong) – de Frank Capra – 1928

Posté : 21 décembre, 2024 @ 8:00 dans * Films de gangsters, 1920-1929, CAPRA Frank, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

The Way of the Strong

En commençant son film par une course-poursuite pleine de rythme et de fureur, Capra donne le ton de ce film, qui doit plus à la mode du film de gangsters (très en vogue depuis le Underworld de Josef Von Sternberg) qu’à l’émergence de son propre style, déjà tangible dans The Matinee Idol, sa précédente réalisation.

The Way of the Strong n’est pas un Capra classique, pas tel qu’on l’imagine. Mais un film auquel le cinéaste apporte un ton singulier, un mélange d’humour et de gravité, et cette extraordinaire maîtrise du rythme qui est son indéniable marque.

Son héros s’appelle Handsome Williams. Mais, ironiquement, il est d’une laideur repoussante. Il est aussi un bootlegger en guerre ouverte avec le chef d’un autre gang de trafiquants, dont il vole toutes les cargaisons avec un plaisir sadique.

Mais l’homme est aussi transi d’un amour secret pour une belle violoniste aveugle, qui se retrouve prise au cœur de cette guerre de gangs, mais aussi d’une rivalité entre Handsome et son protégé, beau gosse lui, qui tombe également amoureux de la belle aveugle.

Le film n’a pas l’âpreté réaliste d’Underworld. Du vrai monde, Capra ne filme finalement pas grand-chose, résumant son univers à deux repères de contrebandiers et à leurs habitués, ne montrant rien du monde extérieur, si ce n’est quelques plans de rues et routes désertes, ou fréquentées par des policiers.

Et, donc, cette jeune femme aveugle ballotée d’un gang à l’autre, d’un amoureux à l’autre, d’un repère à l’autre, centre d’intérêt constamment tiraillée, incarnation du rythme même de ce film mené sans temps mort.

Capra a déjà fait plus personnel, sans même parler de ses nombreux chefs d’œuvre à venir. Mais ce n’est pas une raison pour négliger ce film, lui-même tiraillé entre le mélo et le film noir, avec même des tentations de comédie malgré un final rudement dramatique, porté surtout par un Mitchell Lewis d’une intensité folle dans le rôle de Handsome, brute étonnamment émouvante.

Sherlock Holmes à Washington (Sherlock Holmes in Washington) – de Roy William Neill – 1943

Posté : 20 décembre, 2024 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, NEILL Roy William, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Sherlock Holmes à Washington

Après avoir quitté le XIXe siècle pour participer à l’effort de guerre (à partir de La Voix de la Terreur), Holmes et Watson quittent l’Angleterre pour cette nouvelle enquête, cinquième épisode de la longue série de films portés par Basil Rathbone et Nigel Bruce.

Direction Washington, donc, pour un grand voyage transatlantique à la recherche d’un mystérieux document dont dépend le sort du monde, et surtout d’une amitié anglo-américaine, seul rempart contre le totalitarisme.

Il y a un immense penchant bi-patriotique dans ce film qui participe à l’effort de guerre, et qui ne fait pas dans la dentelle, notamment dans sa manière de présenter les symboles de la démocratie américaine, le Lincoln Memorial ou le Capitol.

Pourtant, le film est passionnant. Ni novateur, ni vraiment surprenant, mais réalisé avec une grande efficacité par Roy William Neill, qui fait des merveilles de ses contraintes de production : un budget sans doute pas extensible, et un format minimal d’à peine plus d’une heure. L’obligation d’aller à l’essentiel, de faire concis et percutant.

La première séquence est particulièrement réussie : ce long prologue plein de suspens qui noue le drame, avant l’apparition des deux héros. C’est même un modèle de précision et de concision dans les espaces exigus d’un avion, et surtout d’un train, pour une séquence d’une grande efficacité. La suite est un peu plus convenue, mais c’est du pur cinéma du rythme, pas hyper ambitieux, mais très divertissant.

Men at work (id.) – d’Emilio Estevez – 1990

Posté : 19 décembre, 2024 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, ESTEVEZ Emilio | Pas de commentaires »

Men at work

Tout cinéphile a-t-il une année fondatrice de sa cinéphilie ? Pour moi, c’est 1990. 14 ans, une passion qui prend son essor, l’envie de tout voir, tout découvrir, les heures plongé dans les magazines de cinéma… Et depuis, un lien presque intime avec tout film de cette période, y compris ceux que je n’ai fait que fantasmer alors, et depuis lors.

C’est le cas de Men at work, jamais vu jusqu’à présent, mais qui fait pourtant partie de mon univers cinéphilique depuis plus de trente ans. Parce qu’il date de 1990, et que les photos dans les magazines, la bande annonce et tout ce que j’ai pu en lire ou en voir restent imprégnés dans la partie socle cinéphilique de mon cerveau.

Longue intro, oui, et toujours pas un mot sur le film lui-même. Mais il y a une raison à ça : j’ai bien plus à dire sur les raisons qui me donnaient envie de le voir que sur le film à proprement parler, dont le vague intérêt repose sur cette particularité : les deux héros, joués par les frangins Charlie Sheen et Emilio Estevez, sont des éboueurs. Ce qui, dans le cinéma américain (ou de n’importe quel pays d’ailleurs), est rare.

Pour le reste… Emilio Estevez, acteur sympathique mais un peu fade des années 80, est un scénariste et un réalisateur au talent discutable, qui semble totalement en roue libre avec ce film, faux polar qui commence comme un thriller vaguement politique (un élu est assassiné parce qu’il voulait dénoncer un scandale environnemental) qui tourne vite à la comédie, et même à la grande farce cartoonesque.

Dans cette histoire totalement idiote, les deux frangins trouvent un cadavre dans un baril, le gardent avec eux plutôt que de prévenir la police, font équipe avec un vétéran du Vietnam complètement ravagé, prennent en otage un livreur de pizzas, réalisent des pièges lance-merde, affrontent des méchants flegmatiques et des policiers hystériques…

Bref : du grand n’importe quoi, jamais excitant, jamais vraiment drôle, et baignant dans une musique électro-pourrie très 80s. Mais bon, c’est 1990. Et ça fait bien plaisir d’ajouter ça à ce blog. C’est bizarre, un cinéphile.

Terminator : Dark Fate (id.) – de Tim Miller – 2019

Posté : 14 décembre, 2024 @ 8:00 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), FANTASTIQUE/SF, MILLER Tim | Pas de commentaires »

Terminator Dark Fate

Terminator, premier du nom, a révélé un cinéaste, James Cameron. Terminator 2 a révolutionné le cinéma hollywoodien à grand spectacle. Et depuis trente ans que Cameron est passé à autre chose, la série n’a cessé de se chercher, d’hésiter sur la voie à suivre, et même de faire demi-tour, passant de la suite-remake vaguement parodique (Terminator 3) au dynamitage en règle (Genysis), essayant même de se passer de Schwarzenegger, de toute façon occupé par sa carrière de gouverneur (Renaissance). Sans jamais convaincre.

Voir James Cameron revenir aux affaires, avec ce sixième film basé sur une histoire qu’il a imaginée, avait de quoi redonner un peu d’optimisme aux fans de la première heure. Le fait que Linda Hamilton reprenne son rôle de Sarah Connor aussi, tant elle était l’âme des deux premiers films. Quant à la volonté de tirer un trait sur les trois suites tournées depuis 1991… eh bien pourquoi pas !

L’histoire, d’ailleurs, en vaut une autre (on sent l’enthousiasme ?). Le danger Skynet écarté, on découvre que, l’homme étant indécrottable, il va quand même créer des machines qui finiront par prendre le pouvoir et à exterminer une grande partie de l’humanité. On apprend aussi qu’un espoir renaîtra grâce à une personne qui saura mobiliser les survivants. Les robots du futur envoient donc un Terminator (encore plus sophistiqué que les précédents, évidemment) pour dézinguer le futur sauveur. De son côté, la rébellion envoie un super-soldat. La routine, quoi.

On serait même dans un remake quasi parfait de l’original s’il n’y avait… Sarah Connor et le T1000 qui se joignent à la fête : Linda Hamilton et Schwarzenegger en personne, vieillis mais toujours coriaces, hantés par des années de combats pour la première… et par une vie de famille inattendue pour le second (oui, oui, c’est dire si la machine est proche de l’homme).

L’histoire n’apporte rien d’autre qu’une nouvelle occasion de relancer la machine, pour pouvoir espérer de nouvelles suites et de nouvelles rentrées d’argent. Ce qui ne serait pas si grave si Tim Miller apportait quelque chose. Le réalisateur a de l’imagination pour filmer des scènes d’action toutes plus démesurées les unes que les autres, reconnaissons lui ça, avec efficacité, et avec une certaine lisibilité de l’action, ce qui n’est pas si courant.

Mais ces scènes d’action gavées d’effets numériques envahissants ressemblent à toutes celles de l’immense majorité des blockbusters actuels : un déluge d’effets numériques envahissants, auquel il manque la patte d’un vrai cinéaste, l’aspect rugueux et tangible des premiers opus. Un réalisateur aussi puissant que James Cameron donc, voire même un solide artisan comme Jonathan Mostow (T3). Et si, quand on n’avait rien à dire, rien de neuf à ajouter, le mieux était juste de passer à autre chose…

Three Billboards, les panneaux de la vengeance (Three Billboards outside Ebbing, Missouri) – de Martin McDonagh – 2017

Posté : 7 décembre, 2024 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, McDONAGH Martin | Pas de commentaires »

Three Billboards

On pense aux frères Coen, bien sûr, devant ce film noir de l’Amérique rurale. A Fargo, en particulier, avec ses personnages bas du front, cette distinction traînante des coins les plus reculés, et la présence de Frances McDormand, là aussi récompensée par un Oscar (un troisième suivra, pour Nomadland).

On n’y pense, en fait, que durant les premières minutes. Parce que très vite, c’est un autre ton qui s’impose : celui, pas loin d’être aussi singulier, de Martin McDonagh, qui impose film après film une singularité passionnante, une manière finalement très élégante d’évoquer les sujets les plus sombres, de filmer les personnages les plus fracassés, sous un vernis cocasse qui retient constamment l’émotion.

Non pas qu’elle ne soit pas là, l’émotion. Elle est même bien présente, fichée au creux de l’estomac de la première minute. Mais en s’attardant au grotesque des situations, aux expressions souvent ahuries de ses anti-héros, McDonagh contient cette émotion dans son cocon, laissant au final un sentiment profond, et multiple.

Une sorte de bien-être, presque, l’impression d’avoir assisté à la naissance de quelque chose, à la fin d’un film où il n’est pourtant question que de morts, de déchirements, de renoncements, de haines refoulées… Frances McDormand en est le cœur à peine vibrant : une mère pleine de colère depuis que sa fille a été assassinée, quittée par son mari, méprisée par son fils, délaissée par la police locale…

C’est à elle, la police, qu’elle s’en prend lorsque commence le film : en louant trois immenses panneaux publicitaires dénonçant l’inefficacité des enquêteurs, accusant nommément le chef de la police dont elle sait pourtant qu’il est mourant. Pas facile d’aimer cette femme, symbole de la mère courage mais souvent aveuglée par sa colère. Surtout que le chef de la police est un type plutôt attachant, bon mari, bon père de famille, joué par un Woody Harrelson tout en sensibilité.

Il n’aurait pas volé un Oscar du second rôle, le Woody. Pas de bol pour lui : c’est Sam Rockwell qui l’a décroché, toujours pour 3 billboards. Ce qui est, aussi, amplement mérité (on donnerait bien des récompenses à tout le monde, c’est ce qu’on appelle la pédagogie positive) : hallucinant dans le rôle d’un flic raciste et violent, totalement étouffé par une mère castratrice, mais qui révèle tardivement une humanité inattendue, et bouleversante.

C’est toute la force du cinéma de Martin McDonagh : jouer avec la complexité de personnages borderline, sous le couvert du drame, de la comédie et du film de genre. Et mine de rien, la peinture qu’il livre de cette Amérique rurale profonde est d’une richesse étonnante, déjouant tous les stéréotypes, et toutes les facilités.

Maverick : s.2 ép.19 – Duel at Sundown (id.) – épisode réalisé par Arthur Lubin – 1959

Posté : 2 décembre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, EASTWOOD Clint (acteur), LUBIN Arthur, TÉLÉVISION, WESTERNS | Pas de commentaires »

Maverick Duel at sundown

Avant d’être un western parodique des années 90 avec Mel Gibson et Jodie Foster, Maverick était une série télé, dont le héros, un joueur de poker de l’Ouest, était incarné par James Garner. James Garner qui incarnera le père de son personnage dans l’adaptation cinématographique de 1994. La série est assez anecdotique, et a nettement moins bien vieillie que d’autres de la même période, comme Le Virginien ou, même Rawhide.

La série est restée inédite en France. Mais un épisode, au moins, figure dans quelques bouquins : le 19e de la deuxième saison, intitulé Duel at Sundown, dans lequel Maverick retrouve un vieil ami dont la fille s’est amourachée d’un jeune cowboy manipulateur et lâche. Et si cet épisode précis est important, c’est parce que le manipulateur en question est interprété par un certain Clint Eastwood.

C’est même le dernier rôle du jeune Clint avant ses premiers pas de vedette à part entière dans sa propre série, Rawhide, pour laquelle il venait de signer. Dans Maverick, il ne tient encore qu’un rôle secondaire, finalement assez mal écrit. Mais il y fait preuve d’un certain tempérament qui n’apparaissait pas dans ses tout premiers rôles, souvent nettement moins consistants.

L’épisode, pas transcendant et pas franchement trépidant, vaut surtout pour sa prestation. Et pour sa rencontre avec James Garner, qu’il retrouvera quarante ans plus tard pour Space Cowboys, autrement plus enthousiasmant.

La prochaine fois je viserai le cœur – de Cédric Anger – 2014

Posté : 1 décembre, 2024 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 2010-2019, ANGER Cédric | Pas de commentaires »

La Prochaine fois je viserai le cœur

Avec son précédent film, L’Avocat, Cédric Anger s’était perdu en se vautrant dans l’hyper-référence, incapable de s’affranchir de ses références, cinéastes américains nettement plus doués que lui (Scorsese et ses Affranchis, justement). Avec La prochaine fois je viserai le cœur, son troisième long métrage, Anger reste fidèle au polar, mais évite cette fois les comparaisons évidentes.

C’est une histoire vraie en l’occurrence, un peu oubliée : une série de crimes (un meurtre, et cinq tentatives) commis dans l’Oise à la fin des années 1970 par un mystérieux agresseur qui s’avérera être l’un des gendarmes travaillant sur l’enquête. Ce qui n’est pas divulgacher le film, puisque c’est le point dudit gendarme-tueur qu’Anger adopte, quasiment sans jamais le quitter.

Et c’est la grande force du film : le choix de ce point de vue, qui nous place au plus près d’un homme obsessionnel et visiblement bourré de frustrations explosives, dont les crimes semblent totalement gratuits (ni vol, ni viol), et mus par une rage que l’homme ne peut contenir. Pas de psychologie facile non plus : Anger filme assez frontalement, factuellement.

Le résultat est évidemment très dérangeant, sentiment renforcé par la présence de Guillaume Canet, acteur généralement très sympathique, impeccable et glaçant dans le rôle de cet homme hanté, dangereux, et malade. Le film doit beaucoup à cette manière si quotidienne et si flippante en même temps d’incarner ce gendarme-tueur pathétique.

La VRP de choc (The First Traveling Saleslady) – d’Arthur Lubin – 1956

Posté : 24 novembre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, EASTWOOD Clint (acteur), LUBIN Arthur, WESTERNS | Pas de commentaires »

La VRP de choc

« Well, I’m a lady »« You sure are, mâme ». Ce jeune soldat au grand sourire innocent, troublé comme un gamin maladroit devant les avances de Carol Channing, c’est Clint Eastwood, dans ce qui est l’un de ses rôles les plus conséquents d’avant Rawhide.

Il n’a qu’un second rôle, mais son nom apparaît en sixième position au générique (un rang plus loin que Francis in the navy, l’année précédente), et ses apparitions tout en niaisitude assumée sont incontournables pour tout fan de Clint. C’est d’ailleurs à peu près la seule raison valable de voir cette comédie westernienne qui n’a ni le côté trépidant d’un western… ni le côté simplement drôle d’une comédie.

La VRP de chox Clint

Il y a Ginger Rogers, quand même, dans le rôle de la première femme voyageuse de commerce, une sorte de militante des droits des femmes dans un monde très machiste, et dans un film très maladroitement féministe qui tape constamment à côté de la cible. Certes, les femmes y ont le dernier mot, mais toujours dans le cadre bien établi d’une relation traditionnelle dépendant largement des hommes : le mariage.

Tout ça est, tout de même, vaguement sympathique, et mené sans génie mais avec un certain rythme par Arthur Lubin, réalisateur mineur, mais important pour les débuts au cinéma (et à la télévision) d’Eastwood. Ce dernier étant la principale raison de revoir certains films d’un réalisateur dont les films sont, à quelques exceptions près (Impact surtout, mais aussi Des pas dans le brouillard), très dispensables. Dont celui-ci.

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