Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'Genres'

La Nuit avance (La Noche avanza) – de Roberto Gavaldon – 1953

Posté : 13 mai, 2025 @ 8:00 dans * Polars sud-américains, 1950-1959, GAVALDON Roberto | Pas de commentaires »

La Nuit avance

Belle découverte décidément que ce Roberto Gavaldon, dont le cinéma romanesque et engagé frappe fort. C’est le cas de cette Nuit avance, à la fois très inspirée par le cinéma hollywoodien, et très mexicain.

Hollywoodien, parce que Gavaldon signe ce qui ressemble fort à un film de boxe, dans la lignée de Nous avons gagné ce soir ou Le Champion. A ceci près que la pelote basque remplace la boxe. Ce qui assure un spectacle nettement plus inattendu : le sport n’est pas celui qui a le plus marqué l’histoire du cinéma. Ce n’est d’ailleurs pas le plus cinégénique, mais les longues séquences qui lui consacrées contribuent à planter le décor, et à la montée de la tension.

Mexicain, parce que le film est une critique acerbe de la société mexicaine d’alors avec son machisme dominant, sujet fort que Gavaldon aborde frontalement, donnant le rôle principal à une sorte de prototype de macho, odieux et dominateur, qu’incarne un Pedro Armendariz qui ne fait rien pour le rendre sympathique.

Choix audacieux, quand même, de construire un film autour d’un type aussi détestable, qui méprise violemment tous ceux qui l’entourent ou qu’il croise, ses collègues de sport comme ses conquêtes féminines.

Il n’y a d’ailleurs pas grand monde de vraiment attachant dans ce film. Les hommes sont dominateurs et manipulateurs. Les femmes sont au mieux soumises. Pourtant, une grande humanité se dégage du film, qui doit sans doute à la personnalité du cinéaste, dont l’engagement transparaît dans cette histoire tragique d’une chute annoncée.

Un vrai film de boxe, sans boxe. Et un vrai manifeste anti-machisme.

Face à face (Knight moves) – de Carl Schenkel – 1992

Posté : 12 mai, 2025 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, SCHENKEL Carl | Pas de commentaires »

Face à face

Le tueur en série qui répond à une logique très personnelle, et originale… Il y en a eu un paquet dans le cinéma américain depuis le début des années 90 (en gros depuis le succès du Silence des Agneaux). Parfois pour le meilleur (les pêchés capitaux de Seven), parfois pour le pire (Hangman et… son jeu du pendu). Face à face, avec sa partie d’échecs macabre, se situe, disons, dans une moyenne acceptable.

Il m’avait même assez emballé à sa sortie. Mais j’étais jeune, pas exigeant, et fan de Christophe Lambert, alors… Depuis, je suis devenu moins jeune, sans doute plus exigeant, et j’ai découvert avec effroi que Christophe Lambert était un acteur désastreux. Charismatique et cool quand il est bien utilisé, mais mauvais quand il s’agit de jouer quoi que ce soit.

Et là, il faut bien admettre qu’il est le principal défaut de ce thriller plutôt malin et efficace, dont certains passages clés sont gâchés par son incapacité absolue à passer d’une émotion à l’autre. Et puis son éternel regard de myope ne peut pas tout. Difficile de voir en lui le grand champion d’échecs qu’il est censé incarner. Oui, c’est dur, mais on est toujours plus dur avec ses idoles d’hier…

Bon. Une fois passée cette prise de conscience, le duo-couple qu’il forme avec Diane Lane, sa compagne d’alors (autrement plus convaincante) fonctionne plutôt bien. Et il y a l’impeccable Tom Skerritt, dont l’autorité naturelle fait des merveilles (et compense la présence très bovine de Daniel Baldwin, pas le plus enthousiasmant des frangins).

Et puis Carl Schenkel fait le job. Avec les effets grandiloquents en vogue à l’époque, et sans génie. Mais avec une vraie efficacité, qui suffit à maintenir la tension, et à se souvenir que, oui, à sa sortie, ce thriller m’avait emballé.

Le Cavalier noir – de Gilles Grangier – 1945

Posté : 10 mai, 2025 @ 8:00 dans 1940-1949, COMEDIES MUSICALES, GRANGIER Gilles | Pas de commentaires »

Le Cavalier noir

Il y a au moins cela de formidable dans l’ambition de voir l’intégrale d’une œuvre, que cela pousse à découvrir des films qu’aucune autre raison imaginable justifierait de voir. La découverte des premiers films de Grangier est ainsi la découverte d’un pan totalement oublié du cinéma. Autant les cinéphiles passionnés gardent un souvenir ému de quelques-uns de ses grands films noirs, autant les légèretés de ses débuts n’ont pas laissé une grande trace…

Après le sympathique Ademaï bandit d’honneur, place donc à une opérette filmée, dont la star est l’héritier alors désigné de Tino Rossi, Georges Guétary. Un chanteur, donc, dont la douce voix résonne à plusieurs reprises tout au long du film, très visiblement filmées en playback sur le plateau. Un chanteur, mais à peine un acteur, reconnaissons le.

Ça n’a d’ailleurs aucune importance, puisqu’il n’y a à peu près rien à jouer dans cette opérette filmée, sorte de croisement jamais vraiment convainquant entre les mythes de Robin des Bois et Carmen, situé dans les forêts et les grands domaines des Flandres, au XVIIIe siècle. Mais ça non plus n’a pas grande importance.

A vrai dire, pas grand-chose n’a vraiment d’importance. Pas l’histoire en tout cas, tournée en dérision par le scénario ironique d’André-Paul Antoine et l’interprétation toute en dérision (pas retenue) de Jean Tissier ou Allerme, tous deux en roue libre.

On serait même pas loin de trouver le temps long tout au long de ces 75 minutes de métrage, s’il n’y avait quelques petits moments prometteurs. Oh ! Pas grand-chose : de brefs plans de coupes qui captent un regard suspendu, un geste arrêté, créant une sorte de bulle dans l’atmosphère de comédie musicale, au son irréel de la voix de Guétary. Pas grand-chose, vraiment, mais des bribes de cinéma, à deux ou trois reprises, qui laissent espérer d’autres choses.

L’Esprit pervers (Strangers in the night) – d’Anthony Mann – 1944

Posté : 7 mai, 2025 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, MANN Anthony | Pas de commentaires »

Strangers in the night

Republic Pictures n’est pas la Warner, ni même la RKO. Et il y a dans son immense production de l’époque une quantité de séries B, C ou D assez pénibles, qui paraissent bien longues malgré leur durée généralement très courte.

Mais il y a de temps en temps un jeune cinéaste plein de talent, émergeant, qui vient prouver l’importance que revêt le réalisateur, même dans le système si verrouillé des studios hollywoodiens : Anthony Mann en l’occurrence, pas encore le grand homme de westerns, et pas encore non plus l’auteur de grands films noirs.

Sa grande période, celle des T-Men et autres Raw Deal, commencera trois ans plus tard. Mais Mann est déjà un très solide cinéaste, qui termine en quelque sorte sa période de formation : l’année suivante, il signera The Great Flamarion, qui fera déjà forte impression.

Mais dès Stranger in the night, petite production de 56 minutes montre en main, avec des acteurs de seconde zone (William Terry, Virginia Grey), il fait des merveilles, multipliant les images qui frappent la rétine par leurs jeux d’ombres ou la profondeur de champs, et tirant d’un scénario original mais outré des sommets d’angoisse.

L’idée de base est belle : un soldat blessé au combat rentre au pays pour rencontre enfin une jeune femme avec laquelle il a entretenu une relation épistolaire pendant qu’il était au front, après avoir découvert son nom sur la page de garde d’un livre qu’il a aimé. C’est beau, non ?

Il doit la retrouver dans la maison où elle vit avec sa mère, vaste bâtisse construite au sommet d’une falaise, coupée du monde et renfermant un secret qu’on ne tardera pas à pressentir. L’ombre de Rebecca plane, sans écraser l’originalité du récit. Rebecca, mais aussi Laura d’ailleurs, sorti la même année, pour l’importance que joue un tableau.

Sans en dire plus, disons quand même que Mann sait réserver ses effets, nous gratifiant d’un accident de train, d’un suspense au verre de lait (tiens, encore une référence flagrante, à Soupçons cette fois). Et autant d’occasions pour le jeune cinéaste de faire ses armes, dans un petit noir corsé et excitant.

Blue Steel (id.) – de Kathryn Bigelow – 1989

Posté : 6 mai, 2025 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, BIGELOW Kathryn | Pas de commentaires »

Blue Steel

Kathryn Bigelow, un film de motards et un film de vampires au compteur, signe ici son premier polar, dont elle co-écrit le scénario. Et la plume à la main, la cinéaste se révèle à la fois ambitieuse… et pas d’une grande légèreté.

Sur le papier, Blue Steel ne manque pas d’intérêt, mais n’évite pas quelques grosses ficelles, et des facilités assez énormes. Mais qu’importe : l’intérêt du film ne repose pas vraiment sur la seule intrigue, prenante mais finalement pas tellement différente de tous les polars tendus de l’époque.

En quelques mots : Jamie Lee Curtis (parfaite) est une jeune flique à peine promue, qui abat dès son premier jour de service un braqueur devant quelques témoins. L’un de ces derniers, fasciné par le geste de la jeune femme, s’empare de l’arme du braqueur, disparaît sans demander son reste, et se lance dans une virée meurtrière, tout en séduisant notre fliquette.

C’est tortueux à souhait, et le suspense ne cesse de monter jusqu’à un final un eu grand-guignolesque, gâché par une surabondance de ralentis qui atténuent paradoxalement la tension. Mais re-peu importe.

Si Blue Steel est un film mémorable (et il l’est, malgré tout), c’est pour l’interprétation de Jamie Lee Curtis, parfait mélange de fragilité et de détermination, d’innocence et de révolte. Une jeune femme en pleine (rude) mutation, donc.

C’est aussi, et surtout, pour la manière dont Bigelow filme New York, nous plongeant au cœur d’une ville tentaculaire et grouillante de vie. La plupart du temps sans esbroufe, sa mise en scène est d’une efficacité énorme, et totalement immersive. Sur ce point, une sorte de version plus pêchue du Scorsese de Taxi Driver.

Le plus sauvage d’entre tous (Hud) – de Martin Ritt – 1963

Posté : 4 mai, 2025 @ 8:00 dans 1960-1969, NEWMAN Paul, RITT Martin, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Plus sauvage d'entre tous

Il y a quelque chose du Brick de Cat on a hot tin roof dans le personnage de Hud, qu’interprète Paul Newman cinq ans plus tard. Mais dans une version très sombre, plus cruelle que cynique : un homme en lutte contre son père, contre le monde, contre lui-même…

Hud est adapté d’un roman de Larry McMurtry, et on sent bien la patte du romancier. Comme dans son chef d’œuvre, Lonesome Dove, c’est l’histoire d’un monde qui touche à sa fin, et que les anciens regardent se déliter avec amertume. En l’occurrence le patriarche, joué par Melvyn Douglas, aussi désabusé par la chute de son monde que par l’égoïsme de son propre fils.

C’est un monde qui s’écroule, symbolisé par ce troupeau promis à l’abattage parce qu’il est porteur d’un virus contagieux. Avec ce troupeau, c’est tout le monde qu’il s’est construit qui va disparaître, ne laissant que des types comme Hud, qui ne recherche que son plaisir et son profit, sans plus croire en rien.

Sans doute Hawks, ou Wellman, auraient-ils donné un aspect plus tendu à cette histoire tragique, mais Ritt s’en sort très bien, offrant même à Newman l’un de ses plus beaux rôles, l’un des plus forts en tout cas, et aussi l’un des plus détestables, son égoïsme le poussant même jusqu’aux portes du viol.

Sur ce plan là aussi, Hud est un film remarquable, dans sa manière de filmer les relations toxiques, la domination machiste des hommes, et donnant à Patricia Neal un très grand rôle, celui d’une femme ballottée d’un sale type à l’autre. Et si c’était elle le cœur de ce film, beau et brutal ?

Pile ou face – de Robert Enrico – 1980

Posté : 2 mai, 2025 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1980-1989, ENRICO Robert | Pas de commentaires »

Pile ou face

Pile ou Face, c’est :

1) une mise en scène solide et sans éclat de Robert Enrico ;

2) un face-à-face qui tient ses promesses entre Noiret et Serrault, deux acteurs parfaits, tous deux en terrain connu dans des rôles taillés sur mesure ;

3) des dialogues acides signés par un Michel Audiard très inspiré en ce début des années 80, débarrassé de ses tics d’auteur trop obnubilé par ses bons mots ;

4) une intrigue pour le moins douteuse autour d’un féminicide, ou plutôt d’un crime passionnel comme on disait encore. Le terme n’est jamais utilisé, mais la sympathie pour le possible auteur du crime est tellement manifeste qu’elle crée un franc malaise.

Dans le même registre des parti-pris qu’on a du mal à défendre : pourquoi donc avoir filmé Dorothée nue (oui, la Dorothée du club Dorothée, alors actrice truffaldienne), dans une séquence dont on se dit qu’elle n’existe que pour filmer Dorothée nue…

Le film commence par la mort d’une femme horrible, véritable tyran domestique, qui passe littéralement à travers la fenêtre. Son mari (Serrault) l’a-t-il poussé ? L’enquête conclue que non, mais le flic Noiret est persuadé que oui. Et se met à harceler son suspect idéal.

La sympathie pour le possible criminel a bien du mal à passer. Mais elle souligne le caractère trouble des deux personnages principaux, derrière leur relative bonhomie. Les deux hommes ont des parcours semblables : deux veufs, qui sont passés à côté de leurs rêves, et qui abordent cet état de fait avec des réactions systématiquement opposés.

Entre eux se tissent des liens étranges, entre humiliation et amitié. Le personnage de Noiret, surtout, est assez passionnant, flic rêvant de finir sa carrière sur un succès, si pathétique soit-il. Son obsession évoque en quelques sortes celle de Nicholson dans The Pledge. Toute proportion gardée.

Summer Of Sam (id.) – de Spike Lee – 1999

Posté : 19 avril, 2025 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, LEE Spike | Pas de commentaires »

Summer of Sam

L’été 1977, un tueur en série a sévi dans le Bronx, abattant des jeunes femmes dans la rue. Longtemps, l’enquête de la police a piétiné, laissant la porte ouverte à toutes les spéculations tandis que les crimes continuaient. Spike Lee aurait-il signé un Zodiac avant l’heure ? Il y a des points communs bien sûr, jusque dans la manière dont Fincher filmera les meurtres dans son film, quelques années plus tard. Mais ce fait divers (authentique) n’est au fond que le fil conducteur du film de Lee.

Le tueur se faisait appeler Son Of Sam. Mais c’est Summer Of Sam que Spike Lee choisit pour titre. Parce que le vrai sujet de son film, c’est cet été caniculaire, et la violence qui l’a secoué, au-delà même de la vague de meurtres. Lee filme la communauté italo-américaine du Bronx comme il a surtout filmé la communauté afro-américaine de Brooklyn notamment, jusque là, en nous y plongeant viscéralement, filmant la fièvre de ses nuits et de ses journées surchauffées.

Un film sur la chaleur et ses effets : voilà ce qu’est Summer Of Sam, à travers les parcours croisés d’une poignée de personnages dont les destinées sont troublées par ce mystérieux tueur dont la présence invisible fait office de catalyseur. Une poignée de jeunes gens, à moitié paumés, à moitié délinquants, dont on sent que leur semblant d’équilibre ne sortira pas indemne de cet été brûlant et irréel.

Dans le rôle central de Vinnie, John Leguizamo trouve l’un de ses meilleurs rôles, queutard impénitent incapable de rester fidèle à sa femme (Mira Survino, elle aussi formidable), qu’il aime pourtant profondément, et qui l’aime en retour, prête pour lui à entrer dans ses zones d’ombre. Et il y a Adrien Brody, tout jeune et d’une justesse parfaite, dans le rôle de Richie, le punk borderline dont le look et le mode de vie font un suspect idéal dans cette communauté qui semble sortie de Goodfellas.

Spike Lee s’offre le petit rôle très ironique d’un journaliste télé à qui une habitante de Brooklyn lance qu’elle pensait de lui qu’il n’aimait pas les noirs. Il signe surtout une mise en scène particulièrement inspirée et immersive, avec ces pas de côté formels dont il a le secret. Un film fascinant dont New York est, encore et toujours, le personnage principal. Cette ville qu’on aime et qu’on déteste avec la même puissance, comme le souligne celui qui introduit et qui referme cette histoire parmi tant d’autres.

The Predator (id.) – de Shane Black – 2018

Posté : 18 avril, 2025 @ 8:00 dans 2010-2019, BLACK Shane, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

The Predator

Il y a eu un gros malentendu autour de The Predator, présenté comme une suite directe et tardive du film originel de John McTiernan. Parce que Shane Black était aux manettes, scénariste et réalisateur de ce nouvel opus, censé retrouver l’esprit du premier film après quelques errances. Et parce que ce Shane Black était acteur sur ce film matrice, donc héritier supposé du grand McT. L’idée de voir revenir Schwarzenegger a d’ailleurs été un temps évoquée. Comme une simple apparition clin d’œil, a-t-on appris plus tard…

Mais c’était un peu vite oublier que Shane Black est avant tout le scénariste de L’Arme fatale et de quelques autres films d’actions survitaminés et bourrés d’humour. Et le réalisateur de Iron Man 3. Et The Predator, malgré ses innombrables clins d’œil (parfois très lourdingues) au film de 1987, est bien plus proche d’un croisement entre l’humour de la saga Lethal Weapon et l’action dégoulinant d’effets spéciaux de Marvel qu’une suite directe au premier film.

Ce qui, il faut bien le reconnaître, a une furieuse tendance à doucher froidement les quelques attentes qu’on avait. De là à aller jusqu’à parler de déception, il y a un pas qu’on peut allégrement franchir. The Predator est un spectacle pas désagréable, voire franchement plaisant lors de quelques séquences anodines mais efficaces. Anodines, surtout. D’ailleurs, l’effet que procure « The » Predator est aux antipodes de celui que continue à procurer Predator (tout court) près de quarante ans après.

A la pure frousse que provoquait l’exceptionnelle mise en scène de McTiernan succède un trop plein de tout qui ne provoque rien d’autre qu’un confort de spectateur qu’à vrai dire on n’attendait pas. Si bien que le tardif jeu de massacre apparaît comme une sorte de libération après près d’une heure trente d’une chasse à l’homme et à l’alien qui s’apparente à un jeu vaguement fun. Et cette fausse suite donne surtout une envie (en plus de celle de replonger dans le film originel) : revoir la première suite de 1990, imparfaite mais autrement plus percutante.

L’Anglais (The Limey) – de Steven Soderbergh – 1999

Posté : 14 avril, 2025 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, SODERBERGH Steven | Pas de commentaires »

L'Anglais

Quand Soderbergh s’attaque au film de genre, il y a toujours ce petit truc qui fait du film quelque chose d’un peu différent. Souvent de manière imperceptible. Qu’il s’attaque à un géant du roman noir (Elmore Leonard pour Hors d’atteinte), ou à un classique du film noir (son remake de Criss Cross), le projet repose toujours sur une vision de la narration.

Dans The Limey, cette vision frappe en quelques secondes : un étonnant montage qui fait se succéder les plans de différentes temporalités. Passé, présent, futur, souvenirs, prescience ou fantasmes… Soderbergh fait se superposer des images qui se répondent, s’annoncent, se révèlent. Il découle de ce parti-pris esthétique une ambiance étonnante, à la fois implacable et désabusée. Comme si tout était déjà joué.

C’est d’ailleurs un peu le cas. L’Anglais du titre, c’est Terence Stamp, ressuscité à la fin de cette décennie 90s, qui incarne un père tout juste sorti de prison en Angleterre, qui débarque à Los Angeles pour venger la mort de sa fille, dont il ne sait même pas si sa mort est criminelle.

Ce rôle de père aurait pu être interprété par Michael Caine dans un film anglais des années 60. Ou pas Lee Marvin aux Etats-Unis. Ici, c’est Stamp, dont Soderbergh utilise des images de jeunesse tirées du film Poor Cow, de Ken Loach.

Parce que mine de rien, les 60s sont omniprésentes dans ce film contemporain. A travers le personnage de Stamp, décalé et comme sorti d’une autre époque. Et celui de Peter Fonda, le « méchant » du film, filmé avec son aura post-Easy Rider par un Soderbergh qui ne l’a pas choisi par hasard.

Il y a beaucoup de 60s, par ce qu’elles trimballent d’un paradis perdu : l’innocence d’une jeunesse volatilisée, happée par une usine à rêve qui dévore tout. Dans ce décor là, la marche morbide d’un Stamp vengeur semble absurde, coupée du monde. Et curieusement, c’est très beau.

12345...181
 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr