Excuse my dust (id.) – de Sam Wood – 1920
Le succès de The Roaring Road, en 1919, a conduit à la mise en chantier d’une suite qui reprend les mêmes personnages et le même esprit. Toodles (Wallace Reid)¸ génial pilote de course, a pris sa retraite automobile pour se consacrer à sa femme (Ann Little) et à leur fils de 2 ans (joué par le propre fils de Wallace Reid). Il observe d’un œil envieux le travail de son beau-père J.D. « The Bear » (Theodore Roberts, la véritable âme de ces films), grand constructeur automobile, tandis que les concurrents de ce dernier mettent sur pied un plan machiavélique pour lui voler ses secrets de fabrication…
Humour et courses automobiles sont une nouvelle fois au cœur d’un film qui, pourtant, se démarque très nettement de son prédécesseur. Plus spectaculaire, plus rythmée, plus amusante, cette séquelle est une franche réussite au scénario particulièrement abracadabrant, mais qui procure un grand plaisir de spectateur. Tout particulièrement lors des séquences de courses sur route qui, filmées d’une manière très plan-plan dans le précédent film, sont ici réjouissantes et inventives (en particulier la grande scène « d’accident », assez spectaculaire).
Toujours en retrait par rapport à Theodore Roberts, la star Wallace Reid gagne également en épaisseur : condamné pendant la plus grande partie du film à ronger son frein et à jouer les pères de famille rangés, ce pilote automobile émérite est aussi drôle qu’attachant.
Finalement, la grande idée des producteurs aura été de remplacer l’honnête artisan James Cruze, réalisateur du premier épisode, par Sam Wood, cinéaste autrement plus inspiré, qui signe là l’un de ses premiers films, et qui tournera notamment l’excellent Beyond the rocks deux ans plus tard, ainsi que l’une des versions de Madame X, dont le remake calamiteux avec Lana Turner a fait l’objet d’une chronique tout récemment sur ce blog.