Obsession (id.) – de Brian De Palma – 1976
Le meilleur de tous les films-hommages à Hitchcock, pour un De Palma en pleine période révérencieuse pour son maître de toujours. Pulsions sera un quasi-pastiche, où le cinéaste s’amusera à citer Hitchcock scène après scène. Obsession existe d’avantage par lui-même, et n’est pas qu’une suite de références, même si références il y a bien, et beaucoup.
De Palma n’a jamais caché que l’idée leur est venue (à lui et au scénariste Paul Schrader) après avoir vu Sueurs froides, qu’ils ont voulu revisité à leur manière. La filiation est évidente : Cliff Robertson, hanté par la mort de sa femme, qui rencontre le sosie de la défunte et tente de retrouver à travers elle celle qu’il n’a jamais oubliée, c’est bien sûr James Stewart dans Vertigo. Et Geneviève Bujold, c’est Kim Nowak.
Ce n’est pas non plus un hasard si De Palma a fait appel à Bernard Herrmann, le compositeur de Hitchcock (notamment sur Vertigo), et s’il filme La Nouvelle Orléans à peu près de la même manière qu’Hitch filmait San Francisco.
Obsession est d’ailleurs un hommage vibrant à Hitchcock, et pas seulement à Sueurs froides. Plusieurs plans sont des copies exactes, quoique discrètes du maître : Cliff Robertson monte l’escalier de la chapelle comme Martin Balsam gravissait l’escalier des Bates dans Psychose ; le meurtre aux ciseaux est une copie conforme de celui du Crime était presque parfait ; la découverte de la grande maison par Geneviève Bujold rappelle les premiers pas de Rebecca à Manderley.
Pourtant, jamais ses références omniprésentes ne sont intrusives, et ne gâchent le plaisir de spectateur… même s’ils donnent clairement une longueur d’avance pour la révélation finale (amenée prématurément, de la même manière que celle de Sueurs froides). Et puis De Palma va au-delà de l’obsession, donnant une dimension plus dérangeante encore à cette histoire de « fantômes », de vengeance et de passé qui resurgit.
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