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Archive pour la catégorie 'Sherlock Holmes'

Meurtre par décret (Murder by decree) – de Bob Clark – 1979

Posté : 26 mars, 2021 @ 8:00 dans * Polars européens, 1970-1979, CLARK Bob, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Meurtre par décret

Sherlock Holmes contre Jack l’Eventreur… C’était déjà le thème (et le titre) d’un film de 1965 dans lequel l’inspecteur Lestrade était déjà joué par Frank Finlay, qui retrouve donc le même rôle quinze ans plus tard. Anthony Quayle aussi était déjà de la partie, mais dans un tout autre rôle.

Quant au duo Holmes/Watson, il est ici interprété par Christopher Plummer et James Mason, et c’est la double-meilleure nouvelle du film. Parce que l’un comme l’autre sont parfaits, et parce que l’un avec l’autre, ils forment un duo enthousiasmant dans leurs différences comme dans leur complémentarité.

On les découvre d’abord dans un théâtre où ils attendent le début d’une représentation, retardée pour attendre le Prince de Galles. Son arrivée déclenche des huées au troisième balcon, où se trouvent les quelques représentants des quartiers modestes, et les réactions de nos deux héros sont radicalement différentes : Watson outré qu’on puisse siffler la couronne, Holmes à la fois complice et rigolard, et admiratif de la droiture de son ami.

Plus tard, c’est un simple petit pois récalcitrant qui illustre la complicité et les différences des deux hommes, dont on ne peut que regretter qu’ils soient si souvent séparés. Les personnages sont alors nettement plus convenus, moins surprenants, et un peu moins excitants, d’autant que Holmes paraît le plus souvent à côté de la plaque, n’avançant dans son enquête qu’à force de faire des erreurs, souvent dramatiques.

Bob Clark ne manque pas d’ambition : il s’attaque au double mythe de Sherlock Holmes et de Jack l’Eventreur, avec toute l’imagerie qu’ils véhiculent. Sans rien oublier, et en optant pour l’option complotiste au plus haut sommet de l’État. On a donc droit à des crimes horribles, à des déambulations dans les rues grouillantes de vie, des intrigues dans les boudoirs, aux secrets de la franc-maçonnerie, et bien sûr aux brumes de Whitechapel.

Là, l’ambition de Bob Clark marque ses limites : celle d’un style approximatif, fait d’effets parfois faciles (caméra subjective, zooms et ralentis) pour créer une atmosphère poisseuse et inquiétante. A moitié réussi seulement, mais Christopher Plummer et James Mason arrivent toujours à temps pour relancer l’intérêt, et assurer le plaisir.

La Maison de la peur / Sherlock Holmes et la maison de la peur (House of Fear) – de Roy William Neill – 1945

Posté : 17 juillet, 2019 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, NEILL Roy William, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

La Maison de la peur

Dans la très longue série des Sherlock Holmes interprétée par Basil Rathbone et Nigel Bruce, celui-ci est une chouette réussite, un hommage original et savoureux aux films d’épouvante de la première heure (The Cat and the Canary en tête), et aux traditionnelles maisons hantées.

La Maison de la peur est aussi construit comme un clin d’œil aux fameux 10 petits nègres, dont il reprend la dramaturgie, dès la séquence d’ouverture particulièrement réussie, toute en voix off : une belle manière d’introduire en même temps le décor, les personnages, le mystère, et Holmes lui-même.

Le détective et son fidèle compagnon Watson arrivent donc dans une grande demeure où se réunissent les sept membres d’un club de vieux camarades, qui meurent mystérieusement les uns après les autres, le criminel ne laissant que des cadavres méconnaissables… et des pépins d’orange.

Le film a les défauts et les qualités de cette longue série : un rythme impeccable et une intrigue resserrée, le flegme réjouissant de Rathbnone, et le cabotinage de Nigel Bruce qui peut être agaçant mais se révèle ici très pertinent, parce qu’il est un contrepoint parfait à une atmosphère plutôt angoissante.

Il y a là quelques séquences inhabituelles de pure trouille, que Roy William Neill (réalisateur attitré de la saga) confronte à une pointe d’humour avec bonheur : en particulier lors de cette séquence nocturne très flippante durant laquelle Watson tente de garder bonne figure, où lorsqu’il se met à parler à une chouette…

Dixième des quatorze films de la série, et clairement l’une des meilleures réussites.

Sherlock Holmes contre Jack l’Eventreur (A study in terror) – de James Hill – 1965

Posté : 19 avril, 2019 @ 8:00 dans * Polars européens, 1960-1969, HILL James, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Sherlock Holmes contre Jack l'Eventreur

Prenez un personnage (fictif) mythique de la culture populaire. Opposez-le à un monstre (bien réel) devenu figure mythique de la culture populaire. Confiez cette confrontation à un réalisateur sans grande envergure. Et vous obtenez un thriller appliqué qui remplit parfaitement son cahier des charges, sans jamais sortir de son cadre.

Soit, donc, les ruelles toutes en pavées (et bien trop propres) de White Chapel, quartier londonien condamné à être baigné dans la brume. Soit, aussi, des meurtres de prostitués qui s’enchaînent, et ces furtives images d’un tueur en vêtement long et sacoche à la main. Soit, encore, d’étranges accointances entre la haute bourgeoisie et les habitants de ce quartier mal famé. Voilà pour l’imagerie de Jack l’Eventreur.

Côté Sherlock Holmes, rien n’est oublié, ou presque (pas la moindre trace d’opium ou de quelque drogue que ce soit) : si la pipe, ni la redingote, ni les élémentaire mon cher Watson, ni bien sûr le fameux sens de l’observation et de la déduction du détective. Bien plus proche de l’imagerie liée aux précédentes (et nombreuses) adaptations ciné qu’à l’oeuvre de Conan Doyle.

On est donc en terrain connu, on se demande un peu pourquoi ces deux mythes ne se sont pas rencontrés plus tôt, on suit avec intérêt l’évolution de l’enquête, on soupçonne comme il se doit la plupart des personnages (y compris une jeune femme interprétée une charmante Judi Dench), on s’amuse à se faire gentiment peur… mais au fond on vit ce film comme on vivrait une sorte de jeu de rôle : en profitant du voyage sans jamais être vraiment surpris.

John Neville, futur Münchausen de Gilliam et futur « homme manucuré » de X-Files, joue pleinement le jeu de ce Holmes trop parfait pour être réellement crédible. Parfait donc, mais comme l’est un pastiche.

Le Secret de la pyramide (Young Sherlock Holmes) – de Barry Levinson – 1985

Posté : 8 janvier, 2019 @ 8:00 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, LEVINSON Barry, POLARS/NOIRS, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Le Secret de la pyramide

Sherlock Holmes et John Watson se seraient rencontrés sur les bancs de l’université ? Cherchez pas : jamais Conan Doyle n’aborde la jeunesse de son détective. Cette idée originale permet à la team Spielberg d’intégrer le personnage dans son univers très codifié et très cohérent en ce milieu des années 80, l’époque héroïque de Retour vers le Futur ou des Goonies, l’époque aussi où Indiana Jones était flanqué d’un enfant. Bref, une poignée d’années au cours desquelles Spielberg, réalisateur ou (comme ici) producteur n’envisageait un film que par et pour la jeunesse.

Un parti pris qui ne durera pas, mais qui a une petite tendance à tourner au recyclage. Dans Le Secret de la Pyramide, la Spielberg touch est ainsi particulièrement visible dans une séquence de cérémonie sacrificielle qui semble tout droit sortie du Temple maudit, jusqu’à la manière de la mettre en scène et d’y inclure les héros. Quant à la manière d’évoquer les attributs légendaires du héros (la pipe, la casquette, la redingote…), elle annonce presque à l’identique la première partie de La Dernière Croisade. Rien ne se perd, tout se recycle, jusqu’à l’excès parfois.

Cela étant dit, Young Sherlock Holmes reste une vraie réussite, à laquelle le réalisateur Barry Levinson réussit à donner un look à part, une esthétique très soignée qui évoque davantage l’expressionnisme allemand avec ses longues ombres portées, que les autres productions Amblin. Le scénario n’évite pas les longueurs, mais la mise en scène est le plus souvent très inspirée, et donne un rythme imparable et une allure folle à ce film fun, mais aussi assez sombre : il est quand même question d’un jeune homme qui apprend la perte, le deuil et la solitude…

L’intrigue est totalement improbable, cette histoire de vengeance semble sortie d’un serial des années 30, l’identité du grand méchant est évidente dès qu’il apparaît (y compris son identité secrète, qui n’est dévoilée qu’après le générique de fin)… Mais le film séduit par sa manière de jouer avec les peurs enfantines, les incluant même dans la narration, à travers des séquences d’hallucination qui mettent en scène des effets spéciaux datés, mais très rigolos.

Bien fichue, bourrée de séquences mémorables (celle de l’enterrement, celle du cimetière, celle du lac gelé…), cette production typique du Spielberg des années 80 a particulièrement bien vieillie. Quant à Nicholas Rowe, il retrouvera le personnage de Sherlock Holmes trente ans plus tard, à l’occasion d’un bref cameo dans le Mr. Holmes qui, lui, présentait l’autre versant inconnu de la vie du détective : sa vieillesse.

On a arrêté Sherlock Holmes / On a tué Sherlock Holmes (Der Mann, der Sherlock Holmes war) – de Karl Hartl – 1937

Posté : 2 octobre, 2017 @ 8:00 dans * Polars européens, 1930-1939, HARTL Karl, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

On a arrêté Sherlock Holmes

Par une nuit pluvieuse, deux hommes arrêtent un train, y montent et s’y font passer pour Sherlock Holmes et le docteur Watson. Bientôt, la réputation du célèbre détective les précède où qu’ils aillent…

Le pitch de cette production UFA est étonnant, et tient plutôt bien ses promesses. Bavard, trop sans doute, le film ne manque en tout cas pas de charme, avec son mélange séduisant de suspense, de comédie, d’action (avec une spectaculaire scène de bagarre dans un entrepôt où chaque accessoire semble être utilisé) et même de film musical avec une chanson qu’entonnent soudain nos deux héros, dans un moment franchement réjouissant.

Cette production allemande est un pur divertissement qui échappe à peu près à toute lecture politique, en tout cas à tout esprit de propagande nazien Goebbels ayant à l’époque la main sur la UFA, et utilisant les films plus prestigieux comme des outils au service du Parti. Ce faux Sherlock Holmes n’est pas de ceux-là. La présence de la vedette Hans Albers l’atteste : cet anti-Nazi très populaire était l’un des rares acteurs à pouvoir refuser les films dont le message ne lui plaisait pas.

Le film est loin de ce contexte lourd, même si on peut y voir, en grattant bien, une critique amusée et un rien cynique d’institutions qui se font berner par des petits escrocs. C’est surtout un joyeux film de genre, décomplexé et frôlant avec délice le n’importe quoi.

Qu’importe les excès et les invraisemblances (et entendre Holmes et Watson parler allemand n’est pas la moindre) pourvu qu’il y ait du plaisir. Et plaisir il y a, de la première scène sous la pluie jusqu’à la conclusion, simulacre de procès et vrai spectacle.

La Vie privée de Sherlock Holmes (The Private Life of Sherlock Holmes) – de Billy Wilder – 1970

Posté : 18 juin, 2017 @ 8:00 dans * Polars européens, 1970-1979, Sherlock Holmes, WILDER Billy | Pas de commentaires »

La Vie privée de Sherlock Holmes

Entre Wilder et Sherlock Holmes, la rencontre était loin d’être évidente. L’élégante légèreté et l’ironie mordante du premier était-elle vraiment compatible avec la logique et le cynisme du plus célèbre des détectives ? Eh bien oui. Non seulement Wilder réussit son pari, mais il signe tout simplement l’un des meilleurs « Sherlock Holmes movies », pour ne pas dire le meilleur.

La grande force du film, c’est justement cette alliance improbable. Entre les deux univers, Wilder choisit de ne pas choisir. Et c’est un mariage heureux qui en sort. L’atmosphère des récits de Conan Doyle a-t-elle déjà été aussi bien mise en image ? Pas sûr. La rigueur (la raideur, même), de Sherlock Holmes est bien là, son sens de l’observation, son verbe haut, sa relation avec le Docteur Watson, son penchant pour la drogue qui occupe son cerveau incapable de rester au repos… Bref, Sherlock Holmes tel que Conan Doyle l’a créé, et tel qu’on se l’imagine.

Mais l’ironie de Wilder est bien là. Et son Sherlock Holmes (joué par Robert Stephens), tout en superbe, a beau être le détective star que tout Londres s’arrache, jusqu’à la reine elle-même, jamais il ne fait réellement avancé l’intrigue. Pire, il révèle peu à peu une propension peu commune à se laisser manipuler, victime de son propre ego. Il semble même être ramené au rang de .gamin au contact de son frère Mycroft (Christopher Lee, qui retrouve l’univers de Sherlock Holmes après Le Chien des Baskerville), qui semble lui faire perdre ses moyens.

C’est là toute la réussite du film : la capacité qu’a Wilder (et le scénariste I.A.L. Diamond, avec qui il écrit cette aventure originale du détective) à jouer avec la réputation de Holmes, et avec la perception qu’en ont les Londoniens… et les spectateurs. Cela donne les plus belles scènes, notamment celle où Holmes, pour échapper à la troublante proposition d’une célèbre ballerine, laisse entendre qu’il file le parfait amour avec Watson… C’est drôle, brillant, et passionnant.

Mr. Holmes (id.) – de Bill Condon – 2015

Posté : 2 octobre, 2016 @ 8:00 dans 2010-2019, CONDON Bill, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Mr. Holmes

Bien sûr, il y a le sens de l’observation, quasi intact, du plus célèbre des détectives, capable de dire à sa gouvernante qu’elle vient de prendre le train pour Portsmouth et qu’elle a accepté un nouveau travail. On les attend, forcément, ces déductions incroyables, et on les retrouve avec un plaisir gourmand, même s’il ne s’agit que de toutes petites choses comme dans cette scène d’ouverture, où Holmes comprend qu’un enfant s’apprête à taper sur une vitre pour effrayer une guêpe…

Des petites choses, qui tirent à Holmes un petit sourire satisfait, ou plutôt rassuré. Car ce Holmes-là n’est pas le vaniteux splendide des récits de Conan Doyle. Cette adaptation d’un roman beaucoup plus récent confronte le détective au plus terrible de ses ennemis, bien pire que Moriarty : la vieillesse, et tout son cortège de saloperies. Holmes est vieux (93 ans), et seul. Watson, Mycroft, Mme Hudson sont tous morts. Et une vieille affaire le hante, traumatisme qui l’a poussé, bien des années plus tôt, à quitter Londres pour se perdre dans la campagne anglaise.

Holmes est rongé par un sentiment de culpabilité. Pourtant, il ne sait plus pourquoi : sa mémoire lui fait défaut. Et le terrain de jeu de sa dernière enquête, c’est lui-même et son cerveau abîmé… Ian McKellen est extraordinaire dans le rôle de cet homme arrivé au bout de sa vie, qui tente désespérément de se raccrocher aux bribes de la légende qu’il fut. Un vieillard qui retrouve sa fièvre d’autrefois par bribes, entre deux accès de sénilité, et dont la cohabitation avec un gamin, fils de sa gouvernante, apporte de subits regains d’énergie.

Mr. Holmes joue habilement avec cette mémoire défaillante et cette forme inégale, en multipliant les flashbacks et cassant constamment le rythme. Bill Condon entremêle les petites intrigues et les époques, pour ce qui est le dernier voyage d’un homme habité par ses échecs et ses trop grands succès. L’enquête à proprement parler est plus psychologique que policière, mais Condon se rapproche curieusement de l’esprit des récits originaux, témoignant d’un amour sincère pour ce personnage.

Surtout, son film tourne autour de cet improbable triangle sur lequel pèse constamment l’ombre de ce que fut Sherlock Holmes : le détective lui-même, et l’équilibre qu’il peine à trouver avec sa gouvernante et le fils de cette dernière. Laura Linney rappelle qu’elle est une actrice sublime. Son interprétation tout en finesse d’une mère qui voit son enfant trop intelligent s’éloigner d’elle est bouleversante. Si le film est aussi beau, c’est peut-être surtout grâce aux acteurs…

La Femme en Vert / La Dame en vert (The Woman in green) – de Roy William Neil – 1945

Posté : 3 novembre, 2014 @ 6:35 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, NEILL Roy William, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

La Femme en Vert

Tourné quelques mois seulement avant le très décevant Le Train de la mort, La Femme en Vert fait partie des grandes réussites de la longue série des Sherlock Holmes avec Basil Rathbone. Une série qui touche à sa fin puisqu’elle s’achèvera l’année suivante.

Le film a les défauts que l’on retrouve dans chaque épisode : une intrigue tirée par les cheveux et des rebondissements qui n’ont qu’un lointain rapport avec l’intelligence des récits de Conan Doyle (il s’agit de scénarios originaux), et un Watson gentiment idiot qui n’a lui à peu près rien à voir avec le personnage de littérature, interprété par Nigel Bruce, acteur toujours bien sympathique et amusant, mais qui semble incapable de sortir de son éternel personnage de gentil bougon maladroit et distrait.

Mais il se passe un petit miracle avec ce film-ci, original et intelligent, et bénéficiant d’excellents dialogues qui trouvent le parfait compromis entre noirceur et humour, et rempli de sous-entendus.

« She thinks that we…
… But we do, don’t we ?
… Do we ?”

Comme touché par la grâce, le réalisateur William Neil, pas toujours inspiré, signe quelques très moments de cinéma, créant d’inquiétants jeux d’ombre dans la séquence de la maison abandonnée, faisant naître une angoisse sourde lors du tête à tête entre Holmes et sa suspecte, ou le malaise avec une simple brique qui bouge sur un parapet…

La mise en scène est assez brillante, et les cadrages semblent constamment pensés pour mettre en avant l’atmosphère et les acteurs, excellents. Basil Rathbone apporte une fraîcheur inattendue à un personnage qu’il a interprété aussi souvent, émouvant lors de la découverte du cadavre à la morgue, surprenant lors de la scène du restaurant avec l’inspecteur. Même si l’intrigue ne rend pas tout à fait hommage au personnage créé par Conan Doyle, ce film rappelle parfaitement pourquoi Rathbone reste le meilleur interprète de Holmes.

Le Train de la mort (Terror by night) – de Roy William Neill – 1946

Posté : 3 novembre, 2014 @ 6:14 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, NEILL Roy William, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Le Train de la mort

Quatorze films en six ans : entre 1939 et 1946, Basil Rathbone interprété Sherlock Holmes dans une interminable série de petites productions modernisées et librement inspirées de l’œuvre de Conan Doyle. Pour des soucis d’économie sans doute, et pour échapper à des contraintes scénaristiques trop fortes qui risqueraient de ralentir la production, les tournages s’enchaînaient alors, sorte de série TV avant l’heure.

Avant-dernier film de la série, Le Train de la Mort représente bien la limite de ces productions : de l’esprit de Holmes, on ne retrouve pas grand-chose, son sens de la déduction se résume à quelques dialogues sans imagination, et toute la complexité du personnage semble avoir disparu… Pourtant, le film reste très agréable, pour une seule raison : Basil Rathbone lui-même qui, même mal servi par des scénaristes peu inspirés, reste sans doute la meilleure incarnation du détective, à la fois suave et inquiétant, amusé et déterminé, et évidemment infaillible.

A ses côtés, Nigel Bruce se révèle un choix nettement moins heureux. En caricature de lui-même, avec cet éternel personnage de vieil ours maladroit et attachant qui séduisait chez Hitchcock (Soupçons, Rebecca), il agace cette fois, à force de limiter la figure de Watson à un sidekick idiot et rigolo.

Et ce Train de la mort, parfaitement improbable (la mort de son fils laisse la vieille dame totalement imperturbable), manque surtout de rythme, réalisé par un cinéaste qu’on a connu plus inspiré, y compris dans cette série (La Femme en Vert était autrement plus percutant).

Sherlock Homes : jeu d’ombres (Sherlock Holmes : A game of shadows) – de Guy Ritchie – 2011

Posté : 8 février, 2014 @ 1:14 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, ACTION US (1980-…), par personnages, thèmes…, RITCHIE Guy, Sherlock Holmes | 1 commentaire »

Sherlock Holmes Jeu d'ombres

Avec le premier Sherlock Holmes, Guy Ritchie avait surpris son monde en signant l’adaptation à la fois la plus explosive, et peut-être la plus fidèle à l’esprit de l’œuvre de Conan Doyle. Un film profondément moderne et franchement réjouissant, totalement débarrassé de l’imagerie holmesienne imposée par les dizaines de films et séries télé qui ont précédé.

Avec cette deuxième aventure, l’effet de surprise est un peu émoussé. Ritchie reprend strictement les mêmes recettes et le même esprit que dans le précédent. Son style tape-à-l’œil, au mieux un peu vain, au pire insupportable dans ses films antérieurs, trouve une nouvelle fois un terrain de jeu idéal : le cerveau hyper-actif et un rien malade du détective, dont on découvre les méandres et le fonctionnement lorsqu’il anticipe les affrontements souvent très brutaux avec ses ennemis.

Les parti-pris esthétiques ne surprennent plus, et le choix de situer cette nouvelle enquête dans un contexte international très tendu, avec attentats et menace de guerre mondiale, est assez discutable. Car ce qui séduit le plus dans ce film, c’est la légèreté qui s’en dégage, et le pur plaisir qu’on y prend. Ainsi, la partie la plus faible reste sans doute l’intrusion en terre allemande, où Ritchie invoque les tragédies mondiales du siècle qui s’annonce, à travers une esthétique très connotée qui s’inscrit dans la lignée des grands films consacrés à la Shoah.

Mais la plupart du temps, le plaisir est bien là. Un plaisir porté par la musique et la culture gypsie, qui a toujours habité les films de Ritchie, et que le réalisateur parvient à insérer dans cette œuvre a priori très british d’une manière plutôt maligne.

Quant au choix, déroutant dans un premier temps, d’avoir confié le rôle titre à Robert Downey Jr, il se révèle une nouvelle fois la meilleure des idées. L’acteur est absolument formidable en être obsessionnel et asocial, génial et odieux, égoïste et totalement dévoué. Un rôle auquel il apporte une présence évidente, un humour irrésistible, et un second degré qui fait la différence.

Le couple qu’il forme avec Jude Law – Watson est ce qu’il y a de mieux, cette fois encore. D’autant plus que les deux hommes sont confrontés à la pire crise de leur vie : le mariage de Watson, que Holmes voit d’un mauvais œil. Ritchie laisse planer le doute quant à leurs relations : le détective éprouve-t-il une jalousie enfantine à voir son compagnon de jeu préférer une vie d’adulte ? ou y a-t-il quelque attirance romantique entre ces deux-là ?

L’ambiguïté de leur relation trouve son apogée lors de la scène du train, au cours de laquelle un Holmes déguisé en femme jette l’épouse de Watson par la porte avant de se jeter par terre avec son ami… Et ça, quand même, il fallait oser…

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