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Archive pour la catégorie 'Sherlock Holmes'

Mr. Holmes (id.) – de Bill Condon – 2015

Posté : 2 octobre, 2016 @ 8:00 dans 2010-2019, CONDON Bill, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Mr. Holmes

Bien sûr, il y a le sens de l’observation, quasi intact, du plus célèbre des détectives, capable de dire à sa gouvernante qu’elle vient de prendre le train pour Portsmouth et qu’elle a accepté un nouveau travail. On les attend, forcément, ces déductions incroyables, et on les retrouve avec un plaisir gourmand, même s’il ne s’agit que de toutes petites choses comme dans cette scène d’ouverture, où Holmes comprend qu’un enfant s’apprête à taper sur une vitre pour effrayer une guêpe…

Des petites choses, qui tirent à Holmes un petit sourire satisfait, ou plutôt rassuré. Car ce Holmes-là n’est pas le vaniteux splendide des récits de Conan Doyle. Cette adaptation d’un roman beaucoup plus récent confronte le détective au plus terrible de ses ennemis, bien pire que Moriarty : la vieillesse, et tout son cortège de saloperies. Holmes est vieux (93 ans), et seul. Watson, Mycroft, Mme Hudson sont tous morts. Et une vieille affaire le hante, traumatisme qui l’a poussé, bien des années plus tôt, à quitter Londres pour se perdre dans la campagne anglaise.

Holmes est rongé par un sentiment de culpabilité. Pourtant, il ne sait plus pourquoi : sa mémoire lui fait défaut. Et le terrain de jeu de sa dernière enquête, c’est lui-même et son cerveau abîmé… Ian McKellen est extraordinaire dans le rôle de cet homme arrivé au bout de sa vie, qui tente désespérément de se raccrocher aux bribes de la légende qu’il fut. Un vieillard qui retrouve sa fièvre d’autrefois par bribes, entre deux accès de sénilité, et dont la cohabitation avec un gamin, fils de sa gouvernante, apporte de subits regains d’énergie.

Mr. Holmes joue habilement avec cette mémoire défaillante et cette forme inégale, en multipliant les flashbacks et cassant constamment le rythme. Bill Condon entremêle les petites intrigues et les époques, pour ce qui est le dernier voyage d’un homme habité par ses échecs et ses trop grands succès. L’enquête à proprement parler est plus psychologique que policière, mais Condon se rapproche curieusement de l’esprit des récits originaux, témoignant d’un amour sincère pour ce personnage.

Surtout, son film tourne autour de cet improbable triangle sur lequel pèse constamment l’ombre de ce que fut Sherlock Holmes : le détective lui-même, et l’équilibre qu’il peine à trouver avec sa gouvernante et le fils de cette dernière. Laura Linney rappelle qu’elle est une actrice sublime. Son interprétation tout en finesse d’une mère qui voit son enfant trop intelligent s’éloigner d’elle est bouleversante. Si le film est aussi beau, c’est peut-être surtout grâce aux acteurs…

La Femme en Vert / La Dame en vert (The Woman in green) – de Roy William Neil – 1945

Posté : 3 novembre, 2014 @ 6:35 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, NEILL Roy William, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

La Femme en Vert

Tourné quelques mois seulement avant le très décevant Le Train de la mort, La Femme en Vert fait partie des grandes réussites de la longue série des Sherlock Holmes avec Basil Rathbone. Une série qui touche à sa fin puisqu’elle s’achèvera l’année suivante.

Le film a les défauts que l’on retrouve dans chaque épisode : une intrigue tirée par les cheveux et des rebondissements qui n’ont qu’un lointain rapport avec l’intelligence des récits de Conan Doyle (il s’agit de scénarios originaux), et un Watson gentiment idiot qui n’a lui à peu près rien à voir avec le personnage de littérature, interprété par Nigel Bruce, acteur toujours bien sympathique et amusant, mais qui semble incapable de sortir de son éternel personnage de gentil bougon maladroit et distrait.

Mais il se passe un petit miracle avec ce film-ci, original et intelligent, et bénéficiant d’excellents dialogues qui trouvent le parfait compromis entre noirceur et humour, et rempli de sous-entendus.

« She thinks that we…
… But we do, don’t we ?
… Do we ?”

Comme touché par la grâce, le réalisateur William Neil, pas toujours inspiré, signe quelques très moments de cinéma, créant d’inquiétants jeux d’ombre dans la séquence de la maison abandonnée, faisant naître une angoisse sourde lors du tête à tête entre Holmes et sa suspecte, ou le malaise avec une simple brique qui bouge sur un parapet…

La mise en scène est assez brillante, et les cadrages semblent constamment pensés pour mettre en avant l’atmosphère et les acteurs, excellents. Basil Rathbone apporte une fraîcheur inattendue à un personnage qu’il a interprété aussi souvent, émouvant lors de la découverte du cadavre à la morgue, surprenant lors de la scène du restaurant avec l’inspecteur. Même si l’intrigue ne rend pas tout à fait hommage au personnage créé par Conan Doyle, ce film rappelle parfaitement pourquoi Rathbone reste le meilleur interprète de Holmes.

Le Train de la mort (Terror by night) – de Roy William Neill – 1946

Posté : 3 novembre, 2014 @ 6:14 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, NEILL Roy William, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Le Train de la mort

Quatorze films en six ans : entre 1939 et 1946, Basil Rathbone interprété Sherlock Holmes dans une interminable série de petites productions modernisées et librement inspirées de l’œuvre de Conan Doyle. Pour des soucis d’économie sans doute, et pour échapper à des contraintes scénaristiques trop fortes qui risqueraient de ralentir la production, les tournages s’enchaînaient alors, sorte de série TV avant l’heure.

Avant-dernier film de la série, Le Train de la Mort représente bien la limite de ces productions : de l’esprit de Holmes, on ne retrouve pas grand-chose, son sens de la déduction se résume à quelques dialogues sans imagination, et toute la complexité du personnage semble avoir disparu… Pourtant, le film reste très agréable, pour une seule raison : Basil Rathbone lui-même qui, même mal servi par des scénaristes peu inspirés, reste sans doute la meilleure incarnation du détective, à la fois suave et inquiétant, amusé et déterminé, et évidemment infaillible.

A ses côtés, Nigel Bruce se révèle un choix nettement moins heureux. En caricature de lui-même, avec cet éternel personnage de vieil ours maladroit et attachant qui séduisait chez Hitchcock (Soupçons, Rebecca), il agace cette fois, à force de limiter la figure de Watson à un sidekick idiot et rigolo.

Et ce Train de la mort, parfaitement improbable (la mort de son fils laisse la vieille dame totalement imperturbable), manque surtout de rythme, réalisé par un cinéaste qu’on a connu plus inspiré, y compris dans cette série (La Femme en Vert était autrement plus percutant).

Sherlock Homes : jeu d’ombres (Sherlock Holmes : A game of shadows) – de Guy Ritchie – 2011

Posté : 8 février, 2014 @ 1:14 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, ACTION US (1980-…), par personnages, thèmes…, RITCHIE Guy, Sherlock Holmes | 1 commentaire »

Sherlock Holmes Jeu d'ombres

Avec le premier Sherlock Holmes, Guy Ritchie avait surpris son monde en signant l’adaptation à la fois la plus explosive, et peut-être la plus fidèle à l’esprit de l’œuvre de Conan Doyle. Un film profondément moderne et franchement réjouissant, totalement débarrassé de l’imagerie holmesienne imposée par les dizaines de films et séries télé qui ont précédé.

Avec cette deuxième aventure, l’effet de surprise est un peu émoussé. Ritchie reprend strictement les mêmes recettes et le même esprit que dans le précédent. Son style tape-à-l’œil, au mieux un peu vain, au pire insupportable dans ses films antérieurs, trouve une nouvelle fois un terrain de jeu idéal : le cerveau hyper-actif et un rien malade du détective, dont on découvre les méandres et le fonctionnement lorsqu’il anticipe les affrontements souvent très brutaux avec ses ennemis.

Les parti-pris esthétiques ne surprennent plus, et le choix de situer cette nouvelle enquête dans un contexte international très tendu, avec attentats et menace de guerre mondiale, est assez discutable. Car ce qui séduit le plus dans ce film, c’est la légèreté qui s’en dégage, et le pur plaisir qu’on y prend. Ainsi, la partie la plus faible reste sans doute l’intrusion en terre allemande, où Ritchie invoque les tragédies mondiales du siècle qui s’annonce, à travers une esthétique très connotée qui s’inscrit dans la lignée des grands films consacrés à la Shoah.

Mais la plupart du temps, le plaisir est bien là. Un plaisir porté par la musique et la culture gypsie, qui a toujours habité les films de Ritchie, et que le réalisateur parvient à insérer dans cette œuvre a priori très british d’une manière plutôt maligne.

Quant au choix, déroutant dans un premier temps, d’avoir confié le rôle titre à Robert Downey Jr, il se révèle une nouvelle fois la meilleure des idées. L’acteur est absolument formidable en être obsessionnel et asocial, génial et odieux, égoïste et totalement dévoué. Un rôle auquel il apporte une présence évidente, un humour irrésistible, et un second degré qui fait la différence.

Le couple qu’il forme avec Jude Law – Watson est ce qu’il y a de mieux, cette fois encore. D’autant plus que les deux hommes sont confrontés à la pire crise de leur vie : le mariage de Watson, que Holmes voit d’un mauvais œil. Ritchie laisse planer le doute quant à leurs relations : le détective éprouve-t-il une jalousie enfantine à voir son compagnon de jeu préférer une vie d’adulte ? ou y a-t-il quelque attirance romantique entre ces deux-là ?

L’ambiguïté de leur relation trouve son apogée lors de la scène du train, au cours de laquelle un Holmes déguisé en femme jette l’épouse de Watson par la porte avant de se jeter par terre avec son ami… Et ça, quand même, il fallait oser…

Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskerville) – de Terence Fisher – 1958

Posté : 22 janvier, 2013 @ 3:45 dans * Polars européens, 1950-1959, FISHER Terence, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskerville) – de Terence Fisher – 1958 dans * Polars européens le-chien-des-baskerville

La plus célèbre adaptation de Sherlock Holmes au cinema est, curieusement, la quintessence du style gothique horrifique de la Hammer. Avoir fait des deux stars maisons (Peter Cushing et Christopher Lee) les têtes d’affiche de cette adaptation classieuse n’est pas la seule raison : il y a surtout le choix d’avoir confié la mise en scène à Terence Fisher, le réalisateur le plus emblématique du studio.

Forcément, le résultat doit plus aux ambiances gothiques effrayantes de la célèbre firme qu’aux romans de Conan Doyle. D’ailleurs, Sherlock Holmes (Cushing), « le » héros du film, est absent pendant une bonne moitié du métrage, laissant la vedette à Watson et surtout à Christopher Lee, alias Henry de Baskerville, héritier d’un château inquiétant, marqué par une sombre malédiction. Un personnage hautement « hammerien ».

C’est la grande réussite de Fisher : avoir réussi à combiner les deux univers qui, pourtant, n’ont pas grand-chose en commun. Et avoir signé un vrai Holmes sans édulcorer le moins du monde l’univers habituel du studio.
Le film utilise à merveille les décors : le trop grand château des Baskerville, et surtout la lande désolée qui l’entoure, vaste étendue marécageuse, constamment nappée de brouillard, et d’où émergent quelques ruines gothiques du plus bel effet. Le décor idéal pour une bonne escapade au pays de la peur.

L’invitation tient toutes ses promesses. Le dénouement est bâclé, et franchement sans intérêt (comme dans la plupart des Sherlock Holmes), mais qu’importe : seule compte la manière d’y arriver. Pas forcément les déductions légendaires du détective, pour une fois, mais l’angoisse constante, les apparitions mystérieuses, et ces cris dans la nuit qui glacent le sang.

La malédiction des Baskerville (introduite par une première séquence, en forme de flash-back, absolument glaçante), et l’enquête de Holmes, ne sont que des prétextes. Fisher voulait faire peur, dans une ambiance de film d’horreur. C’est totalement réussi.

Sherlock Holmes (id.) – de Guy Ritchie – 2009

Posté : 31 août, 2012 @ 12:43 dans * Thrillers US (1980-…), 2000-2009, ACTION US (1980-…), RITCHIE Guy, Sherlock Holmes | Pas de commentaires »

Sherlock Holmes

Guy Ritchie réussit un petit miracle avec cette adaptation audacieuse, explosive, moderne, et pourtant fidèle à l’œuvre de Conan Doyle. Il y avait pourtant de quoi avoir peur : Holmes, adepte du combat de rue ? Mouais… sauf que la baston est une manière pour lui de canaliser son hyperactivité intellectuelle. Une intrigue qui flirte dangereusement avec le paranormal ? Mouais… sauf que Ritchie redresse la barre à la dernière minute, expliquant tout de manière rationnelle… comme le faisait Conan Doyle lui-même.

Alors oui, on regarde le film avec une méfiance constante, en s’attendant à peu près au pire, déjà parce que le sieur Ritchie n’a pas fait que du bon par le passé. Et on se dit que, à un moment ou un autre, il va faire le mauvais choix. D’ailleurs, l’intrigue n’est ni vraiment convaincante, ni particulièrement intéressante. Mais au final, c’est un grand soulagement qui domine : Ritchie a tenu sa barre constamment, il ne s’est pas fourvoyé, et il signe un Sherlock Holmes fidèle à son modèle, et très enthousiasmant.

On se fout de l’histoire ? Qu’importe : même dans les livres de Conan Doyle, l’intrigue elle-même n’était pas toujours passionnante. Ce qui compte bien sûr, ce sont les déductions impressionnantes et réjouissantes de Holmes, et ses rapports avec Watson. Et dans ces deux domaines, le film fait des miracles. Côté déductions, Ritchie parvient à nous glisser dans le cerveau hyper actif du détective, avec ses images clipesques un peu maniérées qui pour une fois font sens. Côté relation, c’est peut-être encore plus réussi…

Ritchie instille une dose très marquée et très humoristique d’homosexualité refoulée entre les deux hommes, et fait de ce tandem un vrai couple qui ne dit pas ce qu’il est, mais qui partage passions et engueulades… Une relation qui a son pendant « hétéro » : l’histoire d’amour non consommée entre Holmes et Irène (Rachel MacAdams) est très belle, aussi.

Ces deux relations illustrent joliment les deux aspects contradictoires et complémentaires de Holmes, qui regrette le vie de couple avec Watson tout en tombant amoureux de la seule femme avec laquelle il ne peut pas vivre, et symbolise son incapacité à vivre en société. C’est parfois touchant, et surtout très drôle.

Surtout que Holmes est interprété par l’excellent Robert Downey Jr, génial acteur trop longtemps oublié, à la fois charismatique et doté d’un second degré toujours réjouissant. Face à lui, Jude Law est très bien aussi en Watson.

Ajoutons à cela, et ce n’est pas le moins réussi, une vision plastiquement superbe du Londres de la fin du XIXème siècle, avec une mise en scène constamment inspirée (on pourrait dire que Ritchie a réussi là ce que Pitof avait lamentablement raté avec son Vidocq)… Et voilà l’adaptation de Sherlock Holmes la plus audacieuse, la plus excitante, la plus explosive et la plus fidèle depuis des décennies…

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