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Archive pour la catégorie '1980-1989'

Rocky 4 (id.) – de Sylvester Stallone – 1985

Posté : 10 mai, 2012 @ 2:05 dans 1980-1989, STALLONE Sylvester, STALLONE Sylvester (réal.) | 1 commentaire »

Rocky 4

Alors là, je passe… C’est du grand n’importe quoi que ce quatrième épisode, de loin le plus mauvais de la saga Rocky. Stallone est au sommet de sa gloire en 1985 (cette année, il sort Rambo 2 et Rocky 4, deux de ses plus gros succès), et il enchaînera avec ses plus grosses merdes : Cobra, Over the top et Rambo 3, qui feront de lui la caricature de lui-même, le symbole du capitalisme américain que les Guignols continuent à parodier vingt-cinq ans plus tard.

Rocky 4, en fait, n’est que caricature. Rocky, devenu symbole des Etats-Unis (la preuve : son pote Appolo lui offre un short aux couleurs du drapeau américain), part en Russie pour affronter l’immense Ivan Drago (Dolph Lundgren), géant blond symbole, lui, d’une URSS déshumanisée. Il veut venger la mort d’Appolo, que Drago a exécuté lors d’un combat d’exhibition qui a tourné au drame.

Arrivé en Russie, il s’entraîne, combat, et finira par gagner devant un public russe d’abord hostile à cet Américain arrogant, et qui finira par l’acclamer, conquis par le courage et la générosité de ce petit homme qui terrasse l’immense machine soviétique. Ben oui, c’est aussi simple, aussi caricatural, et aussi débile que cela. Aussi court, aussi : tellement que Stallone a été obligé d’insérer, au milieu du film, un montage interminable (plus de 5 minutes !) des images les plus marquantes des trois précédents films.

Stallone va très, très loin dans la caricature. Il n’y a qu’à voir les entraînements montrés en parallèle des deux boxeurs : Drago dans une salle aseptisée et grouillant d’appareils électroniques ; Rocky luttant contre lui-même dans la nature hostile et couverte de neige. Mouais…

Mais quand on aime, on pardonne tout (ou pas ?), et retrouver ce personnage est toujours un plaisir, même devenu aussi caricatural. Et puis Stallone réussit tout de même à glisser quelques jolis moments plus nostalgiques, évoquant même, à travers le personnage d’Appolo, le temps qui passe inexorablement, et cruellement. Sur le long terme, cela deviendra le sujet principal de cette saga imparfaite, mais profondément humaine.

• Lire aussi : Rocky ; Rocky 2, la revanche ; Rocky 3, l’œil du tigreRocky 5 ; Rocky Balboa ; Creed, l’héritage de Rocky Balboa ; Creed 2.

Rocky 3, l’œil du tigre (Rocky III) – de Sylvester Stallone – 1981

Posté : 10 mai, 2012 @ 2:01 dans 1980-1989, STALLONE Sylvester, STALLONE Sylvester (réal.) | Pas de commentaires »

Rocky 3

Stallone/Rocky, même combat ? Avec ce personnage dont il maîtrise la destinée (c’est lui qui a écrit les scénarios de tous les films), la star fait preuve en tout cas d’une clairvoyance et d’une sincérité qui poussent au respect.

Dans ce troisième volet, Rocky est devenu une star et se plie aux règles du star-system, jusqu’à devenir une caricature de lui-même : il se ridiculise dans des publicités, participe à des show télévisés, affronte un monstre du catch (Hulk Hogan dans une séquence culte et un peu lourdingue), et finit par perdre sa personnalité, son amour-propre, et son « œil du tigre », cette volonté à toute épreuve qui l’a amené au sommet.

C’est tout le sujet de ce troisième volet, comme si Stallone, dont le statut de star ne cesse de croître, témoignait qu’il n’était pas dupe, et qu’il avait bien l’intention de continuer à se mettre en danger. On ne peut pas dire que les années qui suivront lui donneront raison, mais bon… Les « Rocky » ont toujours été des parenthèses de mise à nu pour la star.

Ce n’est pas le meilleur épisode, loin s’en faut. Stallone envoie fort les violons de l’émotion (Mickey, le vieil entraîneur joué par Burgess Meredith, meurt), et les chansons sont hyperprésentes, aussi cultes que datées. Pourtant, on prend une nouvelle fois un vrai plaisir, un peu régressif cette fois. La vie privée de Rocky passe un peu plus au second plan, ici, en particulier cet enfant, visiblement encombrant pour Stallone, que le scénariste s’arrangera pour éclipser jusqu’à ce qu’il le mette enfin au centre de l’histoire dans Rocky 5.

Cela dit, la boxe aussi passe au second plan. Les deux grands combats contre Mister T. n’ont pas le suspense des deux précédents films : on sait dès le début du premier que Rocky va se prendre une pignée ; et l’issue du second ne fait aucun doute. D’ailleurs, alors que les combats contre Appolo Creed allaient jusqu’au dernier round, ceux-là sont dégagés en deux ou trois reprises. Stallone ne s’intéresse qu’au destin de son personnage : son embourgeoisement, et sa renaissance qui passe par les bas-fonds les plus miteux. Pas très léger, mais efficace.

• Lire aussi : Rocky ; Rocky 2, la revanche ; Rocky 4 ; Rocky 5 ; Rocky Balboa Creed, l’héritage de Rocky Balboa ; Creed 2.

Paiement Cash (52 Pick-up) – de John Frankenheimer – 1986

Posté : 6 avril, 2012 @ 12:14 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, FRANKENHEIMER John | Pas de commentaires »

Paiement Cash

C’est le choc des mondes : John Frankenheimer, solide vétéran à la filmographie plutôt prestigieuse, avec quelques classiques à son actif au cours d’une carrière longue de près d’un demi-siècle (Un crime dans la tête version Sinatra, French Connection 2, Le Prisonnier d’Alcatraz…), qui adapte un roman de l’écrivain culte Elmore Leonard (3h10 pour Yuma, Jacky Brown ou Get Shorty sont tous adaptés de ses romans) dans un film produit par Menahem Golan et Yoram Globus, les papes du nanar machiste et testostéroné des années 80… On peut dire que le nom fait tâche dans la liste des films produits par la Cannon, la boîte créée par les deux comparses, dominée par les séries des Justiciers dans la ville (avec l’increvable papy Bronson), les Delta Force (quelqu’un se souvient de Chuck Norris ?) ou Cobra (le pire du pire de Stallone). Pour ne citer que les films les plus regardables…

Mais bon. Frankenheimer est un bon réalisateur, avec un savoir-faire indéniable. Restait à savoir si ce savoir-faire allait l’emporter sur le tape-à-l’œil et le mauvais goût assumé du tandem Golan-Globus. Au final, on trouve de tout, du bon et du moins bon dans ce film qui supporte quand même bien mieux l’épreuve du temps que la majorité des productions Cannon. Seule la musique, pesante et assez insupportable, a vraiment beaucoup vieilli.

Pour le reste, malgré quelques scènes d’extérieur inondées de lumière et un peu molle (Frankenheimer ne doit pas bien supporter le soleil, le pauvre), il y a dans 52 Pick-Up (le titre original est autrement plus alléchant que sa « traduction » idiote) quelque chose d’atypique et de très séduisant. Frankenheimer s’empare d’un genre très classique du cinéma populaire, et s’amuse constamment à être légèrement décalé. L’exemple du grand méchant est frappant : au premier coup d’œil, il a tout du méchant stéréotypé des années 80 qu’on ne supporte plus. En fait, ce faux génie du crime s’apparente d’avantage à un pied nickelé pathétique et désemparant. On imagine bien que la force du personnage doit plus à l’imagination d’Elmore Leonard qu’au talent du réalisateur, mais le passage à l’écran n’enlève rien de son ambiguïté. D’autant plus que John Glover est excellent dans ce rôle.

L’intrigue de base, quant à elle, est celle de nombreux films noirs, quelle que soit l’époque de production du film : un type à la vie parfaite gâche tout en couchant avec une jeune beauté, ce qui le plonge au cœur d’une machination terrible. Mais c’est l’approche choisie par Frankenheimer qui donne tout le sel de ce bon film de genre. Il y a du suspense, de l’action bien sûr. Mais ce sont les moments « en creux » que le cinéaste soigne le plus, et qui apportent un recul et un second degré bienvenu.

D’ailleurs, on sent le cinéaste bien moins intéressé par son intrigue que par le couple en péril, formé par Ann-Margret et Roy Sheider, tous deux très sobres. Le film est aussi une interrogation sur la longévité du couple, sur les difficultés à communiquer. Stoïques et peu loquaces, les personnages semblent souffrir d’une grande solitude, soulignée par les très gros plans « bergmaniens » que Frankenheimer multiplie, utilisant la profondeur de champ pour filmer les protagonistes d’une même scène sur deux plans différents. Si proches et si loins.

La plus belle scène est d’ailleurs la première (la seule ?) où le vernis craque enfin, et où Scheider, jusqu’alors très sobre et très digne, se jette dans les bras d’Ann-Margret. Pourtant, ce n’est aucune des deux vedettes que Frankenheimer filme avec le plus d’inspiration, mais… les voitures, nombreuses et omniprésentes, luxueuses ou pourries, qui donnent les scènes les plus inventives et le rythme du film.

Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (Big Trouble in Little China) – de John Carpenter – 1986

Posté : 20 janvier, 2012 @ 1:12 dans 1980-1989, CARPENTER John, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (Big Trouble in Little China) – de John Carpenter – 1986 dans 1980-1989 les-aventures-de-jack-burton

Curieux que le grand John Carpenter face son entrée sur ce blog avec cette fantaisie complètement folle, qui me laissait déjà un peu de marbre dans les années 80 (j’étais très, très jeune). Très sympathique, ce film parodique a certes un côté jouissif, mais il a aussi pris un sacré coup de vieux. Hommage aux films hong-kongais (ceux de Tsui Hark, que les cinéphiles occidentaux découvraient avec enthousiasme à l’époque), Jack Burton s’apparente aussi à un caprice du réalisateur et de son acteur fétiche, Kurt Russell. Toujours auréolés du succès de The Thing et de New York 1997, les deux compères se font plaisir en tournant ce film d’aventures parfois inspiré des Aventuriers de l’arche perdue, mais qui n’hésite pas à verser dans le grand-guignol et le n’importe quoi.

Alors on rit franchement, en particulier devant l’air ahuri de Kurt Russell, génial en gros bras très courageux, et parfois bas du plafond, grande gueule qui, au moment d’affronter les grands méchants, est bêtement assommé par une pierre tombée du plafond. Qu’importe l’histoire, qu’importe les méchants sortis tout droit des légendes chinoises, qu’importe aussi la pseudo-romance avec Kim Cattral (on n’en retiendra que la dernière réplique : « Vous ne m’embrassez  pas ?… » « Non »)… C’est bien Jack Burton qui est le principal intérêt du film.

La patte de Carpenter est bien là, tout particulièrement dans les scènes d’exposition, d’une élégance qui est la signature de l’auteur d’Halloween. Mais on est ici dans l’outrance absolue. Une outrance qui fleure bon les années 80¸ mais qui n’a pas franchement bien passé l’épreuve du temps : les effets spéciaux et les maquillages font sourire ; la musique elle-même, signée Carpenter, est aujourd’hui franchement pénible.

Cela dit, le culte qui entoure aujourd’hui encore le film n’est pas totalement usurpé. Le plaisir que Carpenter et Russell ont eu à le tourner se ressent clairement à l’écran. On ne peut que conseiller, une fois n’est pas coutume, de revoir le film avec le commentaire audio rigolard des deux hommes. Conseiller, aussi, de revoir les films suivants de Carpenter : après l’échec de Jack Burton, le réalisateur reviendra à un cinéma plus minimal qui lui va parfaitement bien : Prince des Ténèbres et Invasion Los Angeles.

Le Sixième Sens (Manhunter) – de Michael Mann – 1986

Posté : 17 février, 2011 @ 2:24 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, MANN Michael | 2 commentaires »

Le Sixième Sens (Manhunter) - de Michael Mann - 1986 dans * Thrillers US (1980-…) le-sixieme-sens

Chez Michael Mann, le bonheur est bleu et sent bon l’iode. Dans tous ses films, ou presque, les personnages trouvent la paix dans des maisons aux larges baies donnant sur la mer, baignées dans une lumière bleutée qui contribue à la quiétude des lieues. C’est le cas dans Heat, Collateral ou Miami Vice. C’était déjà vrai dans ce Manhunter qu’on a trop vite oublié, enterré par la réussite du Silence des Agneaux cinq ans plus tard. Quel rapport, me direz-vous ? Ce premier bijou noir de Mann est l’adaptation de Dragon Rouge, le premier roman de Thomas Harris dans lequel apparaît un certain Hannibal Lecter (Lektor, dans le film). Le succès du Silence des Agneaux et de sa suite, Hannibal, poussera d’ailleurs feu Dino de Laurentiis à produire une seconde adaptation de Dragon Rouge, éponyme cette fois, et avec Anthony Hopkins dans le rôle du médecin cannibale. Franchement, il n’y a pas à hésiter : autant Dragon Rouge, le film, est grotesque et aussi vite vu qu’oublié ; autant Manhunter est une œuvre profondément marquante.

Pas parfaite, non. D’un point de vue narratif, on sent Mann encore un peu approximatif, parfois. Mais esthétiquement, son univers est déjà bien en place. Et le cinéaste a un talent fou pour créer une atmosphère, en quelques secondes seulement. Dès le premier plan, magnifiquement composé, on comprend que le calme de se bord de mer sera rapidement troublé. Que cet ami (Dennis Farrina dans le rôle de Jack Crawford, que reprendra Scott Glenn dans le film de Jonathan Demme) vient mettre un terme à la retraite du héros. Avant même que la première parole soit prononcée, ce simple plan suffit à instiller ce sentiment d’angoisse qui ne retombera pas…

Le héros, c’est William Petersen (le flic du culte Police Fédéral Los Angeles de Friedkin, et le Gil Grissom des Experts), acteur au charisme trop peu exploité au cinéma. Son personnage, Will Graham, est le meilleur profiler du FBI, celui qui a permis l’arrestation d’Hannibal Lecter trois ans plus tôt, et qui a failli y laisser sa peau. Depuis, il a démissionné, mais les meurtres sauvages de deux familles sans histoire le poussent à reprendre du service.

Il y a un plan, qui n’a l’air de rien, mais qui résume bien le parti-pris du film (qui ne sera pas celui de Demme pour Le Silence des Agneaux). Lorsque Crawford tend les photos des victimes à Graham, celui-ci marque une pause avant de les regarder, se préparant à replonger dans l’horreur. On pense alors que les photos que l’on va voir sont celles des corps mutilés. Mais non, ce sont de simples photos de familles heureuses… Et c’est bien pire : ces images hantent le spectateur, et Graham, qui ne peuvent qu’imaginer leurs derniers instants. Mann prouve que la surenchère gore n’est pas l’outil le plus terrifiant qui soit, pour un vrai réalisateur.

Grand cinéaste visuel, Mann signe un film très peu bavard, incarné par des comédiens qui ne sont jamais aussi bon que dans les silences. Non pas qu’ils soient limités dans les dialogues, remarquez. Mais l’écriture visuelle du film est sans doute plus maîtrisée que l’écriture des scènes dialoguées. William Petersen apporte profondeur et douleur à un personnage qui en finit par être dérangeant, tant il s’identifie au tueur en série qu’il poursuit. A l’inverse, ce tueur, aussi horrible soit-il, devient touchant, tant on ressent ses fêlures. L’imposant Tom Noonan lui apporte une humanité inattendue, qui provoque un profond malaise…

La distribution du film est assez exceptionnelle, puisqu’on retrouve aussi Joan Allen en jeune aveugle qui attendrit le cœur de notre tueur (c’est son premier rôle important), Stephen Lang en journaliste dégueulasse, et Brian Cox dans le rôle d’Hannibal. Mais il faut bien l’admettre : sa prestation souffre énormément de la comparaison a posteriori avec l’interprétation qu’en fera Anthony Hopkins.

C’est bien le seul bémol que l’on puisse faire à ce film qui, malgré une musique très datée « années 80″ (un peu trop présente par moments), soutient largement la comparaison avec Le Silence des Agneaux. Il serait peut-être temps de mettre enfin ce Manhunter à la place qu’il mérite…

Edith et Marcel – de Claude Lelouch – 1983

Posté : 20 janvier, 2011 @ 11:09 dans 1980-1989, LELOUCH Claude | Pas de commentaires »

Edith et Marcel - de Claude Lelouch - 1983 dans 1980-1989 edith-et-marcel

Vingt-cinq ans avant La Môme, il y a eu ce Edith et Marcel un peu tombé dans l’oubli, mais qui mériterait d’être redécouvert. Ce n’est pas un Lelouch majeur, cependant : souvent trop sage, il laisse par moments un petit sentiment de frustration. Mais à d’autres moments, la « patte » Lelouch, cet excès sirupeux qui agace ses détracteurs et enchante ses admirateurs (j’en suis), éclate bel et bien, offrant quelques séquences magnifiques, et tirant des larmes : de douleur comme, lorsqu’au tout début du film, Jean-Claude Brialy (magnifique) s’occupe de tous les visiteurs, tournant et retournant en attendant d’annoncer à Edith que l’avion de son Marcel s’est écrasé… Ou de bonheur comme lorsque les deux futurs amants se retrouvent pour la première fois dans un restaurant marocain de New York, deux Français à l’étranger, qu’ils s’observent sans trop savoir quoi se dire, avant de se trouver enfin dans un premier baiser joliment enfantin.

Même s’ils ne sont pas tout à fait à la hauteur de leurs rôles, Evelyne Bouix et Marcel Cerdan Jr (c’est Dewaere qui devait tenir le rôle, mais il est mort juste avant le tournage) apportent ce qu’il faut de cette part d’enfance et d’innocence, dissimulés derrière les excès de la chanteuse, et le visage cabossé du boxeur. En donnant le rôle de son père à Cerdan Jr, Lelouch ajoute d’ailleurs une émotion naturelle à son film, comme lors des scènes où il dirige Charles Aznavour dans son propre rôle (avec 35 ans de plus que lors des faits). Dans un film aussi ouvertement cinématographique et romantique, voir surgir ces éléments de vérité est troublant.

Mélange de reconstitution fidèle, de vision fantasmée du mythe, et de thèmes purement lelouchiens (le hasard, le destin, et la guerre en toile de fond), Edith et Marcel vieillit plutôt bien. Grâce à la passion qu’y a visiblement mis le réalisateur (tempérée cette fois, par moments, par un respect peut-être trop grand pour les deux icônes dont il raconte l’histoire parallèle puis commune). Et grâce aussi à la qualité des seconds rôles, tous formidables. Brialy, donc, mais aussi Jean Bouise, tout en retenue, et Jacques Villeret, bouleversant.

Villeret, d’ailleurs, apparaît dans une sorte d’histoire secondaire qui n’a rien à voir avec celle d’Edith et Marcel, si ce n’est qu’elle lui est contemporaine.

Pas moments, dans ce long film (deux heures et demi), Lelouch prend des chemins de traverses, et oublie totalement et longuement son sujet principal pour en raconter une autre : celle d’une jeune fille qui ressemble étrangement à Edith Piaf (normal, elle est jouée aussi par Evelyne Bouix), Margot, qui tombe amoureuse sans le connaître de Jacques, un soldat français prisonnier en Allemagne (Villeret), dont elle est la marraine de guerre, et avec qui elle correspond. Mais comme dans Cyrano, Margot est amoureuse des lettres qu’elle reçoit, lettres qui sont dictées à Jacques par un grand acteur de théâtre (Francis Huster).

Forcément, la première rencontre entre Margot et Jacques sera difficile. Cruelle, même, la jeune femme passant à deux reprises devant ce petit gros sans le reconnaître, elle qui attendait son prince charmant. Villeret, dans un rôle pas facile, est très émouvant.

Ce second film dans le film est lui aussi passionnant, mais la manière dont il s’intègre dans l’histoire principale (parce que, justement, il ne s’intègre pas), casse un peu le rythme. Dommage.

Le Noël de Mickey (Mickey’s Christmas Carol) – de Burny Mattinson – 1983

Posté : 10 janvier, 2011 @ 5:17 dans 1980-1989, COURTS MÉTRAGES, DESSINS ANIMÉS, MATTINSON Burny | Pas de commentaires »

Le Noël de Mickey

En adaptant le fameux Noël de Scrooge de Dickens, les studios Disney signent tout simplement, et de loin, leur plus beau dessin animé de la décennie. Il ne s’agit que d’un court métrage (à peine trente minutes), mais d’une grande beauté visuelle. Le film condense et simplifie nettement l’histoire originale, mais le résultat reste très fort, et surtout très émouvant.

Ce n’est pas la première fois que les studios Disney utilisent des « stars maisons » pour camper des personnages de contes célèbres, mais cette fois, les noms originaux imaginés par Dickens sont tous conservés à l’identique, et le dessin animé se contente d’utiliser au mieux les caractéristiques de ses héros : Mickey, Donald, Dingo, Picsou, et même l’ogre de Mickey et le haricot magique

S.O.S. Fantômes (Ghostbusters) – de Ivan Reitman – 1984

Posté : 23 décembre, 2010 @ 12:38 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, REITMAN Ivan | Pas de commentaires »

SOS Fantômes

Vingt-six ans après sa sortie, ce gros succès des années 80 a plutôt pas mal vieilli. Pas dans les scènes spectaculaires, franchement cheap et kitsch, avec des effets spéciaux qui en ont pris un sacré coup dans l’aile. Mais dans les scènes de comédie pure : Bill Murray, surtout, un comique génial, dont les faux-airs de Droopy sont irrésistibles. Dan Ayckroyd et Harold Ramis (qui le dirigera quelques années plus tard dans Un Jour sans fin, leur chef d’œuvre à tous les deux), ses co-vedettes, ont écrit le scénario du film, mais lui ont laissé le beau rôle. Bon choix, messieurs.

Et puis il y a Sigourney Weaver, qui ne fait rien d’autre qu’être charmante, mais elle le fait si bien… Et Rick Moranis, voisin ringard aussi lourd qu’hilarant (« Là, je vais prendre une douche ! » lance-t-il à Sigourney qui vient une nouvelle fois de lui claquer la porte au nez. Et moi, ça me fait hurler de rire…).

Dans les purs moments de comédie, Ghostbusters est une vraie réussite. Le côté spectaculaire, lui, est plus discutable, mais la musique cool fonctionne toujours aussi bien. La nostalgie, sans doute…

 

Le Cauchemar de Méliès – de Pierre Etaix – 1988

Posté : 17 novembre, 2010 @ 4:29 dans 1980-1989, COURTS MÉTRAGES, ETAIX Pierre, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Le Cauchemar de Méliès

A l’occasion des cinquante ans de la mort de Georges Méliès, plusieurs cinéastes de toutes générations ont participé à un programme de courts métrages tournés pour la télévision (une commande de La Sept), à partir de scénarios écrits par Méliès lui-même. Parmi les réalisateurs : Marc Caro, Jean-Pierre Mocky… et Pierre Etaix. Ce dernier, dont le dernier film remonte à 1971, avait fait son retour à la télévision en 1987, avec l’adaptation de sa propre pièce, L’Âge de monsieur est avancé.

Le Cauchemar de Méliès, également connu sous le titre de Rêve d’Artiste, est un petit film tourné en vidéo, dans une esthétique très 80′s, mais qui évoque bien l’esprit des films de Méliès. Christophe Malavoy y interprète l’inventeur des trucages au cinéma, qui s’endort dans son atelier et rêve que la jeune femme qu’il vient de peindre s’anime, et est attaqué par un singe géant. Etaix utilise des images de King Kong, pour ce qui est autant un hommage à Méliès qu’à un certain cinéma.

Cette curiosité n’a cependant pas grand-chose à voir avec le cinéma de Pierre Etaix.

Blade Runner (id.) – de Ridley Scott – 1982

Posté : 17 novembre, 2010 @ 2:27 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, FORD Harrison, SCOTT Ridley | 2 commentaires »

Blade Runner (id.) - de Ridley Scott - 1982 dans 1980-1989 blade-runner

Bien sûr, il y a un côté un peu kitsch dans certaines scènes ; bien sûr, rien ne vieillit aussi mal que les ordinateurs et les machines des films de SF (à part peut-être les téléphones et les lunettes, ouais, mais il n’y en a pas ici) ; bien sûr, la musique de Vangelis fait très 80′s (même si elle tient plutôt bien le coup)… Mais on a beau l’avoir vu et revu, Blade Runner reste un film énorme. Visuellement, malgré quelques fautes de goût par ci, par là, c’est une véritable splendeur : Ridley Scott, qui sortait du dépouillement extrême d’Alien (une autre réussite qui passe bien l’épreuve du temps), signe une œuvre baroque et fascinante. Il réussit là où beaucoup de cinéastes ont échoué dans l’histoire de la SF : créer un univers à la fois futuriste et innovant, mais ancré dans la réalité du moment. La vision de cette mégalopole sombre et fourmillante « fait vrai » : on sent le poids de cette vie déshumaniser, l’aliénation de ce monde où l’individu n’est rien, la crasse et la puanteur des quartiers mal famés… Scott le fait comprendre sans jamais appuyer la charge : les hommes et femmes qui sont restés sur Terre plutôt que d’aller vivre dans « les colonies » sont des laissés-pour-compte, sans avenir, ni présent. Et certains, en plus, n’ont même pas de passer.

Film de SF ? Film noir ? Drame ? Film social ? Film d’action ? Blade Runner échappe à toutes les catégories. C’est un peu tout ça à la fois, mais c’est surtout le film du désenchantement, un film qui trimballe une nostalgie et un mal-être absolument abyssaux. On a évidemment beaucoup parlé de l’aspect visuel du film, reprochant même souvent à Ridley Scott d’avoir privilégié la composition de ses cadres plutôt que l’aspect dramatique de son film. Mais c’est un jugement un peu injuste : la plus grande réussite du film, ce sont les personnages, formidablement écrits, et interprétés. Là encore, on a dit beaucoup de bien de Rutger Hauer, et à raison : son « méchant » d’anthologie possède une humanité terriblement émouvante, qui éclate dans une séquence finale magnifique, où Scott évite consciencieusement de tomber dans le spectaculaire à outrance. La performance de Sean Young aussi, a souvent été vantée : sorte de poupée de porcelaine confrontée au pire des drames, elle est effectivement très touchante.

Mais la prestation de Harrison Ford a souvent été mésestimée. L’acteur est pourtant la vraie âme de ce film. Ford n’était pas heureux sur le tournage de ce film : il n’appréciait vraiment ni le ton du film, ni les méthodes de travail de Scott. L’état d’esprit dans lequel il se trouvait alors l’a sans doute aidé dans son interprétation : Ford a tendance à ne pas mentionner Blade Runner lorsqu’il évoque sa carrière, mais Dekkard est bien l’un de ses rôles les plus mémorables. Sorte de privé miteux, héritier sans panache de Sam Spade, Dekkard a une vie de merde, et n’hésite pas à abattre sa proie en lui tirant dans le dos. Dans ce rôle à l’opposée d’Indiana Jones, Harrison Ford est génial, aussi intense lorsqu’il mange ses nouilles sans ressentir le moindre plaisir, que lorsqu’il se prépare à mourir, trop las pour continuer à lutter contre son adversaire.

Il est de toutes les meilleures scènes, et c’est grâce à lui, surtout, que Blade Runner vieillit aussi bien…

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