Play it again, Sam

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Archive pour la catégorie '2020-2029'

Nope (id.) – de Jordan Peele – 2022

Posté : 6 juillet, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, FANTASTIQUE/SF, PEELE Jordan | Pas de commentaires »

Nope

Jordan Peele est-il un petit génie ou un réalisateur malin, doué mais vain ? Me v’là pas plus avancé après avoir vu ce Nope, dont on peut dire avec certitude :

1) qu’il est fort bien réalisé, filmé avec un mélange de classicisme assez classe, et une inventivité assez folle ;

2) qu’il est pour le moins intriguant et au suspense dense ;

3) qu’il confirme le talent de Peele pour sortir d’on ne sait où un paquet d’images saisissantes, comme cette clé incrustée dans la croupe d’un cheval ;

4) qu’il distille ses effets au compte-goutte, quitte à donner le sentiment de tourner en rond et d’étirer inutilement son récit ;

5) qu’il a du mal à canaliser cette imagination et à faire des choix, et que son film gagnerait à être resserré à la manière des séries B de Carpenter auxquelles on pense inévitablement.

Tout ça pour dire : on oscille entre l’excitation de la surprise et la sensation d’être pris pour des gogos dans ce drôle (ce n’est pas le bon terme : ce n’est pas drôle) de film d’extraterrestre, un peu comme si on assistait au show westernien plein de promesses non tenues que l’on voit dans une scène clé du film.

L’esprit n’est pas si loin de Get Out. Là aussi, Peele fait surgir le fantastique d’un contexte réaliste et quotidien, basant son film sur des images fortes dont on met du temps à comprendre l’impact. A ceci près que la révélation apparaît ici nettement plus tôt, menant vers un final spectaculaire et frappant, mais finalement assez classique qui donne un coup de boost au genre plus qu’il ne le révolutionne.

Comme dans ses précédents films, Peele base sa vision de l’horreur sur un fond social fort : le racisme et les clivages sociaux là, l’omniprésence des images ici, fil rouge assez excitant dans son ambition, mais qui laisse un sentiment d’inabouti au final.

De l’ancêtre du cinéma (dont on apprend qu’il doit beaucoup à un cavalier noir) aux influenceurs des réseaux sociaux (avec un personnage dénué de visages) en passant par l’âge d’or de la télévision (avec un chimpanzé tueur dont je continue à me demander ce qu’il apporte à part des images très saisissantes)… L’image enregistrée est omniprésente dans le récit, avec une conclusion qui porte au moins à réflexion : et si le salut reposait sur la capacité de chacun à fermer les yeux ?

Ferrari (id.) – de Michael Mann – 2023

Posté : 27 juin, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, MANN Michael | Pas de commentaires »

Ferrari

N’ayant aucune appétence pour les voitures puissantes, et encore moins pour les courses automobiles, il fallait bien un cinéaste comme Michael Mann pour me donner envie de me plonger dans ce pan de vie d’Enzo Ferrari. Pas un biopic traditionnel, thanks god (j’ai déjà dit à quel point la mode des biopics m’ennuyait?). Quelques mois seulement, en 1957, à une période charnière sur tous les plans pour le constructeur italien.

En résumé : son entreprise risque de disparaître si ses voitures ne gagnent pas très vite une course, l’un de ses pilotes s’est tué en tentant vainement de battre un record et a dû être remplacé au pied levé, et il doit faire un choix entre sa femme légitime, avec qui il a eu un fils mort l’année précédente, et celle avec qui il mène une double vie depuis la guerre, et avec qui il a eu un autre fils.

Bref : on imagine bien les tourbillons qui se déchaînent derrière le visage fermé d’Adam Driver, immense dans ce rôle complexe, où tout se joue dans les minuscules failles. Ce sont ces failles qui sont le cœur et la raison d’être du film, ce sont elles que cherche à capter Mann dans une mise en scène puissance et élégante, presque classique.

Son style est bien là, nous plaçant au cœur même du mouvement, littéralement à l’intérieur des courses qui ponctuent le film. Mais jusqu’au grand morceau de bravoure, cette hallucinante (et tragique, ce que j’ignorais… glaçante, même) course des Mille Miglia, les séquences automobiles sont aussi percutantes que brèves, presque anecdotiques en fait.

Sans doute Mann est-il fasciné par Ferrari, mais on sent bien que c’est le personnage qui l’intéresse surtout : cette armure que l’homme s’est forgé, et les dégâts qu’il provoque autour de lui, en particulier chez sa femme Laura, dont Penelope Cruz fait un personnage de tragédie très fort, et immensément douloureux.

Ce sont les douleurs ravalées de ses personnages qui font la puissance de ce Ferrari, qui porte la marque Michael Mann tout en étant un peu à part dans sa filmographie. Le film est plein de fulgurances, mais aussi étonnamment classique dans la forme, comme si la brutalité des moteurs était tempérée par les beaux paysages italiens baignés de soleil (ou de pluie). Qui exercent chez Mann et chez le spectateur une fascination très différente des décors urbains nocturnes du Los Angeles de Collateral ou Heat, mais bien réelle.

Saints & Sinners (In the land of Saints and Sinners) – de Robert Lorenz – 2023

Posté : 17 juin, 2024 @ 8:00 dans * Polars européens, 2020-2029, LORENZ Robert | Pas de commentaires »

Saints & Sinners

Liam Neeson est un excellent acteur. Il y a quelques années, ce constat allait de soi. Mais après quinze ans de coups de tatanes vengeresses, cela fait du bien de se le remettre en tête. Non pas que Saints & Sinners soit un chef d’œuvre impérissable qui révolutionnerait quoi que ce soit. Mais le film de Robert Lorenz, ancien compagnon fidèle de Clint Eastwood, qu’il a dirigé dans son premier film (Trouble with the Curve), a pour le moins le mérite de lui donner un vrai rôle.

Celui d’un tueur de l’IRA, dans l’Irlande du Nord tourmentée de 1974. Côté géopolitique, on gardera quelques réserves. Côte folklore nord-irlandais, on se régale… Grandes étendues à la beauté austère, pubs plein de vie, personnages truculents… Lorenz ne fait pas dans l’originalité, mais il crée une atmosphère que le passionné de pubs et de grands espaces tourbeux que je suis ne peux qu’aimer.

Et puis ces paysages si fascinants et si hostiles à la fois correspondent bien au personnage de Neeson, à ses fantômes et à la quête d’une nouvelle chance, d’un nouveau départ.

Et, donc, le septuagénaire qu’il est ne triche pas avec son âge, en rigolant même avec son pote Ciaran Hinds, très beau second rôle. Il triche d’autant moins que l’incontournable love-interest est une sexagénaire qui porte elle aussi son âge, ce qui fait un bien fou dans le jeunisme inévitable imposé (notamment) par Hollywood.

Les quelques facilités et incohérences du scénario n’ont pas une grande importance. Le film séduit par son classicisme, son humanité, et sa sincérité.

FUBAR (id.) – Saison 1 – créée par Nick Santora – 2023

Posté : 7 juin, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, ABRAHAM Phil, ACTION US (1980-…), ADELSON Steven A., DALE Holly, SANTORA Nick, SURJIK Stephen, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

FUBAR

Le cinéma ne réservant que des déceptions depuis son retrait politique, le Governator se tourne vers l’univers de la série comme Stallone et Van Damme. Vers Netflix en l’occurrence, qui lui offre l’occasion de retrouver un univers proche de True Lies, l’un de ses triomphes sur grand écran.

Enfin, ça c’est l’argument de FUBAR, présenté comme une variation sur le même thème que le film de Cameron, où une vie de couple tranquille était une couverture pour un super agent secret. Même principe ici : Schwarzenegger incarne un père de famille menant une double-vie d’espion, qui découvre que sa fille est elle-même une espionne.

N’en faisons pas mystère plus longtemps : Cameron n’est pas aux commandes, et ça fait une sacré différence. A vrai dire, on se demande même par moments s’il y a quelqu’un aux commandes… En guise d’action, on n’a le droit qu’à quelques scènes franchement molles plombées par une mise en scène plan-plan et des trucages approximatifs.

FUBAR (l’acronyme de Fucked Up Beyond All Recognition), finalement, est moins une comédie d’action qu’un soap vaguement amusant émaillé de quelques effusions de sang qu’on ne prend jamais au sérieux. Bref, il est d’avantage question de sauver sa famille que le monde, dans cette petite chose inconséquente, pas déplaisante, vite vue et vite oubliée. Peux pas mieux dire…

Une affaire de détails (The Little Things) – de John Lee Hancock – 2021

Posté : 1 juin, 2024 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 2020-2029, HANCOCK John Lee | Pas de commentaires »

Une affaire de détails

Scénariste d’Un monde parfait, réalisateur de Highwaymen, John Lee Hancock s’abreuve de tout ce que le cinéma américain a fait de mieux dans le thriller glauque, du Silence des Agneaux à Zodiac en passant par Seven, pour cet énième thriller de l’obsession. Ce qui est une bonne idée, mais pas suffisant.

Malgré toutes ses qualités, pas grand-chose de neuf sous le soleil de Californie, si ce n’est quelques idées de scénariste. La scène d’introduction d’abord, qui semble si attendue d’abord, mais qui se révèle : 1) angoissante, 2) plutôt inattendue dans sa résolution.

Et puis le personnage de Rami Malek, dont le jeu me laisse toujours un peu dubitatif, mais qui rompt avec les traditionnels flics hantés par son côté très propre sur lui, pour qui la faute originelle n’en sera que plus brutale.

Le personnage de Denzel Washington est nettement plus conventionnel, ex-super inspecteur relégué à un poste de shérif à Ploucville, qui renoue avec ses démons. Classique, mais c’est Denzel. Et même s’il agace autant qu’Al Pacino avec sa propension à mâcher du chewing-gum, il a une intensité dingue.

Quant à l’histoire : une série de meurtres de jeunes femmes, qui en rappelle un autre commis des années plus tôt. Deux flics qui n’ont rien en commun qui unissent leurs forces. Un suspect idéal. L’obsession, le doute… Attendu, mais prenant.

Le Procès Goldman – de Cédric Kahn – 2023

Posté : 22 mai, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, KAHN Cédric | Pas de commentaires »

Le Procès Goldman

Cédric Kahn choisit des parti-pris aussi radicaux que l’était son « héros », Pierre Goldman, militant d’extrême-gauche et braqueur, en rébellion farouche contre la bonne société droitière de la France des années 1970. Le Procès Goldman ne montre rien d’autre que ça : le procès Goldman, celui au cours duquel, défendu par un Maître Kiejman souvent bien embêté, il a reconnu trois braquages mais pas un quatrième, celui qui s’est terminé par mort de femmes…

Pas d’effets de manches comme dans les films de procès américains. Pas d’interprétation hasardeuse ni de jugement définitif (c’est bien au spectateur de se faire son opinion sur la culpabilité ou non du gars). Pas même de musique. Et visuellement, le dépouillement est plus total encore, peut-être : un format « à l’ancienne » qui semble nous ramener à la télévision giscardienne, que Kahn utilise pour filmer en plans moyens, sans fioriture et au plus simple…

Rien de bien sexy donc, a priori, dans ce film qui se base avant tout sur les retranscriptions du procès, respectant au maximum les paroles dites. Et pourtant, Kahn signe un film absolument passionnant, qui trouve dans son épure et son dépouillement sa force : celle d’un film qui se concentre sur son fascinant « héros » (excellent Arieh Worthalter), et en creux sur le monde qui l’entoure.

Un homme totalement incarné par son héritage familial (la figure du père surtout, pas celle du demi-frère Jean-Jacques, jeunot que l’on découvre au premier rang de l’assistance), et bousillé par une société répressive et sectaire dans laquelle il est incapable de trouver sa place. C’est cette France là qui suinte des débats, sans que Kahn en montre rien d’autres que cette salle d’audience passionnée et passionnante.

The Watcher (id.) – créée par Ian Brennan et Ryan Murphy – 2022

Posté : 21 mai, 2024 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 2020-2029, BARCLAY Paris, BRENNAN Ian, LYNCH Jennifer, MURPHY Ryan, TÉLÉVISION, WINKLER Max | Pas de commentaires »

The Watcher

Une famille américaine réalise le rêve d’une vie en achetant une splendide (et immense) maison dans une petite ville aisée. Mais le rêve tourne vite au cauchemar avec des voisins intrusifs et inquiétants, des phénomènes de plus en plus bizarres dans la maison, des menaces, des incidents…

On n’en dira pas plus pour ne pas gâcher le petit plaisir que l’on prend devant cette courte série Netflix (sept épisodes) assez addictive. Plaisir modeste, certes, mais réel. La preuve : on sort d’à peu près chaque épisode (à partir du troisième) en ayant le sentiment d’avoir fait le tour, d’être en boucle, mais pourtant incapable de lâcher.

Il faut dire que la série multiplie les rebondissements, jouant avec le mystère et faisant monter l’angoisse à grands renforts de fausses pistes, et en jouant sur les codes les plus éculés du film de genre, à commencer par ceux du cinéma fantastique, genre « maisons hantées ». C’est pourtant « inspiré d’une histoire vraie », ce qui est assez pratique pour renforcer l’aspect cauchemar du truc.

Bon. Pas sûr que l’histoire vraie qui inspire la série soit retranscrite très fidèlement. Et franchement, qu’importe. C’est dans le pur plaisir du cauchemar filmé que le show trouve sa raison d’être, tout en étant une peinture assez terrible de cette classe aisée pour laquelle le fric et les apparences dominent tout, jusqu’à faire disparaître l’humanité de chacun.

Dans ce registre, le « héros » joué par Bobby Canavale (très bien) est particulièrement gratiné. Pire, peut-être, que les voisins névrosés et inquiétants. Perdant pied, tournant à l’obsession, devenant une caricature aussi flippante que les mystérieux « méchants », et menant une vie impossible à Naomi Watts, épouse faussement docileForcément formidable, parce que c’est Naomi Watts, quoi, grande actrice quoi qu’elle joue.

Ducobu passe au vert – d’Eli Semoun – 2024

Posté : 20 mai, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, SEMOUN Eli | Pas de commentaires »

Ducobu passe au vert

Ce qu’on ne ferait pas pour son fils… Voilà.

Expendables 4 (Expend4bles) – de Scott Waugh – 2023

Posté : 17 mai, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, ACTION US (1980-…), STALLONE Sylvester, WAUGH Scott | Pas de commentaires »

Expendables 4

Une performance d’acteur, ou d’actrice, peut sauver un film. En l’occurrence celle de Megan Fox, comédienne que je découvre tardivement, étant passé à côté de tous les films de Michael Bay qu’elle a tournés. Sa prestation dans ce quatrième volet de la saga créée par Stallone donne furieusement envie de rattraper ce retard, et de profiter autant que possible de la puissance de son jeu, du trouble et de l’émotion qu’elle fait ressentir derrière ses aspects d’action-hero…

Oh !… Si on peut plus rire, maintenant. On ne va quand même pas prendre au sérieux cette suite qui a bien failli ne jamais exister, et qui aurait mieux fait de ne pas ! Parce que non, il n’y a à peu près rien à sauver ici. Et certainement pas la prestation incroyablement piteuse de Megan Fox, qui atteint une sorte de perfection dans la caricature de la poupée inexpressive. Tiens, en parlant de poupée, une sorte d’inverse absolu de Margot Robbie (rapport à Barbie).

Presque dix ans se sont écoulés depuis le troisième Expendables, déjà mou du genou. Le concept plutôt excitant du premier film a fait pshiit. En guise de vétérans du cinéma d’action, on a quelques seconds couteaux pas si vieux, un guest dont la carrière est en roue libre (Andy Garcia… bien loin de ses glorieux débuts), une poignée de spécialistes des arts martiaux (dont Tony Jaa), quelques jeunes remarquablement dénués de charisme, et surtout un Stallone fatigué qui passe la main à Jason Statham.

Les deux tiers du films se résument d’ailleurs à un one-man-show de Statham, qui affronte seul une armée de tueurs, variant les manières de dézinguer pour éviter la lassitude… qui pointe quand même très souvent le bout de son nez, à peine troublée par une lourde sensation de grand n’importe quoi. Un moment, quand même, nous sort de notre léthargie : le dérapage contrôlé que Statham fait faire à un porte-container en pleine mer. Si, si.

Pour le reste, l’histoire est con, la complaisance face à la violence un peu gênante, le plaisir de retrouver Stallone est bien fugace. C’est suffisamment rythmé (ou frénétique) pour qu’on ne s’ennuie pas vraiment. Mais pas assez incarné pour qu’on s’intéresse. Il est définitivement temps de raccrocher

Ceux qui veulent ma mort (Those who wish me dead) – de Taylor Sheridan – 2021

Posté : 20 avril, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, ACTION US (1980-…), SHERIDAN Taylor | Pas de commentaires »

Ceux qui veulent ma mort

Acteur (un peu), scénariste (Sicario), créateur de séries à succès (Yellowstone)… et réalisateur doué. Taylor Sheridan est à l’aise partout. Mais quoi qu’il fasse, il a un univers bien à lui, une manière de renouer avec le film de genre à l’ancienne, avec un amour immodéré des grands espaces.

Wind River, qu’il a réalisé quatre ans plus tôt, résumait parfaitement le style Sheridan, s’imposant comme le digne héritier des grandes réussites des années 90, Le Silence des Agneaux et Danse Avec Les Loups en tête. Avec Ceux qui veulent ma mort, il reprend grosso modo les mêmes recettes, en inversant la donne : après l’homme pur confronté à la violence dans un paysage glacé, voici la femme pure confrontée à la violence dans un paysage brûlant.

Et quitte à inverser les choses, autant y aller à fond. Comme brûlant, difficile de faire plus fort qu’un giga-incendie. Comme héroïne, là aussi, Sheridan y va à fond : les femmes sont peu nombreuses dans son film, mais c’est elles qui ont la force, les hommes étant relégués aux rangs de faire-valoir, d’observateurs patauds, de victimes ou de monstres.

Sheridan n’avance pas avec une délicatesse extrême, certes, et les premières scènes père-fils sonnent franchement faux. Mais cette histoire de femme du feu protégeant un gamin des terribles tueurs qui le traquent est d’une efficacité assez imparable, filmée avec une concision et un rythme parfaits. Et Angelina Jolie est très convaincante dans le rôle de cette femme forte et hantée.

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