Play it again, Sam

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Archive pour la catégorie '2020-2029'

Ava (id.) – de Tate Taylor – 2020

Posté : 23 octobre, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, ACTION US (1980-…), TAYLOR Tate | Pas de commentaires »

Ava

Une tueuse à gages avec des états d’âmes… Non, ce n’est pas Luc Besson qui réalise. Ce n’est même pas lui qui écrit. D’ailleurs, il n’a rien à voir avec le film, et c’est plutôt une bonne nouvelle. Autre bonne nouvelle : c’est Jessica Chastain qui interprète ladite tueuse. Et comme elle est une actrice plutôt passionnante et surprenante, on évite les clichés les plus éculés.

Côté intrigue en revanche, rien de bien neuf : la tueuse, qui bosse pour une mystérieuse agence, se retrouve bientôt sur la liste des gêneurs à abattre par la même agence. Côté action, rien de bien neuf non plus. Elle est forcément super-forte à toutes les techniques de combats, armées ou à mains nues, et vous dézingue une mini-armée à elle seule, même en robe fendue (rouge pétant) et talons hauts.

Tout ça est filmé avec une vraie efficacité, et se regarde avec un certain plaisir vaguement absent. John Malkovich cachetonne sans trop cabotiner. Colin Farrell s’est fait une nouvelle coupe et nous offre quelques moments marrants et politiquement incorrects en impliquant son ado de fille dans ses affaires de meurtres. Geena Davis fait son retour dans un rôle assez réjouissant de maman indigne…

Il me semble avoir fait à peu près le tour. Après une journée de merde, et avec pleins de trucs dans la tête dont vous savez que vous ne pourrez pas totalement vous défaire, regarder Ava est une option tentante…

Entre la vie et la mort – de Giordano Gederlini – 2022

Posté : 20 octobre, 2022 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 2020-2029, GEDERLINI Giordano | Pas de commentaires »

Entre la vie et la mort

Un jeune homme se suicide en se jetant sous les roues d’une rame de métro. Le chauffeur n’a que le temps d’apercevoir le visage du malheureux : celui de son propre fils, qu’il n’a plus revu depuis des années. Beau point de départ pour un polar âpre et très ancré dans le réel, qui ne manque ni de bonnes intentions, ni de bons moments. L’une des belles idées aussi, est d’avoir fait du personnage principal, le conducteur rongé par la culpabilité et le besoin de comprendre, un immigré : un Italien solitaire, ayant fuit en France on ne sait quel passé.

Sans doute le film aurait-il d’ailleurs gagné en laissant planer le mystère des origines. La peinture de cet homme seul et déraciné, vivant dans un appartement sans charme dans un immeuble sans charme, luttant seul pour se rendre justice, était suffisamment forte pour se suffire à elle-même. Toute la première partie, assez opaque dans le fond mais remarquablement intense, est d’ailleurs très réussie, et passionnante. Et l’acteur espagnol Antonio De La Torre apporte ce qu’il faut de mystère et de rage ravalée à ce personnage d’écorché.

Parallèlement sa quête de vengeance, le réalisateur filme le travail de la police : une flique sur la corde (Marina Vacth) surveillée par son supérieur qui est aussi son père (Olivier Gourmet), plaçant définitivement le thème de la paternité au cœur du film. Un peu superflu pour le coup, surtout que cette relation père-fille là, si intense soit-elle, a un petit côté déjà-vu, et n’apporte pas grand-chose.

Dans sa dernière partie, le réalisateur chilien Giordano Gederlini verse aussi un peu dans les facilités qu’il avait soigneusement évitées jusque là, faisant de son polar très noir un revenge movie assez classique dans le fond. Toujours avec cette patte hyper-réaliste et très noire qui donne tout de même un liant à ce film qui esquisse trop de pistes pour être totalement convainquant.

Revoir Paris – d’Alice Winocour – 2022

Posté : 19 octobre, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, WINOCOUR Alice | Pas de commentaires »

Revoir Paris

Un attentat. Pas L’attentat. Pas tout à fait. Bien sûr, l’ombre pesante du 13 novembre est là, mais Alice Winocour fait un tout autre choix que la reconstitution fidèle des faits. Le bar où se déroule la tragédie est donc une sorte de condensé de toute l’horreur de ces tueries du 13 novembre. C’est un parti-pris fort, il y en a bien d’autres.

Le plus fort, sans doute, c’est de ne montrer non pas ce que le personnage principal a vu, mais ce dont elle se souvient. Le film, raconté à la première personne, commence pourtant au présent. Ce fameux soir de quasi-insouciance, où la légèreté semble être omniprésente. La caméra d’Alice Winocour capte cette légèreté par bribes, suivant le regard un peu absent de sa narratrice.

L’horreur surgit avec la soudaineté d’un coup de foudre. Ou plutôt d’une rafale. On n’en voit par grand-chose finalement, juste ce que le regard caché capte à travers la fumée, la poussière et les corps qui tombent. Et puis plus rien. « Après ça, je ne me souviens de rien » lance-t-elle en voix off, cette voix off qui reviendra régulièrement, plurielle, seules incartades hors du point de vue unique de cette femme au cœur des attentats.

Cette femme qu’incarne Virginie Efira avec la justesse et l’intensité dont je ne me lasse pas de vanter l’immensité. Une bonne fois pour toutes : elle est non seulement la plus grande actrice française du moment, la plus grande actrice tout court du moment, elle est aussi de l’étoffe d’une Vivien Leigh, capable comme elle d’incarner tous les degrés de la passion, de la légèreté ou de la douleur, avec une même justesse absolue. Bon. J’aime cette actrice, avec une ferveur que je n’avais plus ressenti depuis bien longtemps. Point.

Virginie Efira est donc de toutes les scènes, et elle incarne formidablement ce film, que la scénariste et réalisatrice bâti presque comme une enquête, mais dénuée de tout effet facile. En tentant de reconstituer les faits précis de cette soirée d’horreur, la jeune héroïne tente de se reconstruire elle-même. Et Alice Winocour évoque l’impossibilité de revenir en arrière, la rupture totale qu’un événement à ce point traumatique représente. Au fur et à mesure que les détails reviennent, tout ce qui a été la vie d’avant s’estompe pour disparaître.

Le mari impuissant, joué par Grégoire Colin, s’éloigne peu à peu, en même temps que le grand blessé joué par Benoît Magimel (décidément revenu au sommet) prend une place grandissante. Ce glissement se fait avec une délicatesse extrême. Délicatesse et pudeur : Alice Winocour marche sur le fil, mais ne glisse jamais, maintenant constamment cet équilibre de l’émotion, sans verser vers le larmoyant. Et avec quelques superbes idées narratives, comme cette visite en forme de retrouvailles devant les Nymphéas…

Revoir Paris est la première fiction inspirée par ces attentats du 13 novembre 2015. On pouvait raisonnablement craindre le pire, dans un cinéma français peu habitué à se pencher si tôt sur les traumatismes nationaux. Mais il y a une telle pudeur dans le traitement, et en même temps une telle envie de cinéma, que l’émotion qui s’en dégage, qui est immense (toujours le cœur serré au moment où j’écris ces lignes), n’est jamais mortifère.

Il y a une formidable soif de vie dans ce vie. Et la scène finale, dont je ne dirai rien ici, est d’une simplicité, d’une justesse et d’une beauté rares. Revoir Paris est extrêmement fort, mais c’est aussi un film qui vous réconcilie avec la vie, l’espoir et, oui, une certaine forme de légèreté.

El Buen Patrón (id.) – de Fernando León de Aranoa – 2021

Posté : 16 octobre, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, DE ARANOA Fernando León | Pas de commentaires »

El buen patron

Il serait parfaitement heureux, ce patron paternaliste, si des petits riens ne venaient pas gâcher la perfection qu’il mérite pourtant si fort… Parce que c’est quand même un type très bien : un patron qui aime ses employés comme ses propres enfants, un ami fidèle et dévoué, un bon mari qui s’autorise quelques liaisons parce qu’il en a bien le droit, juste pour ça. Bref, un type parfait. A ses propres yeux.

El Buen Patrón, comédie cynique et réjouissante, fait de ce patron plus que le personnage central : le véritable narrateur. Et comme il a les traits de Javier Bardem, et que l’acteur prend visiblement un plaisir fou à incarner ce personnage, eh bien le plaisir est totalement communicatif. Pas toujours aisé, encore moins politiquement correct, mais communicatif. Il est très drôle, Bardem, lorsqu’il affiche ce sourire complice et compréhensif alors que toute son existence ne tourne qu’autour d’une obsession : se débarrasser de tout ce qui vient troubler son existence.

Et c’est quand il s’apprête à être récompensé pour l’excellence de son entreprise que les emmerdes s’accumulent. Un employé gênant qu’il a écarté se met à manifester et à camper à l’entrée de la boîte. La jeune et jolie stagiaire qu’il met dans son lit s’avère être la fille d’un proche coupe d’amis. Et ce subalterne qu’il considère comme son meilleur ami depuis toujours finit par confronter sa propre vision de leur amitié avec la sienne. Et non, ça ne colle pas.

Fernando León de Aranoa filme ce qui ressemble à une véritable descente aux enfers, avec une ironie irrésistible, et avec des changements de tons parfois assez radicaux. Entre la farce frôlant avec le burlesque, et la critique sociale souvent acide voire violente, le film réussit à trouver un équilibre assez miraculeux, évitant constamment de sombrer de l’un ou l’autre côté. Jusqu’à la fin, immaculée et profondément cynique, et ce sourire d’un Bardem franchement grand.

Le Samaritain (Samaritan) – de Julius Avery – 2022

Posté : 3 octobre, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, ACTION US (1980-…), AVERY Julius, FANTASTIQUE/SF, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Le Samaritain

Stallone avait déjà flirté avec l’univers des comics, de son Judge Dredd de triste mémoire à son apparition dans Les Gardiens de la Galaxie 2. Mais c’est la première fois qu’il incarne un super-héros. Un passage à l’acte tardif : il a 75 ans, quand même, avec plus grand-chose à prouver mais de sérieuses difficultés à se renouveler.

Si sa carrière reste à flot, il le doit en grande partie à ses rôles incontournables, jusqu’aux récents Creed 2 et Rambo Last Blood. Mais à côté, rien ou si peu. Alors le voir dans un film un peu différent a de quoi réjouir ses fans. Surtout qu’on est loin des Marvel et DC qui peuplent les écrans ces dernières années : plutôt du côté du Incassable de Shyamalan, dont le film reprend l’approche réaliste.

Stallone incarne donc un vieil éboueur qui vit seul, comme coupé de la société, et qu’un jeune garçon du voisinage soupçonne d’être le Samaritain, un super-héros censé avoir péri dans un affrontement titanesque vingt-cinq ans plus tôt. Stallone en vieux héros fatigué de tout, accusant lourdement le poids des ans… C’est ce qu’il y a de plus réussi dans ce film plein de très bonnes intentions.

Ce qui ne suffit pas, évidemment. Ecrit avec une lourdeur impardonnable, souffrant d’un rythme bancal et de dialogues impossibles, Le Samaritain flirte bien trop souvent avec le grotesque pour ne pas laisser un goût amer. On voit bien ce que le film aurait pu donner avec un regard un rien plus délicat, et en s’attachant d’avantage à l’humanité de ce vieil homme revenu de tout. Mais en dehors de lui, les personnages sont dans le meilleur des cas assez peu crédibles, dans le pire franchement caricaturaux. Alors difficile de prendre au sérieux cette histoire qui voudrait l’être.

Quant au méchant, il renvoie à une tradition de bad guys qu’on croyait disparue depuis les années 1990, incarnation du mal sadique sans la moindre espèce de nuance. Ce qui est un peu dur à avaler dans un décor sans grand artifice qui se veut âpre et réaliste. Même limite pour le gamin, véritable héros du film mais ni crédible ni attachant.

Il y a tout de même une certaine générosité dans l’action, et une manière assez adroite de se débrouiller avec un budget qui semble limité. Et Stallone lui-même, dont la dégaine fatiguée et lourde sert parfaitement l’ambition du film. Reconnaissons aussi que c’est sans doute le meilleur film de super-héros qui ait fait son entrée dans ce blog depuis des années. Mais c’est vrai, il y en a peu.

Les Volets verts – de Jean Becker – 2022

Posté : 1 octobre, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, BECKER Jean, d'après Simenon | Pas de commentaires »

Les Volets verts

Deuxième adaptation de Simenon pour Depardieu cette année, et deuxième film en forme de bilan de santé. Qui ne s’est pas franchement amélioré depuis Maigret. Et plus encore que dans ce dernier, Les Volets verts semble mettre en scène Depardieu jouant Depardieu.

Le scénario (le dernier signé Jean Loup Dabadie) s’y prête évidemment : c’est l’histoire d’un acteur boulimique dans tous les sens du terme, enchaînant les tournages (et les pièces de théâtre) et les bouteilles de vodka. Et quand on ajoute un ancien amour qu’il ne parvient pas à se sortir de la tête et du cœur et que joue Fanny Ardant, l’ombre de La Femme d’à côté resurgit inévitablement. Celle du Dernier Métro aussi, dans le jeu de séduction entre les comédiens sur la scène d’un théâtre.

Ces ombres omniprésentes participent au charme du film. Ça ne va d’ailleurs pas beaucoup plus loin : Jean Becker filme cette histoire avec un regard qui oscille entre la sagesse et la mollesse. Et l’émotion ne pointe le bout de son nez que lorsque la balance penche du côté de la sagesse. Un long gros plan sur une très jeune femme avec qui l’acteur vieillissant a une relation platonique, au son de la chanson de Reggiani « Il suffirait de presque rien » (cliché sur le papier, joli et émouvant à l’écran). Ou la tendresse de Fanny Ardant dans ce qui ressemble à une scène d’adieu. Ou encore la belle complicité avec le meilleur ami joué par Benoît Poelvoorde (excellent).

Trop souvent hélas, on est plutôt du côté de la mollesse, et le film semble désincarné. Ce devrait être prenant et bouleversant. Ce pourrait être une sorte de variation sur le thème de La Fin du Jour de Duvivier, avec ces vieux comédiens incapables de raccrocher, et qui enchaînent des tournages qui paraissent de plus en plus miteux. L’émotion souvent ne fait qu’affleurer, mais il y a les acteurs. Même si les dialogues ne sont pas les plus fins de Dabadie, ils sont admirablement dits par l’impressionnante distribution. Depardieu en tête, intense et complexe, attachant et pathétique. Il est l’initiateur et la raison d’être de ce film.

As Bestas (id.) – de Rodrigo Sorogoyen – 2022

Posté : 25 septembre, 2022 @ 8:00 dans * Polars européens, * Polars/noirs France, 2020-2029, SOROGOYEN Rodrigo | Pas de commentaires »

As bestas

Voilà un grand film qui vous assomme littéralement. Quelle claque que ce film qui commence comme une chronique rurale sous tension, pour tendre vers le thriller le plus noir, puis vers le portrait sensible d’une richesse et d’une vérité folles. L’histoire se déroule en Galice, région rurale de l’Espagne, où un couple de Français s’est installé il y a déjà un bon moment pour donner un nouveau sens à leur vie.

La toute première scène nous happe littéralement, sans qu’on comprenne vraiment ce qui s’y dit, ni qui sont les personnages. Il est question du fils d’un homme du village, qu’on ne verra pas, et dont il ne sera plus jamais question. Mais entre les hommes attablés dans le petit bar miteux, le ton d’abord bon enfant se fait vite, mais imperceptiblement, plus tendu. L’un des hommes surtout, Xan, dégage une autorité naturelle. Une froideur aussi, cinglante, dont on sent qu’elle peut éclater en violence pure à tout moment.

Et soudain, cette violence, verbale, se dirige vers un autre personnage que l’on n’avait pas encore remarqué : « le Français », qui s’en allait discrètement et que Xan abreuve de sa hargne sans qu’on l’ait vraiment vu venir… Que se passe-t-il entre ces deux hommes, qui vivent à quelques mètres seulement l’un de l’autre ? Le film révèle ses mystères au compte-goutte, mais on sent d’emblée qu’il y a une animosité énorme entre eux.

Rodrigo Sorogoyen adopte le point de vue de ces deux Français, incarnés par Marina Foïs et Denis Ménochet, exceptionnels tous les deux. Il filme le sentiment d’oppression qui grandit chez eux, la peur qui finit par s’installer, le regard qu’ils portent sur ces voisins devenus une véritable menace pour eux. Ce point de vue est important, parce que c’est celui que le spectateur adopte comme une évidence.

Mais il instille à petits traits une vérité plus nuancée que celle que l’on pressentait. Et le trouble ne cesse de grandir, comme lors de ce face à face de la dernière chance, où les certitudes du Français Antoine semblent vaciller, parce que pour la première fois, il comprend un peu mieux celui qui lui bouffe la vie. Si le film est aussi fort, c’est aussi pour ça : pour ce refus du manichéisme, même lorsque l’irréparable est commis.

Xan, incarné par l’Espagnol Luis Zahera, est ainsi un personnage d’une complexité et d’une vérité extraordinaires. Et la perception qu’on en a évolue en cours de route, nous confrontant à nos propres certitudes autoproclamées. Le personnage de la fille du couple (Marie Colomb) incarne parfaitement cette difficulté à se mettre réellement à la place de ceux qu’on a face à nous, même quand ils nous sont propres.

Chronique d’un mode de vie qui tend à disparaître, thriller tendu, As bestas est aussi une belle histoire d’amour entre deux acteurs qu’on savait excellents, mais qu’on n’avait peut-être jamais vu aussi intenses. Denis Ménochet, dont la puissance physique contraste avec le regard troublé. Et Marina Foïs, dont l’apparente passivité initiale cache une détermination et une sensibilité mêlées. Deux grands personnages, pour deux grands acteurs.

Et puis il y a la manière dont le cinéaste filme son décor, ces grandes vallées de la Galice qui tranchent avec tous les stéréotypes sur l’Espagne. Une nature belle et spectaculaire, mais où la vie est rude, et où beaucoup rêvent d’une vie plus facile. Dans ce décor là, le choix de vie d’un couple venu d’ailleurs passe mal. Et les questions que cela pose pèsent sur le film sans que Sorogoyen n’apporte de réponse facile. Le film, en tout cas, trotte dans la tête des jours après l’avoir vu…

« Cannibal » de Marcus Mumford – clip de Steven Spielberg – 2022

Posté : 16 septembre, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, COURTS MÉTRAGES, SPIELBERG Steven | Pas de commentaires »

Cannibal clip

Steven Spielberg assis sur une chaise de bureau à roulettes que tire sa femme Kate Capshaw… C’est en postant cette photo sur Instagram que le chanteur Marcus Mumford a annoncé que son nouveau clip a été réalisé par le cinéaste. Une première pour ce dernier, qui n’avait encore jamais signé le moindre clip.

La chanson, Cannibal, est sympa. Mais le clip n’a pas dû prendre un temps démesuré à un Spielberg il est vrai sans doute très occupé par son prochain film. En un seul plan filmé au téléphone portable, Spielberg ne fait pas de miracle côté lumière, et se contente grosso modo d’un aller-retour travelling arrière-travelling avant, dans un gymnase sans grand intérêt.

Voilà, voilà. C’est l’occasion de découvrir Marcus Mumford (jamais entendu parler jusqu’à présent). C’est l’occasion aussi d’avoir des nouvelles de Kate Capshaw, qui passe donc ses dimanches à jouer au fauteuil à roulettes avec son mari. C’est enfin l’occasion d’ajouter une ligne à la filmographie de Spielberg qui, musicalement, avait quand même fait nettement plus fort avec West Side Story.

Waldo, détective privé (Last Looks) – de Tim Kirkby – 2021

Posté : 25 août, 2022 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 2020-2029, KIRKBY Tim | Pas de commentaires »

Waldo détective privé

Les bonnes intentions ne font pas forcément de grands films. Il y en a des tas dans ce Waldo, qui tente de renouveler le genre très emprunté du film de détective privé, versant rigolard. Mais beaucoup de ces bonnes intentions semblent bien réchauffées. Prenons les dialogues décalés, et cette manière qu’a le privé d’engager la conversation sur un ton badin avec ceux qui passent leur temps à lui démonter le portrait… Ce pourrait être réjouissant et innovant, si ce n’était un parti-pris à ce point à la mode (The Nice Guys, pour n’en citer qu’un).

Soyons honnête : c’est tout de même assez réjouissant. Suffisamment, en tout cas, pour qu’on ne s’ennuie pas et qu’on prenne même un certain plaisir à voir ce détective privé qui a choisi de quitter Los Angeles pour adopter un mode de vie minimaliste (avec un credo : ne posséder que 100 objets, pas 1 de plus) au milieu de nulle part. Un certain plaisir, en même temps qu’un sentiment franchement dubitatif.

On a quand même bien du mal à prendre au sérieux, et à croire vraiment en ces personnages juste un peu trop excessifs : le dealer qui s’achète une conduite, le flic qui se laisse corrompre, le producteur aux dents trop longues, l’institutrice trop sexy, et surtout la star imbibée d’alcool et accusée de meurtre… un rôle central mais secondaire tout en autoréférences pour Mel Gibson, à la moustache elle aussi excessive.

On n’y croit pas une seconde, mais il y a Charlie Hunnam, qui prend un plaisir communicatif à jouer le privé qui s’est trouvé une conscience, et qui surjoue avec une nonchalance gourmande (oui, c’est possible) le pacifiste écolo, qui semble revivre lorsqu’il sort son flingue ou se met au volant d’un gigantesque hummer. Joyeusement incorrect…

Incroyable mais vrai – de Quentin Dupieux – 2022

Posté : 24 août, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, DUPIEUX Quentin, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Incroyable mais vrai

Il était grand temps que je plonge dans l’univers de Quentin Dupieux, à côté duquel j’étais jusqu’à présent totalement passé. Incroyable mais vrai, c’est en premier lieu un grand succès marketing. Parce que la bande annonce (omniprésente au moment de la sortie) intrigue et enthousiasme à la fois. On pressent qu’il y a là une authentique gourmandise de cinéma : à la fois dans la volonté de surprendre et dans le plaisir du jeu d’acteurs.

Ce qui frappe en premier dans le film de Dupieux, c’est décalage discret mais constant entre la modernité et un côté ouvertement rétro. Incroyable mais vrai a ainsi une esthétique très années 80 au premier coup d’œil. Mais il est question de nouvelles technologies très avancées, flirtant même avec la science-fiction. L’histoire se passe de nos jours, mais les détails semblent sortir d’un passé relativement proche, celui de la jeunesse des personnages peut-être. Chabat joue à un jeu vidéo première génération sur un écran d’ordinateur bien d’aujourd’hui… Petit décalage qui crée mine de rien une atmosphère un peu irréelle.

La narration se joue ouvertement de la temporalité. C’est même le sujet principal du film, à de multiples échelles. Difficile d’ailleurs d’en dire trop sans déflorer les surprises du film. Disons simplement que l’histoire, absurde et énorme, repose sur deux couples, deux secrets improbables, et deux manières d’évoquer la vanité et le mythe de la jeunesse éternelle.

Par l’absurde, par le fantastique, et grâce à des acteurs formidables (Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier), Dupieux évoque une humanité qui fait face comme elle le peut au poids du temps qui passe, au regard des autres. Il souligne aussi l’absurdité de la modernité à tout prix, que Dupieux oppose in fine à un retour à la nature tendre et émouvant, mais pas non plus débordant d’enthousiasme. C’est tantôt drôle, tantôt touchant, tantôt lourdingue. Toujours étonnant en tout cas, et franchement séduisant.

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