The Watcher (id.) – créée par Ian Brennan et Ryan Murphy – 2022
Une famille américaine réalise le rêve d’une vie en achetant une splendide (et immense) maison dans une petite ville aisée. Mais le rêve tourne vite au cauchemar avec des voisins intrusifs et inquiétants, des phénomènes de plus en plus bizarres dans la maison, des menaces, des incidents…
On n’en dira pas plus pour ne pas gâcher le petit plaisir que l’on prend devant cette courte série Netflix (sept épisodes) assez addictive. Plaisir modeste, certes, mais réel. La preuve : on sort d’à peu près chaque épisode (à partir du troisième) en ayant le sentiment d’avoir fait le tour, d’être en boucle, mais pourtant incapable de lâcher.
Il faut dire que la série multiplie les rebondissements, jouant avec le mystère et faisant monter l’angoisse à grands renforts de fausses pistes, et en jouant sur les codes les plus éculés du film de genre, à commencer par ceux du cinéma fantastique, genre « maisons hantées ». C’est pourtant « inspiré d’une histoire vraie », ce qui est assez pratique pour renforcer l’aspect cauchemar du truc.
Bon. Pas sûr que l’histoire vraie qui inspire la série soit retranscrite très fidèlement. Et franchement, qu’importe. C’est dans le pur plaisir du cauchemar filmé que le show trouve sa raison d’être, tout en étant une peinture assez terrible de cette classe aisée pour laquelle le fric et les apparences dominent tout, jusqu’à faire disparaître l’humanité de chacun.
Dans ce registre, le « héros » joué par Bobby Canavale (très bien) est particulièrement gratiné. Pire, peut-être, que les voisins névrosés et inquiétants. Perdant pied, tournant à l’obsession, devenant une caricature aussi flippante que les mystérieux « méchants », et menant une vie impossible à Naomi Watts, épouse faussement docile… Forcément formidable, parce que c’est Naomi Watts, quoi, grande actrice quoi qu’elle joue.