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Archive pour la catégorie '1895-1919'

Charlot fait du cinéma (A Film Johnnie) – de George Nichols – 1914

Posté : 10 novembre, 2010 @ 6:40 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, NICHOLS George | Pas de commentaires »

Charlot fait du cinéma (A Film Johnnie) - de George Nichols - 1914 dans 1895-1919 charlot-fait-du-cinema

• Titres alternatifs (VO) : Million Dollar Job, Movie Nut, Charlie at the Studio

• Titres alternatifs (VF) : Piqué du cinéma

Encore un film important dans la carrière de Chaplin. Pas parce que, pour la première fois, c’est George Nichols qui officie derrière la caméra (Chaplin affirmait que Nichols n’était pas plus que Henry Lehrman ouvert à ses propositions, et qu’il se contentait de faire ce que Sennett attendait de lui, dans le plus pur style de la Keystone). Pas non plus parce que le film propose des gags particulièrement originaux : ce n’est pas le cas, même si le personnage de Charlot se révèle de plus en plus drôle, surtout dans la première séquence, qui se déroule dans un cinéma : notre héros y assiste, enthousiaste, à la projection d’un film avec en vedette une actrice de la Keystone qu’il rêve de rencontrer. Mis à la porte du cinéma après y avoir semé la zizanie, il se dirigera d’ailleurs vers le studio pour tenter d’approcher la vedette…

A Film Johnnie est surtout mémorable parce qu’il est le premier des films de Chaplin à dévoiler l’envers du décor. Charlot évoluera de nouveau dans des décors de cinéma dans trois autres courts métrages en 1914, 1915 et 1916 : The Masquerader (encore à la Keystone), His New Job (à la Essanay) et Behind the Screen (à la Mutual). Il faut dire que ce thème permettait de tourner à l’économie : pas besoin de créer des décors ou de déplacer une équipe en extérieur, tout était disponible sur place, et les techniciens font de parfaits figurants (la production maison est d’ailleurs souvent bien plus dépouillée…).

Le film est très agréable, et souvent drôle, mais il est surtout fascinant : un siècle après, il s’agit d’un témoignage précieux dévoilant les conditions de tournage des petites comédies burlesques que la Keystone, et d’autres studios, tournaient à la chaîne à cette époque. Quelques stars maison (Ford Sterling, Roscoe Arbuckle…) apparaissent par ailleurs dans leur propre rôle.

A Thief Catcher (id.) – de Henry Lehrman – 1914

Posté : 4 novembre, 2010 @ 2:13 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LEHRMAN Henry | Pas de commentaires »

A Thief Catcher (id.) - de Henry Lehrman - 1914 dans 1895-1919 a-thief-catcher

• Titres alternatifs (VO) : His regular jobThe Thief catcher

Ce film avait totalement disparu de la circulation jusqu’en 2010. On savait bien, d’après les souvenirs de Chaplin lui-même, que l’acteur avait joué l’un des fameux « Keystone Cops », à ses débuts dans la compagnie de Mack Sennett. Mais à ce jour, rien ne subsistait de cette expérience : le film ne figurait plus dans aucune filmographie de Chaplin. Il semble que cet oubli soit dû à un malentendu : Her friend the bandit, l’unique film réellement perdu de Chaplin, avait été brièvement rebaptisé The Thief Catcher, d’où, sans doute, une confusion avec A Thief Catcher

Mais voilà qu’un collectionneur a présenté sa découverte : un trente-sixième film tourné par Chaplin pour la Keystone. Un film où le jeune acteur, avec la moustache de Charlot et l’uniforme de policier, apparaît dans quelques scènes, qui sont apparemment les plus drôles.

Le véritable héros est interprété par Ford Sterling, la star de la Keystone qui s’apprêtait à créer sa propre maison de production. Toujours grimaçant et sautillant, Sterling est un shérif poltron qui, après avoir été témoin d’un vol, est poursuivi par les malfrats, sur le point de l’abattre lorsque les Keystone Cops (dont Chaplin) arrivent en fanfare.

Seuls des extraits du film (environ six minutes) ont été présentés pour le moment. La version complète du film est en cours de restauration, et devrait être présentée dans les mois qui viennent…

Charlot et le parapluie (Between showers) – de Henry Lehrman – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 6:50 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LEHRMAN Henry | Pas de commentaires »

Charlot et le parapluie (Between showers) - de Henry Lehrman - 1914 dans 1895-1919 charlot-et-le-parapluie

• Titres alternatifs (VO) : The Flirts, Charlie and the umbrella, In wrong, Thunder and Lightning

• Titres alternatifs (VF) : Charlot sous l’averse, Charlot flirte

Celui qui a écrit ce Between Showers, quatrième film mettant en scène Chaplin, devait avoir pris quelque chose de fort… Cette confrontation — la première — entre Charlot et Ford Sterling, la nouvelle vedette et la star confirmée de la Keystone, est certes réjouissante et menée à 100 à l’heure, sans temps mort. Mais c’est aussi une histoire hautement improbable, qui tourne presque entièrement autour d’un… parapluie.

Tout commence lorsque Ford Sterling, grand benêt déguingandé, échange discrètement son vieux parapluie troué contre celui, flambant neuf, d’un policier (Chester Conklin) qui compte l’offrir à sa femme. Sterling donne ensuite le parapluie à une jeune femme, dans l’espoir de la conquérir. Mais Charlot est aussi sur le coup, et la femme l’éconduit… tout en affirmant que le parapluie est à elle. La confrontation dégénère et un policier intervient… ce brave Chester, qui reconnaît illico son parapluie. Bref… c’est du grand n’importe quoi, mais c’est souvent très drôle, et il faut le reconnaître, essentiellement grâce au talent déjà bien marqué de Chaplin, qui parvient à imposer son style face à celui de Ford Sterling, que la caméra d’Henry Lehrman semble pourtant privilégier.

Le film est d’ailleurs surtout intéressant pour la confrontation de deux styles, déjà presque deux époques : Ford Sterling d’un côté, sautant et grimaçant ; Charles Chaplin de l’autre, plus nuancé, d’avantage dans les détails… et tellement plus drôle. Between Showers démontre de manière éclatante ce que Chaplin a apporté au cinéma burlesque, qu’il a élevé au rang d’art. Ce n’est pas encore du grand art, mais le style se précise…

Charlot à l’hôtel (Mabel’s strange predicament) – de Mack Sennett – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 5:34 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, SENNETT Mack | Pas de commentaires »

Charlot à l'hôtel (Mabel's strange predicament) - de Mack Sennett - 1914 dans 1895-1919 charlot-a-lhotel

• Titre alternatif (VO) : Hotel mix-up

• Titres alternatifs (VF) : L’Etrange aventure de Mabel, Mabel est dans de beaux draps

Sorti après Kid Auto Races at Venice, Mabel’s Strange Predicament a pourtant été tourné quelques jours plus tôt. C’est donc pour ce court métrage que Chaplin a porté pour la première fois la défroque de Charlot. Tourné par Mack Sennett (qui ne laissait à personne le soin de diriger Mabel Normand, la vedette-maison de la Keystone, et sa maîtresse attitrée), ce court métrage fait partie du haut du panier, dans la production Keystone de l’époque : plusieurs décors, un scénario assez inventif, de nombreux gags, des quiproquos, une course-poursuite finale… On retrouve tous les ingrédients indispensables du cinéma burlesque d’alors.

Dans ce contexte bien rodé, Chaplin parvient sans peine à se faire une place. Malgré la présence de Mabel Normand, la star de la Keystone, et bien que le personnage de Charlot ne soit encore qu’une ébauche de ce qu’il deviendra, on ne voit que lui… Dès la scène du hall d’hôtel, il happe littéralement l’écran. Légèrement éméché (complètement bourré, en fait), il tangue vaguement en faisant de l’œil à toutes les femmes qu’il rencontre, quel que soit leur âge… Il ne tardera pas à jeter son dévolu sur Mabel, qu’il poursuivra de ses assiduités jusque dans sa chambre, ce qui sera la cause de quiproquos dignes du plus grand des vaudevilles.

Dans Mabel’s strange predicament, Charlot n’a strictement aucune morale, et ne pense qu’à une chose : consommer son « amour » naissant avec la belle. On est loin des chef d’œuvre que Chaplin tournera à partir de la fin des années 10. Mais dans la production burlesque de 1914, ce court métrage est une grande réussite.

Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice, Cal.) – de Henry Lehrman – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 5:10 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LEHRMAN Henry | Pas de commentaires »

Charlot est content de lui (Kid Auto Races at Venice, Cal.) - de Henry Lehrman - 1914 dans 1895-1919 charlot-est-content-de-lui

• Titres alternatifs (VO) : The Children’s automobile race, The Pest, A militant Suffragette

• Titre alternatif (VF) : Course d’autos pour gosses

C’est dans ce Kid Auto Races at Venice que le public a découvert pour la première fois le personnage de Charlot. En fait, Chaplin avait endossé les frusques du vagabond quelques jours plus tôt, pour Mabel’s strange predicament, un court métrage plus élaboré que ce Kid Auto Races, tourné en 45 minutes seulement et sorti très rapidement sur les écrans. Autant Mabel’s strange predicament constitue ce que la Keystone faisait de plus ambitieux à l’époque, autant Kid Auto Races at Venice fait partie des courts métrages les plus grossiers…

Rien de vraiment péjoratif là-dedans, d’ailleurs. Mais le film se limite à un gag unique, qui se révèle rétrospectivement étrangement symbolique : Charlot cherche inlassablement à être filmé par la caméra, venue tourner un reportage sur une course de baby-kart. Et par la même occasion, le personnage du vagabond s’impose sur les écrans du monde entier. Il ne faudra que quelques semaines pour qu’il deviennent la silhouette la plus connue du cinéma. Près d’un siècle plus tard, c’est toujours le cas.

Le film est grossier, tourné et monté à la va-vite… Le personnage, même, de Charlot, n’est que très vaguement dessiné. Mais malgré tout, la magie opère. La simple présence de Chaplin en Charlot suffit à faire naître, si ce n’est des fous-rires, au moins de larges sourires.

Pour gagner sa vie (Making a living) – de Henry Lehrman – 1914

Posté : 2 novembre, 2010 @ 4:39 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, LEHRMAN Henry | Pas de commentaires »

Pour gagner sa vie (Making a living) - de Henry Lehrman - 1914 dans 1895-1919 pour-gagner-sa-vie

• Titres alternatifs (VO) : A Busted Johnny, Troubles, Doing his best, Take my picture

• Titres alternatifs (VF) : Charlot journaliste, Charlot reporter

Making a living est un film évidemment historique : un mois après avoir fait ses débuts officiels au sein de la Keystone, le tout jeune Charles Chaplin (25 ans) faisait enfin ses débuts devant la caméra. Le film n’est pas un chef d’œuvre, et n’est mémorable que pour l’apparition de Chaplin, mais ce film, réalisé par Henry Lehrman (réalisateur de la deuxième équipe Keystone, la première étant placée sous la responsabilité du patron Mack Sennett lui-même), n’a rien de honteux. On y retrouve tous les ingrédients habituels des comédies de la Keystone : des rebondissements incessants, des courses-poursuites trépidantes, et une belle tiraillée entre un amant entreprenant et un amoureux éconduit…

Chaplin n’est pas encore Charlot. Vêtu d’une longue redingote et d’un chapeau haut de forme, et doté d’une longue moustache tombante, il n’est pourtant pas si loin du personnage du vagabond, qu’il inaugurera dès son deuxième film. Au détour d’un plan, on retrouve même une expression, une manière de soulever son chapeau, ou de tenir sa canne… qui nous semblent si familières. Ce ne sont que des ébauches, mais déjà, le génie de Chaplin transparaît, l’espace de deux courtes scènes.

La première, au début du film, est celle où le personnage de Chaplin dévoile qu’il est sans le sou. Comme Charlot le fera à de maintes reprises, il fait mine de refuser l’argent que son futur rival (Henry Lehrman lui-même) lui tend, affichant une fierté de façade, avant de se précipiter sur la pièce avant qu’elle ne disparaisse de nouveau dans la poche de son bienfaiteur…

Dans la seconde, Chaplin est face au rédacteur en chef d’un  journal, dans lequel il cherche à être embauché. Alors qu’il lui parle avec passion, il appuie ses paroles en tapant du poing sur le genou du pauvre rédacteur en chef. Mais lorsque ce dernier recule sa jambe, Chaplin la ramène vers lui d’un geste autoritaire…

Chaplin n’est pas encore immense, mais les bases sont bien là…

By Indian Post (id.) – de John Ford (Jack Ford) – 1919

Posté : 7 octobre, 2010 @ 1:25 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, FORD John, WESTERNS | Pas de commentaires »

By Indian Post (id.) - de John Ford (Jack Ford) - 1919 dans 1895-1919 by-indian-post

Ce moyen métrage est l’un des rares de Ford à ne pas avoir disparu corps et bien. De l’époque muette du cinéaste, il ne reste qu’une partie infime de sa riche filmographie. By Indian Post est l’un des plus anciens, avec les longs métrages Straight Shooting et Bucking Broadway, qui avaient longtemps été considérés comme perdus.

Ce deux bobines est une œuvre de jeunesse, certes, mais il contient déjà beaucoup des qualités que l’on retrouvera dans les grands classiques du maître. A commencer par ce mélange d’action et d’humour, que Ford maîtrise déjà parfaitement bien. Les premières images, pourtant, laissent craindre le pire : statique, la mise en scène manque alors cruellement de dynamisme, lorsque Ford nous présente son « couple maudit ». On a du mal, alors, à être convaincu par l’acteur principal (le falot Pete Morrison), qui déclare son amour en faisant faire un salut à son cheval… Ça devait être romantique, à l’époque…

Heureusement, les choses s’arrangent nettement par la suite, en particulier avec une excellente course poursuite, après qu’un Indien a volé les vêtements des cow-boys, et surtout la lettre que notre Pete avait écrit à sa belle. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment de suspense : on voit vite que l’Indien (un peu caricatural, il faut bien reconnaître) a porté la lettre à la dame en question… d’où le titre du film. Mais la manière dont Ford filme cette cavalcade est assez remarquable : avec un sens du rythme qu’on avait déjà remarqué dès Straight Shooting, deux ans plus tôt, mais qui semble s’être encore affirmé.

Ce sens du rythme et du cadrage, on le retrouve dans les dernières scènes, lorsque Pete tente de s’échapper de la chambre où l’a enfermé son futur beau-père (qui refuse l’union, évidemment), pour aller épouser sa belle. Il reçoit alors l’aide d’un jeune cow-boy défroqué (l’Indien lui a volé son pantalon), interprété par l’excellent et tout jeune Hoot Gibson, grande vedette de l’époque et fidèle complice de Ford.

Cette séquence rocambolesque est une leçon de maître que nous donne le jeune Ford, jouant avec l’espace, les portes, les fenêtres, dans un grand moment de suspense et d’humour.

Ramona (id.) – de D.W. Griffith – 1910

Posté : 5 octobre, 2010 @ 6:17 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, GRIFFITH D.W., PICKFORD Mary | Pas de commentaires »

Ramona (id.) - de D.W. Griffith - 1910 dans 1895-1919 ramona

Ramona, c’est l’un des premiers Griffith « important ». Le réalisateur, patron de la Biograph, avait déjà signé des dizaines de courts métrages au tournant des années 1910. Mais c’est l’une des premières fois qu’il laisse entrevoir ses ambitions énormes, et l’ampleur de ses grands films à venir, de La Naissance d’une Nation à America en passant par A travers l’orage. Pour ce film de deux bobines, il s’empare d’un roman écrit par Helen Hunt Jackson à la fin du XIXème siècle, l’histoire d’une jeune femme qui refuse d’épouser le riche propriétaire qu’on lui destine, pour vivre son amour avec un pauvre paysan mexicain. Mais leur vie sera émaillée de drames de plus en plus terribles…

Griffith a visiblement le plus grand respect pour ce roman, qu’il tente d’adapter le plus fidèlement possible. C’est d’ailleurs le problème : comment raconter en à peine plus de vingt minutes les multiples tragédies que vit la pauvre Ramona ? Le film se contente donc d’être une illustration sage et un peu froide du roman, qui aurait mérité une adaptation plus ample, et plus longue. C’est ce que fera Henry King en 1936, et surtout Edwin Carewe en 1928, dans un Ramona qui connaîtra un tel succès que le réalisateur retrouvera son actrice du film, Dolores Del Rio, pour un Evangeline qui en prolonge l’esprit.

Le Ramona de Griffith reste cependant dans les mémoires pour avoir offert à la très jeune Mary Pickford l’un de ses premiers grands rôles. Celle qui n’allait pas tarder à devenir la « petite fiancée de l’Amérique » n’avait alors que 17 ans, et enchaînait les courts métrages pour son « patron », Griffith.

Delicious Little Devil / Un délicieux petit diable (The Delicious Little Devil) – de Robert Z. Leonard – 1919

Posté : 26 septembre, 2010 @ 6:19 dans 1895-1919, FILMS MUETS, LEONARD Robert Z. | Pas de commentaires »

Delicious Little Devil / Un délicieux petit diable (The Delicious Little Devil) - de Robert Z. Leonard - 1919 dans 1895-1919 delicious-little-devil

Voilà une curiosité particulièrement rare, un film qui ne figure même pas dans la plupart des dictionnaires de films. Ce petit drame imparfait ne manque pourtant pas d’intérêts. Le moindre d’entre eux n’est pas de retrouver dans un second rôle un jeune premier qui n’était pas encore une grande vedette, mais qui s’apprêtait à devenir l’un des plus grands mythes de l’histoire du cinéma : Rudolph Valentino. Dans Delicious Little Devil, le jeune acteur n’a pas encore cette aura de mystère qui fera de lui l’une des plus grandes stars des années 20 : il interprète un fils de très bonne famille, beau bien sûr, mais aussi bon et rassurant.

La véritable vedette du vedette est Mae Murray, une sorte de sauvageonne au regard rude, aujourd’hui tombée dans l’oubli, mais qui est absolument parfaite dans le rôle de cette fille qui a grandi au sein d’une famille pauvre et alcoolisée, et qui, après avoir été virée sans ménagement de son emploi de « vestiaire » dans un restaurant chic, se fait passer pour une intrigante de renommée mondiale pour être embauchée en tant que danseuse vedette d’un cabaret fréquenté par des hommes de la haute société désireux de s’encanailler gentiment. Bien sûr, l’Amour avec un grand A est au rendez-vous : c’est là que la belle (mais pauvre) rencontre le beau (mais riche), Valentino bien sûr, dont le père est un homme d’affaire très influent, qui va voir cette liaison d’un très mauvais œil.

En apparence, le film est assez léger : on devine rapidement que le happy end est incontournable, et l’humour est très présent. Mais le sujet, en fait, est étonnamment sombre : l’héroïne n’est pas une orpheline, mais elle a grandi entre une mère totalement apathique, un père qui ne pense qu’à boire, et un oncle qui compte sur la jeune femme pour faire rentrer de l’argent dans le foyer. On ne peut pas dire qu’elle soit particulièrement gâtée par la vie…

Le film est une jolie surprise, et mérite d’être redécouvert (grâce soit rendue aux Films du Paradoxe, qui le proposent en bonus d’un autre film muet avec Rudolph Valentino, Beyond the Rocks, dont la chronique dans ces colonnes ne saurait tarder), même si le happy end (qui fait curieusement penser à celui de Vous ne l’emporterez pas avec vous, de Capra) arrive effectivement grâce à un retournement de situation absolument HÉNORMEUH.

NEWS : fin du muet, début du parlant, cinq films restaurés en DVD

Posté : 14 septembre, 2010 @ 4:09 dans 1895-1919, 1920-1929, 1930-1939, BEAUDINE William, CAREWE Edwin, FITZMAURICE George, GRIFFITH D.W., LEONARD Robert Z., LeROY Mervyn, NEWS, WOOD Sam | Pas de commentaires »

News fin du muet

Les Films du Paradoxe éditent fin octobre cinq films hollywoodiens restaurés, dont la plupart sont inédits en DVD. Au programme de cette fournée : deux films du début du parlant, et surtout trois muets particulièrement importants, parmi lesquels Sparrows (1926), le chef d’œuvre de William Beaudine avec Mary Pickford, film qui a visiblement inspiré Charles Laughton pour La Nuit du Chasseur. La petite fiancée de l’Amérique interprète une orpheline qui vit avec d’autres enfants dans la bicoque d’un homme qui les exploite, au cœur des marais. Le film existait déjà en DVD chez Bach Films. Cette nouvelle édition est proposée avec, en bonus, un court métrage de Griffith datant de 1910 : Ramona.

Autre film à ne pas rater : Beyond the Rocks (1922), un film de Sam Wood avec un couple de légende, Gloria Swanson et Rudolph Valentino (c’est leur unique collaboration). Cette histoire d’amour impossible entre une femme mariée et un noble européen, était réputée perdue, jusqu’à sa redécouverte en 2003. En bonus : une présentation par Martin Scorsese, et surtout un autre film tourné par Valentino : Delicious Little Devil, de Robert Z. Leonard (1919).

Les trois autres films sont de vrais raretés, présentés dans des éditions simples, sans bonus.

Evangeline, d’Edwin Carewe (1929) : une histoire d’amour en Acadie, contrariée lorsque les Britanniques envoient les hommes en exil ; l’héroïne passera sa vie à rechercher son bien-aimé…

The Locked Door, de George Fitzmaurice (1929) : l’un des premiers films parlants, et la deuxième apparition de Barbara Stanwyck. L’actrice interprète une jeune femme fraîchement mariée, qui voit réapparaître l’homme qui avait tenté d’abuser d’elle quelques mois plus tôt.

Tonight or never, de Mervyn LeRoy (1931) : Gloria Swanson interprète une chanteuse d’opéra qui finira par devenir une grande cantatrice, lorsqu’elle connaîtra enfin la passion…

Tous ces DVD seront en vente le 20 octobre.

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