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Archive pour la catégorie 'Catégories'

Jean-Claude Van Johnson (id.) – saison unique – créée par Dave Callaham et réalisée par Peter Atencio – 2016/2017

Posté : 1 janvier, 2023 @ 8:00 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), ATENCIO Peter, CALLAHAN Dave, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Jean-Claude Van Johnson

JCVD s’offre décidément une nouvelle carrière étonnante avec cette manie de mettre en abîme son image de star. Cette série éphémère s’inscrit dans cette mouvance, avec un drôle de parti-pris. L’acteur Jean-Claude Van Damme serait en fait la couverture d’un agent secret d’élite. Si si.

Un espion à la retraite pour le coup, qui s’emmerde comme c’est pas permis en faisant du gras et en vivant dans une belle villa où les traces de son passé glorieux sont omniprésents : des affiches de ses films accrochés aux murs, une salle de sport qui n’a pas servi depuis longtemps…

Van Damme a cette capacité de se moquer de son image, acceptant de jouer une ancienne star de premier plan cantonnée à la VOD, qu’un quidam dans un bar confond avec Nicolas Cage. Et qui affiche un sourire d’enfant quand un méchant affirme que TimeCop est un meilleur film que Looper.

Manquerait plus qu’un bon réalisateur pour emballer tout ça… Mais c’est bien là que le bât blesse. La plupart des belles ambitions font flop dans cette série qui pourrait être réjouissante si elle n’était si molle. Alors après deux épisodes, on se désintéresse totalement de la chose, on ne sait même plus de quoi ça parle, et on souhaite à Van Damme d’inspirer un vrai grand cinéaste, un jour…

Peaky Blinders (id.) – saison 6 – créée par Steven Knight – 2022

Posté : 17 décembre, 2022 @ 8:00 dans * Films de gangsters, * Polars européens, BYRNE Anthony, KNIGHT Steven, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Peaky Blinders saison 6

La mort est plus présente que jamais dans cette ultime saison. Cette mort qui se refuse implacablement à Tommy. Cette mort qui le hante depuis les tunnels de France qui continuent à le traumatiser tant d’années après la guerre. Cette mort qu’il distribue ou qu’il ne distribue pas selon sa propre volonté. Cette mort qui frappe la plus proche de ses alliées aussi, et dont on sent qu’elle peut n’épargner personne… Et encore cette petite liste ne concerne-t-elle que le premier quart d’heure du premier épisode de cette sixième saison.

Depuis ses débuts, Peaky Blinders est marquée par la violence et la mort. Mais jamais la noirceur n’avait encore atteint une telle complexité que dans ce final, en forme de descente aux enfers. Désormais, ce n’est plus la famille contre le reste du monde. La famille a perdu son socle, que la disparition prématurée d’Helen McCrory avant le tournage de cette saison a rendu inévitable. Le show, d’ailleurs, rend un hommage réellement vibrant à l’actrice, en mettant en scène la mort de son personnage avec une gravité qui pèse sur toute la saison.

Les guerres, donc, sont aussi intestines. De quoi vérifier que, non, le personnage de Tommy (Cillian Murphy, toujours incroyablement intense) n’a aucune limite. Il reste la colonne vertébrale de la série, dont l’esthétique de plus en plus sombre semble adopter son propre état d’esprit… Tourmenté, ravagé, confronté à la pire des douleurs… La longue ouverture sur une île de Saint-Pierre et Miquelon battue par les vents et les embruns annonce d’ailleurs la couleur : temps couvert, sans horizon.

En plongeant de plus en plus profondément dans des abymes de noirceur, Peaky Blinders aura en tout cas réussi à maintenir de bout en bout une ambition folle et une esthétique très léchée, qui n’a cessé d’évoluer tout en restant cohérente. Six saisons, pas une de plus… La saga sombre et violente de la famille Shelby devrait se poursuivre sur grand écran. Vivement.

22.11.63 (11.22.63) – mini-série créée par Bridget Carpenter – 2016

Posté : 16 décembre, 2022 @ 8:00 dans 2010-2019, CARPENTER Bridget, COLES John David, FANTASTIQUE/SF, FRANCO James, KENT James, MACDONALD Kevin, STRONG James, TÉLÉVISION, TOYE Frederick E.O. | Pas de commentaires »

22 11 63

Sorti il y a une bonne dizaine d’années, le roman de Stephen King m’avait emballé. Au sommet de son art, l’écrivain s’emparait d’un traumatisme fondateur de l’histoire américaine (l’assassinat de Kennedy) pour signer une grande fresque historique, nostalgique et intime passionnante et très émouvante. L’histoire d’un professeur qui découvre, grâce à un ami restaurateur, une sorte de porte, ou plutôt d’escalier mystérieux, le conduisant en 1958.

Peu importe combien de temps il reste à cette époque, son retour au présent intervient toujours quelques minutes après son départ… Qu’importe les modifications qu’il apporte au passé, s’il retourne en 1958, il efface automatiquement tous ces changements. L’une des forces du roman résidait dans la manière dont King introduisait ce voyage dans le temps, avec une sorte d’évidence, sans que cet élément fantastique ne devienne envahissant. Le héros s’installait alors dans ce passé, bien décidé à empêcher l’assassinat de JFK avec l’espoir que cela rende le présent plus beau…

La mini-série reste très fidèle à l’intrigue et à l’atmosphère du roman, avec quelques choix scénaristiques à la marge (il arrive en 1960, et non plus en 1958). James Franco, qui rêvait d’adapter le roman, incarne un Jake Epping parfaitement conforme à l’idée qu’on s’en faisait : un homme un peu désabusé, fatigué par des échecs personnels à répétition, qui trouve sa place dans une époque à laquelle il n’appartient pas, et où des signes réguliers lui rappellent que sa présence est une aberration. Une manière d’introduire des éléments fantastiques avec naturel qui porte clairement la marque de King.

Le côté nostalgique fonctionne à plein régime, avec une reconstitution assez bluffante de cette Amérique où tout était encore possible… époque sans doute un brin fantasmée d’avant Dallas, et d’avant le VietNam. Et comme dans le roman, le plus bel aspect concerne l’histoire d’amour entre Jake et Sadie, si belle et si bouleversante, parce qu’on la sait sans avenir… ou sans passé, on ne sait plus trop. Et là, c’est la fibre romantique qui vibre à plein, jusqu’à cette ultime scène, qui noue l’estomac.

Poulet frites – de Jean Libon et Yves Hinant – 2022

Posté : 5 décembre, 2022 @ 8:00 dans * Polars européens, 2020-2029, DOCUMENTAIRE, HINANT Yves, LIBON Jean | Pas de commentaires »

Poulet frites

Quatre ans après le formidable Ni juge, ni soumise, les deux auteurs de la série documentaire Strip Tease sortent de leurs cartons une autre pépite : une enquête autour d’un meurtre à Bruxelles, dont l’indice le plus important, celui qui pourrait innocenter le principal suspect, est une frite retrouvée dans l’estomac de la victime, et qui a « le même calibre » que les frites cuisines par ledit suspect.

On retrouve dans Poulet frites le même esprit que dans le précédent long métrage (et que dans feu la série) : une manière de capter la réalité en filmant les personnages au plus près, dans leur routine quotidienne. Ici, l’équipe a semble-t-il suivi l’équipe de policiers (et la juge Anne Gruwez, la même qui était au cœur de Ni juge…, formidable personnage de cinéma) pendant de longs mois. Cette enquête avait d’ailleurs été diffusée dans Strip Tease il y a une bonne quinzaine d’années, en trois épisodes d’une heure.

Le duo Libon/Hinant en livre un montage inédit, et dans un beau noir et blanc. Et le résultat est passionnant à tous les niveaux. C’est d’abord une plongée documentaire fascinante dans le quotidien de ces flics qui ont accepté de se faire filmer dans la routine de leur travail, devant une caméra qui capte aussi bien lemoments de grâce et d’autres moins glorieux. C’est aussi un vrai polar, auquel le montage au cordeau donne un rythme de fiction.

On s’attache à ces personnages : les policiers souvent dépassés d’abord, mais aussi ce suspect trop évident dont on voit bien que les flics eux-mêmes doutent de la culpabilité. « Si je l’avais tuée, je m’en souviendrais, quand même ! » lance-t-il à plusieurs reprises, rappelant l’essence même de Strip Tease : une manière brute et frontale de filmer des personnages et des répliques qu’un scénariste n’oserait pas inventer. Comme cet indice central dans l’enquête : cette frite retrouvée dans l’estomac de la victime, et cette réplique définitive de l’enquêteur : « Ce qui m’a frappé, c’est le calibre de la frite… »

Les Papillons noirs – mini-série de Olivier Abbou et Bruno Merle – 2022

Posté : 3 décembre, 2022 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 2020-2029, ABBOU Olivier, MERLE Bruno, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Les Papillons noirs

Voilà une mini-série française qui tient toutes ses promesses, et dont l’ambition et la complexité, révélées d’emblée par un générique mystérieux et fascinant, sont parfaitement tenus. Il y a deux niveaux de narration, dans Les Papillons noirs. D’abord, la relation entre un jeune écrivain en panne d’inspiration et le vieil homme qui l’embauche pour qu’il écrive ses souvenirs. Ensuite, ces souvenirs eux-mêmes : l’histoire d’un couple qui a semé la mort à travers la France, pendant des années…

La série joue admirablement sur le rapport entre le passé et le présent, entre la fiction et la réalité. Avec toujours cette frontière si ténue : ce jeu un peu sadique autour de la perception. Le fait que le fil conducteur est l’écriture d’un livre que tout le monde pense être une fiction n’est pas anodin. Le vieil homme (Niels Arestrup, troublant) est le voisin que tout le monde rêverait d’avoir. Le jeune écrivain (Nicolas Duvauchelle, d’une intensité folle) est pour tous ce génie de la littérature dont l’inspiration est un trésor…

Nicolas Duvauchelle est un choix parfait, parce qu’il incarne à la fois la force brute et une vraie fragilité, toujours borderline. Il est le vrai cœur de l’histoire, y compris dans les longs flash-backs dont les horreurs baignées de soleil pèsent sur son propre destin. Les Papillons noirs, c’est avant tout sa descente à lui dans une réalité d’une noirceur insondable, et d’une intimité inattendue.

On n’en dira pas plus, pour ne pas déflorer les nombreuses surprises que réserve la série. Si la tension connaît quelques passages plus creux, le scénario machiavélique relance constamment la machine, pour réussir à surprendre épisode après épisode, emportant tout dans une spirale fascinante et lugubre. Bien plus qu’un simple thriller hyper efficace (ce qu’il est), Les Papillons noirs est un trip addictif et dérangeant dans des abîmes de noirceur.

LIVRE : Louis Jouvet – d’Olivier Rony – 2021

Posté : 26 novembre, 2022 @ 8:00 dans LIVRES | Pas de commentaires »

LIVRE Louis Jouvet

Il y a des biographes qui délayent commentent longuement pour combler des vides, des lacunes… Et il y a Olivier Rony, déjà auteur d’un livre de référence sur Jules Romains, qui signe la biographie définitive sur le plus fidèle interprète de l’auteur de Knock. Ce Louis Jouvet est à l’image de ce titre si dénué d’artifice : il est précis, complet, total, et dénué de toute lacune. Si, si.

C’est en tout cas le sentiment que l’on a à la lecture de ces 375 pages incroyablement denses. C’est bien simple : il n’y a pas une phrase sans une information. Le livre s’ouvre sur la naissance du petit Louis Jouvet, se referme sur sa mort soixante-quatre ans plus tard. Entre les deux : le quotidien d’un homme qui a placé le théâtre au cœur de sa vie, travaillant sans s’accorder de repos jusqu’au tout dernier instant.

Fascinant parcours de cet homme dont la vie semble réellement commencer avec sa découverte du théâtre, dont Olivier Rony détaille les rencontres, les influences, les amitiés, les amours. Et les projets théâtraux surtout, dont on découvre les coulisses avec un sens du détail fascinant : les échanges avec les auteurs, les doutes, les problèmes de décors, les choix de mise en scène…

Le livre est si bien documenté qu’il nous donne le sentiment d’être dans la salle, ou sur le plateau, ou dans les loges. Bref, aux côtés du maître, dont on partage la flamme et les colères. L’homme n’est pas oublié : son premier mariage, son histoire d’amour avec Madeleine Ozeray, mais aussi son attitude ambiguë durant les années d’Occupation, qu’il a passées en tournée sur le continent américain.

Le cinéma occupe dans le livre la place qu’il occupait vraisemblablement dans la vie de Jouvet : relativement annexe. Non pas qu’il méprisait les films : on sent chez lui un vrai plaisir à s’autoriser ces distractions. Mais un plaisir qu’il s’autorise avant tout pour financer ses productions théâtrales. Rony accorde toutefois quelques beaux passages à une poignée de chefs d’œuvre (Hôtel du Nord ou Quai des Orfèvres notamment), écartant en quelques lignes d’autres jugés moins importants (l’éternellement sous-estimé Les Amoureux sont seuls au monde).

La dernière partie du livre est peut-être la plus belle. La santé déclinante de Jouvet, la disparition successive de plusieurs proches très importants dans son parcours (Jean Giraudoux d’abord, puis Jacques Copeau et Charles Dullin coup sur coup)… La mort hante le comédien dans les derniers mois de sa vie. La manière dont Olivier Rony raconte ses derniers instants, avec cette précision qu’il a adoptée dès la première page, est bouleversante.

Night Gallery : make me laugh (id.) – série créée par Rod Serling – épisode réalisé par Steven Spielberg – 1971

Posté : 27 septembre, 2022 @ 8:00 dans 1970-1979, COURTS MÉTRAGES, FANTASTIQUE/SF, SERLING Rod, SPIELBERG Steven, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Night Gallery Make me laugh

Spielberg avait déjà réalisé l’un des segments de l’épisode pilote de cette nouvelle série anthologique de Rod Serling, le créateur de La Quatrième Dimension. C’était même le premier engagement professionnel du jeune réalisateur, et l’occasion pour lui de diriger Joan Crawford. Pas de nouvelle grande star de l’âge d’or d’Hollywood dans Make me laugh, sa seconde participation au show.

En revanche, on retrouve Tom Bosley, acteur sympathique qui incarne ici l’agent d’un humoriste raté, joué par Godfrey Cambridge, dont la vie change radicalement lorsqu’il croise la route d’un authentique magicien, capable de réaliser n’importe lequel de ses vœux. C’est vite trouvé : il veut faire rire tout le monde, tout le temps…

On imagine bien que ce vœu à l’emporte-pièce va déclencher des catastrophes, et ce n’est pas côté scénario que cet épisode marque des points. En revanche, la maîtrise du jeune cinéaste semble déjà s’être affirmée depuis l’épisode précédent. Le regard de Spielberg rompt radicalement avec le tout venant de la télévision globalement assez peu révolutionnaire à cette époque.

Sa manière de filmer en très gros plans le visage ruisselant d’un Godfrey Cambridge superbement dramatique, ou un face-à-face étonnant avec le magicien au turban indien qu’incarne le très américain Jacky Vernon (choix discutable), suffit à donner du corps à cette histoire par ailleurs très anecdotique. Une curiosité, simplement, comme une étape dans la formation d’un cinéaste de génie.

« Cannibal » de Marcus Mumford – clip de Steven Spielberg – 2022

Posté : 16 septembre, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, COURTS MÉTRAGES, SPIELBERG Steven | Pas de commentaires »

Cannibal clip

Steven Spielberg assis sur une chaise de bureau à roulettes que tire sa femme Kate Capshaw… C’est en postant cette photo sur Instagram que le chanteur Marcus Mumford a annoncé que son nouveau clip a été réalisé par le cinéaste. Une première pour ce dernier, qui n’avait encore jamais signé le moindre clip.

La chanson, Cannibal, est sympa. Mais le clip n’a pas dû prendre un temps démesuré à un Spielberg il est vrai sans doute très occupé par son prochain film. En un seul plan filmé au téléphone portable, Spielberg ne fait pas de miracle côté lumière, et se contente grosso modo d’un aller-retour travelling arrière-travelling avant, dans un gymnase sans grand intérêt.

Voilà, voilà. C’est l’occasion de découvrir Marcus Mumford (jamais entendu parler jusqu’à présent). C’est l’occasion aussi d’avoir des nouvelles de Kate Capshaw, qui passe donc ses dimanches à jouer au fauteuil à roulettes avec son mari. C’est enfin l’occasion d’ajouter une ligne à la filmographie de Spielberg qui, musicalement, avait quand même fait nettement plus fort avec West Side Story.

Alfred Hitchcock présente : Human Interest Story (Alfred Hitchcock presents : Human Interest Story) – de Norman Lloyd – 1959

Posté : 3 août, 2022 @ 8:00 dans 1950-1959, COURTS MÉTRAGES, EASTWOOD Clint (acteur), FANTASTIQUE/SF, LLOYD Norman, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

 Alfred Hitchcock présente Human Interest Story 1.jpg - Photos

Après avoir éclusé tous les épisodes de la série anthologique Alfred Hitchcock présente réalisés par le maître lui-même, pourquoi découvrir celui-ci plutôt qu’un autre ? Le choix ne manque pas… Pas tant pour le plaisir de découvrir un Steve McQueen en pleine gloire Au nom de la loi, mais pour peaufiner une intégrale que ce blog consacre à un jeune acteur en passe de devenir la vedette d’une autre série western.

Clint Eastwood apparaît en effet très brièvement au début de cet épisode, ultime apparition anonyme (vraiment anonyme, pour le coup) avant d’être choisi pour tenir le deuxième rôle de Rawhide, ce qu’il fera pendant huit saisons et 217 épisodes, et ce qui lui ouvrira les portes de la gloire. On n’en est pas là : après quelques seconds rôles plus ou moins remarqués dans des films et épisodes de séries plus ou moins remarquables, Clint se contente de jouer les figurants ici.

Alfred Hitchcock présente Human Interest Story 2

Temps de présence à l’écran : 3 secondes ? Le temps de donner une feuille de papier à un autre figurant tout aussi anonyme, dans la salle de rédaction où travaille le jeune Steve McQueen. McQueen en journaliste chargé d’aller dans un bar pour rencontrer un homme qui prétend être un Martien, et qui lui raconte dans le détail comment il est passé de Mars à la planète Terre, où il occupe sans savoir pourquoi le corps d’un homme.

Pas de grands effets ni même de flash back : Norman Lloyd filme à peu près uniquement un long dialogue. Ce pourrait être ennuyeux, mais le réalisateur donne un vrai rythme à ce face-à-face dans un bar, variant les angles et jouant sur la joyeuse propension de Steve McQueen à cabotiner. On n’y croit pas vraiment, mais on se laisse emporter, et même surprendre par le rebondissement final.

Sur un air de Charleston – de Jean Renoir – 1927

Posté : 6 mai, 2022 @ 8:00 dans 1920-1929, COURTS MÉTRAGES, FANTASTIQUE/SF, FILMS MUETS, RENOIR Jean | Pas de commentaires »

Sur un air de Charleston

Comme le titre ne le souligne pas, Sur un air de Charleston est un film muet. Et comme le titre ne le souligne pas non plus, c’est un film de science-fiction. Enfin à peu près. Sur le principe en tout cas : on est en 2028, « quelques années après la prochaine guerre » annonce un intertitre pas très visionnaire. Le film, c’est vrai, est bien moins pertinent dans sa représentation du futur que dans ce qu’il dit de l’époque où il est tourné.

C’est toujours intéressant de découvrir un film de jeunesse d’un grand cinéaste. Celui-ci est signé Jean Renoir, alors on s’y engage avec un certain enthousiasme, qui se heurte vite à une interrogation : qui donc a imaginé ça ? Le délire qui se dégage de ce film m’a en tout cas laissé franchement sur le bord de la route. Ce n’est pas encore ici que l’œuvre muette de Renoir va être réévaluée sur ce blog.

Nous sommes donc dans un futur où l’Europe est en partie recouverte par la glace, et où la civilisation la plus avancée se trouve en Afrique. Un explorateur (noir, donc, mais joué par un blanc maquillé très outrancièrement en noir, comme c’était de bon ton à l’époque) s’envole dans une sphère (pas très aérodynamique, au passage) et atterrit dans un Paris retourné à l’état sauvage. Pas de grands effets ici : on se contente d’un plan sur une tour Eiffel pliée en deux et du décor unique d’une rue abandonnée où se passe toute l’action.

Là, l’explorateur tombe sur une jeune femme très dévêtue (Catherine Hessling, la muse de Renoir fils comme elle a été celle de Renoir père), qui tue le temps en jouant avec un grand singe (un acteur recouvert d’un costume très approximatif) et en dansant le charleston. Que l’explorateur, qui craint d’être mangé par l’autochtone, découvre avec passion et décide d’importer dans son Afrique.

Vous saisissez l’inversion des valeurs ? L’Europe devient une terre de curiosité pour la très civilisée Afrique… Mouais. Curieux projet que ce film de jeunesse, qui dure à peine vingt-cinq minutes dont la moitié consacrée à un court de danse charleston. Oui, dans un film muet. Toute la gageure repose alors sur la capacité qu’a Renoir d’accrocher l’attention en filmant deux personnes se déhanchant. Il s’y essaye en multipliant les ralentis sur sa muse, dont le charme insolent a mal passé l’épreuve du temps.

Content de l’avoir vu, dirons-nous…

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