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Histoires fantastiques : Vanessa (Amazing Stories : Vanessa in the garden) – s.1 e.12 – de Clint Eastwood – 1985

Posté : 20 novembre, 2024 @ 8:00 dans 1980-1989, COURTS MÉTRAGES, EASTWOOD Clint (réal.), FANTASTIQUE/SF, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Histoires Fantastiques Vanessa

Depuis la fin de Rawhide, Clint Eastwood n’a plus jamais retravaillé pour la télévision, comme il l’avait fait à plusieurs reprises à ses débuts, enchaînant les rôles plus ou moins importants dans des séries plus ou moins mémorables. A une exception près : la réalisation d’un épisode d’Histoires fantastiques, la série anthologique produite (et souvent écrite) par Steven Spielberg.

Vanessa in the garden est donc l’unique réalisation du cinéaste pour la télé. C’est aussi son unique court métrage, et la toute dernière fois qu’il dirige Sondra Locke, près de dix ans et six longs métrages en commun après Josey Wales. Tant qu’on est aux premières et aux dernières, c’est aussi l’unique participation d’Harvey Keitel à un film d’Eastwood.

L’acteur, pas dans sa période la plus glorieuse (c’était bien après Taxi Driver et bien avant La Leçon de piano), incarne un peintre à la fin du XIXe siècle, qui ne vit et ne peint que pour son épouse, Vanessa, jouée par Sondra Locke. Qui meurt écrasée à la suite d’un accident causé par un coup de tonnerre soudain.

Et voilà l’artiste incapable ni de vivre, ni de peindre, qui est bientôt sujet à d’étranges apparitions : Vanessa, qui semble reprendre vie dans les postures dans lesquelles son mari l’a peinte. Est-ce une hallucination ? Le peintre sombrerait-il dans la folie ? Ou y a-t-il de la magie là dedans… Qu’importe : c’est surtout, de nouveau et plus que jamais, une source d’inspiration sans fin pour l’artiste amoureux.

C’est un joli court métrage que signe Eastwood, dans une atmosphère un peu cotonneuse, presque évanescente, qui rappelle certaines scènes de Sudden Impact, le dernier long métrage dans lequel il dirigeait sa compagne d’alors. Pourtant, l’émotion qu’il a su faire naître dans quelques-uns de ses plus beaux films, de Breezy à Sur la route de Madison, reste très contenue, comme si ces vingt minutes étaient trop courtes pour qu’il puisse s’exprimer pleinement.

La musique y est peut-être pour quelque chose. Elle est pourtant signée par son fidèle complice Lennie Niehaus (mais avec le thème de John Williams, fidèle complice, lui, de Spielberg), mais n’a pas la délicatesse de ses meilleurs scores, comme calibrée pour donner une cohérence sonore, très datée années 80, à la série. Ça n’en reste pas moins une jolie curiosité.

The Blues : Piano Blues (id.) – de Clint Eastwood – 2003

Posté : 18 novembre, 2024 @ 8:00 dans 2000-2009, DOCUMENTAIRE, EASTWOOD Clint (acteur), EASTWOOD Clint (réal.) | Pas de commentaires »

Piano Blues

Le documentaire occupe une place importante dans la carrière de Martin Scorsese. Il faudra, un jour, que ce blog se penche sur ce pan méconnu de sa filmographie. Il a notamment produit une série consacrée aux racines du blues : sept films confiés à autant de cinéastes (dont lui-même) passionnés par le genre.

La série se clôt par ce Piano Blues, signé Clint Eastwood, qui s’y met en scène interrogeant de grands pianistes pour ce qui est un grand cri d’amour au genre musical très large qu’est le blues autant qu’à l’instrument et à ceux qui lui consacrent leur vie.

Le procédé, dans un premier temps, semble assez rudimentaire : dans un studio, Clint accueille et interroge quelques grands pianistes, qui évoquent leurs premières influences, et se mettent aux claviers pour une sorte de bœuf entre amis, de nombreuses images d’archives mettant en scène lesdites influences.

Très classique, et assez banal finalement. Mais Clint est là. Et en interrogeant des pointures comme Ray Charles, Dave Brubeck, et d’autres grands moins unanimement connus comme Jay McShann ou Dr. John, ce sont ses propres souvenirs qu’il invoque : ses coups de cœur fondateurs du tournant des années 1950.

Et plus le film avance, plus il donne le sentiment de nous confronter à une source d’influence majeure de son cinéma, sorte de complément précieux à Honkytonk Man ou Bird, mais aussi porte d’entrée pour toute sa filmographie. De son premier film (Un frisson dans la nuit) à son implication dans la bande son de ses films plus récents, la musique est au cœur de la filmo de Clint, jusque dans les scores très jazzy de ses polars urbains.

Piano Blues est un jalon essentiel pour appréhender la cohérence de toute son œuvre, comme une porte ouverte vers la jeunesse et les passions les plus intimes du cinéaste. Passionnant.

LIVRE : I am Spartacus (id.) – de Kirk Douglas – 2013

Posté : 27 octobre, 2024 @ 8:00 dans CURTIS Tony, DOUGLAS Kirk, KUBRICK Stanley, LIVRES, MANN Anthony | Pas de commentaires »

LIVRE I am Spartacus

Avec Le Fils du chiffonnier, Kirk Douglas avait déjà signé l’une des autobiographies d’acteur les plus stimulantes, les plus honnêtes, et accessoirement l’une des mieux écrites aussi, révélant à un âge relativement avancé un vrai talent d’écrivain.

Il confirme largement ce latent avec I am Spartacus !, écrit à… 95 ans. Loin d’être une redite de son précédent livre, celui-ci se concentre exclusivement sur une période bien précise : la préparation et le tournage de Spartacus, dont le grand Kirk semble se souvenir du moindre détail.

A-t-il une mémoire phénoménale ? Se base-t-il sur des notes conservées quelque part ? Qu’importe : la narration est précise, le style emballant, et l’honnêteté totale. Douglas lui-même s’en amuse, s’autorisant parfois des « pauses » dans le récit pour commenter sa propre arrogance d’autrefois, ses manières parfois brutales, avec la gêne de celui qui appris tardivement le plaisir d’observer les roses (c’est lui qui le dit).

Si le livre est si passionnant, c’est aussi parce qu’il y est question, tout à la fois, d’un tournage chaotique (Anthony Mann viré, Kubrick ingérable, Jean Simmons remplaçant la pauvre Sabina Bethmann, un budget explosé), d’une aventure épique (plus d’un an de tournage), et d’une Chasse aux sorcières qui vit encore de belles heures, et que Spartacus contribuera à balayer.

Kirk Douglas est évidemment le personnage principal du récit : il en est le narrateur, et le pivot du film. Mais la figure de Dalton Trumbo, scénariste blacklisté et œuvrant incognito sur le film jusqu’à ce que Douglas impose son nom au générique, est une figure passionnante, et édifiante dans ce qu’elle dit de l’Amérique d’alors, et d’Hollywood.

Ah ! Et en plus, le livre est aussi une magnifique déclaration d’amour à Anna, la seconde femme de Kirk, avec qui venait d’avoir deux fils, et qui était encore en 2013 à ses côtés.

Rawhide (id.) – créée par Charles Marquis Warren – saison 1 – 1959

Posté : 24 octobre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, EASTWOOD Clint (acteur), HIBBS Jesse, McLAGLEN Andrew V., POST Ted, TÉLÉVISION, WARREN Charles Marquis, WESTERNS, WHORF Richard | Pas de commentaires »

Rawhide Incident of the TumbleweedIncident of the Tumbleweed (saison 1, épisode 1)

épisodes 1 à 10

1 : Le Wagon cellulaire (Incident of the Tumbleweed) – réalisé par Richard Whorf

Dès le premier épisode de cette série western, on comprend l’importance qu’elle a eu dans la carrière de Clint Eastwood. Une série western assez classique, sans éclat particulier, clairement pas au niveau du Virginien par exemple. Mais le show est bien fait, souvent plein de rythme et bien réalisé.

Surtout, Clint y tient un rôle de premier plan (son nom apparaît en même temps que celui d’Eric Fleming, le rôle principal), qui lui permet vraiment d’exister, de jouer sur la longueur, sur un ton léger ou plus sombre.

Dans ses années d’apprentissage, il a joué quelques silhouettes dans des films intéressants, ou des personnages plus importants dans des films pas terribles. Le plaisir qu’il a de trouver un vrai rôle est perceptible. Dans une série au long cours qui commence avec une idée sympa : ce wagon cellulaire qui occupe une place centrale.

2 : Le Trouble-Fête (Incident at Alabaster Plain) – réalisé par Richard Whorf

Clint a le beau rôle dès ce deuxième épisode, dans lequel il côtoie notamment Martin Balsam dans le rôle d’un prêtre. Deux particularités dans cet épisode original et sympathique : d’abord un mariage, puis l’importance du beau décor d’une mission au milieu de nulle part.

3 : L’Exécuteur (Incident with an executioner) – réalisé par Charles Marquis Warren

Petit chef d’œuvre de tension, et l’occasion pour Clint de jouer avec Dan Duryea (eh ouais!) dans le rôle d’un tueur dont la cible est l’un des passagers d’une diligence qui ont rejoint la troupe de Gil Favor. Lequel ? Charles Marquis Warren, qui réalise fort bien cet épisode, laisse planer le suspense. Parmi les passagers : un jeune frimeur interprété par James Drury, futur Virginien.

4 : Les Malheurs de Sophie (Incident of the Widowed Dove) – réalisé par Ted Post

Episode inégal, mais intéressant, qui met en scène une première tension entre Rowdy Yates (Clint) et Gil Favor (Fleming), pour une femme évidemment. Les deux hommes quitter leurs rôles bien cadrés. Clint/Rowdy se rebelle. Gil, lui, d’habitude si sûr de lui et si infaillible dans ses décisions, enchaîne les conneries. On s’en réjouit !

C’est aussi la première collaboration de Clint et Ted Post, futur réalisateur de Pendez-les haut et court et Magnum Force.

5 : Au bord de la folie (Incident of the Edge of Madness) – réalisé par Andrew V. McLaglen

La caravane n’est ici qu’un prétexte pour la confrontation d’une poignée de monstres pathétiques, interprétés notamment par Marie Windsor et Lon Chaney Jr. Affrontement passionnant, dont Favor et Yates ne sont que des observateurs à peine actifs.

6 : Le Pouvoir et la Charrue (Incident of the Power and the Plow) – réalisé par Andrew V. McLaglen

Après Dan Duryea, Brian Donlevy… Rawhide est l’occasion pour Eastwood de croiser quelques acteurs de l’âge d’or. Et Andrew McLaglen, héritier (discutable) de cette période.

L’épisode est bienveillant et un peu naïf, autour d’un comanche qui rêve de devenir fermier… Un moment savoureux, quand même : lorsque le cuisinier lancer à un Rowdy/Clint toujours un peu béat : « Il faut toujours que tu t’étonnes de tout ? ».

7 : La Vie à un fil (Incident at Barker Springs) – réalisé par Charles Marquis Warren

Une histoire de vengeance pas si banale que ça, et qui évoque mine de rien le poids des choix du passé, le destin du gunman, thème classique du western. Et très belle réalisation de Charles Maris Warren lui-même, notamment pour le superbe duel final, expéditif du côté du vrai héros de cet épisode (Paul Richards), attentiste pour Favor et Yaves.

Rawhide Incident West of LanoIncident West of Lano (saison 1, épisode 8)

8 : A l’Ouest de Lano (Incident West of Lano) – réalisé par Charles Marquis Warren

La caravane croise la route de quatre jeunes femmes, belles et légères. A l’image de cet épisode enlevé et romantique, avec le cœur de Favor qui se met à trembler.

Encore un bel épisode de Charles Marquis Warren, qui ose une terrible rupture de ton, passant brusquement de la romance à la tragédie, pour terminer sur une très belle image de piéta.

9 : Plus de peur que de mal (Incident of the Town in Terror) – réalisé par Ted Post

Pas de méchant ici, mais une ville terrorisée à l’idée que la caravane apporte une épidémie mortelle. Voilà un épisode qui évoque une actualité sanitaire encore dans toutes les mémoires, où le virus commence à décimer le troupeau et les hommes. A commencer par Rowdy, que la maladie terrasse soudain après une première partie qui semblait si légère.

10 : Le Veau d’or (Incident of the Golden Calf) – réalisé par Jesse Hibbs

Le convoi croise la route d’un étrange prédicateur perdu au milieu de la plaine. On se doute bien qu’il n’est pas tout à fait l’homme de dieu qu’il prétend être, et pas seulement parce qu’il a la tête de Macdonald Carey. Parce qu’à force de jouer avec l’énorme pépite qu’il a dans la poche tout en refusant de dire où il l’a trouvée, pour ne pas confronter les hommes de Gil à la cupidité, on voit bien qu’il ne fait rien d’autre que titiller cette cupidité.

Scénario un rien alambiqué, et un peu tiré par les cheveux. L’action est très limitée (un cow-boy qui tombe maladroitement d’un cheval, un duel tué dans l’œuf…), à l’exception d’une bagarre à mains nues dans un saloon. Clint joue les faire-valoir, se contentant d’une poignée de répliques. Mais l’épisode est franchement plaisant.

Monsieur Ed, le cheval qui parle (Mister Ed) s2 e25 : Clint Eastwood meets Mr. Ed – épisode réalisé par Arthur Lubin – 1962

Posté : 20 octobre, 2024 @ 8:00 dans 1960-1969, COURTS MÉTRAGES, EASTWOOD Clint (acteur), FANTASTIQUE/SF, LUBIN Arthur, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Clint Eastwood meets Mr Ed

Il y a des tas de raisons d’affirmer que le parcours de Clint Eastwood ne ressemble à aucun autre dans le cinéma américain. Il y en a une, en tout cas, qui ne souffre aucune contestation : qui d’autre que lui peut se vanter d’avoir tourné avec deux ânes qui parlent ?

Eh oui ! Sept ans après avoir effectué ses premières cascades dans Francis in the Navy (déjà réalisé par Arthur Lubin), Clint est devenu une vedette grâce à sa série Rawhide, et il est l’invité d’un show télé très populaire à l’époque autour d’un autre équidé, digne descendant de Francis : Mister Ed. Un âne doué de la parole, donc, qui a été le faire-valoir du comique Alan Young 143 épisodes durant.

Aucun des 142 autres épisodes ne figurera sans doute sur ce blog dans un avenir plus ou moins proche. Mais celui-ci, tourné en 1962 alors que Clint était l’un des cowboys les plus populaires de la télévision américaine, se voit avec un certain plaisir, en tout cas avec une vraie curiosité. Ne serait-ce que parce qu’on y devine le statut qu’Eastwood avait à l’époque : une vedette suffisamment connue pour donner son nom à un épisode du show, et suffisamment accessible pour lui proposer.

Sur la prestation du futur homme sans nom, pas grand-chose à dire : Eastwood s’y montre charmant, le sourire rigolard de celui qui ne prend pas la chose au sérieux, et qui sait qu’on n’attend rien d’autre de lui que d’apporter un contrepoint vaguement prestigieux aux pitreries d’Alan Young et de son âne qui parle. Une curiosité bien sympa.

Navy Log : s3 e17 The Lonely Watch (id.) – épisode réalisé par Samuel Gally – 1957

Posté : 13 octobre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, COURTS MÉTRAGES, EASTWOOD Clint (acteur), GALLY Samuel, TÉLÉVISION | Pas de commentaires »

Navy Log The Lonely Watch

Quand on veut boucler une vraie intégrale, il y a souvent des titres sur lesquels on se heurte : obscurs, introuvables, oubliés… C’est particulièrement vrai pour Clint Eastwood, dont les débuts ont été marqués par d’innombrables panouilles au cinéma ou à la télévision. Parmi ces curiosités, la plus difficile à dénicher est sans doute l’épisode de la série Navy Log auquel il a participé avant de devenir lui-même vedette de série (avec Rawhide, deux ans plus tard).

Navy Log ? Ne cherchez pas dans vos mémoires. Cette série dédiée à la marine américaine fait partie de ces shows qui furent très populaires en leur temps, sans jamais traverser l’Atlantique, et qui n’existent dans l’inconscient de quelques cinéphiles que parce qu’ils représentent une ligne dans la filmographie de futures stars, comme Clint Eastwood, donc.

Introuvable, cet épisode (le 17e de la saison 3). Mais un extrait de quelques minutes est disponible en cherchant sur Internet. On y voit un tout jeune Clint Eastwood en marin, en pleine discussion sur le pont d’un navire de guerre avec le capitaine, visiblement très affecté. Il y a de quoi, comme on ne tarde pas à le voir : le fils dudit capitaine a été grièvement blessé par une explosion, et a été recueilli à bord du bateau dans un piteux état.

Voilà. Pas grand-chose à rajouter sur cette apparition du jeune Clint, qui semble très à l’aise, mais que rien ne désigne encore comme le mythe qu’il sera quelques années plus tard. Belle gueule, présence discrète, mais vite oublié. Sauf, bien sûr, si on a en tête l’avenir qui sera le sien.

Les films amateurs de Steven Spielberg (1959-1967)

Posté : 29 septembre, 2024 @ 8:00 dans 1950-1959, 1960-1969, COURTS MÉTRAGES, SPIELBERG Steven | Pas de commentaires »

Spielberg films amateurs

Spielberg a toujours pris le cinéma très au sérieux. Sa fiche imdb ne trompe pas : y a-t-il d’autres exemples de cinéastes dont la carrière commence officiellement à l’âge de 13 ans ? Pas sûr. En tout cas, les premiers films amateurs du petit Stevie font bel et bien partie de sa filmographie. Et s’il est difficile (et peut-être pas très pertinent) de les décortiquer dans tous les sens, ils n’en restent pas moins passionnants dans la trajectoire emballante et fascinante du gars.

En fouillant dans les méandres d’Internet, on peut découvrir quelques bribes de ces films de jeunesse, ces petites productions bricolées avec les moyens du bord qu’il a tournées avant Amblin’, son premier court « professionnel ». Découvrir ces bribes de films prend évidemment une autre dimension après avoir vu The Fabelmans, son magnifique dernier film en date, dans lequel il s’inspire très largement de ces années-là, allant jusqu’à recréer ses propres premiers films.

Escape to nowhere (1964) / Fighter Squad (1961)

Escape to nowhere, notamment, y occupe une place importante. Ce court métrage tourné en super 8 avec ses potes, dans les paysages désertiques d’une réserve indienne, est aussi (avec Fighter Squad, autre court tourné juste avant mais totalement disparu) l’un des premiers de ses films consacrés à la seconde guerre mondiale, période qu’il revisitera à plusieurs reprises. Les quelques minutes que l’on peut en découvrir témoignent déjà de l’ambition du jeune apprenti-cinéaste, pas encore 18 ans, qui multiplie déjà les trouvailles pour mettre le spectateur au cœur des combats et en faire ressentir l’extrême violence. Une sorte de brouillon d’Il faut sauver le soldat Ryan, avec plus de trente ans d’avance…

Firelight (1964)

Autre film fondateur : Firelight, premier long métrage d’un Spielberg encore adolescent, qui lui a aussi valu sa première projection dans un cinéma. C’était au Phoenix Little Theatre, le 24 mars 1964. Il y a soixante ans, donc. Et si le film est invisible dans sa version complète, les quelques minutes qui en subsistent ne laissent guère planer de doute : il y a dans ce film de science-fiction intriguant les germes de Rencontres du 3e type, y compris dans sa manière de filmer la famille et les phénomènes paranormaux.

Slipstream (1967)

Plus étonnant en revanche, le dernier film amateur de Spielberg, Slipstream, est consacré… au cyclisme. On ne peut pas en voir grand-chose, d’autant plus que le film n’a jamais été achevé, le jeune Spielberg (20 ans à l’époque) étant à court de budget. Ce qui ne lui arrivera plus jamais par la suite. Il faut dire qu’après quelques années à travailler pour la télévision, ses vrais débuts sur grand écran ne tarderont pas à lui valoir un succès mondial, lui donnant des moyens, disons, conséquents.

The last gun (1959)

Mais la cohérence de ses grandes réussites à venir et de ses débuts amateurs a quelque chose de très beau. Quelque chose que l’on ressent depuis toujours et qui s’est confirmé avec The Fabelmans, ou même dans sa manière d’évoquer en interview ses premiers films (notamment The Last Gun, son unique western, tourné à 12 ans) : Spielberg a beau être tout puissant, il a gardé sa passion d’enfant. Et ça, oui, c’est très beau.

C’était un rendez-vous – de Claude Lelouch – 1976

Posté : 12 septembre, 2024 @ 8:00 dans 1970-1979, COURTS MÉTRAGES, LELOUCH Claude | Pas de commentaires »

C'était un rendez-vous

De la Porte Dauphine au Sacré Cœur en huit minutes, en passant par la place de L’Etoile, le Louvre, le Moulin Rouge… C’est « l’exploit » que réalise Claude Lelouch, « sans aucun trucage ni accéléré », comme le précise un carton inaugural, dans ce court métrage réalisé… en huit minutes, donc.

Ce court est le film le plus étonnant et le plus simple de sa filmographie. Le concept : une caméra fixée à l’avant d’une voiture (puissante, comme le bruit du moteur et la vitesse en attestent) filme en un seul plan séquence subjectif la course folle à travers Paris, au petit matin.

Rien d’autre, mais le résultat est édifiant, ou fascinant c’est selon. Les deux, en fait. Fascinant, parce que ce petit film tourné dans un Paris pas si désert au petit matin, porte mine de rien un regard neuf sur la ville, en en dévoilant par sa simplicité et sa rapidité le caractère humain.

Edifiant, parce que le film est tourné à l’arrache, en dépit de toute considération telle que la prudence ou la responsabilité. Le bolide grille des feux rouges à la pelle, frôle des piétons, accélère dans des ruelles… L’envol d’un pigeon file des sueurs froides, et je me prends à espérer que mon grand fils, qui de toute façon ne lit pas ces chroniques, ne tombera pas sur ce film fascinant qui pourrait le fasciner.

Pour un cinéphile, c’est envoûtant. Pour un jeune conducteur, c’est plus problématique…

LIVRE : Paul Newman, la vie extraordinaire d’un homme ordinaire (The Extraordinary Life of an Ordinary Man) – de Paul Newman, Stewart Stern et David Rosenthal – 1986-2022

Posté : 15 juillet, 2024 @ 8:00 dans LIVRES, NEWMAN Paul | Pas de commentaires »

LIVRE Paul Newman la vie extraordinaire d'un homme ordinaire

Paul Newman n’est pas juste l’une des plus belles incarnations de la cool attitude (avec Steve McQueen). C’est aussi un grand acteur, dont la carrière est belle (Luke la main froide, La Chatte sur un toit brûlant… même s’il n’y avait que ces deux films-là…). C’est aussi, accessoirement, un type qui a mis son image et son fric au service d’une entreprise solidaire (les sauces Newman’s Own), et la moitié de l’un des plus beaux couples de l’histoire d’Hollywood.

De là à dire que Newman est un mec bien et attachant, il n’y a qu’un pas que je franchis allégrement. Même après avoir lu cette pas-tout-à-fait-autobiographie dans laquelle il ne cesse d’écorner sa propre image et de présenter ses faiblesses et ses défauts. Parce qu’à force d’insister sur sa froideur, sur son absence d’empathie et d’autres tares qui feraient de lui un être insensible et distant, Newman ne réussit qu’une chose : renforcer cette impression qu’avant d’être une star, il est un être humain.

Un peu embarrassé par son statut d’icône et de sex-symbol, mais pas hypocrite non plus, et en aucun cas coupable d’une quelconque fausse-modestie. Bref, j’aimais Newman avant de lire cette pas-tout-à-fait-autobiographie. Je l’aime d’avantage encore après. Et oui : Newman est un type bien. Pas parfait, c’est sûr. Complexe, évidemment. Mais bien. Et passionnant, parce que humain.

La forme même de cette pas-tout-à-fait-autobiographie l’est aussi, passionnante. Il est bien difficile de dire qui en est le véritable auteur, d’ailleurs. A l’origine du livre, paru en 2022 il y a le projet de biographie auquel s’attelle Newman en 1986 avec son ami scénariste Stewart Stern, ce dernier enregistrant les souvenirs de l’acteur et les témoignages de nombreuses personnes qui l’ont connu à différentes étapes de sa vie.

Les enregistrements et les notes sont restés longtemps enfermés, sans que le projet aboutisse. Newman est mort. Stern aussi. Et les enfants de la star sont finalement tombés sur ces trésors parfois intimes, pas toujours à la gloire de l’homme et du père de famille. Restait plus qu’à trouver un troisième larron pour mettre tout ça en forme (David Rosenthal)… Et voilà un ouvrage atypique, vivant et passionnant.

La Cigarette – de Germaine Dulac – de 1919

Posté : 14 juillet, 2024 @ 8:00 dans 1895-1919, COURTS MÉTRAGES, DULAC Germaine, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

La Cigarette

Germaine Dulac tourne ce moyen métrage en 1919, et sa maîtrise du langage cinématographique est déjà impressionnante, avec un rythme et une inventivité qui continuent à faire leur petit effet, plus d’un siècle plus tard.

Les premières minutes laissent craindre une énième variation sur le thème alors très en vogue des antiquités égyptiennes : la momie d’une jeune reine célèbre pour sa vie de débauche arrive dans un grand musée parisien. Mais non : si la momie a son importance, c’est pour le parallèle que dresse le film entre le destin de la reine et celui des héros, bien contemporains.

Le conservateur du musée raconte que le roi trop vieux de cette reine trop jeune est trop libre s’est donné la mort par dépit amoureux, en empoisonnant l’un des gâteaux qu’il mangeait régulièrement, sans savoir lequel. Or, le conservateur lui-même est marié à une jeune femme trop jeune, et qu’il croit être trop libre. Alors il empoisonne l’une des cigarettes dans la boîte dans laquelle il pioche chaque jour.

Tout le film repose sur ce suspense fou : cette cigarette sera-t-elle la bonne ? Enfin, la mauvaise… Ce pourrait être répétitif et ennuyeux, c’est tout le contraire. Germaine Dulac réinvente constamment ce motif pour dire à chaque fois autre chose de ses personnages, de leurs sentiments, et de leurs relations.

Il y a même un moment troublant et dérangeant : lorsque la jeune épouse fait mine d’allumer elle-même une cigarette de la boîte, et que son mari la regarde, d’abord sans réagir. Là, le temps semble comme suspendu, ouvrant la porte à une possible autre dimension.

La mise en scène est remarquable, le jeu des comédiens très juste, le montage, surtout, d’une grande modernité. Il y a même un très joli travail sur la lumière, particulièrement dans les scènes d’extérieur. Comme ce moment où le mari jaloux croit surprendre sa femme adultère, et que son visage est éclairé d’une lumière qui semble l’accabler… Du grand art.

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