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Archive pour la catégorie 'DESSINS ANIMÉS'

Les Croods (The Croods) – de Kirk De Micco et Chris Sanders – 2013

Posté : 19 avril, 2013 @ 1:07 dans 2010-2019, DE MICCO Kirk, DESSINS ANIMÉS, SANDERS Chris | Pas de commentaires »

Les Croods (The Croods) – de Kirk De Micco et Chris Sanders – 2013 dans 2010-2019 les-croods

Quand L’Âge de glace rencontre Avatar, cela donne Les Croods, une folie animée (joliment) où la tectonique des plaques prend des allures d’héroïque fantasy, où un monde tout de pierre disparaît pour laisser la place à un univers peuplé d’animaux improbables : un croisement entre une souris et un éléphant, des essaims d’oiseaux carnivores, une baleine à quatre pattes…

C’est, franchement, du grand n’importe quoi, la jungle ressemble à celle d’Avatar, la fin de ce monde évoque les catastrophes planétaires à la Emmerich… Mais il y a dans ce film une vraie folie (due en partie à l’ex Monty Python John Cleese, qui a travaillé sur l’histoire) assez réjouissante.

Comme dans L’Âge de glace, le film évoque donc la fin d’une ère : celle de l’homme des cavernes, représentée par une famille de primates qui perpétue la tradition des cavernes, mais doit prendre la fuite pour survivre aux tremblements de terres, chutes de météorites et autres cataclysmes. Ils croiseront un jeune homme qui représente l’avenir, apprendront à maîtriser le feu, et quitteront définitivement l’obscurité des cavernes et la peur omniprésente.

Comme à peu près tous les dessins animés, celui-ci parle de la famille, de l’apprentissage, de l’héritage… Ce n’est pas toujours très fin, mais cette famille-là, menée par un père bas du plafond, est franchement drôle, et l’émotion point même à quelques moments. Et puis c’est mené à un tel rythme que les limites du scénario et les quelques incohérences n’ont pas grand intérêt.

La Belle et la Bête (Beauty and the Beast) – de Gary Trousdale et Kirk Wise – 1991

Posté : 22 mars, 2013 @ 1:39 dans 1990-1999, DESSINS ANIMÉS, FANTASTIQUE/SF, TROUSDALE Gary, WISE Kirk | Pas de commentaires »

La Belle et la Bête (Beauty and the Beast) – de Gary Trousdale et Kirk Wise – 1991 dans 1990-1999 la-belle-et-la-bete

En renouant avec les adaptations prestigieuses de grands contes populaires, les studios Disney renouaient avec le succès, après des années 80 marquées par une série d’échecs. Mieux : La Belle et la Bête (ainsi qu’Aladdin et Le Roi Lion, les deux dessins animés suivants) représentent un deuxième âge d’or, pour l’animation traditionnelle made in Disney, après les grands classiques des années 30 à 50. Celui-ci, en particulier, est un petit chef d’œuvre pour lequel j’avoue une affection toute particulière.

Perfection de l’animation, profondeur des décors, richesse de l’intrigue, seconds rôles inoubliables, suspense, humour, musique et magie… Tout ce qu’on attend d’un Disney est là, et d’une qualité exceptionnelle. Toutes les belles valeurs et les bons sentiments sont là aussi, bien sûr, mais l’héroïne, Belle, n’a rien d’une tête à claque, et la Bête est vraiment effrayante, même si on ne tarde pas à deviner un petit cœur qui bat derrière cette boule de poil.

Surtout, les chansons qui gâchent bien des dessins animés par une propension appuyée à la guimauve, sont assez formidables. Qu’elles soient mélancoliques (Belle qui rêve à une autre vie, perdue dans son livre), revanchardes (l’affreux Gaston qui se prépare à affronter la Bête) ou festives (le formidable ballet des objets du château, clin d’œil à Maurice Chevalier), la réussite est la même, totale.

Bref, un vrai chef d’œuvre, spectaculaire, drôle, effrayant et émouvant, qui fut d’ailleurs le premier film d’animation nommé pour l’Oscar du meilleur film tout court. Depuis, Disney a abandonné l’animation traditionnelle avant d’essayer d’y faire un retour peu convaincant. Le monstre, c’est un comble, s’est laissé dévorer par l’esprit Pixar, et se contente pour son propre esprit maison de recycler les succès d’hier avec des suites à moindre coût, à moindre risque et à moindre imagination, souvent destinées au marché vidéo.

La Belle et la Bête, par exemple, aura droit à deux suites très dispensables. Une autre époque, je vous dis…

Brisby et le secret de NIMH (The Secret of NIMH) – de Don Bluth – 1982

Posté : 13 janvier, 2013 @ 3:27 dans 1980-1989, CARRADINE John, DESSINS ANIMÉS | Pas de commentaires »

Brisby et le secret de NIMH (The Secret of NIMH) – de Don Bluth – 1982 dans 1980-1989 brisby-et-le-secret-de-nimh

Présenté comme le nouveau Walt Disney dans les années 80 et 90, Don Bluth a signé une série de petits chef d’œuvre qui n’ont pas pris une ride, comme Fievel et le nouveau monde, son gros succès, et ce Brisby, qui marche sur les mêmes brisées.

Il y est une nouvelle fois question de famille, de survie, de curage, d’entraide. Mais il y a ici une ambition assez rare dans le cinéma d’animation grand public, à la fois dans la narration (le film s’ouvre avec un narrateur dont on ne connaîtra l’identité que tardivement), et dans la noirceur du sujet.

Pour une fois, le héros n’est pas un enfant pur et innocent (à l’image de Fievel), mais une mère de famille, veuve de surcroît, avec quatre enfants à charge dont un est malade de pneumonie. Sur le papier, c’est juste impossible d’accepter une telle héroïne.

Pourtant sa fonctionne merveilleusement bien, avec ce qu’il faut d’humour (surtout grâce au sidekick, un corbeau maladroit) et de frissons (un grand méchant rat, un hibou effrayant), et de messages aussi subtils qu’audacieux : l’ouverture aux autres et le respect des différences (les rats ne sont pas forcément des ennemis), et même une critique des pratiques inhumaines de certains laboratoires.

C’est assez gonflé, et c’est d’une efficacité redoutable : le film, à plusieurs niveaux de lecture, plaît aussi bien aux adultes qu’aux enfants (les miens, de 4 et 7 ans, ont adoré).

Les Cinq Légendes (Rise of the Guardians) – de Peter Ramsey – 2012

Posté : 12 janvier, 2013 @ 6:57 dans 2010-2019, DESSINS ANIMÉS, RAMSEY Peter | Pas de commentaires »

Les Cinq Légendes (Rise of the Guardians) - de Peter Ramsey - 2012 dans 2010-2019 les-cinq-legendes

Ça doit être la période qui veut ça… Le Père Noël est également l’un des personnages de ces Cinq Légendes, aux côtés du Lapin de Pâques, de la Fée des dents (l’équivalent américain de notre petite souris, qui apparaît d’ailleurs dans un caméo charmant), du marchant de sable, et surtout de Jack Frost, la légende que personne ne connaît : celui qui amène le froid et la neige, et que personne ne prend vraiment au sérieux. Cette fois, c’est pour mon fils de 7 ans que j’y suis allé, et là encore, c’est une bien belle surprise.

Intelligent, le film réussit la prouesse de marier traditions et modernité. Les cinq légendes qui donnent leur titre au film font partie de l’imaginaire des enfants depuis toujours, mais cette production Dreamworks parvient à en faire de vrais personnages de films bien d’aujourd’hui, tout en échappant aux effets de modes les plus agaçantes. Et puis Jack Frost, gamin trop seul qui ne parvient pas à exister parce qu’il ignore tout de son passé, est un personnage très émouvant, et très original.

Le film est également émaillé de scènes d’action très impressionnantes et joliment réalisées. Il y a, dans ces productions animées, une ambition de la forme et du fond qui est décidément une bonne nouvelle pour les parents…

Niko le petit renne 2 (Niko 2, Lentäjäveljekset) – de Kari Juusonen et Jorgen Lerdam – 2012

Posté : 12 janvier, 2013 @ 6:57 dans 2010-2019, DESSINS ANIMÉS, JUUSONEN Kari, LERDAM Jorgen | Pas de commentaires »

Niko le petit renne 2 (Niko 2, Lentäjäveljekset) - de Kari Juusonen et Jorgen Lerdam - 2012 dans 2010-2019 niko-le-petit-renne-2

Petit intermède animé pour faire plaisir à mes enfants. Celui de 4 ans, pour commencer, avec cette suite d’un dessin animé (Niko le petit renne, donc), qu’il avait beaucoup aimé, et que je n’avais pas vu. Mais j’ai quand même compris ce n°2 ! Et je dois dire que c’est un bien joli film qui, sur de nombreux aspects, est une production très classique : de belles images, une belle histoire qui associe tendresse, humour, suspense et bons sentiments…

Avec une surprise, toutefois : car le vrai sujet du film, c’est la difficulté pour un enfant d’accepter la recomposition de sa famille. Niko est le fils (volant) d’un renne du Père Noël. Mais ce père est un type totalement inconséquent, séparé de la mère depuis des plombes. On se dit que, forcément, le papa va murir, et qu’il va retrouver le cocon familial. Mais non : la mère se pointe avec un nouveau copain et un demi-frère que Niko aura bien du mal à accepter.

C’est donc la bonne nouvelle : le cinéma d’animation a réalisé que le monde a changé, et que le modèle familial traditionnel ne veut plus dire grand-chose pour beaucoup de jeunes spectateurs.

Pour le reste, je ne vous dévoilerai pas toute l’histoire. Mais il y a de méchants aigles, un Noël menacé, une maman qui se ronge les ongles (enfin, les sabots), un vieux renne à moitié aveugle… C’est mignon tout plein et pas bête du tout.

Kirikou et les hommes et les femmes – de Michel Ocelot – 2012

Posté : 16 octobre, 2012 @ 5:09 dans 2010-2019, DESSINS ANIMÉS, OCELOT Michel | Pas de commentaires »

Kirikou et les hommes et les femmes

Troisième long métrage pour le minuscule bambin africain créé par Michel Ocelot, et je dois tout de suite avouer que je n’ai pas vu les deux autres. Mais la surprise est bonne : l’œuvre d’Ocelot vaut tout le bien qu’on en dit. Ce long métrage est en fait un ensemble de cinq courts indépendants aux sujets variés, et tous passionnants. Avec même deux pépites à ne pas rates…

Dans l’ordre : Kirikou et sa mère accueillent une voisine un rien acariâtre ; Kirikou part à la recherche d’un vieux villageois disparu ; Kirikou rencontre un touareg égaré que les villageois rejettent parce qu’il est différent ; Kirikou découvre l’art du griot ; Kirikou apprend à jouer de la flûte…

Ce sont ces deux derniers segments qui sont, et de loin, les plus réussis. Parce que ce sont celles où l’art d’Ocelot s’approche le plus de l’épure et de la simplicité des sentiments et des émotions. Kirikou est un personnage passionnant quand il représente l’innocence la plus pure.

Ce sont les moments les plus anodins qui touchent le plus au cœur : une veillée autour d’un feu, le regard impénétrable d’un homme touareg, la mère de l’enfant qui apparaît jouant de la flûte, Kirikou s’allongeant près de sa mère endormie…

Michel Ocelot est plus qu’un dessinateur inspiré : c’est un vrai cinéaste qui sait créer l’émotion à partir de petits riens, tout en assénant mine de rien des messages de tolérance et d’ouverture d’esprit pas idiot et pas lourdingue.

Sammy 2 (Sammy’s Adventures 2) – de Ben Stassen et Vincent Kesteloot – 2012

Posté : 19 septembre, 2012 @ 10:09 dans 2010-2019, DESSINS ANIMÉS, KESTELOOT Vincent, STASSEN Ben | Pas de commentaires »

Sammy 2

La suite d’un petit succès du cinéma d’animation. Dans la série des détails qui n’intéressent que moi : c’est la première sortie au cinéma de mon fils de 3 ans, et c’est absolument charmant. Très inspiré par Le Monde de Némo, le déjà classique de Pixar, ce Sammy 2 ne manque ni d’humour, ni de rebondissements.

Sammy, grand-père tortue, est enlevé par des pêcheurs avec son vieil ami et leurs petits-enfants, pour aller enrichir la collection d’un immense aquarium de Dubaï (ils sont partout !). Ils n’ont plus qu’un objectif : s’évader, et emmener avec eux les centaines de créature qui peuplent ce faux paradis touristiques.

C’est pêchu, intelligent, mignon tout plein, ça fait gentiment peur… Parfait pour un après-midi au cinoche avec un jeune enfant.

 

Le Lorax (Dr. Seuss’ The Lorax) – de Chris Renaud et Kyle Balda – 2012

Posté : 19 septembre, 2012 @ 10:00 dans 2010-2019, BALDA Kyle, DESSINS ANIMÉS, FANTASTIQUE/SF, RENAUD Chris | Pas de commentaires »

Le Lorax

Moi, moche et méchant était la belle surprise du début de la décennie, en terme de cinéma d’animation. Ses créateurs transforment l’essai avec cette adaptation très réussie d’un livre du fameux (en tout cas en anglophonie) Dr Seuss, celui-là même à qui on doit Les 5000 doigts du Dr T (porté à l’écran par Roy Rowland en 1953), Le Grinch (avec Jim Carrey, 2000), Le Chat chapeauté (avec Mike Meyers, en 2002) et Horton (dessin animé sorti en 2008).

L’histoire, qui brasse des thèmes classiques du cinéma d’animation (le respect de la nature, la liberté de décider de sa vie, l’esprit de groupe et la générosité) est particulièrement riche et dense.

Tout commence dans une ville totalement aseptisée et privée de toute végétation, dirigée par un nabot qui a fait fortune en vendant de l’air en bouteille. Pour séduire une jeune fille, un gamin réalise l’impensable : il sort de cette ville entourée de murailles infranchissables, et découvre un monde gris et mort. Il y rencontre un mystérieux ermite, le Gash-pilleur, qui lui raconte les origines de ce chaos. Des années plus tôt, il était arrivé dans ce pays verdoyant et couvert d’arbres roses, et avait bouleversé le bel équilibre qui y régnait par appât du gain, malgré les résistances du Lorax, une espèce de nounours chargé de veiller sur la nature.

Visuellement, le film est somptueux, poussant à l’extrême le contraste entre la nature luxuriante et la ville artificielle, entre le passé et le présent. Et si les thèmes sont très classiques, leur traitement l’est moins. Il y a ici une véritable noirceur, qui prend les traits du terrible temps qui passe. Le Gash-pilleur ruine durablement la nature, mais il gâche aussi sa vie. Et le temps perdu ne se rattrapera pas, malgré le happy-end rempli d’espoirs…

Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout (The Pirates ! Band of Misfits) – de Peter Lord et Jeff Newitt – 2012

Posté : 20 avril, 2012 @ 11:46 dans 2010-2019, DESSINS ANIMÉS, LORD Peter, NEWITT Jeff | Pas de commentaires »

Les Pirates

Le grand retour des auteurs de Chicken Run, ça ne se rate pas (surtout quand on a un enfant de 6 ans). Et visuellement, le style est bien là : ces personnages de pâte à modeler, qui s’animent image par image avec un rythme un peu saccadé mais pourtant étonnamment fluide, rappellent bien les grandes heures du studio Aardman. Mais il y a quand même un truc qui manque cruellement : l’humour ravageur de Wallace et Gromit, ce mélange de folie et de flegme so british qui a toujours fait des merveilles.

Le film est amusant et se regarde avec un certain plaisir, et il y a bien quelques idées loufoques très drôles par-ci, par-là (les déguisements des pirates). L’action est bluffante, et la reconstitution des rues glauques de Londres est impressionnante. Quant à l’idée de faire de Charles Darwin un personnage de pierrot lunaire obsédé par son dépucelage, elle est plutôt originale et réjouissante. Mais pour le reste, le scénario est une accumulation de poncifs vus et revus. Et les scénaristes ne vont pas chercher très loin : l’intrigue évoque les rebondissements jamesbondesques de Cars 2, et le final est étonnamment proche de celui de Un monstre à Paris, film d’animation autrement plus séduisant.

Dommage, on aurait aimé rire franchement aux aventures de ce pirate de pacotille qui rêve de décrocher le titre de « pirate de l’année ». On aurait adoré frémir aux apparitions de cette reine Victoria qui s’érige en ennemie jurée des pirates. On aurait voulu que ces Pirates ! trouvent leurs places au panthéon squatté depuis plus de quinze ans par Wallace et Gromit.

M’enfin, mon fils a beaucoup aimé, lui. Et j’attend quand même le prochain Peter Lord avec confiance.

Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne (The Adventures of Tintin : The Secret of the Unicorn) – de Steven Spielberg – 2011

Posté : 4 avril, 2012 @ 9:53 dans 2010-2019, DESSINS ANIMÉS, SPIELBERG Steven | Pas de commentaires »

Les Aventures de Tintin

Il y a dans la carrière récente de Steven Spielberg une notion d’urgence qui me semble bien proche de la nostalgie. Après une décennie (les années 2000 grosso modo) de maturité artistique et d’expérimentation constante (avec quelle réussite !), Spielberg renoue avec ses rêves de jeunesse et concrétise ses projets les plus anciens, ceux qui lui étaient les plus chers mais qu’il ne cessait de remettre à plus tard : après un quatrième Indiana Jones annoncé pendant plus de quinze ans, et avant un Lincoln en préparation depuis à peu près aussi longtemps (et un Cheval de guerre qui renoue avec des thèmes qui étaient les siens dans les années 80), le cinéaste porte enfin les aventures de Tintin à l’écran. Un rêve qu’il portait en lui depuis… trente ans.

Longtemps, Spielberg voulait faire de ce Tintin un film « live », avec des acteurs de chair et d’os. Des essais ont même été réalisés peu avant le tournage, pour voir comment un Milou de synthèse pouvait interagir avec de vrais acteurs. Finalement, suivant l’exemple d’un Robert Zemeckis qui fut longtemps sont élève le plus doué, il choisit la motion capture. Mouais… Cette approche bâtarde ne m’a jamais vraiment convaincu : à quoi bon utiliser des acteurs connus que l’on ne reconnaît pas.

Là encore, il faut une vraie bonne volonté pour reconnaître Daniel Craig en Sakharine, ou Jamie Bell en Tintin. Seul Andy Serkis, dans le rôle du capitaine Haddock, est clairement identifiable. Logique, l’acteur est moins connu pour son visage que pour sa manière toute particulière de se mouvoir : spécialiste de la motion capture, il a interprété King Kong dans le film de Peter Jackson (co-producteur et réalisateur de la seconde équipe, et vraisemblable réalisateur du prochain Tintin), et surtout Gollum dans Le Seigneur des Anneaux du même Jackson.

Cette réserve posée, reconnaissons que Spielberg utilise merveilleusement le procédé. Après un générique d’anthologie, qui rend à l’œuvre d’Hergé le plus sublime des hommages (il faut voir le film, ne serait-ce que pour ce générique qui surpasse encore celui de Arrête-moi si tu peux), la première séquence est un petit chef d’œuvre à elle-seule. Par la virtuosité de sa réalisation, avec cinquante idées géniales dans le moindre plan, Spielberg brise la frontière entre cinéma traditionnel et animation : ce qu’il propose est une plongée au cœur même de son univers à lui. Et c’est avec un plaisir immense qu’on le suit.

Amoureux de l’œuvre d’Hergé, Spielberg fait sien l’esprit du dessinateur. Tout en prenant d’immenses libertés avec l’histoire des albums qu’il adapte (en particulier Le Crabe aux pinces d’or pour la rencontre entre Tintin et Haddock, et Le Secret de la Licorne pour l’intrigue principale), le cinéaste reste on ne peut plus fidèle aux bandes dessinées. Certains personnages secondaires prennent une dimension inédite (c’est le cas de Sakharine), de nombreux éléments sont imaginés pour le film (la malédiction qui pèse sur la lignée des Haddock), mais qu’importe : Spielberg a parfaitement assimilé l’esprit des BD, et peut ainsi prendre toutes les libertés du monde.

D’ailleurs, le résultat est brillantissime : rythme effréné, intelligence de la narration, cadre hyper travaillé, clins d’œil omniprésents… On ressent à peu près la même excitation à voir le film qu’à lire un album de Tintin. Dans la première partie en tout cas.

Parce qu’après quarante-cinq minutes d’anthologie, durant lesquelles Spielberg prouve qu’une adaptation fidèle et intelligente de Tintin est possible, le cinéaste nous livre une seconde partie certes ébouriffante, mais sans grand rapport avec Hergé. C’est du Indiana Jones qu’on découvre alors, avec une surenchère constante dans l’action et un rythme qui n’en finit plus de s’emballer. Comme s’il avait voulu se rattraper des erreurs consentis sur Le Royaume du Crâne de Cristal, Spielberg nous rappelle qu’il a toujours l’imagination juvénile et folle qui était la sienne en 1981, lorsqu’il tournait Les Aventuriers de l’Arche perdue.

Ce n’est pas un hasard : Indiana Jones et Tintin sont deux personnages intimement liés dans sa vie et sa carrière. En bon Américain qu’il est, Spielberg n’avait en effet jamais entendu parler de Tintin avant de découvrir ce nom dans une critique française de ses Aventuriers de l’Arche perdue, qui comparait les deux personnages. C’est après avoir lu ce papier que Spielberg s’est plongé dans l’œuvre d’Hergé, et qu’il a obtenu sa bénédiction pour une adaptation, peu avant la mort du Belge.

Hélas, dans la seconde partie, on sent que Spielberg ne fait plus vraiment la différence entre les deux personnages. Cette dernière heure aurait fait un sublime Indiana Jones. Mais elle désarçonne l’amoureux de Tintin que je suis, qui assiste avec un regard de plus en plus médusé à cette grande folie qui ne prend plus en compte l’essence de la bande dessinée qui, derrière ses plus grands excès, gardait continuellement une approche réalisme et un ancrage profond dans son époque.

Le sentiment final est forcément mitigé. Mais Spielberg réussit tout de même son pari. Le temps lui a permis d’assimiler parfaitement l’univers d’Hergé. Jusqu’à ne plus vraiment faire la différence avec le sien. On attend tout de même la suite avec impatience…

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