Expendables 4 (Expend4bles) – de Scott Waugh – 2023
Une performance d’acteur, ou d’actrice, peut sauver un film. En l’occurrence celle de Megan Fox, comédienne que je découvre tardivement, étant passé à côté de tous les films de Michael Bay qu’elle a tournés. Sa prestation dans ce quatrième volet de la saga créée par Stallone donne furieusement envie de rattraper ce retard, et de profiter autant que possible de la puissance de son jeu, du trouble et de l’émotion qu’elle fait ressentir derrière ses aspects d’action-hero…
Oh !… Si on peut plus rire, maintenant. On ne va quand même pas prendre au sérieux cette suite qui a bien failli ne jamais exister, et qui aurait mieux de ne pas ! Parce que non, il n’y a à peu près rien à sauver ici. Et certainement pas la prestation incroyablement piteuse de Megan Fox, qui atteint une sorte de perfection dans la caricature de la poupée inexpressive. Tiens, en parlant de poupée, une sorte d’inverse absolu de Margot Robbie (rapport à Barbie).
Presque dix ans se sont écoulés depuis le troisième Expendables, déjà mou du genou. Le concept plutôt excitant du premier film a fait pshiit. En guise de vétérans du cinéma d’action, on a quelques seconds couteaux pas si vieux, un guest dont la carrière est en roue libre (Andy Garcia… bien loin de ses glorieux débuts), une poignée de spécialistes des arts martiaux (dont Tony Jaa), quelques jeunes remarquablement dénués de charisme, et surtout un Stallone fatigué qui passe la main à Jason Statham.
Les deux tiers du films se résument d’ailleurs à un one-man-show de Statham, qui affronte seul une armée de tueurs, variant les manières de dézinguer pour éviter la lassitude… qui pointe quand même très souvent le bout de son nez, à peine troublée par une lourde sensation de grand n’importe quoi. Un moment, quand même, nous sort de notre léthargie : le dérapage contrôlé que Statham fait faire à un porte-container en pleine mer. Si, si.
Pour le reste, l’histoire est con, la complaisance face à la violence un peu gênante, le plaisir de retrouver Stallone est bien fugace. C’est suffisamment rythmé (ou frénétique) pour qu’on ne s’ennuie pas vraiment. Mais pas assez incarné pour qu’on s’intéresse. Il est définitivement temps de raccrocher…