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Archive pour la catégorie 'GABIN Jean'

Pour un soir..! – de Jean Godard – 1931

Posté : 14 décembre, 2020 @ 8:00 dans 1930-1939, GABIN Jean, GODARD Jean | Pas de commentaires »

Pour un soir

On reste avec Gabin en 1931, même si le film, étrillé à l’époque, n’est sorti qu’en 1934… avant de tomber dans un oubli quasi-total. Pourtant, le film a une vraie importance dans la filmographie de Gabin, ne serait-ce que parce qu’il lui offre son premier vrai rôle dramatique, qui annonce ceux de ses chefs d’œuvre d’avant guerre.

Pour un soir..! n’est pas de ce niveau, malgré de belles ambitions. Réalisateur éphémère, Jean Godard soigne ses cadres, et signe une succession de superbes compositions. Le gros plan d’un visage en partie caché par une autre tête en premier plan ; la silhouette de Gabin qui se dessine à contre-jour au sommet d’une falaise… La caméra de Godard est évocatrice, et inspirée.

Hélas, ces beaux plans se succèdent, au lieu de s’enchaîner réellement. Le réalisateur semble constamment freiné dans ses ambitions par des problèmes de raccord, et une incapacité à donner rythme et souffle à son récit. Et il en fallait, pour magnifier cette histoire, extrêmement simple.

Gabin, jeune marin toulonnais qui tombe sous le charme d’une séductrice parisienne sans attache… Gabin, les yeux maquillés comme les anciens comédiens du muet, ou comme s’il était au music-hall. Lui ne chante pas, mais les numéros musicaux sont nombreux, et pour la plupart anecdotiques. On retiendra surtout une chanson gouailleuse dans un bistrot populaire, sommet dramatique du film.

Autre curiosité : les scènes d’ouverture et de fermeture, tournées dans l’ancien Lido, l’occasion unique de découvrir ce lieu huppé avec son architecture incroyable et sa piscine, depuis longtemps disparus.

Tout ça ne vaut pas l’amour – de Jacques Tourneur – 1931

Posté : 13 décembre, 2020 @ 8:00 dans 1930-1939, GABIN Jean, TOURNEUR Jacques | Pas de commentaires »

Tout ça ne vaut pas l'amour

Les premiers pas au cinéma de Jean Gabin sont décidément pleins de surprises. Un an avant sa participation aux Gaietés de l’Escadron de Maurice Tourneur, c’est avec le fils de ce dernier qu’il collabore : Jacques Tourneur, futur (immense) réalisateur de La Griffe du Passé ou de La Féline.

C’est même le tout premier film du jeune Jacques Tourneur, jusqu’alors assistant de son père, qui ne signera que quatre films en France avant de s’installer pour de bon aux Etats-Unis, où il a grandi, lorsque son père était l’un des réalisateurs les plus importants de Hollywood, et où il deviendra le cinéaste que l’on sait. Pour l’heure, il n’est qu’un débutant qui filme ce qu’on lui demande, en l’occurrence une comédie sans grand intérêt, si ce n’est cette rencontre forcément historique entre Gabin et Tourneur.

Encore que Gabin n’a pas le premier rôle. Le film tourne entièrement autour de la personnalité de Marcel Lévesque, le sidekick rigolard des Vampires de Louis Feuillade, qui reste dans un registre similaire. Il est un pharmacien passionné de philatélie, qui recueille une jeune femme qui a accouché d’un enfant mort-né, et dont il tombe amoureux. Mais elle n’a d’yeux que pour le voisin, jeune, souriant et plein de vie.

Oui, c’est Gabin, très bien mais très lisse, qui doit se contenter d’être un déclencheur de mauvaise humeur pour la vraie vedette Marcel Lévesque. Quelques scènes amusantes, mais un scénario et des dialogues qui semblent en partie improvisés. Tourneur, lui, réussit le baptême du feu. Son premier film n’est certes pas franchement mémorable, mais il sauve les meubles, et une poignée de travellings (dont le premier, qui dévoile le décor du film, une rue bordée de quelques boutiques) et de plans joliment cadrés annoncent le grand cinéaste à venir.

Cœurs joyeux – de Hanns Schwarz et Max de Vaucorbeil – 1932

Posté : 8 décembre, 2020 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1930-1939, COMEDIES MUSICALES, DE VAUCORBEIL Max, GABIN Jean, SCHWARZ Hanns | Pas de commentaires »

Cœurs joyeux

Lorsque Gabin tourne cette version française d’un film allemand, il a déjà tenu un second rôle très marquant dans le superbe Cœur de Lilas, et il vient d’avoir la vedette dans La Belle Marinière, qui sera un tournant dans sa carrière, annonçant ses grands chefs d’œuvre à venir. Mais il est encore cette vedette de music-hall dont les premiers pas devant la caméra sont une sorte de prolongement de ses années de scène.

Alors il chante, dans Cœurs joyeux. Peu, et des chansons pas inoubliables. Mais il chante, et il apparaît souriant et positif, quelle que soit la situation. Emprisonné par des gangsters armés, il garde le sourire. Arrêté par la police, il ne semble pas s’inquiéter… Tout est légèreté dans cette comédie policière et musicale.

C’est parfois un peu long, un peu vide, mais il y a de beaux moments dans ce film. Une belle scène d’ouverture, pour commencer, avec cette scène muette qui s’avère être un film projeté dans un cinéma, où Gabin est projectionniste. Une scène qui donne le ton d’un film qui semble abolir la frontière entre l’écran et la salle.

Jusqu’à la dernière image, qui répond à l’ouverture, tout le film se déroule sur une cime étroite entre fiction et réalité, avec cette histoire relativement classique que viennent troubler des moments chantés.

Deux moments étonnants, aussi. D’abord un beau travelling vertical qui accompagne la montée du couple en formation vers l’appartement au cinquième étage, qui réinvente le fameux plan de L’Heure suprême. Et puis un dialogue amoureux autour d’un ours en peluche, qui annonce en quelque sorte le superbe Le Jour se lève (« C’est vrai qu’il me ressemble »).

Cœurs joyeux n’est pas de ce niveau. Vraiment pas. Mais cette petite chose légère et souriante se voit avec un petit plaisir curieux et amusé.

Monsieur – de Jean-Paul Le Chanois – 1964

Posté : 3 décembre, 2020 @ 8:00 dans 1960-1969, GABIN Jean, LE CHANOIS Jean-Paul | Pas de commentaires »

Monsieur

Un riche banquier que tout le monde croit mort décide de refaire sa vie et se fait embaucher dans une grande maison en tant que majordome… Ce n’est pas un pitch, c’est le résumé détaillé de ce Monsieur, petite chose sans prétention et totalement oubliée, qui ne va nulle part et ne prend aucun chemin particulier pour y arriver.

Quelque chose d’étonnamment vain, donc, film sans ambition, un peu mou, très anodin, et tellement dénué d’aspérité qu’on en sort en se demandant ce qu’on peut bien en dire. Pas grand-chose, à vrai dire, si ce n’est qu’on y a passé 90 minutes anodines, certes, mais confortables et, oui, agréables.

D’où vient ce sentiment ? De la musique de Georges Van Parys peut-être, de la légèreté constante du ton surtout, et du plaisir manifeste que prennent les acteurs à jouer ce vaudeville sans enjeu. Noiret en aristo souriant, Mireille Darc en ancienne prostituée fleur bleue… et surtout Gabin, omniprésent en banquier austère transformé en serviteur parfait sur tous les fronts.

C’est son numéro, finalement, qui est l’unique raison d’être de Monsieur, adaptation d’une pièce de théâtre. Plus en tout cas que les dialogues pas toujours fins de Pascal Jardin, et l’humour daté qui fait des « belles-mères » Gabrielle Dorziat et Gaby Morlay d’affreuses marâtres

Ni grand film, ni mémorable donc. Mais cette petite chose anecdotique est nettement plus sympathique que Les Misérables, précédente collaboration de Gabin et Le Chanois, nettement plus ambitieuse, et nettement plus désagréable.

Du rififi à Paname – de Denys de La Patellière – 1966

Posté : 2 décembre, 2020 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 1960-1969, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Du rififi à Paname

Paris, Tokyo, Londres… Des Italiens, des Allemands, des Américains qui, tous, parlent dans leurs langues… Un bon polar à la cool aux dimensions internationales, par un réalisateur symbole d’un certain cinéma franchouillard… A défaut d’être un grand film, une curiosité, pour sûr.

La distribution elle-même est une curiosité, qui voit défiler Gert Froebe, Daniel Ceccaldi, Mireille Darc, Claude Brasseur et George Raft autour du patron, Jean Gabin. Oui, George Raft, l’éternel gangster du cinéma américain des années 1930, qui rejoue une nouvelle fois sa partition, sans la dérision dont il faisait preuve dans Certains l’aiment chaud, mais avec cette pièce jetée du bout du pouce comme au bon vieux temps, la conviction en moins.

L’histoire, adaptée d’un roman d’Auguste Lebreton, ne manque pas d’ambition ni d’ampleur : une histoire de rivalité, de règlement de compte entre bandes de gangsters, avec portée internationale et affrontement entre jeunes loups et vieux briscards. Les dialogues signées Alphonse Boudard sont assez réjouissants, la musique de Georges Garvarentz a de l’ampleur

Manque surtout un vrai cinéaste, avec un regard et un sens aigu de la narration, du rythme et de l’image. On n’a droit qu’à La Patellière, faiseur sans génie qui ne sort de l’anonymat qu’à de rares moments : une courte scène dans un club superbement photographiée (par Walter Wottitz), une scène pleine de suspense dans une chambre d’hôtel

Et Gabin lui-même, surtout, qui s’offre un rôle de vrai méchant, guère sympathique. Gabin qui fait partie de ces acteurs, rares, qui apportent un liant aux films les moins maîtrisés, dès qu’ils apparaissent. Le principal problème du film, finalement, c’est qu’il en est absent durant de longues scènes

Du haut en bas – de Georg Wilhelm Pabst – 1933

Posté : 30 novembre, 2020 @ 8:00 dans 1930-1939, GABIN Jean, PABST Georg Wilhelm | Pas de commentaires »

Du haut en bas

Quelques belles surprises dans cette première partie de carrière de Gabin, déjà tête d’affiche mais pas encore immense vedette. C’est devant la caméra de Pabst qu’on le retrouve ici, footballeur vedette tout en sourires et en muscles saillants, incarnation d’une jeunesse saine et ouverte, dans un film-chorale particulièrement malin.

Pabst pose sa caméra dans la cour d’un immeuble d’habitations, et n’en sortira pas. Du haut en bas, des combles au rez-de-chaussée, Pabst promène son regard, pénétrant dans la loge de la concierge comme dans un grand appartement bourgeois, passant d’un habitant à l’autre, d’une classe sociale à l’autre, dans un beau mouvement plutôt virtuose malgré quelques approximations techniques, et avec un séduisant mélange de gravité et de légèreté.

Il est question de déclassement, des difficultés de communiquer quand on vient de mondes différents, ou de nouer une vraie relation entre un homme purement physique et une femme purement intellectuelle… Pabst n’élude rien de la cruauté des rapports humains : il met en scène une jeune domestique harcelée par un patron libidineux, un avocat ruiné expulsé et poussé au suicide, ou encore un sans domicile fixe obligé de faire la manche pour survivre. Mais les situations les plus glauques donnent systématiquement lieu à une pirouette souriante et joyeuse.

Beaucoup de vie dans ces récits croisés, portés par une distribution étonnante. Autour de Gabin, pivot et moteur du film, on croise Michel Simon en excentrique sans le sou, Vladimir Sokoloff en agent immobilier au grand cœur, Pauline Carton en couturière aussi sèche que bienveillante, l’ancienne muse des Renoir père et fils Catherine Hessling en amoureuse déçue, et même Peter Lorre en mendiant, pour ce qui est sauf erreur son unique rôle en français, avant son exil américain.

Pour l’amour du ciel (E’ più facile che un cammello…) – de Luigi Zampa – 1950

Posté : 28 novembre, 2020 @ 8:00 dans 1950-1959, FANTASTIQUE/SF, GABIN Jean, ZAMPA Luigi | Pas de commentaires »

Pour l'amour du ciel

Gabin a eu son Liliom, si si. Hélas, il ne l’a pas eu grâce à un Fritz Lang ou à un Frank Borzage, mais devant la caméra de Luigi Zampa, figure du néoréalisme italien qui en signe une variation à l’italienne, mélange de farce et d’humanisme tantôt séduisant, tantôt navrant.

Gabin est un grand patron un peu cynique, persuadé d’être un type bien. Le cœur sur la main, le sourire aux lèvres, toujours prompt à rappeler que lui aussi vient du peuple, en oubliant de dire que s’il est arrivé au sommet, c’est en épousant la fille du patron, qu’il n’a cessé depuis de tromper, laissant « de beaux souvenirs » à ses nombreuses conquêtes, sans jamais s’inquiéter de l’avenir de ces petits « souvenirs », devenus grands.

Alors quand il est fauché par un camion, forcément, il est tout surpris de se voir refusé l’accès au paradis, pour des brouilles, alors qu’un évêque proche du pape est en train de dîner chez lui. « Si c’est pas une référence, ça ! » Surtout que le pire de ses actes qu’on lui reproche concerne un type dont il n’a jamais entendu parler. Quand il obtient quelques heures de sursis sur terre, il sait que c’est ce type qu’il doit rendre heureux, coûte que coûte.

Le patron, c’est Gabin. Sa « victime », c’est Carette. Forcément, le plaisir de retrouver ses deux-là face à face est présent, et c’est le genre de plaisirs qu’on ne refuse pas, même si on est loin de La Grande Illusion. Loin, ne serait-ce que dans la vérité des personnages, jamais loin de la caricature. Parfois même au-delà, comme ce prétendu duc sossotant, grotesque, la comtesse bécasse, ou la fillette tête à claque.

Le personnage principal est à peine plus intéressant, mais il est campé par un Gabin assez étonnant, tout en retenue. Cette retenue filmée le plus souvent comme un contrepoint à l’hystérie ambiante est ce qu’il y a de plus réjouissant dans cette farce sur une trame sociale, à moins que ce ne soit un drame social filmé avec une légèreté toute burlesque… Une curiosité, disons.

La Nuit est mon royaume – de Georges Lacombe – 1951

Posté : 24 novembre, 2020 @ 8:00 dans 1950-1959, GABIN Jean, LACOMBE Georges | Pas de commentaires »

La Nuit est mon royaume

Il est grand, Jean Gabin. Grand acteur qui trouve là un rôle à sa mesure, original, celui d’un homme qui perd la vue. Le thème n’est pas nouveau dans le cinéma, mais il a rarement été traité avec autant de délicatesse et de réalisme que dans ce film. La présence de nombreux « vrais » aveugles n’est pas anodine. La prestation de Gabin n’en est que plus étonnante, d’une vérité étonnante.

Jamais dans l’excès, jamais dans l’emphase, toujours dans le geste vrai, et la parole percutante. L’une des belles idées du film, c’est d’avoir fait de son personnage un conducteur de locomotive. Forcément, le Gabin de La Bête humaine est là, figure immédiatement familière. Le drame n’en est que plus intime, et plus fort.

Georges Lacombe est un réalisateur honnête à défaut d’être un grand formaliste. Son film est modeste, et sincère. Au-delà du drame intime (Gabin retrouvera-t-il la vue, après son accident ?), c’est le quotidien de ce centre dédié aux aveugles qu’il filme, avec une profonde humanité et sans jamais la moindre complaisance, ou la moindre émotion facile.

Sans doute Lacombe s’est-il senti proche de la religieuse qui chapeaute ce petit monde, grande gueule au grand cœur (Suzanne Dehelly). Elle aussi est juste, comme l’est l’histoire d’amour qui se noue autour du braille entre le nouvel aveugle et sa jeune institutrice (Simone Valère). Joli moment, joli film, grand rôle.

Le Tonnerre de Dieu – de Denys de La Patellière – 1965

Posté : 22 novembre, 2020 @ 8:00 dans 1960-1969, DE LA PATELLIERE Denys, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Le Tonnerre de Dieu

Comment passer à côté d’un grand rôle ? Eh bien en confiant la mise en scène d’un projet plutôt prometteur à un réalisateur comme Denys de La Patellière, qui semble incapable d’aller au bout d’une idée, de puiser toutes les richesses d’une situation, et même de terminer convenablement une scène, optant systématiquement pour un fondu au noir, comme s’il ne savait plus quoi faire de son matériau.

C’est dommage, parce qu’il y avait là la vraie matière, si ce n’est à un grand film, au moins à un grand rôle pour Jean Gabin, que l’on découvre alcoolisé à l’extrême, traînant la patte et la voix d’un troquet à l’autre. Et il a l’alcool mauvais ce riche propriétaire, marie détestable, homme fatigué des hommes, qui ramasse une prostituée comme il ramasse des animaux, en vieux vétérinaire qu’il est.

Il y a là des tas de bribes de beaux moments, et d’idées fortes. Cette prostituée (jouée par Michèle Mercier) que Gabin tire du ruisseau, cette épouse (Lilli Palmer) qui attend un signe d’amour, ce proxénète (Robert Hossein) lâche et ridicule, Gabin lui-même, odieux et touchant dans le même mouvement… Et il y a bien quelques beaux moments. Mais Denys de La Patellière balaye toutes ses idées fortes par une mise en scène trop nonchalantes, une incapacité à créer une vraie atmosphère et une cohérence sur le long terme.

Pas vraiment désagréable ce film, si ce n’est cette propension à aligner les dialogues tape-à-l’oreille à la Audiard (c’est Pascal Jardin qui s’y colle). Mais l’impression de passer à côté de quelque chose de plus mémorable est trop forte pour ne pas ressentir d’abord une vraie frustration.

Le Drapeau noir flotte sur la marmite – de Michel Audiard – 1971

Posté : 18 novembre, 2020 @ 8:00 dans 1970-1979, AUDIARD Michel, GABIN Jean | Pas de commentaires »

Le Drapeau noir flotte sur la marmite

Les chemins d’une intégrale nous mènent parfois dans de drôles d’endroits. Ce que c’est, quand même, que le jusqu’au boutisme… Bon, ce Drapeau noir… n’augurait rien de bien réjouissant. Au moins n’est-on pas déçu. Audiard a déjà une fâcheuse tendance à agacer quand il s’écoute écrire, voilà qu’il se met en tête de passer derrière la caméra (ce n’est pas son premier film, mais c’est le premier que je vois). Et… comment dire…

A vrai dire, inutile de taper sur le réalisateur : Audiard n’a visiblement aucune ambition de ce côté là. Avec Le Drapeau noir flotte sur la marmite, c’est une sorte de réunion de famille qu’il propose. Il adapte (avec l’auteur) un roman de René Fallet, confie la musique à Brassens, et réunit des acteurs qui sont ses compagnons de route depuis longtemps. Carnet, Pousse, Gabin… La cantine devait être copieuse et bien arrosée, sur le tournage.

Gabin en vieux loup de mer, dont on comprend vite qu’il n’a jamais navigué, appelé à la rescousse par son neveu cheminot pour construire un bateau… L’histoire est très conne, mais finalement pas plus qu’une autre quand on y pense. Les personnages sont caricaturaux ? Oui, mais les comédiens sont assez réjouissants. Tout ça pour dire que, en dépit de tous les défauts, en dépit de la laideur des images (assez radicale), de la nullité de la mise en scène, de dialogues complaisants, il faut reconnaître au film quelque chose qui n’est pas vraiment du charme… du confort, peut-être.

Gabin n’a sans doute accepté le film que par pure amitié : il était alors passé à autre chose, abordant la dernière partie de sa carrière en s’éloignant des dialogues d’Audiard qui l’avaient tant marqué. Il en fait beaucoup, et avec une sincère gourmandise, comme une ultime récréation potache avant de se recentrer sur des rôles plus consistants. Il y a même une tendresse inattendue qui finit par se dégager de cette aventure pas si pathétique qu’on ne peut pas vraiment défendre, mais qu’on n’a pas non plus envie d’entasser.

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