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Archive pour la catégorie 'CRUISE Tom'

Mission : Impossible (id.) – de Brian De Palma – 1996

Posté : 14 octobre, 2010 @ 1:43 dans 1990-1999, CRUISE Tom, DE PALMA Brian | Pas de commentaires »

Mission : Impossible (id.) - de Brian De Palma - 1996 dans 1990-1999 mission-impossible

Brian De Palma est un formaliste exceptionnel, et son style atteint une sorte de perfection dans cette grosse machine de studio, commande formatée qu’il transcende littéralement pour en faire un film d’une intelligence et d’une élégance absolues.

Le scénario de Robert Towne et David Koepp est déjà foncièrement gonflé ; il sera d’ailleurs renié par les fans de la série originale (tu m’étonnes que Peter Graves a refusé de reprendre son rôle de Jim Phelps, finalement joué par Jon Voight dans le film de De Palma). Mais les choix de mise en scène du cinéaste le sont tout autant : jusqu’à la fameuse séquence de l’Eurotunnel (pied de nez incroyable aux exigences des studios en matière de grosses productions : ah vous voulez de l’action, ben j’m'en va vous en donner, moi…), le film s’avère étonnamment peu spectaculaire pour un film de cette ampleur.

De Palma n’écrit pas ses scénarios mais c’est un véritable auteur. La preuve : même dans un film a priori aussi impersonnel que Mission : Impossible, on retrouve le thème préféré du cinéaste, à savoir le mensonge, la différence qu’il y a entre les images que l’on nous montre et la réalité. Comme dans Snake Eyes, ou dans Blow Out, toute l’intrigue du film repose sur ce thème, inépuisable dans l’œuvre depalmienne.

La plupart des rebondissements de ce film décidément anti-spectaculaire au possible, se déroulent d’ailleurs… dans l’esprit du héros, Ethan Hunt (Tom Cruise), qui recolle petit à petit les événements tels qu’on les lui a montrés et l’incroyable vérité. Ce basculement progressif du mensonge vers la vérité est illustrée d’une manière extraordinaire par la caméra de De Palma, qui se désaxe dans des cadrages insensés, pour donner corps au trouble de Tom Cruise, décidément un acteur formidable.

Ce trouble illustré avec une élégance infinie trouve son apogée dans la dernière scène de Prague (les extérieurs qui y sont tournés sont d’ailleurs d’une grande beauté) : le fameux face-à-face entre Ethan Hunt et son supérieur Kittridge, dans ce restaurant tout de verre, avec cet immense aquarium. Cette séquence où tout bascule est l’une des plus réussies de tout le cinéma de De Palma, ce qui n’est pas peu dire. Tom Cruise, silencieux la plupart du temps, y est d’une intensité remarquable : « Kittridge, you’ve never seen me very upset… »

La suite pourrait être plus convenue (on y retrouve enfin les fameuses missions impossibles chères à la série). Mais De Palma relève le défi sans la moindre faute de goût. Bien sûr, dans ce brillant exercice de style, les acteurs ont la part du pauvre (à part Tom Cruise, autour duquel tourne le film), et se contentent de faire (bien) ce qu’on leur demande : Emmanuelle Béart est belle, Jean Réno est inquiétant, Henry Czerny est trouble, Jon Voight (« Why, Jim ? Why ? ») est… Non, on n’en dira pas trop, des fois qu’y en aurait qu’auraient pas vu le film, encore… auquel cas faudrait vous bouger : M:I va avoir quinze ans.

D’ailleurs, après deux suites radicalement différentes (réalisées par John Woo - ici - et J.J. Abrams - ici -), mais tout aussi enthousiasmantes, le tournage du number four a commencé… à Prague. M:I 4 sera-t-il un retour aux sources pour Ethan Hunt ?

Collateral (id.) – de Michael Mann – 2004

Posté : 7 octobre, 2010 @ 7:39 dans * Thrillers US (1980-…), 2000-2009, CRUISE Tom, MANN Michael | Pas de commentaires »

Collateral (id.) - de Michael Mann - 2004 dans * Thrillers US (1980-…) collateral-300x199

Que ce soit bien clair : je trouve dans l’immense majorité des cas les films tournés en HD numérique d’une laideur absolue. Dans l’immense majorité des cas, mais il y a une exception notable : le cinéma de Michael Mann. Non seulement le cinéaste est, à mon sens, le seul à avoir réellement su maîtriser ce nouvel outil cinématographique, mais son cinéma, déjà franchement passionnant, s’en est trouvé considérablement enrichi. Ses deux derniers films en date, Miami Vice et Public Enemies, sont deux chef d’œuvre qui ne ressemblent à rien d’autre qu’à un film de Michael Mann : l’étonnante lumière de la nuit, la netteté presque troublante des arrière-plans… autant de signes qui définissent le style Mann, qui révolutionne bien d’avantage que la 3D le langage cinématographique.

Dans cette révolution, j’avais dans la tête que Collateral, que j’avais pourtant déjà vu deux fois, était une sorte de brouillon (excellent et hyper efficace, mais brouillon quand même) que Mann peaufinera avec Miami Vice, son film suivant. Eh bien il m’a fallu une troisième vision pour réaliser que ce n’était vraiment pas le cas : Collateral est un chef d’œuvre absolu, peut-être bien le meilleur film de Mann à ce jour (mais je changerai peut-être d’idée en revoyant Miami Vice, Public Enemies, voire Heat ou Le Sixième Sens). Tout, dans ce film, est à tomber par terre : les images sublimes (qui a filmé la nuit aussi bien que Mann ?), le rythme étonnamment lent (malgré quelques scènes d’action renversantes), et même les personnages, génialement joués par Jamie Foxx et Tom Cruise en vrai méchant.

L’histoire est typiquement « mannienne », elle aussi : c’est l’éternelle confrontation du bien et du mal. Ici, un brave chauffeur de taxi tellement gentil qu’il s’arrange pour faire gagner de l’argent à ses clients, qui embarque un homme d’affaires, qui est en fait un tueur à gages. C’est Vincent, Tom Cruise habillé et coiffé comme DeNiro dans Heat, qui prend le taxi en otage tout au long de la nuit, pour une virée à travers les rues quasiment désertes de Los Angeles, marquée par cinq étapes : les cinq gars que Vincent doit refroidir.

Contrairement à Heat, où la confrontation entre DeNiro et Pacino se faisait à distance (exceptée une scène trop courte et frustrante), le bien et le mal sont ici coincés ensemble tout au long du film, la plupart du temps dans l’espace exigu du taxi. L’échange qui se crée entre les deux hommes est fascinant, dialogue parfois irréel souligné par de longs plans visuellement sublimes du taxi roulant dans la nuit, dans un silence envoûtant. Mann filme L.A. comme personne avant lui. Peut-être parce que c’est là son vrai sujet : cette ville-monstre inhumaine où, comme le raconte le personnage de Tom Cruise, un homme peut mourir dans le métro sans que personne ne s’en rende compte pendant des heures…

Cette ville, Mann en montre toute la complexité, des highways à ciel ouvert aux ruelles écrasantes, des clubs de jazz chaleureux aux boîtes à la mode saturées de lumière, des motels miteux des bas quartiers aux luxueux bureaux des quartiers d’affaire. Il illustre magnifiquement la solitude de ces êtres, entourés par des tonnes de béton et des millions d’autres êtres qui vivent leur vie sans que jamais elles n’interfèrent les unes avec les autres. Cette ville-monstre est le principal adversaire de Vincent-Tom Cruise, pur méchant indifférent à la douleur des autres, mais qui révèle une humanité inattendue dans cet univers qui l’oppresse.

Le rythme est donc lent, lancinant. Mais le film est émaillé, comme toujours chez Mann, de scènes d’action époustouflantes, à commencer par la fameuse fusillade dans la boîte, dont on a beaucoup parlé, et qui mérite tout le bien qu’on en a dit. Impossible, a priori, de rendre constamment clair ce qui se passe précisément dans cette fourmilière humaine. Mais grâce à un montage serré et à des cadrages brillants, l’action qui se déroule est toujours limpide. Et formidablement grisante, d’autant plus que ce débordement soudain de violence surgit entre deux séquences presque contemplatives.

Collateral, c’est un pur bonheur de cinéma. Michael Mann n’a pas inventé le thriller, mais il en a créé une nouvelle forme, la plus passionnante de toutes…

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