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Archive pour la catégorie 'CRUISE Tom'

Top Gun (id.) – de Tony Scott – 1986

Posté : 1 juillet, 2014 @ 8:13 dans 1980-1989, CRUISE Tom, SCOTT Tony | 1 commentaire »

Top Gun

La sortie dans une belle édition blue ray de ce film étendard de la culture pop des eighties est l’occasion de redécouvrir le film qui a fait de Tom Cruise la plus grande star de sa génération à seulement 24 ans, lui qui venait d’être remarqué dans Risky Business (un succès) et Legend (un échec), sans doute le film le plus oublié de Ridley Scott.

Changement de style, donc, avec l’autre frangin Scott qui, avec ce Top Gun, crée une imagerie qui fera école dans les dix ans qui suivront. Pour le pire plus que pour le meilleur, d’ailleurs : héroïsme primaire, glorification du corps et de l’uniforme, musiques sirupeuses et esthétique criarde, Top Gun est le symbole de ce qui s’est fait à peu près de pire dans le cinéma américain.

Le scénario tient sur une plaque d’identification, et le film étire à l’envi des scènes qui n’apportent rien d’autres que des images qui renforcent la cool attitude des personnages : une interminable partie de beach volley pour mettre en valeur les corps musclés et bronzés des pilotes, d’innombrables chevauchées à moto de Tom dans le crépuscule… Le film semble bien souvent n’être qu’une succession de clips illustrant des chansons guimauve qui furent des tubes.

On devrait le détester, ce film, et pourtant… Est-ce pour les images, tout de même souvent très belles ? Est-ce pour les répliques cool et cultes qu’on se récitait en boucle dans les cours de récréation ? Est-ce pour la naissance de la star Tom Cruise ? Toujours est-il que le film garde une vraie côte de sympathie, malgré des séquences aériennes trop longues, et une histoire d’amour qui paraît hors de propos.

Non, Top Gun est une histoire d’hommes entre eux. La vraie love story, ce n’est pas celle qui unit Tom Cruise à Kelly McGillis, mais celle entre l’interprète de Maverick et celui d’Iceman, Val Kilmer. Leur attirance-répulsion, marquée par l’admiration, la rivalité, et une espèce d’amour vachard, est le vrai sujet de ce film qui, malgré tout ses aspects typiquement années 80, supporte plutôt bien l’épreuve du temps.

Et puis il y a Tom Cruise, à la jeunesse insolente, qui donne le ton au film. Sa performance, ici, n’est pas particulièrement nuancée. Mais il est de toutes les scènes, et son charisme, sa présence hors du commun, font énormément pour la réussite du film. Autant que ce que le film a apporté à la carrière de la star…

• Le digibook que Paramount vient d’éditer propose une quantité de bonus sur le blue ray, notamment un très long et très intéressant making of dans lequel interviennent aussi bien Tom Cruise que Jerry Bruckenheimer, Tony Scott ou Val Kilmer. Le livre, lui, est essentiellement une succession de belles illustrations et de citations du film.

Des hommes d’honneur (A few good men) – de Rob Reiner – 1992

Posté : 27 juin, 2014 @ 4:53 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, CRUISE Tom, REINER Rob | Pas de commentaires »

Des hommes d'honneur

Rob Reiner s’attaque au film de procès, genre à part entière du cinéma américain. Et c’est une nouvelle grande réussite pour le réalisateur de Princess Bride et Misery, qui a prouvé au tournant des années 80/90 qu’il était l’un des grands noms du cinéma populaire américain, quel que soit le genre auquel il touche. Des genres souvent très codifiés, auxquels il arrive souvent apporte un regard neuf. C’est le cas cette fois encore, avec ce film de prétoire hyper-efficace qui confronte astucieusement la justice américaine et le sens du devoir des marines.

On sent que le réalisateur prend plaisir à filmer ses comédiens dans leur numéro, Jack Nicholson en tête, au cabotinage maîtrisé, et dont le personnage est une caricature assumée. Face à lui, il fallait un jeune acteur hors du commun pour faire le poids, notamment lors de la fameuse scène de l’interrogatoire. Qui d’autre que Tom Cruise pour cela, celui qui avait déjà formé des tandems parfaits avec Paul Newman (La Couleur de l’Argent) ou Dustin Hoffman (Rain Man). En avocat à la jeunesse éclatante, Cruise est une nouvelle fois parfait, même si le rôle, taillé sur mesure pour lui, n’apporte pas grand-chose à sa gloire.

Rob Reiner a aussi la bonne idée de ne pas tomber dans le piège de l’amourette facile. Et on imagine que c’était tentant, en ayant pour vedettes les deux stars les plus hots du début des années 90 : Cruise et Demi Moore, sexy en diable en uniforme. Une ou deux allusions, quelques regards en coins… mais chaque plan laissant entrevoir la possibilité d’une idylle est désamorcé par une réplique qui recentre sur l’essentiel : le procès qui se prépare.

Même s’il aborde aussi un sujet politiquement un peu incorrect (les marines sont ils des êtres d’un autre temps ?), le film est avant tout un pur plaisir de cinéma, peuplé de seconds rôles qu’on adore (J.T. Walsh, Kevin Bacon, Kevin Pollack, Kiefer Sutherland…), l’œuvre d’un cinéaste qui a donné ses lettres de noblesse au pop-corn movie.

Oblivion (id.) – de Joseph Kosinski – 2013

Posté : 5 septembre, 2013 @ 1:38 dans 2010-2019, CRUISE Tom, FANTASTIQUE/SF, KOSINSKI Joseph | Pas de commentaires »

Oblivion (id.) – de Joseph Kosinski – 2013 dans 2010-2019 oblivion

Difficile aujourd’hui de voir une grosse production hollywoodienne sans super-héros et sans apocalypse. Tom Cruise refusant toujours d’endosser cape et masque avant de s’envoler (te sens pas obligé de tomber là-dedans, Tom), c’est donc sur une Terre ravagée par des années de guerre avec de mystérieux extraterrestres qu’on le retrouve. Lui aussi…

Mais une fois encore, Cruise confirme non seulement qu’il reste la dernière grande star à l’ancienne, mais aussi qu’il a un flair unique pour choisir ses films. De tous les films post-apocalyptiques sortis ces dernières années (et il y en a eu beaucoup trop), Oblivion est sans doute le plus réussi, le plus original, et le moins con.

On est en 2077, et la Terre est désormais inhabitable. Les humains se sont réfugiés dans une colonie spatiale qui a besoin des dernières ressources de notre planète pour fonctionner. De cette colonie, on ne verra rien. Jack Harper (Tom Cruise) est resté sur Terre, lui, chargé d’assurer la sécurité des machines qui extraient l’eau des océans. Vivant dans une base toute en transparences, il ne côtoie que son binôme, une jeune femme qui n’attend que le jour où elle pourra rejoindre la colonie.

Ce jour approche, mais Jack, lui, ne veut pas quitter cette planète, rêvant à la civilisation qui a pourtant disparu avant même sa naissance. Jusqu’au jour où un vaisseau se crashe, et qu’une belle inconnue en sort indemne…

Sans dévoiler les nombreux rebondissements finaux, Oblivion est une superproduction d’auteur, qui ne fait pas grand-chose pour le confort du spectateur. Beaucoup de « temps morts », beaucoup de plans de Tom Cruise dans une nature immense et déserte, et des révélations qui donnent au happy-end de rigueur un arrière-goût âpre, en même temps qu’elles lancent des questions existentielles et créent le malaise.

Difficile d’en dire plus sans déflorer les surprises que réserve le film… Tout n’y est pas parfait d’ailleurs, il y a quelques longueurs, et les seconds rôles ne sont pas à la hauteur du personnage principal. Mais Tom Cruise, lui, est formidable. Poursuivant un sans-faute hors du commun, il rappelle aussi que la SF est un genre qui lui va bien. Après Minority Report et La Guerre des mondes de Spielberg (deux chefs d’œuvre), on le retrouvera bientôt dans l’intriguant Edge of Tomorrow de Doug Liman. Vivement.

• Le film de Joseph Kosinski vient de sortir en DVD et blue ray chez Universal.

La Guerre des mondes (War of the Worlds) – de Steven Spielberg – 2005

Posté : 4 juillet, 2013 @ 4:37 dans 2000-2009, CRUISE Tom, FANTASTIQUE/SF, SPIELBERG Steven | 1 commentaire »

La Guerre des mondes (War of the Worlds) - de Steven Spielberg - 2005 dans 2000-2009 la-guerre-des-mondes

Remake d’un classique un peu cheap des années 50, nouvelle adaptation d’un roman très daté de HG Wells, cette Guerre des mondes version 2005 est sans doute la plus grosse production de Spielberg, le film le plus démesuré de sa filmographie. Mais c’est aussi, grâce à un paradoxe qui colle parfaitement à sa filmo, le plus personnel de ses films, celui dans lequel se retrouvent toutes ses obsessions, toutes ses figures récurrentes, et toute sa sensibilité…

Impossible de faire le tour de ce chef d’œuvre impressionnant, qui est non seulement l’un des sommets de sa carrière, mais aussi l’un des meilleurs films de la décennie, tout simplement. Notons juste que le film est peut-être celui qui illustre le mieux la rupture qu’a marqué, à Hollywood aussi, le 11 septembre. Des dizaines de films (post)apocalyptiques suivront, mais jamais avec autant de subtilité que celui-ci, et jamais avec un tel ancrage dans le quotidien de l’Amérique « normale ».

Car le point de vue adopté par Spielberg ici n’a rien « d’extraordinaire » : jamais la caméra ne s’éloigne de ce père de famille divorcé, un type on ne peut plus ordinaire interprété par un Tom Cruise qui n’a jamais été aussi bien. Non seulement ce mec n’est pas un surhomme (il ne jouera d’ailleurs aucun rôle dans le dénouement de cette guerre), mais il n’est même pas un type remarquable (genre James Stewart dans les films de Capra). Non, c’est un homme un peu immature, père pas terrible, ex-mari détesté par ses anciens beaux-parents, un type qui n’a à peu près rien réussi, surtout pas d’être respecté par qui que ce soit…

Et c’est son point de vue d’homme ordinaire que le film va suivre de bout en bout, nous plongeant ainsi véritablement au cœur de la population d’abord, puis au cœur de la masse des survivants en exode. Il y a dans ce personnage de père, qui révèle peu à peu ses failles terribles et sa détermination plus forte que tout à sauver ses enfants (dont la petite Dakota Fanning, dans l’une des meilleures prestations d’enfants qui soit), quelque chose de bouleversant. On sent Spielberg, lui dont la filmographie est marquée par la décomposition de sa propre famille lorsqu’il était enfant, particulièrement attaché dans ce combat du père.

Il y a des passages déchirants : le moment où Tom Cruise qu’il doit tuer froidement Tim Robbins s’il ne veut pas mettre sa fille en danger ; et celle où, dans le chaos de la guerre qui l’entoure, il doit choisir de laisser partir l’un de ses enfants pour ne pas perdre l’autre. Un passage qui fait furieusement penser au Choix de Sophie

Si l’ombre du 11 septembre plane évidemment sur le film, c’est surtout celle de la deuxième guerre mondiale qui domine cette Guerre des mondes, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres films de Spielberg. L’occupation, l’extermination d’un peuple, mais aussi le cycle de la vie, qui reprend immanquablement ses droits, même après les périodes les plus barbares… L’inspiration de Spielberg est évidente, mais traitée avec une parfaite intelligence.

Faisons-nous mal, et imaginons deux secondes ce que Michael Bay aurait fait d’un tel scénario, avec de tels moyens… Assurément pas la même chose ! Avec le plus imposant de ses blockbusters, avec des effets spéciaux omniprésents, des décors gigantesques, des tas de figurants… Spielberg, lui, signe son film le plus intime, le plus intelligent, et le plus émouvant.

Et il le fait avec un style ébouriffant. Pas le moindre plan anodin ici, pas la plus petite baisse de régime. Dès les premières images, la mise en scène de Spielberg est absolument exceptionnelle, très longs plans (souvent aidés par les effets numériques) d’une fluidité hallucinante qui suivent au plus près des personnages ballottés par le cours dramatique de l’histoire.

C’est du très grand art, et un plaisir de cinéma immense.

Jack Reacher (id.) – de Christopher McQuarrie – 2012

Posté : 3 juin, 2013 @ 10:08 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, ACTION US (1980-…), CRUISE Tom, McQUARRIE Christopher | 1 commentaire »

Jack Reacher (id.) – de Christopher McQuarrie – 2012 dans * Thrillers US (1980-…) jack-reacher

Jack Reacher n’a pas eu le succès qu’il méritait, mais la tiédeur de son accueil populaire n’est pas une surprise. Dans un certain sens, c’est un film d’un autre temps, qui évite la surenchère d’action et d’effets spéciaux de rigueur aujourd’hui. Un film qui aurait pu être réalisé dans les années 70, avec son thème du vigilante et sa poursuite en voiture que n’aurait reniée ni Friedkin, ni Frankenheimer. Ou même dans les années 30 : ce héros sans vie réelle, sans identité propre, visiblement taillé pour devenir un héros récurrent, évoque Le Saint de la série de films originels, ou d’autres personnages de cette époque.

C’est d’ailleurs ce qui séduit et déroute à la fois : Jack Reacher est un personnage totalement en dehors des critères actuels, l’un de ces héros dont le public raffolait avant l’avènement de la télévision et des séries. Des héros dont on savait qu’on les retrouverait dans d’autres décors, avec d’autres seconds rôles, un autre emploi, mais toujours justicier. De Cheyenne Harry à Simon Templar en passant par The Thin Man, le cinéma américain d’avant-guerre en est peuplé.

Hélas, le succès très relatif du film semble condamner tout retour de Jack Reacher. Hélas, car il y a dans ce film un décalage constant qui fait mouche. Un humour qu’on n’attend pas, une certaine manière de prendre son temps et d’éviter toute surenchère, et une interprétation qui, mine de rien, est constamment étonnante.

Christopher McQuarrie, loin quand même de l’intelligence dont il avait fait preuve avec le scénario de Usual Suspects, s’amuse à filmer des personnages dont on doute constamment de la nature et du prochain acte. Tom Cruise, parfait comme toujours ; Werner Herzog, stoïque et glaçant ; Jai Courtney, nettement moins insupportable que dans Die Hard 5 ; Robert Duvall (qui retrouve Tom Cruise plus de vingt ans après Jours de Tonnerre), irrésistible… Tous, même la douce Rosamund Pike, donnent l’impression de pouvoir passer d’un côté à l’autre de la loi.

A ce petit jeu, le personnage de Jack Reacher pourrait être le moins intéressant, mais Tom Cruise, acteur décidément doué, impose une interprétation sensible et nuancée. Sa prestation ne ressemble à aucune autre de ses films précédents.

Parfois lent, parfois déroutant, Jack Reacher n’est ni un film moderne, ni un film à l’ancienne. C’est un film en dehors du temps, qui devrait donc durer, et être réévalué…

Night and day (Knight and day) – de James Mangold – 2010

Posté : 31 mai, 2013 @ 1:37 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), CRUISE Tom, MANGOLD James | Pas de commentaires »

Night and day (Knight and day) – de James Mangold – 2010 dans 2010-2019 night-and-day

James Mangold a beau toucher à tous les genres, la comédie ne tient pas une grande place dans sa filmographie. Night and day fait donc figure de baptême du feu, et le résultat est plus que concluant : il y a bien longtemps que je n’avais pas ri autant qu’avec cet hommage amusé à James Bond et à La Mort aux trousses.

Tom Cruise joue un super agent secret aussi doué que le Ethan Hunt de Mission : Impossible, capable des mêmes exploits physiques, à cela prêt que le ton est clairement à la parodie ici. Jamais Mangold ne se prend au sérieux, enchaînant les scènes comme on passe d’une carte postale à une autre, grâce à des astuces rigolardes qui évitent de perdre du temps avec des transitions qui tueraient le rythme.

Sidekick blonde et pétillante de Tom Cruise, Cameron Diaz est la victime perpétuelle de ces astuces : son personnage étant régulièrement assommée, endormie, ou droguée, et se réveillant dans un lieu différent… et très exotique. L’histoire, d’ailleurs, importe peu : seule compte la manière de filmer ce couple improbable (un super espion, et une jeune femme sans histoire) amené à faire équipe contre une bande de traîtres et de tueurs, et le plaisir de les voir dans les situations les plus inattendues et les plus explosives.

Un avion sans pilote que super Tom pose dans un champs, une fusillade mémorable à moto… Les moments de bravoure s’enchaînent, toujours surprenantes. Cameron Diaz est fraîche et hilarante, Tom Cruise se moque de lui-même avec intelligence, les seconds rôles sont aussi caricaturaux qu’hilarants, et on prend un plaisir fou devant cette comédie d’action folle et joyeuse, brillant exercice de style, pur plaisir d’une infinie légèreté, qui prend le parti du mouvement perpétuel, à la manière du Hitchcock de North by Northwest dont il reprend la structure, la volonté de filmer des décors fortement marqués, et l’utilisation du fameux macguffin, objet mystérieux qui n’est qu’un prétexte pour faire avancer l’histoire.

Mission : Impossible – le protocole fantôme (Mission : Impossible – Ghost Protocole) – de Brad Bird – 2011

Posté : 20 janvier, 2012 @ 6:49 dans 2010-2019, BIRD Brad, CRUISE Tom | Pas de commentaires »

Mission Impossible 4

Après trois petites merveilles du cinéma d’action, ce quatrième volet des aventures d’Ethan Hunt, le super espion qui a ringardisé James Bond (jusqu’à l’arrivée de Daniel Craig, en tout cas), avait tout de la mauvaise idée. Pire, même : les premières images qui semblaient recycler, en moins bien, tout ce qu’on avait déjà vu dans les films précédents, semblaient enfin donner raison aux détracteurs de Tom Cruise, ceux qui annoncent la fin de sa carrière depuis le milieu des années 90. Mais voilà, une fois encore, celui qui restera à jamais la plus grande star de sa génération prouve qu’il faut encore compter sur lui. Ce M : I 4 est bien plus qu’un baroud d’honneur, et certainement pas un bâton de maréchal qui assurerait à l’acteur les derniers éclats d’une gloire vacillante.

Le Protocole fantôme n’est pas tout à fait aussi enthousiasmant que les trois films précédents, c’est vrai. Mais il y a dans ce pur film d’action un parti-pris aussi fort et abouti que l’élégance classique de De Palma (ici), le romantisme maniéré de John Woo (ici), ou le rythme télévisuel trépidant de JJ Abrams (ici). Le choix de Brad Bird, réalisateur jusqu’alors spécialisé dans l’animation (Ratatouille et Les Indestructibles) pouvait paraître très étonnant ; c’est un nouveau pari réussi pour la star-producteur, amateur de signatures fortes (il n’y a qu’à voir les noms qui marquent sa filmographie : Kubrick, Stone, Scorsese, Spielberg, Crowe, Anderson…).

Car Mission Impossible 4 est un cartoon. On le voit dès la toute première séquence (avec un acteur venu de Lost, la série de JJ Abrams…), le réalisateur et son producteur n’ont pas l’intention de se laisser contraindre par les limites des prises de vue réelles. Bird vient du dessin animé ? C’est exactement pour ça que Tom Cruise l’a choisi : pour faire du quatrième volet de sa franchise l’une de ces folies que seule l’animation permet généralement.

Le film évoque souvent les premiers films de la série (l’intrusion dans le Kremlin qui remplace le siège de la CIA à Langley dans le film de De Palma, ou le Vatican dans celui d’Abrams ; l’entrée par une bouche d’aération comme dans tous les précédents films…), et plus encore les vieux James Bond par la démesure de l’intrigue (c’est rien moins qu’une guerre nucléaire totale que Hunt et ses comparses doivent éviter) et par l’absurdité des rebondissements. Mais il fait aussi très souvent penser aux folies de Tex Avery…

Lorsque les personnages, bon ou mauvais, se lancent dans le vide, s’accrochent à une façade (celle du Burj Khalif à Dubai, le plus grand immeuble du monde, dans une séquence qui file le vertige) ou disparaissent par des trous dans le sol, on ne serait pas étonner de voir apparaître Will Coyotte ou Bugs Bunny. Cette tendance trouve son apogée avec l’extraordinaire poursuite dans une tempête de sable, ou dans l’hallucinante dernière scène de baston de Cruise, dans une usine automobile où Hunt et sa nemesis passent constamment d’un niveau à l’autre, grâce à un improbable va-et-vient de plate-formes qui rappellent, pour prendre un exemple très récent, les rouages de Big Ben dans Cars 2

Les personnages ne sont pas oubliés dans ce divertissement irréel, avec des seconds rôles particulièrement réussis : Jeremy Renner en alter ego de Cruise (lorsque la star peinait à convaincre les producteurs de le suivre sur ce nouveau volet, Renner avait été envisagé pour le remplacer), ou Simon Pegg (déjà présent plus brièvement dans MI3) en caution humoristique assez irrésistible. Ethan Hunt lui-même a évolué, comme il le fait film après film. Il semble ici revenir de l’enfer… Mais la noirceur que Bird laisse poindre ne dure pas vraiment. S’il réussit à nous convaincre que les personnages sont hantés par leurs fantômes, et que la survie du monde est en jeu, c’est aussi pour mieux nous rappeler à la fin que tout ça était pour rire, et qu’au cinéma on peut tout se permettre : y compris ressusciter des personnages que l’on croyait mort ou disparu. Comme Tom Cruise, que l’on nous dit fini depuis une demi-douzaine d’années, et qui renaît de ses cendres film après film.

Minority Report (id.) – de Steven Spielberg – 2002

Posté : 23 février, 2011 @ 11:23 dans 2000-2009, CRUISE Tom, FANTASTIQUE/SF, SPIELBERG Steven | Pas de commentaires »

Minority Report

Une affiche de rêve : Tom Cruise, superstar à la carrière passionnante, dirigée pour la première fois par Steven Spielberg, cinéaste génial quand il s’attaque au film de genre, dans l’adaptation d’une nouvelle de science fiction du grand Philip K. Dick, à qui on doit quand même des œuvres comme Total Recall (voir ici pour la version 2012) et Blade Runner… Les promesses d’une telle affiche pouvaient-elles être tenues ? Eh bien oui, à 100% oui. Minority Report est l’un d’un meilleurs films de SF de la décennie (disons avec Les Fils de l’homme), et l’un des meilleurs Spielberg tout court (disons, après Les Dents de la mer et Les Aventuriers de l’arche perdue). Ce n’est quand même pas rien.

Côté SF pure, Spielberg nous offre une vision audacieuse, mais pourtant terriblement crédible de ce que le futur nous prépare. Les publicités personnellement interactives, les écrans tactiles, les véhicules guidés par satellites… on est réellement dans un cinéma d’anticipation « sérieux », et documenté. Bref, cet aspect du film est franchement bluffant, et assez fascinant. Pourtant, le principal intérêt de Minority Report n’est pas là, mais dans tout le reste.

Le film est en partie une variation passionnante autour d’un thème classique du film noir, qui a déjà donné lieu à quelque chef d’œuvre (La Grande Horloge en tête) : l’enquêteur qui devient le principal suspect. Ici, c’est Tom Cruise, charismatique et puissant, qui se retrouve la victime d’un système miraculeux et effrayant dont il était jusqu’alors le principal ambassadeur.

C’est aussi l’un des plus complexes de tous les films de Spielberg, basé sur une idée (imaginée par Dick, donc) formidable : Cruise est flic en chef d’une unité expérimentale chargée d’arrêter les meurtriers… avant qu’ils commettent leurs crimes. Pas besoin d’avoir une maîtrise de philo pour imaginer la question sous-jacente : même si le système est infaillible, un meurtrier doit-il être puni avant d’avoir commis un meurtre ? Il y a là-dessous l’enjeu du destin et du libre-arbitre, thèmes maintes fois rabachés, certes, mais traités ici avec une intelligence et une ouverture d’esprit assez rare.

Le piège, avec de tels thèmes, serait de tomber dans la tentation du film à thèse. On en est loin, fort heureusement : Spielberg ne donne pas plus de leçon qu’il n’apporte de réponses aux questions qu’il laisse en suspens. Ce système de « precrime », qui fonctionne grâce à trois jeunes gens dotés de pouvoirs médiumniques et présentés comme des demi-divinités privées de leur humanité, est à la fois parfait (pas un seul meurtre commis depuis sa mise en place six ans plus tôt), et rappelle les méthodes des pires régimes totalitaires. La sécurité, oui, mais à quel prix.

La toile de fond suffit, et Spielberg n’en rajoute pas, se concentrant plutôt sur la fuite en avant désespérée de ce flic du futur, qui semble lui aussi sortir d’un film noir d’antan : embarqué dans une course-poursuite qui le dépasse un peu, John Anderton est aussi un homme dévasté par ses démons intérieurs, le souvenir de ce fils disparu des années plus tôt, sans doute enlevé par un tueur, et dont on ne retrouvera jamais la piste. Un homme vrai, un héros à l’ancienne. Parce que peu importe les révolutions techniques, la variable humaine, elle, ne change pas.

C’est sans doute ce qu’il y a de plus beau dans Minority Report (comme dans Les Fils de l’homme, tiens) : la toile de fond a beau être futuriste, les personnages, eux, pourraient être ceux d’un film des années 40. Anderton/Cruise, donc, mais aussi l’ex-femme (Kathryn Morris, future Lily Rush de la série Cold Case), le flic ambitieux de la police des polices (Colin Farrell, détestable comme il le faut) et le mentor qui cache un trouble secret (l’inoxydable Max Von Sydow).

Tom Cruise et Steven Spielberg avaient mis des années avant de se trouver enfin. Leur rencontre tient toutes ses promesses. La seconde sera pour La Guerre des Mondes. Pas exactement un nanar non plus…

Mission : Impossible 3 (id.) – de J.J. Abrams – 2005

Posté : 19 octobre, 2010 @ 6:05 dans 2000-2009, ABRAMS J.J., CRUISE Tom | Pas de commentaires »

Mission : Impossible 3 (id.) - de J.J. Abrams - 2005 dans 2000-2009 mission-impossible-3

Tom Cruise a décidément trouvé un filon intarissable avec les Mission : Impossible. Un filon qui lui permet, film après film, de jalonner durablement l’histoire du cinéma d’action. Parce que, mine de rien, il n’y a strictement rien à jeter, jusqu’à présent, dans cette série de trois films radicalement différents les uns des autres, mais tous absolument enthousiasmants. Après l’élégance de Brian De Palma (voir ici), après les excès romantico-stylistiques de John Woo (ici), J.J. Abrams revient aux fondamentaux du cinéma d’action, mais leur donne un coup de boost ébouriffant, avec ce qui est le premier film pour grand écran du créateur de séries télé aussi cultes que Alias, Lost et Fringe.

M:I 3 est d’ailleurs le trait d’union ultime entre le cinéma et la télévision. Longtemps, c’est le grand écran qui a inspiré le petit, avant que la logique s’inverse dans les années 2000. La qualité grandissante des séries télé a fini par faire du petit écran un lieu de création souvent plus enthousiasmant que le grand, en tout cas en ce qui concerne le cinéma populaire américain. En faisant ses débuts au cinéma, l’un des plus inventifs des créateurs de shows télévisés apporte à son film la créativité qu’il a su apporter à ses séries, et le rythme étourdissant des grandes séries récentes (on retrouve d’ailleurs de nombreux acteurs de série, parfois dans de simples apparitions, notamment lors de la scène des fiançailles), tout en respectant les règles du grand écran, et en prenant place dans une longue tradition du cinéma d’action.

Mais cette tradition en prend un sacré coup. La romance entre Tom Cruise et Michelle Monagham n’est évidemment qu’un prétexte, dont le seul but est de faire monter la tension, et de donner une motivation très personnelle au personnage de Ethan Hunt, qui redevient alors le renégat du premier film. Un simple prétexte pour enchaîner des séquences de poursuites, de fusillades et d’explosions qui figurent d’emblée parmi les meilleurs de tous les temps.

Deux séquences, notamment, sortent du lot : la longue course sur les toits et dans les ruelles de Shanghai, vers la fin du film, et surtout l’attaque du convoi par des avions et des hélicoptères, sur cet interminable pont, qui est sans doute l’une des scènes d’action les plus spectaculaires, les plus inventives, et les plus réussies de toute l’histoire du film d’action. Et il faut bien le reconnaître : la présence à l’écran de Tom Cruise est pour beaucoup dans cette réussite.

On s’en était rendu compte dès Mission : Impossible premier du nom : Tom Cruise est un acteur profondément physique, l’une des stars hollywoodiennes les plus physiques depuis l’époque du muet. Dans M:I 3, il est omniprésent, et les capacités hors-du-commun de son corps apportent beaucoup à la réussite du film. Il court, se jette dans le vide, est soufflé par une explosion, court littéralement sur un mur à la verticale, se balance d’une tour à l’autre… C’est énorme, hallucinant, mais l’implication physique de Cruise est telle qu’on y croit à chaque instant, et que toutes les séquences musclées du film (et elles sont très nombreuses) sont mémorables.

C’est du grand, du très grand cinéma d’action, l’équivalent de ce que Piège du Cristal fut dans les années 80. Reste à savoir si Mission : Impossible 4, actuellement en tournage à Prague, atteindra les mêmes sommets que les trois premiers opus.

Mission : Impossible 2 (id.) – de John Woo – 2000

Posté : 14 octobre, 2010 @ 5:31 dans 2000-2009, CRUISE Tom, WOO John | Pas de commentaires »

Mission : Impossible 2 (id.) - de John Woo - 2000 dans 2000-2009 mission-impossible-2

Tom Cruise voulait faire de Mission : Impossible une franchise dont il confierait chaque épisode à un cinéaste important, qui y mettrait sa patte… Mission accomplie avec ce deuxième, radicalement différent du film de Brian de Palma, mais tout aussi enthousiasmant. Alors que le premier film jouait la carte de l’élégance et de la retenue, le film de John Woo prend le contrepied absolu : ici, on est dans la surenchère d’action, et dans un romantisme échevelé (sans mauvais jeu de mot en rapport avec la coiffure impeccable de Tom Cruise). Bref, on est dans un John Woo pur jus, et du John Woo des grands jours : à vrai dire, Mission : Impossible 2 est sans doute le meilleur film américain du réalisateur hong-kongais. Avec ce véhicule à la gloire de la star, Woo trouve l’occasion d’aller au bout de son style inimitable (quoi que souvent imité), fait de ralentis énormes, de gunfights hyper chorégraphiés, et d’arrangements musicaux sirupeux. Un cocktail qui pourrait nous conduire au bord de la nausée, mais qui donne d’immenses moments de pur plaisir cinématographique.

Dès les toutes premières images, on comprend bien que l’histoire n’a strictement aucun intérêt : la création d’un virus (qui pourrait bien menacer l’humanité, il faut bien ça) et de son antidote n’a franchement ni queue ni tête. On ne tarde d’ailleurs pas à s’en contreficher, comme on se fichait du plutonium des Enchaînés, de Sir Hitchcock, dont M:I 2 est un remake à peine déguisé. Ce « macguffin » (pour reprendre l’appellation chère à Hitch) n’est là que pour introduire l’intrigue principale du film : Ethan Hunt, pour sa nouvelle mission, doit recruter une charmante voleuse, dont il tombe raide dingue, avant d’apprendre que son rôle est d’aller retrouver le grand méchant du film, qui s’avère être l’ex de la dame. Vous remplacez Tom Cruise par Cary Grant, Thandie Newton par Ingrid Bergman, et Dougray Scott par Claude Rains, et vous avez Les Enchaînés

De cette intrigue, Woo et son scénariste Robert Towne (qui rempile après le premier film) ne garde que le triangle amoureux. Pour le reste, on est dans l’univers de John Woo, où tout est excessif et souvent beau à pleurer. Une course poursuite entre deux voitures, hommage à peine dissimulé à Goldfinger, se transforme en un extraordinaire ballet, les deux voitures semblant valser ensemble, au bord d’un ravin escarpé… Dans M:I 2 peut-être plus encore que dans ses autres films, John Woo semble à la recherche de la grâce permanente, dans le moindre déplacement de ses acteurs (Tom Cruise et Thandie Newton se dévisageant au ralenti de part et d’autre d’une danseuse de flamenco ; Dougray Scott rattrapant au vol l’écharpe de la belle…), et surtout dans les innombrables scènes d’action, dont aucune ne donne cette sensation si courante de déjà-vu au cinéma…

Dès le prologue, Woo atteint sa cible : l’avion de ligne qui s’écrase sur les Rocheuses nous propulse, dans un grand silence assourdissant, vers les fameux pics rocheux où Ethan Hunt/Tom Cruise se livre à une forme plutôt extrême d’escalade, qui file le vertige. Ce début souffle littéralement le spectateur, qui en prend plein les mirettes, avec des scènes d’action d’une inventivité rare. A pied, à moto, en hélico… Tom donne de sa personne, sans jamais abimer son brushing impeccable. Ça devrait être ridicule, mais c’est magnifique. Et le plus beau, c’est cette scène de gunfights au cours de laquelle Thandie s’injecte le sérum. J’en suis ma quatrième ou cinquième vision du film, et à chaque fois, cette scène (pourtant très conne, je le reconnais bien volontiers), où Tom laisse sa belle derrière lui et saute dans le vide, sous les balles qui fusent et une musique tonitruante, me file le frisson et me donne envie de chialer…

Tout n’est pas de ce niveau, mais franchement, quelle claque…

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