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Archive pour la catégorie 'COSTNER Kevin'

Open Range (id.) – de Kevin Costner – 2003

Posté : 22 mai, 2011 @ 2:32 dans 2000-2009, COSTNER Kevin, COSTNER Kevin (réal.), WESTERNS | Pas de commentaires »

Open Range

Mais qu’attend-on pour réhabiliter Kevin Costner, pour lui redonner l’importance qui était la sienne au début des années 90… OK, sa carrière n’est pas irréprochable, mais elle n’en est pas moins d’une grande cohérence (on appelle ça une œuvre, et on finira pas s’en rendre compte, sûr…), et souvent passionnante. Et puis Costner a quand même réalisé deux des trois meilleurs westerns de ces trente (ou quarante ?) dernières années (l’autre, c’est Impitoyable, of course). Plus simple, mais tout aussi beau que Danse Avec les Loups, Open Range reste à ce jour sa dernière réalisation (qui aurait pu ne jamais voir le jour : il faut absolument regarder le making-of de l’édition double-DVD, l’un des plus passionnants que j’ai pu voir). Le moins qu’on puisse dire, c’est que le cinéma américain passe totalement à côté de l’un de ses meilleurs représentants…

Costner aime le western, et il signe avec Open Range un film d’un classicisme absolu. Le thème, d’abord, est l’un de ceux qui ont fabriqué la légende de l’Ouest. Comme dans Danse Avec les Loups, c’est l’imminence d’un nouveau monde qui est au cœur du film : ici, c’est la fin annoncée des grands espaces ouverts (les « open ranges » du titre), avec la puissance grandissante des grands propriétaires de ranchs, qui voient d’un mauvais œil les convois de bétails venir paître sur leurs terres. Cet affrontement est presque aussi vieux que le genre lui-même, mais Costner le traite avec un premier degré rafraîchissant, et une pointe de nostalgie qu’on devine sincère : Costner aime les grands espaces et la liberté de la vie au contact de la nature.

Mais d’un autre côté, il n’est pas dupe, et a conscience que les changements sont inéluctables. Ainsi, son personnage, et celui campé par Robert Duvall, aspirent à une vie plus bourgeoise, à dormir sous un vrai toit. C’est dans l’affrontement avec ce grand propriétaire qui veut leur imposer sa façon de voir les choses, qui bafoue les fondements-même de l’Amérique, en dictant sa conduite au représentant de la justice, que les deux hommes vont pouvoir changer de vie. En réaffirmant, armes au poings, leur libre-arbitre. Open Range est en cela un film profondément américain, qui pointe du doigt les limites et les grandeurs du pays, inextricablement liés.

Au côté de Duvall, vieux briscard menant un petit convoi de bétail à travers le pays, Costner symbolise aussi le droit à une deuxième chance. Son personnage de cow-boy taiseux cache un passé trouble (qu’il finira par révéler lors d’une scène de nuit qui n’est pas sans rappeler une très belle séquence d’Impitoyable), gagnera le droit à une deuxième chance. Hommes libres, qui préfèrent la mort à la soumission, les deux cow-boys révélent à la population soumise de la petite ville qu’ils traversent la voie de la révolte, qui éclatera dans une longue séquence de réglement de compte qui figure parmi les toutes meilleures du genre de toute l’histoire du western. Brutale et violente, cette longue fusillade dans les rues de la petite ville glace nous fait ressentir chaque impact de balle, et glace le sang lorsque la population finit par intervenir, libérant des années de frustration et de soumission…

Avant ce grand moment de bravoure, malgré la tension constante, le film est curieusement avare en action, plus contemplatif qu’explosif. Et on ne s’en plaint pas : Costner filme la nature, les grands, les chevaux, les ciels comme personne. J’écrivais que le film est d’un grand classicisme, mais il faut ajouter qu’il n’y a pas dans le film le moindre plan filmé par-dessus la jambe : Costner réussit un film visuellement superbe, mais dont les images ne prennent jamais le dessus sur l’histoire.

Quant à l’histoire d’amour, elle est tout simplement bouleversante. Comme Mary McDonnell dans Danse Avec les Loups, Costner fait le choix de filmer une actrice dont le visage est beau, certes (très beau même : Annette Benning n’a jamais été aussi séduisante que dans ce film), mais marqué par le temps et les épreuves. La rencontre entre Annette Benning et Kevin Costner, et l’attirance qui naît entre ces deux êtres solitaires et un peu maladroits, sont d’une délicatesse (et d’une drôlerie, souvent) absolue.

Open Range est un chef d’œuvre, qui semble se bonifier avec les années. Il serait temps qu’on le redécouvre, et que les studios laissent enfin Costner repasser derrière la caméra.

Pour l’amour du jeu (For love of the game) – de Sam Raimi – 1999

Posté : 20 mai, 2011 @ 9:43 dans 1990-1999, COSTNER Kevin, RAIMI Sam | Pas de commentaires »

Pour l'amour du jeu

Passons rapidement sur le titre, qui a pour seul mérite de résumer le cahier des charges (on a donc de l’amour et du sport). Passons aussi sur la réputation peu flatteuse de ce film qui n’a d’ailleurs connu qu’un succès d’estime. Passons encore sur les films suivants de Sam Raimi, qui assoiront définitivement sa réputation (parfois un peu usurpée) et son compte en banque… Passons, parce que résumer le film comme une histoire d’amour sur fond de base-ball par le réalisateur de Spiderman risquerait d’en faire fuir plus d’un. Et moi le premier.

Sauf que dans le rôle principal, on retrouve la star la plus malmenée de ces vingt dernières années, et aussi la plus passionnante qui soit : Kevin Costner en personne, qui boucle une espèce de triptyque sur le base ball, inaugurée plus de dix ans plus tôt avec Duo à trois (film culte aux States, plutôt sympathique), et poursuivie avec Jusqu’au bout du rêve (magnifique fable à la Capra).

Et Costner est bien plus que l’acteur principal du film : il en est l’âme. Il est sans doute le plus Américain des acteurs actuels, mais « Américain » dans un sens que n’aurait pas renié John Ford. Costner le clame depuis longtemps (y compris dans ses films) : il aime le western, la country, les grands espaces… et le base ball. Quoi de plus Américain… Loin de nous exclure, nous autre Français, cette identité bien marquée, cet amour pour une culture qui n’est pourtant pas la nôtre, font de Costner un homme de cinéma profondément attachant. Une espèce de garant de valeurs qui n’existent plus guère sur grand écran.

Alors Pour l’amour du jeu n’est pas un film moderne, non. Cette histoire d’amour a déjà été filmée mille fois : c’est l’histoire du champion qui doit choisir entre la femme de sa vie et la passion de sa vie, en l’occurrence le base-ball, dont il est une véritable star. C’est un film bourré de bons sentiments aussi, mais il n’y a vraiment rien de péjoratif, dans cette expression : ce sont ces mêmes bons sentiments que Capra, Curtiz, et même Walsh et Ford plaçaient au cœur de leurs films, et qui continuent à réjouir les cinéphiles du monde entier. Il y a dans ce film un côté rétro et « en dehors du coup » que je trouve réjouissant, comme dans tous les meilleurs films de Costner.

Pour l’amour du jeu est cela dit très original dans sa forme : le film raconte, presque en temps réel, une rencontre de base-ball qui pourrait être à la fois le match de sa vie et son ultime défi sportif pour Billy Chapel, joueur en fin de carrière. Le défi, pour Sam Raimi, était de taille : nous faire partager les sentiments du joueur au cœur du stade : ses interrogations, ses doutes, ses ambitions, l’excitation qui manque, sa manière de faire abstraction de l’ambiance dans les tribunes… et ses souvenirs qui se bousculent, alors qu’il joue ce qui pourrait bien être son dernier match, souvenirs de celle qu’il n’a pas su retenir…

L’histoire d’amour entre Costner et la très belle Kelly Preston (dans le rôle de sa vie) est ainsi raconté en une longue série de flash-backs qui viennent ponctuer le match. Cette construction pourrait sembler batarde, voire casse-gueule. Il n’en est rien : on se passionne autant pour l’histoire d’amour, pourtant bourrée de poncifs, que pour le match lui-même,  et même si on ne comprend pas toutes les subtilités du base-ball…

Destination : Graceland (3 000 miles to Graceland) – de Demian Lichtenstein – 2001

Posté : 22 mars, 2011 @ 12:51 dans * Thrillers US (1980-…), 2000-2009, COSTNER Kevin, LICHTENSTEIN Demian | Pas de commentaires »

Destination Graceland

Il y a pas mal d’idées séduisantes dans ce nanar plutôt sympa : celui d’un braquage de casino en pleine convention Elvis ; celui d’offrir à Kevin Costner son premier rôle de vrai méchant (celui de Un Monde parfait n’était pas totalement antipathique) ; et cette volonté de moderniser les vieux thèmes du film de gangster. Parce que l’histoire en elle-même n’a rien de bien original : un braquage avec des millions à la clé ; l’un des braqueurs qui trahit ses complices et les laisses pour mort ; et l’une des « victimes » qui survit, et se lance dans une course poursuite à travers l’Amérique avec son ancien complice.

Il y avait visiblement pas mal d’ambitions derrière ce film. Mais à l’arrivée, toute l’originalité tombe à plat, une fois le générique (étonnant, et franchement laid) et la scène du braquage passés. Cette scène vaut à elle seul le déplacement : voire Kurt Russell (qui avait réellement interprété Elvis Presley dans le biopic réalisé par John Carpenter pour la télévision), Kevin Costner, Christian Slater, David Arquette et Howie Long déguisés en King, faire parler la poudre dans un casino bondé de pseudo-sosies d’Elvis, voilà une image qu’on est pas prêt d’oublier.

Mais une fois qu’on a vu ça, on a un peu tout vu de ce film efficace et plutôt bien mené, mais aux ficelles trop grosses pour être vraiment crédibles, et aux excès trop retenus pour être vraiment parodique. On ne s’ennuie pas, non, et on prend un certain plaisir à faire ce voyage à travers le désert US, d’autant plus que Kurt Russell fait ce qu’il sait parfaitement faire (le même courageux qui cache tant bien que mal un cœur gros comme ça), que Courteney Cox est très sexy (comme on ne l’a jamais vue, d’ailleurs), et que son fils dans le film n’est pas un gamin tête-à-claque. Mais on en sort en se demandant vaguement ce que Demian Lichtenstein (tombé dans l’oubli, depuis) a voulu faire exactement, et avec la certitude qu’il est passé à côté.

Dommage, parce que Kevin Costner, lui, est impressionnant, poussant son personnage de psychopathe jusqu’à l’excès. Sa performance est réjouissante, et suffit à tirer le film vers le haut. C’est en tout cas un OVNI dans sa filmographie, qui recèle des pépites autrement plus recommandables.

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