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Archive pour la catégorie 'COOPER Gary'

Le Train sifflera trois fois (High Noon) – de Fred Zinnemann – 1952

Posté : 27 février, 2014 @ 2:51 dans 1950-1959, COOPER Gary, WESTERNS, ZINNEMANN Fred | Pas de commentaires »

Le Train sifflera trois fois

Howard Hawks détestait ce film et surtout son héros, shérif dont une bande de gangsters veut la peau, et qui passe les trois quarts du film à arpenter les rues en réclamant de l’aide à des villageois qui lui ferment systématiquement la porte au nez. C’est en réaction à ce faux héros qu’il tournera Rio Bravo, sorte de double inversé de High Noon, dont le shérif assumera jusqu’au bout ses fonctions, en refusant d’impliquer la population.

Mais on n’est pas obligé de choisir son camp. On peut trouver que Rio Bravo est l’un des plus grands westerns jamais tournés, et aimer ce High Noon assez incroyable, aux parti-pris radicaux et au scénario brillantissime. Quasiment dénué d’action, jusqu’à la fusillade finale qui fait figure de libération tant elle est attendue, le film est admirablement tendu, se limitant la plupart du temps à une interminable attente.

Raconté en temps réel (plutôt rare, dans un western), le film raconte l’heure qui précède l’arrivée, par le train de midi, du criminel qui a juré la mort du shérif. L’une des grandes idées de Zinnemann est d’avoir placé des horloges partout, horloges que les personnages ne cessent de scruter, et dont les aiguilles semblent ne pas avancer tant on attend la délivrance.

Le réalisateur, qui tournera l’année suivante son autre classique, Tant qu’il y aura des hommes, va au bout de son sujet. Sa mise en scène souligne efficacement la solitude grandissante du shérif, abandonné par tous ceux qu’il pensait être ses amis, y compris la femme qu’il vient d’épouser (Grace Kelly, quaker qui refuse de voir son mari utiliser les armes) et l’ami qu’il croit fidèle (Thomas Mitchell), qui se lance dans un vibrant plaidoyer visiblement à son avantage, mais qui finit par l’enterrer définitivement…

Le visage en gros plan de Gary Cooper, filmé dans des rues désertées, souligne merveilleusement la peur et la rancœur qui naissent dans son esprit. L’acteur est immense, une fois de plus, dans ce rôle effectivement anti-héroïque au possible : le shérif, s’il reste droit constamment, va réclamer de l’aide jusque dans une église, et se laisse aller à ses angoisses lorsqu’il se croit seul.

Il y a comme ça de nombreuses fulgurances dans la mise en scène de Zinnemann : la bagarre absurde avec l’adjoint joué par Lloyd Bridges, les errances désespérées de Gary Cooper, son visage tuméfié à travers une vitre brisée, et puis le regard sans complaisance qu’il lance à la population enfin rassemblée autour de lui… Mais le réalisateur adopte par moments une mise en scène purement fonctionnelle que l’on sent inspirée par les shows télévisés naissants, et qui n’est pas toujours à la hauteur d’un scénario exceptionnel.

Un scénario qui permet aux seconds rôles les plus anodins d’exister, de l’odieux réceptionniste au pathétique borgne réclamant qu’on lui offre une dernière chance, du prêtre incapable de savoir ce qui est juste à la « professionnelle » (l’excellente Katy Jurado), seule  personnage clairvoyant de l’histoire… Des êtres qui, pour certains, sont à peine plus que des figurants, mais qui donnent une troublante authenticité à cette ville, dont Zinnemann fait un condensé d’une Amérique marquée par le McCarthysme.

Cœurs brûlés (Morocco) – de Josef Von Sternberg – 1930

Posté : 8 février, 2013 @ 2:34 dans 1930-1939, COOPER Gary, DIETRICH Marlene, VON STERNBERG Josef | Pas de commentaires »

Cœurs brûlés

Le plus beau des films de légionnaires, deuxième collaboration de Marlene Dietrich et Von Sternberg après L’Ange Bleu.

Ce qui frappe d’abord, c’est l’audace du film. Les deux personnages principaux, couple de légende joué par Marlene et Gary Cooper (faut-il une raison de plus pour se précipiter ?) ne sont pas seulement deux paumés, deux solitaires qui fuient un passé dont on ne connaît rien, et qui se croisent au Maroc, où elle est embauchée comme chanteuse de cabaret, et lui s’est engagé dans la Légion. Ce sont aussi deux êtres très libres, qui n’ont pas froid aux yeux.

Gary a visiblement couché avec la moitié des femmes de la ville, Marocaines et épouses d’officiers. Quant à Marlene, elle donne sa clé au beau soldat qu’elle vient juste de rencontrer, avec une idée on ne peut plus claire derrière la tête. Toute la première partie, comme ça, est d’une sensualité faite de non-dits, mais clairement perceptible. Le désir, la chair offerte… ont ici un arrière goût d’amertume, comme si le sexe était le dernier refuge d’êtres qui n’ont plus rien à attendre de la vie.

Sauf que, bien sûr, l’amour s’en mêle. Et si Morocco repose sur une histoire on ne peut plus classique, la manière dont Von Stroheim raconte cette romance est hors du commun. Attente, frustration, solitude, amertume… Ces deux-là semblent avoir tellement souffert par le passé qu’ils refusent de se laisser aller à leurs sentiments.

Le décor, superbe reconstitution d’un Maroc envoûtant et exotique, renforce ce sentiment de solitude. D’autant plus que chaque plan souligne le fait que nos personnages sont en terre étrangère, au milieu d’étrangers. Le scénario de Jules Furthman, et la mise en scène d’une infinie délicatesse, soulignent constamment le fait que ces deux amants incapables de se trouver, sont loin de leurs racines.

Von Stroheim filme par petites touches bouleversantes la naissance du trouble, puis de la passion. L’ultime scène, muette, est d’une beauté sidérante.

Le Jardin du diable (Garden of Evil) – de Henry Hathaway – 1954

Posté : 17 septembre, 2012 @ 3:47 dans 1950-1959, COOPER Gary, HATHAWAY Henry, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Jardin du diable (Garden of Evil) – de Henry Hathaway – 1954 dans 1950-1959 le-jardin-du-diable

Il y a des cow-boys, il y a des Indiens, des coups de feu, un shérif. Et pourtant, on a un peu de mal à qualifier ce film de western, tant Hathaway prend le contre-pied de tout ce qui a été fait dans le genre. Rien n’est attendu, rien n’est « comme d’habitude » dans ce film extraordinairement original.

Original dans le rythme, et dans la construction : le film se résume à un long voyage aller et retour, dans une contrée aride et spectaculaire, sans doute au Mexique. Là encore, rien à voir avec les paysages de western habituels. Entre montagne abrupte et grands plateaux désertiques, nos personnages voyagent sur une corniche étroite à flanc de paroi, découvrent un village enseveli sous la lave d’un volcan, direction les vestiges d’une vieille mine d’or.

C’est pour sauver son mari, coincé par un éboulis, que Susan Hayward est allée chercher de l’aide dans un petit village côtier, où Gary Cooper, Richard Widmark et Cameron Mitchell tuaient le temps, en attendant que l’avarie de leur bateau soit réparée.

Ces trois-là ne se connaissent pas vraiment, mais représentent des « types » incontournables du western (le joueur, le shérif, le chasseur de prime), qui n’ont pourtant rien de caricatures. On ne saura pas grand-chose de leur passé, mais l’humanité de chacun se révélera peu à peu au fil de leur avancée, avec une grande finesse.

Une avancée curieusement dépourvue de rebondissements, en tout cas dans un premier temps. Il ne se passe pas grand-chose, et pourtant c’est passionnant. Les Indiens sont à peu près totalement absents de l’écran jusqu’aux vingt dernières minutes, et pourtant ils sont omniprésents.

Dans ce film curieux et génial, pure œuvre de cinéma qui utilise merveilleusement le cinemascope (quasiment aucun gros plan), Hathaway joue, avec virtuosité, avec ce qui est montré et ce qui est ressenti. Et avec l’ambiguïté des personnages. Quelle est la motivation de chacun ? Difficile à dire, et tout particulièrement pour Susan Hayward, qui interprète formidablement bien un personnage d’une grande force.

Le tandem Gary Cooper/Richard Widmark fonctionne parfaitement bien également, duo mal assorti et complémentaire, uni par une belle amitié virile et taiseuse. Les deux hommes retrouvent le cinéaste qui leur avait déjà offert de grands rôles (Les trois lanciers du Bengale, Peter Ibbetson ou encore Âmes à la mer pour le premier ; Le Carrefour de la mort, premier film tourné par le second). Leur amitié est basée sur le non-dit et le respect, c’est fascinant de voir comment, dans l’adversité, le taciturne Cooper, totalement en retrait dans la première partie, prend le pas sur l’exubérant Widmark. Deux stars comme on n’en fait plus qui, loin de se tirer la bourre, se partagent intelligemment et efficacement la vedette.

Le Général est mort à l’aube (The General died at dawn) – de Lewis Milestone – 1936

Posté : 25 janvier, 2012 @ 2:31 dans 1930-1939, COOPER Gary, MILESTONE Lewis | Pas de commentaires »

Le Général est mort à l'aube

Gary Cooper a un petit côté Indiana Jones avant l’heure dans ce chef d’œuvre méconnu qui a pourtant tout de la machine à créer un mythe ! Un sujet en or, un couple plus glamour tu meurs (Cooper et Madeleine Carroll), un cinéaste exceptionnel (Lewis Milestone, incroyablement inspiré)… Résultat : un film extraordinaire où les petits drames humains et le souffle de la grande histoire sont inexorablement liés.

Les premières minutes évoquent curieusement le Shanghai Express de Josef Von Sternberg : mêmes personnages occidentaux impliqués dans une guerre civile chinoise qui n’est pas la leur, même importance d’un train, même vision de la ville traditionnelle et baignée dans la brume. Pourtant, le film de Milestone s’éloigne bien vite du chef d’œuvre de Sternberg. Le thème lui-même n’est pas le même : ce qui intéresse le cinéaste, c’est ce personnage de mercenaire au grand cœur tiraillé par ses contradictions, que joue merveilleusement Cooper.

Aventurier décidé à mettre sa vie au profit d’une grande cause, Cooper est aussi tiraillé par sa petite condition d’homme. Seul au milieu d’une société qui n’est pas la sienne, il ne peut résister à l’attirance irrépressible qu’exerce sur lui Madeleine Carroll (on le comprend), attiré sans doute autant par elle que par la société occidentale qu’elle représente à ses yeux.

Mais il y a un piège derrière cette tentation trop belle : la douce Madeleine attire (sans le vouloir vraiment, mais un peu quand même) le beau Gary dans un piège qui pourrait lui être fatal, mais qui pourrait sauver la vie de son père, un traître sans scrupule qui n’est salaud que pour pouvoir se payer le voyage qui lui permettra de vivre ses derniers mois dans SON Amérique. Un déraciné, comme le personnage de Cooper.

C’est ce qui fait le sel de ce grand film d’aventures étonnamment intimiste : l’Histoire est là, en marche, mais la caméra ne quitte jamais vraiment les êtres humains, des personnages que l’Histoire retiendra sans doute, qui réalise sans aucun doute leur destinée, mais qui donnent pourtant l’impression de ne pas être à leur place. C’est aussi le cas du grand méchant du film, un général chinois sanguinaire (interprété par Akim Tamiroff) qui dissimule, de plus en plus mal, des fêlures qui tranchent avec le côté absolu de sa tyrannie.

Le Général est mort à l’aube (quel beau titre !) est ainsi parsemé de séquences impressionnantes et bouleversantes : au-delà du suspense, il y a surtout le malaise et le mal-être des personnages, incapables de trouver leur place dans un monde complètement fou. Dans ce chaos en marche, la romance potentiellement mortelle entre Madeleine Carroll et Gary Cooper fait figure de refuge bien peu réconfortant…

Âmes à la mer (Souls at Sea) – de Henry Hathaway – 1937

Posté : 20 janvier, 2012 @ 10:44 dans 1930-1939, COOPER Gary, HATHAWAY Henry | Pas de commentaires »

Âmes à la mer (Souls at Sea) – de Henry Hathaway – 1937 dans 1930-1939 ames-a-la-mer

C’est un pur bijou que réussit là Hathaway. Inspiré d’une histoire vraie (en tout cas pour l’épisode le plus tragique, celui du naufrage), ce film d’aventure en haute mer n’a pas grand-chose à voir avec les épiques prouesses d’un Errol Flynn. Derrière ces attraits, hyper séduisants, de film de genre où les morceaux de bravoure ne manquent pas, le cinéaste signe une œuvre particulièrement sombre et forte, dont le sujet principal (l’esclavagisme) est traité durement et sans jamais céder aux tentations romanesques, et qui pose une question anti-hollywoodienne au possible : peut-on tuer froidement des innocents pour en sauver d’autres ?

La question est loin d’être anodine, et Hathaway en fait le cœur de son film. D’ailleurs, Âmes à la mer s’ouvre et se referme sur le procès de son personnage principal, interprété avec une puissance hors du commun par un Gary Cooper au sommet de son art. C’est un authentique héros que Cooper interprète : un homme qui consacre sa vie à combattre l’esclavage, se faisant passer pour un marin sans morale pour mieux saborder le trafic négrier de l’intérieur. Un héros comme la filmographie de l’acteur en compte des tas, mais qui est contraint, lors d’un naufrage mémorable, à plonger des pauvres gens à l’eau, et à leur tirer dessus à bout portant, pour éliminer les naufragés en surnombre et éviter au canot de sauvetage de chavirer à son tour.

Courageux (impensable, même), Hathaway filme cette séquence sans éluder quoi que ce soit, et sans rien retirer à l’horreur de la situation. Le crime dont Cooper est accusé, il l’a réellement commis. La seule question concerne le caractère « acceptable » et nécessaire de ce massacre. Gonflé, le film est totalement à la hauteur de son sujet.

Hathaway, cinéaste souvent mésestimé au profit des grands maîtres indiscutables ayant fait leurs débuts quelques années plus tôt, durant le muet, a à son actif une quantité impressionnante de grands films sous-évalués (La Fille du Bois maudit, Appelez Nord 777)… Celui-ci est l’une de ses très grandes réussites, l’un de ces films « habités » dont la moindre scène est mémorable. Constamment inspiré, le réalisateur signe notamment l’une des plus grandes séquences de naufrage de l’histoire du cinéma. Moins spectaculaire, sans doute, que le Titanic de Cameron, mais d’une puissance hallucinante : le drame qui se noue est raconté à travers les petits gestes d’une fillette qui sera l’une des premières victimes.

Gary Cooper trouve là l’un de ses très grands rôles. Il est de toutes les scènes, ou presque, mais le réalisateur ne traite pas pour autant les seconds rôles par-dessus la jambe. Bien au contraire : le moindre personnage secondaire semble avoir sa vie propre. On notera notamment la présence, dans le rôle du capitaine du bateau, de l’ancien acteur fétiche de Ford, devenu l’un de ces seconds rôles qui font le sel de nombreux films de l’époque, Harry Carey. Quant à George Raft, acteur trop souvent cantonné aux films de gangsters depuis le Scarface de Hawks, il est formidable dans le rôle du meilleur ami de Cooper. Leur amitié, étonnamment touchante, est d’ailleurs l’une des grandes forces du film.

L’Adieu aux armes (A Farewell to arms) – de Frank Borzage – 1932

Posté : 14 février, 2011 @ 11:27 dans 1930-1939, BORZAGE Frank, COOPER Gary | Pas de commentaires »

L'Adieu aux armes

Frank Borzage pouvait-il passer à côté du roman d’Hemingway ? Sans doute pas : l’histoire semble avoir été écrite pour le réalisateur de L’Heure suprême et Lucky Star, deux films sublimes où l’amour dépassait tout, et sauvait les personnages des horreurs de la guerre. Les thèmes de L’Adieu aux armes ne sont vraiment pas éloignés. Pourtant, dès la première image, on voit bien que le Borzage de 1932 n’est plus tout à fait le même que celui qu’il était cinq ans plus tôt. En ouvrant son film sur un plan (magnifique) d’un cadavre reposant, tel le Dormeur du Val, dans un paysage grandiose, Borzage montre qu’il est peut-être un peu plus désenchanté qu’auparavant.

Je ne m’étendrai pas sur les qualités visuelles du film, qui m’ont l’air assez exceptionnelles, mais j’ai vu le film dans une édition DVD absolument calamiteuse (chez Aventi), qui ne permet d’en avoir qu’un jugement parcellaire, hélas… Mieux vaut guetter une autre édition.

En tout cas, le film est dans sa construction, vraiment remarquable, destin parallèle de deux êtres rapprochés par la guerre (lui est un jeune Américain engagé dans l’armée italienne ; elle est une infirmière militaire), et séparés par celle-ci… C’est d’ailleurs ce qui différencie d’abord L’Adieu aux armes de ses chef d’œuvre du muet cités plus tôt : ce couple-là, joliment interprété par Helen Hayes et Gary Cooper, n’est pas seulement séparé par la guerre. Il est aussi un produit de la guerre. Et le ton du film s’en trouve radicalement changé : l’amour est toujours le moteur incontournable des personnages, mais ce qui naît avec la guerre doit mourir avec elle…

Bref, on ne rigole pas des masses devant ce film porté par un Gary Cooper très jeune, et très bien. Il forme un duo pour le moins inattendu avec Adolphe Menjou, dans un rôle très, très éloigné de ceux d’éternel dandy qu’il interprétait durant le muet, notamment dans L’Opinion publique, le magnifique film de Chaplin.

Alice au Pays des Merveilles (Alice in Wonderland) – de Norman Z. McLeod – 1933

Posté : 8 septembre, 2010 @ 6:51 dans 1930-1939, COOPER Gary, FANTASTIQUE/SF, McLEOD Norman Z. | Pas de commentaires »

Alice au Pays des Merveilles (Alice in Wonderland) - de Norman Z. McLeod - 1933 dans 1930-1939 alice-au-pays-des-merveilles

L’affiche de cette adaptation un peu oubliée d’Alice au Pays des Merveilles est plutôt alléchante. Non pas pour Norman McLeod, habile faiseur, mais au style plutôt impersonnel, mais plutôt pour les deux noms prestigieux crédités comme scénaristes : Joseph Mankiewicz, le futur réalisateur du Fantôme de Mme Muir, et William Cameron Menzies, qui était surtout un grand chef décorateur (Autant en emporte le vent, ce sera lui), et qui aurait participé aux décors de ce film… Comme quoi, deux grands noms du cinéma ne suffisent pas à faire un film intéressant.

Cette grosse production à l’affiche prestigieuse est une adaptation très plan-plan du roman de Lewis Caroll. Plan-plan, et sans grande inspiration. Le film se contente d’enchaîner les scènes sur un schéma qui ne varie jamais : une scène, un personnage. Sur ce rythme rapidement lassant, tous les personnages du pays des merveilles défilent à l’écran, interprétés par des comédiens prestigieux… et le plus souvent méconnaissables.

C’était d’ailleurs l’un des atouts du film, a priori : la présence dans des seconds rôles de Cary Grant, W.C. Fields et Gary Cooper. Plutôt alléchant, mais totalement décevant, même si le débit inimitable de Fields (caché sous le déguisement de Humpty Dumpty) assure l’intérêt de sa courte séquence. Gary Cooper, lui, est étonnant et méconnaissable en Chevalier Blanc incapable de tenir sur son cheval.

Les deux meilleurs séquences, qui redonnent un peu de rythme au film, arrivent coup sur coup. Et la première est due à Cary Grant, qu’on ne reconnaît que parce qu’il est présenté au générique, totalement jubilatoire dans le rôle d’une semi-tortue qui pleure sur son sort. Cary Grant, le plus élégant des comédiens, sous la lourde carapace d’une tortue… il faut le voir pour le croire !

La séquence suivante est un curieux et réjouissant mélange de prises de vue réelles et de dessins animés : les jumeaux TweedleDee et TweedleDum (Roscoe Karnes et Jack Oakie) présentent en chanson une histoire improbable d’huitres qui s’égarent, qui défile sous nos yeux sous la forme d’un cartoon.

Après ça, la tension retombe, et on n’a qu’une envie : secouer cette petite Alice (interprétée par une Charlotte Henry très peu supportable) pour qu’elle se réveille et nous sorte de ce rêve qui ressemble plutôt à un long cauchemar…

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