The Fall (id.) – saison 2 – créée et réalisée par Allan Cubitt – 2014
Après une première série d’épisodes haletants, voilà une deuxième saison tout aussi passionnante, qui réussit à s’inscrire dans la droite lignée du début, tout en renouvelant habilement l’enjeu du face-à-face entre la policière (Gillian Anderson, toujours formidable) et le tueur en série de Belfast (Jamie Dornan, fascinant et dérangeant).
Car très vite, le suspense ne repose plus sur l’enquête à proprement parler, mais sur le jeu dangereux auquel se livre la police : une fois le tueur identifié, jusqu’où peut-on le laisser en liberté, dans l’espoir de retrouver sa dernière victime ? Si la série est aussi réussie, c’est parce que le face-à-face entre les deux antagonistes renouvelle un motif devenu courant depuis Le Silence des Agneaux : la fascination qu’exerce le Mal absolu sur une représentante de la loi.
Elle a beau s’en défendre, affirmer qu’elle n’éprouve aucune fascination mais au contraire une haine totale, elle ne trompe pas grand-monde, et surtout pas ces hommes qui semblent porter comme une malédiction les aventures qu’elle a eues avec eux : le regard qu’elle porte sur ce jeune homme au regard si noir et déterminé est éloquent.
Plus encore que dans la saison 1, il est question de la contamination du Mal, de la part d’ombre souvent bien cachée, et de la fascination qu’il exerce. Le fil rouge de cette deuxième saison, l’enlèvement et la disparition de celle par qui tout a commencé, est en cela particulièrement passionnant. Parce qu’il donne lieu à un terrible suspense au long cours, et parce qu’il confronte les personnages à leurs secrets, à leur intimité.
Entièrement réalisée par le créateur du show Allan Cubitt, cette deuxième saison tient toutes les promesses de la première.