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Archive pour la catégorie 'FANTASTIQUE/SF'

Astérix et Obélix : l’empire du milieu – de Guillaume Canet – 2023

Posté : 15 mars, 2023 @ 8:00 dans 2020-2029, CANET Guillaume, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Astérix et Obélix L'Empire du Milieu

Pierre Richard, alias le druide Panoramix, qui s’enfonce dans des sables mouvants devant Obélix (jadis interprété par son compère de La Chèvre Depardieu). « C’est oui ou bien c’est non ? » interroge Falbala, reprenant le titre d’une chanson de son interprète Angèle. Un super-guerrier romain joué par Zlatan Ibrahimovic qui sort du champ de bataille sur blessure et demande son remplacement… Il est comme ça, le Astérix de Guillaume Canet : ultraréférencé, parsemé d’une infinité de clins d’œil à la culture populaire sous toutes ses formes.

Le casting lui-même est à l’avenant, offrant des apparitions à Macfly et Carlito, Orelsan ou Bigflo et Oli, pour ne citer qu’eux. Apparitions franchement inconsistantes, comme si l’unique ambition de Canet était d’accumuler les références. C’est un peu léger comme ligne de conduite, surtout que 80 % des blagues tombent à plat, et qu’on ne peut pas compter sur un quelconque suspense pour assurer l’intérêt : c’est Astérix, et même si le film est basé sur un scénario original, l’univers est ultrabalisé.

On sent bien que Canet rêve de réaliser « son » Mission Cléopâtre. Mais il n’est pas Chabat. Et si sa mise en scène est propre, efficace et même assez généreuse, son sens de la comédie pure reste à prouver. Surtout, il manque d’un univers comique marqué. Là où l’ex-Nul marquait de son empreinte son adaptation pour signer un film personnel, lui se contente d’enchaîner jeux de mots, effets spéciaux et guests. La seule fois où on reconnaît un peu la patte de Canet, c’est dans les toutes dernières secondes, lorsque les deux amis de toujours se retrouvent enfin après avoir passé deux heures à se faire la gueule.

Canet lui-même est pas mal en Astérix. Mais il laisse clairement la vedette à Jonathan Cohen, qui fait efficacement du Jonathan Cohen en faux gaulois fort en gueule, et à son complice Gilles Lellouche, digne successeur de Depardieu en Obélix. Il est celui qui tire le mieux son épingle du jeu, avec Vincent Cassel, qui s’amuse autant qu’il nous amuse en Jules César, orgueilleux et fou d’amour pour la belle Cléopâtre (Marion Cotillard, qui en fait beaucoup).

Entretien avec un vampire (Interview with the vampire) – de Neil Jordan – 1994

Posté : 10 mars, 2023 @ 8:00 dans 1990-1999, CRUISE Tom, FANTASTIQUE/SF, JORDAN Neil | Pas de commentaires »

Entretien avec un vampire

Il fut un temps où Tom Cruise était un acteur caméléon. A cette époque où, devant la caméra de Brian De Palma, il tournait l’adaptation d’une série TV un peu vieillotte (qui n’était pas encore la plus enthousiasmante des franchises d’action), il passait allégrement d’un genre à l’autre, d’un univers à l’autre : comédie romantique (Jerry Maguire), thriller paranoïaque (La Firme), grand film introspectif (Eyes Wide Shut).

Et voilà qu’il s’empare, contre l’avis de l’autrice Anne Rice, d’un personnage de vampire déjà culte dans la littérature : Lestat, grand blond athlétique qu’il incarne avec une conviction sans faille, révélant une intensité, une menace et des fêlures à côté desquelles beaucoup d’observateurs étaient passés jusqu’alors. Bien sûr, il y avait déjà eu Né un 4 juillet, mais le personnage de Ron Kovic, tel qu’il l’incarne dans sa jeunesse d’avant la guerre, n’était pas si loin de l’image de tête brûlée qui a fait la gloire de l’acteur.

Rien de tout ça dans Lestat, vampire apparemment sans état d’âme, sans empathie pour les mortels ou pour ses semblables, qui habite la Nouvelle Orléans de la fin du XVIIIe siècle comme un seigneur ou un demi-dieu ayant droit de vie et de mort sur les habitants de la ville. Un personnage auquel Tom Cruise apporte une profondeur et des failles inattendues, qui ne sont jamais assénées, toujours suggérées par des gestes, des regards…

C’est là qu’il « enfante » un autre vampire : un riche propriétaire ravagé après la mort de sa femme, qui rencontre ce vampire lui proposant de passer de l’autre côté, de renoncer à sa vie de mortel pour être son compagnon de vie… ou de mort… ou d’éternité. C’est Brad Pitt, et c’est son personnage qui est au cœur du récit. Et lui aussi est formidable, aussi intense et complexe que Cruise. Un mort-vivant, dans tous les sens du terme, qui laisse passer la vie et son humanité sans réagir, avec une fausse passivité qui ne trompe que lui.

Cela fait beaucoup d’éloges pour les deux stars, et encore pas grand-chose sur le film lui-même. C’est que revoir Entretien avec un vampire presque trente ans après me laisse à peu près la même impression que la première vision, et que le souvenir qu’elle m’avait laissé. La mise en scène de Neil Jordan est impeccable, et nous offre une plongée assez saisissante dans les nuits humides du Sud américain. La violence, parfois extrême, et le sang, souvent en profusion, créent un malaise authentique. Mais non, impossible de se laisser emporter vraiment et totalement.

Entretien avec un vampire est un film souvent impressionnant, esthétiquement parfait, mais étrangement froid. Plutôt que d’être réellement happé, on admire avec un peu de recul la prestation de Cruise et Pitt, ou celle d’Antonio Banderas, Christian Slater et surtout Kirsten Dunst, vampire enfermée à jamais dans un corps d’enfant. Etrange expérience de spectateur, finalement pas si loin de celle que vit le personnage de Pitt.

Avatar, la voie de l’eau (Avatar : The Way of Water) – de James Cameron – 2022

Posté : 1 mars, 2023 @ 8:00 dans 2020-2029, CAMERON James, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Avatar La Voie de L'Eau

Treize ans d’attente (enfin… un peu pour ceux qui, comme moi, ont attendu fin 2022 pour découvrir Avatar), treize ans sans long métrage de fiction, treize ans de frustration pour les amoureux d’Abyss et Terminator 2 (ses deux chefs d’œuvre, n’est-ce pas?). Et la seule question qui se posait vraiment… Non pas : est-ce qu’Avatar 2 se montrera à la hauteur stratosphérique des précédents films du réalisateur ? Mais : est-ce que Cameron a toujours cette patte qui n’appartient qu’à lui ? Cette façon de rendre évidentes les situations les plus complexes, les plus chaotiques…

Disons pour faire simple que Cameron a un langage cinématographique qui s’apparente à la fameuse ligne claire de la bande dessinée. Et oui, il l’a toujours, avec la même acuité, le même sens inné de la narration et de l’action. Bref : Cameron reste sans conteste l’un des grands narrateurs du cinéma contemporain. L’un des plus ambitieux visuellement aussi. Et, hélas, l’un des très rares habitués des blockbusters pour qui les effets spéciaux et le grand spectacle sont, toujours, au service du film, et pas leur seul objectif.

En cela, James Cameron est peut-être le seul (en tout cas l’un des rares) cinéaste que l’on puisse comparer à Spielberg. Comme son aîné, il a inventé une forme ultime de divertissement, que beaucoup ont copié en ne gardant que l’aspect spectaculaire innovant, et en oubliant qu’il y avait derrière ça le regard d’un auteur. Cameron est un auteur, c’est une évidence. Et ça l’est particulièrement dans cette (première) suite tardive, qui prolonge l’expérience du premier film, tout en étant une sorte de synthèse de toute l’œuvre du cinéaste.

Avatar 2 est un film passionnant. C’est aussi un film frustrant. Parce qu’il semble acter le fait que Cameron va passer le reste de sa carrière sur Pandora, et parce qu’il n’apporte pas grand-chose de neuf. OK, la forêt a laissé la place à la mer. Mais à part ça ? On reprend les mêmes, ou presque, et on recommence. Deux personnages phares (interprétés par Sigourney Weaver et Stephen Lang) ont disparu ? On trouve des solutions un peu faciles pour les faire revenir d’une manière ou d’une autre… C’est l’avantage des avatars : ça permet beaucoup de choses.

Pour le reste, l’histoire se résume à quelques rebondissements, et le film, qui dure plus de trois heures, aurait pu sans problème être deux fois moins long sans qu’on n’y perde grand-chose. C’est spectaculaire et grisant (même en 2D), mais ni plus ni moins que le premier film. Et le grand morceau de bravoure qui vient clore le film, à bord d’un bateau en pleine déroute, s’apparente à une sorte d’immense best-of du cinéma cameronien, citant dans la même scène Titanic, T2, Abyss et le premier Avatar. Cameron n’a rien perdu de son savoir-faire, mais on aimerait qu’il se remette à nous surprendre. Juste une dernière fois.

Aliens, le retour (Aliens) – de James Cameron – 1986

Posté : 12 janvier, 2023 @ 8:00 dans 1980-1989, CAMERON James, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Aliens le retour

James Cameron a un univers bien à lui, pas de doute. Son troisième long métrage est autant une suite du chef d’œuvre de Ridley Scott que le premier volet d’un triptyque personnel qui se poursuivra avec Abyss et Avatar. Entre ses trois « films en A », la cohérence esthétique et thématique est assez frappante.

Dans chacun des trois films : le cinéma fantastique et les gros moyens du blockbuster illustrent des drames personnels et familiaux, où le thème de la maternité est central. Ajoutez ça l’opposition entre les éléments et des machines destructrices, et la présence de commandos militaires hyper-armés et hyper-entraînés…

C’est ce qu’on appelle le début d’une œuvre, donc. Et c’est aussi une belle manière de donner une suite à un (déjà) classique en en prenant le contre-pied. Scénariste, c’est aussi l’approche qu’il avait choisie pour écrire Rambo 2. Une véritable trahison. Ce n’est pas le cas avec Aliens, qui respecte l’esprit du premier film, mais avec des choix narratifs et visuels radicalement différents.

Le premier Alien se résumait assez vite finalement à l’affrontement de Ripley (Sigourney Weaver) et de la créature, avec le chat pour témoin, et dans un espace très confiné. Dans Aliens, Cameron expédie le chat, ouvre son décor, met en scène de nombreux personnages (tous parfaitement identifiés et marquants) et les confronte à d’innombrables monstres.

Ça mitraille, ça charcute, ça explose dans tous les sens. Mais c’est Cameron : l’action est toujours extrêmement lisible, et le gigantisme est au service d’une étonnante intimité. La scène explicitant la maternité de Ripley a été coupée au montage, mais cette vérité (sa fille est morte de vieillesse pendant qu’elle était dans sa capsule à travers l’espace) est bien perceptible : elle est au cœur du film, sorte de parcours intime déchirant avant même d’être une machine de guerre hyper efficace.

La relation que le personnage de Sigourney Weaver noue avec Newt, la fillette perdue sur cette planète de mort, est magnifique, annonçant la profondeur d’Abyss. Et c’est là que réside la grandeur de Cameron. Derrière ses blockbusters révolutionnaires, qui repoussent constamment les possibilités du cinéma d’action et des effets spéciaux, c’est un cinéaste sensible et intime qui se cache.

La Nuit fantastique – de Marcel L’Herbier – 1942

Posté : 23 décembre, 2022 @ 8:00 dans 1940-1949, FANTASTIQUE/SF, L'HERBIER Marcel | Pas de commentaires »

La Nuit fantastique

Un étudiant en philosophie, contraint de travailler la nuit aux halles pour payer ses études, est tellement fatigué par son rythme de vie qu’il s’endort à la moindre occasion, et plonge dans des rêves où lui apparaît immanquablement une silhouette blonde, toute de blanc vêtue, dont il tombe profondément amoureux.

Toute la première partie du film est absolument magnifique : cette espèce de triangle amoureux entre le jeune homme (Fernand Gravey, formidable), une fiancée rêche et cassante (Christiane Nère) et une apparition fantomatique (Micheline Presle) inspire à L’Herbier un marivaudage lunaire et poétique enthousiasmant, où le verbe (superbes dialogues d’Henri Jeanson) et le jeu des acteurs, Gravey en tête, insufflent un charme irrésistiblement désuet. Et comme il y a Bernard Blier qui joue les témoins de cet étrange drame avec la gouaille réaliste qu’on lui connaît, le film atteint réellement des sommets.

Puis, les irruptions sporadiques des rêves tandis que le héros somnole finissent par devenir le corps du film, lorsque les somnolences se transforment en sommeil profond. Là, le film se révèle plutôt convainquant, et souvent fascinant. Ce qui pourrait aussi être traduit par «partiellement réussie ». Les premiers pas dans ce long rêve sont en tout cas étonnants : quand Fernand Gravey franchit les portes de ce premier bar, c’est un peu comme si L’Herbier, qui rend ici un hommage vibrant au cinéma des origines de Méliès, annonçait les occupants de la Loge Noire dans Twin Peaks : perception brouillée, dialogues dits à l’envers, absurde assumé… L’Herbier s’impose en précurseur inattendu de David Lynch.

Tout n’est pas du niveau de cette première scène, cela dit. L’ambition immense du film est parfois contredite par une approche esthétique un peu timorée. Mais quand L’Herbier désaxe ses cadres, insiste sur le phrasé traînant de Saturnin Fabre ou confronte ses personnages à des visions nocturnes coupées de toute réalité, cette Nuit fantastique atteint des sommets que peu de cinéastes approcheront dans les décennies suivantes.

22.11.63 (11.22.63) – mini-série créée par Bridget Carpenter – 2016

Posté : 16 décembre, 2022 @ 8:00 dans 2010-2019, CARPENTER Bridget, COLES John David, FANTASTIQUE/SF, FRANCO James, KENT James, MACDONALD Kevin, STRONG James, TÉLÉVISION, TOYE Frederick E.O. | Pas de commentaires »

22 11 63

Sorti il y a une bonne dizaine d’années, le roman de Stephen King m’avait emballé. Au sommet de son art, l’écrivain s’emparait d’un traumatisme fondateur de l’histoire américaine (l’assassinat de Kennedy) pour signer une grande fresque historique, nostalgique et intime passionnante et très émouvante. L’histoire d’un professeur qui découvre, grâce à un ami restaurateur, une sorte de porte, ou plutôt d’escalier mystérieux, le conduisant en 1958.

Peu importe combien de temps il reste à cette époque, son retour au présent intervient toujours quelques minutes après son départ… Qu’importe les modifications qu’il apporte au passé, s’il retourne en 1958, il efface automatiquement tous ces changements. L’une des forces du roman résidait dans la manière dont King introduisait ce voyage dans le temps, avec une sorte d’évidence, sans que cet élément fantastique ne devienne envahissant. Le héros s’installait alors dans ce passé, bien décidé à empêcher l’assassinat de JFK avec l’espoir que cela rende le présent plus beau…

La mini-série reste très fidèle à l’intrigue et à l’atmosphère du roman, avec quelques choix scénaristiques à la marge (il arrive en 1960, et non plus en 1958). James Franco, qui rêvait d’adapter le roman, incarne un Jake Epping parfaitement conforme à l’idée qu’on s’en faisait : un homme un peu désabusé, fatigué par des échecs personnels à répétition, qui trouve sa place dans une époque à laquelle il n’appartient pas, et où des signes réguliers lui rappellent que sa présence est une aberration. Une manière d’introduire des éléments fantastiques avec naturel qui porte clairement la marque de King.

Le côté nostalgique fonctionne à plein régime, avec une reconstitution assez bluffante de cette Amérique où tout était encore possible… époque sans doute un brin fantasmée d’avant Dallas, et d’avant le VietNam. Et comme dans le roman, le plus bel aspect concerne l’histoire d’amour entre Jake et Sadie, si belle et si bouleversante, parce qu’on la sait sans avenir… ou sans passé, on ne sait plus trop. Et là, c’est la fibre romantique qui vibre à plein, jusqu’à cette ultime scène, qui noue l’estomac.

Avatar (id.) – de James Cameron – 2009

Posté : 9 décembre, 2022 @ 8:00 dans 2000-2009, ACTION US (1980-…), CAMERON James, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Avatar

Déjà treize ans que le film de Cameron est sorti. Et malgré tout le bien que je pense du cinéaste et d’à peu près tous les films qu’il a fait, cela faisait treize ans… que je n’avais pas envie de voir cet Avatar qui a poussé toutes les cinémas du monde à s’équiper de projecteurs 3D qui ne servent à peu près plus à rien ! Treize ans que l’idée de me plonger dans une planète numérique peuplée par de grands êtres bleus numérisés me faisait fuir. Dont acte, comme on dit.

Mais voilà, j’y ai mis les pieds, sur Pandora, convaincu par mon fiston (un juste retour des choses après toutes les vieilleries avec lesquelles il a été biberonné). Il était temps… Eh bien me voilà conquis. Si. Oh ! Il faut bien un peu de temps pour se laisser emporter dans cet univers, dans cette planète numérique peuplée par de grands êtres bleus numérisés… Disons que les trois premiers quarts d’heures confirment tout le bien que je pense de l’incroyable savoir-faire de Cameron… et mes appréhensions initiales.

Mais le savoir-faire finit par emporter la partie. Et c’est le James Cameron délicat et couillu à la fois que l’on retrouve dans ce film, que l’on pourrait résumer à une rencontre improbable et séduisante entre Danse Avec les Loups et Aliens le retour (Cameron s’inscrit clairement dans l’univers militaire et technologique de son film, jusqu’à invoquer le personnage de Ripley avec Sigourney Weaver filmée brièvement en tee-shirt et culotte), baignée dans un univers à la Miyazaki.

Visuellement, le film est d’une densité folle. Il faut dire que Cameron rêvait de ce film depuis son enfance, paraît-il, et qu’il a eu le temps de peaufiner sa vision : cette planète Pandora où les Na’avi vivaient en parfaite harmonie avec la nature avant que ces bourrins d’humains ne débarquent pour en exploiter les richesses du sous-sol. Ou comment James Cameron signe la première fable écolo à 200 millions de dollars !

Le film se place ouvertement du côté de la fable et du symbole, mais avec ce souffle épique qui n’appartient qu’au cinéaste. Qui d’autre que lui aurait pu imaginer le personnage de Sam Worthington ? Marine paralysé des membres inférieurs choisit un peu par hasard pour infiltrer le peuple na’avi en « pilotant » un avatar, qui lui permet de retrouver l’usage de ses jambes, grâce à ce corps de substitution. Et si vous n’avez rien compris à cette dernière phrase, c’est que je n’étais pas le seul à être passé à côté d’Avatar depuis treize ans.

Ce pourrait être un peu naïf, il se dégage surtout une sensation de pureté et de sincérité qui va droit au cœur. Cameron n’a rien perdu de son sens du spectacle, de son sens de la dramatisation, de son génie pour caractériser des personnages en peu de traits. De Zoë Saldana en na’avi qui fait vaciller le cœur du héros, à Stephen Lang en odieux militaire va-t-en-guerre… Cameron réussit le miracle de faire croire en des personnages qui cochent toutes les cases de ce qu’on en attend. Rien que ça, c’est du grand art.

Frankenstein (id.) – de James Whale – 1931

Posté : 4 décembre, 2022 @ 8:00 dans 1930-1939, FANTASTIQUE/SF, WHALE James | Pas de commentaires »

Frankenstein 1931

Il y a eu beaucoup d’adaptations du roman de Mary Shelley, au fil des décennies. Mais celle-ci, la première parlante, reste l’une des plus marquantes. Pas la plus fidèle (le film est d’ailleurs plus spécifiquement adapté d’une pièce de théâtre signée Peggy Webling), mais sans doute celle qui a eu le plus grand impact sur tout le genre fantastique.

Formellement, c’est une merveille. Et c’est frappant dès les toutes premières images : cette scène d’enterrement qui ouvre le film, d’un expressionnisme digne des grandes heures du cinéma allemand. Dans des décors que l’on devine réduits, James Whale frappe les esprits avec une esthétique hyper soignée qui joue constamment avec la profondeur de champs, les premiers plans, pour inscrire l’idée même de la mort dans l’esprit des spectateurs.

Tout au long du film, James Whale crée comme ça de grands moments de cinéma. On pourrait en citer des tas, retenons le face-à-face tendre et terrible à la fois entre le monstre et la fillette au bord de l’étang, bref moment de grâce au cours duquel il découvre brièvement ce qu’est l’innocence. D’autres images sont inoubliables : l’arrivée d’un père portant le cadavre de sa fille dans une ville en liesse, ou la scène du moulin bien sûr, d’une puissance visuelle hallucinante…

Frankenstein, au-delà de l’incarnation stupéfiante et définitive de Boris Karloff, va profondément influencer tout un pan du fantastique, et pas uniquement dans les années 30 : tout le cinéma de Tim Burton est marqué par ce conte macabre glaçant. On imagine bien ce qu’a pu être le choc des spectateurs de 1931. Avant le début du film lui-même, un type de la production apparaît d’ailleurs sur scène, s’adressant aux spectateurs qu’il met en garde.

Et c’est vrai que, même neuf décennies plus tard, ce Frankenstein reste traumatisant, la meilleure peut-être des adaptations du roman de Mary Shelley… qui n’a d’ailleurs pas encore droit à son prénom, le générique évoquant le roman de Mrs. Percy Shelley.

Les Visiteurs – de Jean-Marie Poiré – 1993

Posté : 2 décembre, 2022 @ 8:00 dans 1990-1999, FANTASTIQUE/SF, POIRE Jean-Marie | Pas de commentaires »

Les Visiteurs

Il était temps que l’âge d’or de Jean-Marie Poiré fasse son entrée sur ce blog : cette période bénie au cours de laquelle le réalisateur a prouvé de la plus brillante des manières qu’il avait avalé et digéré tout le cinéma de Lubitsch, celui de Sturges (Preston) et celui de Wilder… Une période dont Les Visiteurs serait l’apogée, l’indémodable parangon !

Hein ? Comment ça, « qu’est-ce que j’ai bu ? »… D’abord, rien, en tout cas pas encore, mais si on peut plus déconner, maintenant… Bon, ben voilà, quoi. La vérité, c’est que si Poiré pouvait encore faire diversion dans les années 80, du Père Noël… à Mes meilleurs copains, il se vautre lamentablement dès les années 90 dans les pires excès formels.

Pour résumer : si un plan dépasse une poignée de secondes, le spectateur va se faire chier. A ça, on aurait deux, trois trucs à rétorquer. Le premier serait : « n’importe quoi ! ». Le deuxième : « Et Lubitsch, justement, c’est du brin ? ». Le troisième : « quitte à multiplier les plans, autant qu’ils soient un minimum travaillés, non ? »

Parce que, esthétiquement, c’est une catastrophe. Dès la (longue) séquence d’introduction, Poiré multiplie les effets ringards et hideux, qui seront désormais la marque de son cinéma (j’en ai vu plusieurs, après ça). Si c’était drôle au moins, ça passerait, mais cette longue intro est remarquablement pauvre en gags… Ce n’est qu’une fois les deux héros arrivés de nos jours (je vous épargne le résumé) que la comédie s’installe vraiment.

Et là aussi, Les Visiteurs accuse lourdement le poids des ans. Quelques répliques continuent à faire sourire, quelques situations aussi, toutes basées sur le décalage entre les deux époques. Mais bien peu pour comprendre a posteriori le phénomène que le film a représenté il y a presque trente ans. Cela dit, Jean-Marie Poiré fera bien pire par la suite.

Rollerball (id.) – de John McTiernan – 2002

Posté : 25 novembre, 2022 @ 8:00 dans 2000-2009, ACTION US (1980-…), FANTASTIQUE/SF, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Rollerball

C’est donc pour ce film-là que McTiernan est allé en prison, après avoir fait espionner ses producteurs qu’il soupçonnait de vouloir saborder son rêve : faire de ce remake d’un film de Norman Jewison une sorte de Spartacus moderne… Pour retrouver des traces du chef d’œuvre de kubrick, il faut bien lire entre les lignes. Si la thématique est bien là, le résultat est quand même nettement plus proche d’un direct-to-dvd parfois très anonyme.

La patte du grand cinéaste de Predator, on la devine dans cette manière très personnelle de nous plonger au cœur de l’action la plus violente, pour tout de suite nous en extraire, comme si on y assistait de très loin. Du cinéaste qui a révolutionné le film d’action bourrin, on ne retrouve l’ambition que dans de brefs moments. Un, surtout : une étonnante course-poursuite au milieu du film, longue séquence intégralement filmée en vision nocturne monochrome.

Cette séquence radicale rompt avec le reste du métrage, gâché par un montage hyper syncopé qui semble confirmer que McTiernan a rapidement été dégagé de la post-prod, lui dont les films sont plutôt marqués par un montage au cordeau (et pas à la hache). Cela dit, a-t-il seulement été impliqué dans la pré-production du film ? Aucun autre de ses longs métrages n’est joué par des acteurs si dénués d’intérêt (un transparent Chris Klein dans le rôle principal, un Jean Réno sans surprise dans celui du méchant).

Rollerball pourrait, devrait être une sorte de fable ultra-violente, critique acerbe du capitalisme galopant. Il l’est sur le papier, mais l’absence totale de nuances et la manière dont tout ce qui n’est pas action pure est évacué n’aide pas à se passionner pour ce jeu de balle auquel on ne comprend pas grand-chose et qui n’a pas grand-intérêt, dont on imagine bien ce qu’il aurait pu représenter dans un Spartacus moderne.

Rollerball n’est pas même vraiment satisfaisant en tant que pur film d’action : on sent constamment McTiernan contraint, incapable de livrer le film politique, ou le pur exercice de style, qu’on aurait pu espérer.

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