Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'FILMS MUETS'

Charlot grande coquette (The Masquerader) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 31 janvier, 2011 @ 12:56 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot grande coquette

• Titres alternatifs (VO) : The Female Impersonator, Putting one over, The Perfumed Lady, The Picnic

• Titre alternatif (VF) : Charlot et l’étoile, Charlot acteur dramatique

De tous les courts métrages que Chaplin a situés dans les coulisses d’un studio de cinéma, celui-ci est sans doute le plus intéressant. L’histoire est relativement simpliste : Chaplin est renvoyé des studios Keystone pour avoir flirté avec deux jeunes femmes au lieu de s’intéresser au tournage en cours, et revient déguisé en une séduisante comédienne. Mais le film est doublement fascinant : d’une part parce qu’il nous plonge dans l’atmosphère d’un tournage en 1914 (ce qui avait déjà été le cas dans A Film Johnnie) ; d’autre part parce que le film montre la transformation de Chaplin en Charlot.

C’est en effet un Chaplin au naturel, sans ses frusques de vagabond et sa petite moustache, que l’on voit au début, tenter de chaparder la bouteille de Fatty Arbuckle à la table de maquillage. Voir les deux stars évoluer ainsi dans un décor qui devait être leur quotidien, voir Chaplin se coller la fameuse moustache, dépasse largement les qualités intrinsèques de ce petit film par ailleurs très drôle.

C’est aussi la deuxième fois depuis le début de cette année 1914 que Chaplin saisit l’occasion de se déguiser en femme (après A Busy Day, dans lequel il jouait réellement une femme, et non pas un homme déguisé comme il le fait ici), ce qu’il fait avec une féminité assez confondante.

Nana – de Jean Renoir – 1926

Posté : 31 janvier, 2011 @ 12:37 dans 1920-1929, FILMS MUETS, RENOIR Jean | Pas de commentaires »

Nana

C’est le premier film important de Renoir, qui était jeune (32 ans) mais déjà très ambitieux, et franchement doué : cette adaptation gonflée du roman de Zola est une grande production « à l’américaine », qui tranche nettement avec la majorité des films français de l’époque. Renoir a d’ailleurs souvent dit qu’il voulait apporter au cinéma d’ici ce qui lui manquait à trop vouloir s’intellectualiser : un vrai sens du récit et du spectacle. En cela, Nana est franchement réussi, malgré des décors curieusement dépouillés.

L’hommage, délibéré, à Eric Von Stroheim, est frappant : Renoir n’a jamais caché non plus qu’il avait voulu faire ce film parce qu’il avait été enthousiasmé par Folies de Femmes, et qu’il voulait réaliser un long métrage dans la même veine, avec un personnage de femme qui pourrait en être issu. Là aussi, c’est très réussi.

A vrai dire, même si on est assez loin des chefs d’œuvre qu’il réalisera dans les années à venir, Nana est une vraie réussite, grâce notamment à des personnages masculins très forts et interprétés avec beaucoup de subtilité par Werner Krauss ou Jean Angelo, tous les deux géniaux dans des rôles d’hommes du monde qui finissent par abandonner toute convenance pour cette petite artiste de music-hall adulée par le tout-Paris : l’un détruira son foyer ; l’autre trichera aux courses. Comme eux, tous les hommes qui tomberont sous le charme de Nana tourneront particulièrement mal…

Mais il y a un problème de taille dans ce film, c’est Catherine Hessling : la compagne de Renoir de l’époque minaude et en fait des tonnes durant les deux heures vingt de film, et ça devient bien vite assez insupportable. Jouant les divas à la Gloria Swanson, prenant des poses lascives, fixant la caméra avec des yeux qui se veulent coquins, et une bouche de geisha de dessin animé… elle s’imagine provocante, elle est juste un peu ridicule, et surtout totalement dépourvue du charme et du sex-appeal dont ce personnage avait besoin. Difficile de concevoir qu’autant d’hommes puissent être à ses pieds.

C’est franchement dommage, parce que le film ne manque pas de qualités. Mais la présence de l’actrice est bien trop pesante pour les apprécier pleinement. Heureusement pour la carrière à venir de Renoir (et pour le cinéma français), le réalisateur et sa muse ne tarderont pas à se séparer…

Fièvre printanière (Recreation) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 12 janvier, 2011 @ 2:54 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Fièvre printanière

• Titres alternatifs (VO) : Spring Fever

• Titre alternatif (VF) : Charlot s’amuse

C’est peut-être le plus inintéressant de tous les films de Chaplin. Tourné en quelques heures seulement dans un parc, le film est visiblement totalement improvisé (on voit même encore les tâches de peintures de Charlot artiste peintre, tourné quelques jours plus tôt, sur la défroque de notre vagabond préféré). Pas d’histoire, ni même de trame dans ce film qui se contente de présenter Charlot, sa conquête féminine, son rival, et des policiers, qui se croisent, se toisent, se poursuivent, se disputent… et finissent tous dans le lac.

On a déjà vu ça plein de fois, y compris chez Chaplin, et toujours bien mieux qu’ici. Seules les mimiques de Chaplin parviennent à tirer quelques sourires. Quand on les voit nettement, car le film n’existe plus que dans une copie calamiteuse, dont l’image permet à peine de voir clairement les visages des comédiens.C’est aussi un film très court : bien moins d’une bobine. Le film était à l’origine présenté avec un court film éducatif, intitulé The Yosemite.

Charlot artiste peintre (The Face on the barroom floor) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 12 janvier, 2011 @ 2:36 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot artiste peintre

• Titres alternatifs (VO) : The Ham Artist, The Ham Actor

• Titre alternatif (VF) : Charlot fou, Charlot peintre, Charlot cabotin, Histoire comique

Voilà un court métrage très original : Chaplin signe avec ce petit film d’une bobine l’une des premières parodies d’une œuvre littéraire, en l’occurrence la ballade « The Face upon the Floor », de Hugh Antoine d’Arcy. Un alcoolique raconte à ses camarades de beuverie pourquoi il a sombré dans l’alcool. Il était jadis un grand peintre, spécialisé dans les portraits. Mais un jour, la femme de sa vie est tombée amoureuse de l’un de ses portraits, et est partie avec le modèle. Depuis, il a cessé de peindre et oublie son chagrin dans l’alcool.

Chaplin met en image cette fable avec son personnage de Charlot, qui raconte son passé à grands coups de flash-backs. Le résultat est inégal, mais assez amusant. Le film n’est toutefois pas très drôle, si ce n’est peut-être à la fin, alors que Charlot pète les plombs et se met à dessiner le visage de la femme de ses pensées sur le sol (d’où le titre) : un portrait qui ressemble à un mauvais dessin d’enfant, que notre ivrogne favori se met à dessiner à la chaîne, dans une sorte d’extase incontrôlable. Curieux…

Charlot garçon de théâtre (The Property Man) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 12 janvier, 2011 @ 2:34 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot garçon de théâtre

• Titres alternatifs (VO) : The Roustabout, Getting his goat, Vamping Venius, The Vamping Venius, Props

• Titre alternatif (VF) : Charlot accessoiriste, Charlot dans les coulisses, Charlot monte sur les planches

C’est le premier deux-bobines dont Chaplin peut assumer totalement la paternité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce court métrage n’est pas sorti sur les écrans dans l’indifférence générale… Plusieurs critiques ont crié au scandale devant le comportement de Charlot, homme à tout faire dans les coulisses d’un music-hall, qui passe son temps à martyriser son second. Ce qui n’est pas unique dans l’œuvre de Chaplin, sauf que l’homme en question est un vieillard un peu voûté, que Charlot s’évertue à rouer de coups, et laisse croupir durant de longues minutes sous une lourde malle. On peut comprendre les réactions des critiques de l’époque : voir ce vieil homme tout frêle s’en prendre plein la tête n’est pas la chose la plus drôle qu’on ait vu dans un film de Chaplin.

De là à crier au scandale, il y a tout de même un fossé. Et puis il faut reconnaître à ce court métrage un rythme trépidant : pas le moindre temps mort dans cette comédie qui se déroule exclusivement dans l’espace étroit d’un théâtre, entre les coulisses et la scène, les deux interagissant souvent. On y retrouve une galerie de personnages qui nous est familière, avec en particulier l’éternel costaud que Charlot finira par dominer, ici à coups d’haltères et de lance d’incendie.

Très rythmé, le film se termine dans un grand n’importe quoi, Charlot se mettant tout le monde à dos (sauf le public du théâtre, hilare, au milieu duquel on retrouve un Mack Sennett à l’air franchement ahuri), et tenant à distance tous ses adversaires à grands coups de jets d’eau.

C’est un peu discutable, mais c’est du travail propre et sans temps mort.

Straight Shooting / Le Ranch Diavolo (Straight Shooting) – de John Ford (Jack Ford) – 1917

Posté : 12 janvier, 2011 @ 1:56 dans 1895-1919, FILMS MUETS, FORD John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Straight Shooting

Deuxième long métrage de Ford, Straight Shooting est aussi le tout premier de ses films à nous être parvenus, et l’un des rares rescapés de sa production des premières années. Ford n’a que 22 ans, mais ce qui fera la richesse de son œuvre est déjà là, en germes. C’est même fascinant de voir à quel point Ford est resté fidèle jusqu’au bout à des obsessions que l’on trouve déjà dans ses premiers films.

Des amitiés viriles et alcoolisées, des familles recomposées par les hasards de la vie, le goût des grands espaces… On retrouve même une scène (capitale) sur la tombe d’un être cher, thème redondant dans l’œuvre de Ford (Judge Priest, Vers sa destinée, La Poursuite infernale… les exemples sont innombrables) : c’est même là que le sort de Cheyenne Harry se scelle au début du film.

Le futur du héros se décide plus tard, lorsque le calme est revenu dans la ferme où il a été accueilli à bras ouvert, et où, dans l’embrasure d’une porte, il réalise que sa place n’est plus là… Un plan qui évoque furieusement l’un des plus célèbres de la filmographie de Ford : le dernier de La Prisonnière du Désert. Straight Shooting contient d’ailleurs plusieurs plans très beaux filmés de l’intérieur de maison, avec en fond des portes ouvertes par lesquelles on voit, de loin, arriver des personnages.

On est en 1917, et Ford joue brillamment avec les profondeurs de champs (dès le premier plan), sur le montage alterné, sur les gros plans. C’est déjà un vrai cinéaste, qui signe un film qui, à défaut d’être un chef d’œuvre, est une œuvre passionnante, avec quelques séquences impressionnantes, en particulier le duel autour de la prison, d’une simplicité et d’une efficacité totales.

C’est aussi, bien sûr, l’exemple le plus ancien que l’on puisse voir de la riche collaboration entre Ford et Harry Carey, l’interprète de la très longue série des « Cheyenne Harry », dont Ford venait de reprendre la direction : il avait déjà dirigé deux courts et un long de la série (The Secret Man, aujourd’hui perdu), et dirigera encore, jusqu’en 1921, pas moins de vingt-et-un longs métrages avec Harry Carey, dont quatorze « Cheyenne Harry ». De cette production foisonnante, seuls trois films ont survécu : Straight Shooting, Hell Bent, et Bucking Broadway, qui n’a été découvert qu’au début des années 2000. C’est dire l’ampleur de la perte…

Docteur Mabuse, le joueur (Dr. Mabuse der Spieler) – de Fritz Lang – 1922

Posté : 12 janvier, 2011 @ 1:42 dans * Films de gangsters, * Polars européens, 1920-1929, FILMS MUETS, LANG Fritz | Pas de commentaires »

Docteur Mabuse le joueur

Il y a un petit côté Feuillade, période Les Vampires ou Fantômas, dans ce film fleuve de plus de quatre heures et demi. Ben oui, c’est long, mais arrivé à la fin, on en redemande. Bourré de rebondissements comme dans tout bon serial, découpé en chapitres, Docteur Mabuse est un vrai feuilleton populaire, mais aussi un film d’une richesse et d’une beauté formelle immenses.

Le fameux docteur Mabuse est une figure typique du cinéma langien : une pure incarnation du Mal, qui ne s’intègre dans la société que pour mieux en détourner les règles à son propre profit. Dans ce domaine, Mabuse est un maître. Et Lang a une inspiration totale pour mettre en images ses machinations. Le film commence très fort, avec une énorme arnaque à la Bourse que Lang, par la grâce d’images sublimes et d’un montage virtuose, parvient à rendre aussi passionnante et fluide qu’une simple poursuite.

C’est une entrée en matière géniale, qui laisse penser que le film sera une succession d’arnaques sans rapport les unes avec les autres. Mais ce n’est pas le cas. Après ce prologue flamboyant, qui a pour objectif de présenter son génie du crime et la manière dont il s’inscrit dans son époque (le début de la république de Weimar), Lang lance vraiment son histoire, faite de multiples intrigues dont il tire un à un chacun des fils.

Feuilletonnant et rocambolesque, Docteur Mabuse est aussi passionnant parce qu’il plonge au cœur du Berlin de l’entre-deux guerres, que Lang filme avec toute la beauté de son style expressionniste. L’histoire est parfois un peu énorme, et franchement, on a un peu de mal à croire en cette vision très cartoonesque de l’hypnose, mais qu’importe, on prend un plaisir fou à suivre les machinations diaboliques du Docteur, et l’enquête du « super flic » Von Wenk.

Qu’importe aussi le charme très discutable des deux personnages féminins principaux (la comtesse Told et la danseuse Carozza), Lang réunit un casting masculin parfait et inoubliable. Dans le rôle de Mabuse, Rudolf Klein-Rogge (qui retrouvera son rôle pour la suite onze ans plus tard), acteur fétiche de Lang jusqu’à son départ d’Allemagne en 1933, a un charisme fou et vampe littéralement la caméra. Face à lui, Bernhard Goetzke est parfait, tout en sobriété, en super flic.

Les seconds rôles sont également frappants, en particulier Alfred Abel (qu’on avait vu dans Les Finances du Grand-Duc de Murnau), génial en victime désigné : le comte Told, que Mabuse hypnotise et oblige à tricher aux cartes, détruisant ainsi sa réputation, et le poussant à une déchéance totale et au suicide, pour « voler » sa femme.

Le film est parfois cruel, souvent palpitant (le suspense fonctionne parfaitement), et toujours passionnant. En quatre heures et demi, Lang réussit à garder le cap et la tension, sans le moindre flottement.

City Girl / L’Intruse (City Girl) – de Friedrich Wilhelm Murnau – 1929/1930

Posté : 23 décembre, 2010 @ 1:07 dans 1920-1929, 1930-1939, FARRELL Charles, FILMS MUETS, MURNAU Friedrich W. | Pas de commentaires »

City Girl

City Girl, l’un des films les plus méconnus de Murnau, est à la fois le prolongement de L’Aurore, mais marque aussi une profonde rupture de ton : alors que L’Aurore (son premier film américain) était encore marquée par l’expressionnisme allemand, City Girl fait de Murnau un cinéaste profondément américain, dont les images (d’une grande beauté) évoquent ces tableaux un peu naïfs qui, au début du XXème siècle, représentaient des scènes de vie rurale de l’Amérique profonde.

Alors oui, on retrouve l’opposition ville/campagne qui était déjà au cœur de L’Aurore (avec une inversion des rôles), mais la comparaison s’arrête là. Le titre, d’ailleurs, est trompeur : même si le personnage central est bien cette « fille de la ville », ce n’est pas le fait qu’elle soit de la ville qui est important, mais sa découverte atterrée des hommes de la campagne. Elle croyait découvrir des habitants simples et généreux… elle se rend compte que les hommes sont partout les mêmes : mesquins, cruels et butés. Lâches aussi, à l’image de Lem, brave fils de fermier, prêt à tout pour défendre l’honneur de cette femme qu’il a épousée à Chicago… excepté affronter ce père qui s’érige en maître absolu et autoritaire.

Visuellement plus simple et frontale que dans L’Aurore, la caméra de Murnau se révèle tout aussi virtuose. Que ce soit dans les séquences tendues, avec un jeu fascinant sur l’ombre et la lumière, ainsi que sur les gros plans de visages tantôt durs, tantôt effrayés, tantôt inquiétants. Ou dans les moments d’innocence : le début du film est d’une légèreté ébouriffante. La partie « urbaine » donne le ton : au cœur de la fourmilière qu’est Chicago, le « bouseux » Lem et la serveuse Kate sont deux solitudes dont on devine immédiatement qu’elles sont faites pour se rencontrer, et se compléter…

La demande en mariage, à la fois naïve et sublime, et vous plonge dans un état de bonheur absolu, qui trouve son apogée lors de la scène, extraordinaire, de l’arrivée dans la ferme : la caméra suit les deux amoureux courant à travers champs dans un travelling éblouissant.

Mais le poids du père et de la bêtise humaine ne tarde pas à gâcher ce bonheur sans faille. Et cette ferme devient une prison cruelle pour Kate. Non pas à cause du décor, qui pourrait être paradisiaque, mais à cause de ceux qui y vivent, et qui considèrent la jeune femme comme une traînée parce qu’elle était serveuse dans une grande ville. La tension dramatique monte constamment, et trouve son apogée dans des scènes de moisson d’une grande beauté, que Terrence Malick citera très clairement dans ses Moissons du ciel.

C’est aussi fascinant de voir à quel point le cinéma de Murnau et celui de Frank Borzage se sont influencés et enrichis l’un l’autre à la fin du muet : les deux (immenses) cinéastes partageaient les mêmes acteurs, et des thèmes similaires. Ici, on retrouve donc le couple de La Femme au corbeau, le film à demi-perdu de Borzage : Mary Duncan et Charles Farrell. Deux acteurs magnifiques, parfaitement complémentaires, qui forment un couple envoûtant. Mary Duncan, surtout, est sublime. Sa prestation, toute en nuances, est digne des plus grands numéros d’actrice de l’histoire du cinéma, tout simplement…

Charlot dentiste (Laughing Gas) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 23 décembre, 2010 @ 12:50 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot dentiste

• Titres alternatifs (VO) : Tuning his ivories, The Dentist, Down and out, The busy little dentist

• Titre alternatif (VF) : Charlot opère lui-même

Chaplin se met en scène lui-même, et ça fourmille d’idées souvent hilarantes. Charlot jouant au dur avec un homme bien plus petit que lui ; Charlot se raccrochant aux jupes d’une jeune femme… Le film permet surtout à Chaplin de peaufiner son personnage, dont la manière de faire le fanfaron face à un colosse est franchement réjouissante (avec son regard dur, immédiatement suivi d’un coin de porte pris en plein nez ; avec aussi son chapeau qui roule le long de son bras, jusqu’à la main, un mouvement que personne, jamais, ne refera aussi bien). De perfectionner son fameux virage à 90° sur une jambe, aussi.

Au moins dans la première moitié du film, on sent bizarrement que le thème du dentiste, pourtant central, n’inspire pas particulièrement Chaplin : les meilleures scènes sont alors celles qui se passent dans la rue, ou dans la salle d’attente de ce dentiste. Et puis, dans les dernières minutes, l’inspiration de Chaplin se débride, et son génie se révèle déjà, le temps de quelques gags géniaux : Charlot, simple assistant qui se fait passer pour le dentiste, qui se met à cirer les chaussures de la jeunes femme qui vient de s’asseoir pour se faire soigner une dent… Un passage court qui n’a l’air de rien, mais qui annonce quelques-uns des plus grands moments de l’œuvre chaplinesque : lorsque les origines du vagabond ressurgissent soudainement, même lorsque le personnage s’est élevé dans la société.

Et tout ça se termine dans une grande bagarre typique des productions Keystone, mais enlevée et franchement réussie.

Charlot et le mannequin (Mabel’s married life) – de Charles Chaplin et Mabel Normand – 1914

Posté : 23 décembre, 2010 @ 12:48 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS, NORMAND Mabel | Pas de commentaires »

Charlot et le mannequin

• Titres alternatifs (VO) : The Squarehead, When you’re married

• Titres alternatifs (VF) : Charlot et Mabel en ménage, Charlot marié

A partir de ce film, son vingtième à la Keystone, Chaplin réalisera tous ses films (sauf le long métrage Tillie’s Punctured romance, que signera Sennett). Et son empreinte se sent déjà : même si Charlot et le mannequin paraît bien rudimentaire au regard des chef d’œuvre qu’il enchaînera au cours des années suivantes, le film est bien supérieur à ceux qu’il vient de tourner. Le rythme, surtout, est moins hystérique : Chaplin sait déjà qu’aller plus vite ne rend pas un gag plus drôle, et ce film, co-réalisé avec Mabel Normand, est à la fois plus posé, plus drôle, mais aussi plus écrit et inventif que les quatre ou cinq qu’il a enchaîné sous la direction de Mack Sennett.

C’est aussi l’une des rares fois où Chaplin incarne un homme marié. Il n’est pourtant pas si loin de son éternel vagabond, avec les mêmes défroques (exception faite d’un chapeau haut de forme, petite bourgeoisie oblige), la même démarche (que Mabel singe face à la caméra dans une petite séquence très drôle…), le même courage face à plus fort que lui (Mack Swain, en costaud séducteur, qui tente de séduire Mabel), et le même penchant pour l’alcool, passage obligé pour rendre crédible le moment fort du film : un affrontement désopilant entre Charlot et un punching ball, qu’il prend pour son rival.

Le film n’est pas parfait, mais contient comme ça quelques belles trouvailles, et un beau jeu d’acteur de Chaplin.

1...3132333435...37
 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr