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Archive pour la catégorie 'FILMS MUETS'

Charlot papa (His Trysting Place) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 15 février, 2011 @ 2:20 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot papa

• Titre alternatif (VO) : Family House, The Ladies Man, The Hempecked Spouse, Very much married

• Titres alternatifs (VF) : Charlot en famille

C’est peut-être le meilleur des courts métrages tournés par Chaplin à la Keystone : à la fois l’un des plus drôles, et l’un des mieux construits. Chaplin, qui ne cesse de s’améliorer depuis qu’il est seul maître de ses films, signe là un film à la narration parfaitement maîtrisée, vif et fluide. L’histoire pourrait être celle d’un banal vaudeville : deux hommes (Chaplin et Mack Swain) échangent malencontreusement leurs manteaux. Leurs épouses respectives (Mabel Normand et Phyllis Allen) découvrent pour l’une une lettre destinée à une autre femme (qui fait penser à Mabel que Charlot a une maîtresse), et pour l’autre un biberon (qui fait penser à Phyllis que Ambrose, alias Swain, a un bébé illégitime).

L’intrigue de ce deux-bobines est entièrement basé sur ce quiproquo, qui tient toutes ses promesses, jusqu’à une conclusion réjouissante avec les quatre protagonistes enfin réunis dans un parc. Mais l’humour dépasse largement ce strict cadre.

Le plus drôle, dans ce film, est ailleurs : dans la manière dont Chaplin se filme en père de famille. Un père très, très loin de celui qu’il sera dans Le Kid. Charlot attrapant son fils comme il le ferait avec un chat, ou s’installant dans le berceau de son fils après avoir posé ce dernier par terre… toutes les scènes où Chaplin côtoie le gamin sont à mourir de rire. Avec un rôle assez ingrat pour Mabel, mère de famille qui enchaîne les tâches ingrates pendant que son mari ne cherche qu’à se la couler douce.

On peut juste regretter que Chaplin n’ait pas davantage délaissé le côté vaudeville, pour se concentrer davantage sur son rôle de père et de mari. S’il l’avait fait, Charlot papa aurait trouvé sa place au côté des meilleurs courts métrages tournés pour la Essanay ou la Mutual au cours des années suivantes.

Charlot déménageur (His musical Career) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 15 février, 2011 @ 2:17 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot déménageur

• Titre alternatif (VO) : The Piano Movers, Musical Tramps

• Titres alternatifs (VF) : Charlot livreur de pianos, Les Déménageurs de pianos

Charlot déménageur n’est pas représentatif des mois passés par Chaplin à la Keystone : le film évoque davantage ses années Essanay ou Mutual. Moins grossier que la plupart des films Keystone, cette petite comédie d’une bobine est aussi d’une grande simplicité, dont l’humour est totalement basé sur le nouveau métier de Charlot : déménageur de piano. Le jeu d’acteur de Charplin est formidable dans cette comédie très, très drôle. Qu’il joue avec ses « muscles » (dans une petite scène irrésistible), ou qu’il dévale les escaliers d’une maison sur le derrière (il faudrait faire une étude, un jour, sur l’imagination sans borne de Chaplin face aux escaliers de toutes sortes), iln tire le meilleur des situations qu’il imagine.

Il y a aussi dans ce Charlot déménageur un gag désopilant, digne de ses meilleures courts métrages : l’âne qui tire le chariot de déménagement, emporté par le poids du piano qu’il tire, est soulevé du sol à deux reprises. C’est simple, réalisé sans trucage comme on dit, et comme l’âne s’en sort sans heurt (« aucun animal, etc, etc… »), on rit franchement devant ce plan aussi fugace qu’inattendu.

Et puis il y a le duo que Chaplin forme avec Mack Swain, qui fonctionne parfaitement bien ici. Toujours à propos des partenaires de Chaplin à l’écran, citons Charles Parrot, le futur Charley Chase, dans le rôle du patron du magasin de pianos. Est-ce un hasard ? En 1932, Laurel et Hardy seront les héros de Livreurs, sachez livrer, une courte comédie très réussie, inspirée de ce Charlot déménageur, et réalisée par James Parrott… le frère cadet de Charles.

Charlot et Mabel aux courses (Gentlemen of nerve) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 15 février, 2011 @ 1:58 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot et Mabel aux courses

• Titre alternatif (VO) : Some nerve, Charlie at the races

• Titres alternatifs (VF) : Charlot pâtissier, Pâte et dynamite

La période Keystone de Chaplin peut se diviser en deux catégories : les films bien construits d’un côté, les films improvisés de l’autre. Charlot et Mabel aux courses est clairement à placer dans la seconde de ces catégories : on sent bien que Chaplin, désormais scénariste et réalisateur de tous ses films, est arrivé sur les lieux du tournage avec une simple trame en tête. Une trame bien connue, d’ailleurs : Charlot, nommée « Mister Wow-Wow » pour l’occasion (du nom d’un personnage que Chaplin avait interprété pour la troupe Karno), entre clandestinement dans l’enceinte de l’Ascott Park Speedway où se déroulent des courses d’automobiles, et où il avait déjà tourné Charlot et les saucisses. Il y rencontre une jeune femme, délaissée par son mari pour une grande rombière.

Chaplin retrouve Mabel Normand, qu’il n’avait plus guère côtoyée depuis qu’il avait obtenu d’être le principal maître de ses films. Leur retrouvaille fait plaisir à voir : les deux vedettes semblent éprouver un grand plaisir à jouer ensemble, ce qui était loin d’être évident quelques mois plus tôt, lorsque Mabel était déjà bien installée au sommet de la Keystone, et que Chaplin se faisait rapidement une place.

Le plaisir est d’ailleurs perceptible sur tous les visages : celui de Chaplin, celui de Mabel, mais aussi et surtout sur celui des nombreux figurants de l’autodrome, sans doute venus assister à une course de voitures, et qui se sont retrouvés au cœur d’un tournage de cinéma. De tous les films « improvisés » de Chaplin, tournés en décors naturels, avec figurants, celui-ci est sans doute le plus fascinant. Chaplin, qui se contentait auparavant de se mettre en scène avec les figurants en arrière-plan, comme une toile de fond animée, se place cette fois au cœur du public. Le résultat, d’un strict point de vue de la qualité de jeu et de la mise en scène, est pour le moins approximatif. Mais c’est aussi un film d’une totale fraîcheur, joyeux et décomplexé.

Charlot mitron (Dough and dynamite) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 14 février, 2011 @ 11:15 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot mitron

• Titre alternatif (VO) : The Cook, The Doughnut designer, The New Cook

• Titres alternatifs (VF) : Charlot pâtissier, Pâte et dynamite

Ce « deux-bobines » est à la fois très important, et mineur. Mineur, parce que Chaplin manque parfois d’inspiration pour les gags, et parce que le film est largement basé sur l’humour « tarte à la crème », en l’occurrence pâte à pain. Important, parce qu’il a été un très gros succès populaire, mais parce qu’il est en partie la matrice de films autrement plus importants que Chaplin tournera dans les années et les décennies à venir, en particulier des Temps Modernes.

Bon, la filiation est un peu lointaine, et Charlot mitron reste une œuvre assez brouillonne. Mais c’est la première fois que Chaplin filme un « mouvement social » : la manière dont il montre les boulangers en grève rappelle parfois les grévistes des Temps Modernes, mais aussi de Charlot machiniste, tourné pour la Mutual. Une espèce de brouillon sympathique, très rythmé, mais perfectible…

Charlot rival d’amour (Those love pangs) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 14 février, 2011 @ 10:58 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot rival d'amour

• Titre alternatif (VO) : The Rival Mashers, Busted Hearts, Oh you girls !

• Titres alternatifs (VF) : Charlot supplanté par Joseph, Joseph rival de Charlot, Charlot et Joseph rivaux d’amour, Bonnes fortunes

On sent que ce film d’une bobine fait partie des comédies largement improvisées de Chaplin. Contrairement à sa précédente réalisation, le très construit (et très réussi) Charlot concierge, Chaplin se base ici sur une trame très mince : Charlot et Chester Conklin rivalisent d’imagination pour séduire des jeunes femmes. Et contre toute attente, c’est Chester qui emporte la mise.

C’est en grande partie un film de parc de plus, pour Chaplin. Mais contrairement à Charlot et Fatty font la bombe, qui fonctionnait parfaitement sur le couple Chaplin-Arbuckle, ce Charlot rival d’amour se révèle assez décevant. Chaplin lui-même est excellent, d’autant plus que ces « petits riens » qui font du personnage de Charlot le plus mémorable de l’histoire du cinéma (l’utilisation de la canne, notamment), gagnent ici en finesse. Mais le duo qu’il forme avec Chester Conklin, un acteur qu’il retrouvera souvent au cours de sa carrière, est inégal : Chaplin est génial ; Conklin est juste bon. Le déséquilibre est flagrant.

Charlot concierge (The New Janitor) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 14 février, 2011 @ 10:21 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot concierge

• Titre alternatif (VO) : The New Porter, The Blundering Boob, The Porter

• Titre alternatif (VF) : Charlot portier

Après Charlot et Fatty en bombe, déjà une belle réussite, malgré son extrême simplicité, Chaplin fait un nouveau pas en avant dans son évolution. Et un pas de géant : The New Janitor est un petit film d’une bobine seulement, mais c’est sans doute le mieux construit de tous ses courts métrages à la Keystone. Celui où l’intrigue tient la plus grande place. Celui, aussi, où l’émotion commence à pointer le bout de son nez. Timidement, c’est vrai, mais quand même…

Ce film, dont Chaplin signera un remake à la Essanay (The Bank), est basé sur une histoire qui aurait pu constituer la trame d’un long métrage dramatique : Charlot est l’homme à tout faire d’une banque. Un soir, il surprend un employé menaçant une secrétaire, qui l’avait surpris forçant le coffre du patron de la banque. Charlot, qui venait d’être renvoyé par ce même patron, sauve à la fois l’argent, la secrétaire et son emploi, et gagne sans doute le cœur de la belle.

C’est la première fois que Chaplin accorde un tel soin au montage d’un film. Visiblement inspiré par les courtes bandes de Griffith du début des années 10, il opte pour un montage alterné très efficace. C’est aussi dans ce film que Chaplin signe l’un des premiers plans spectaculaires du cinéma burlesque (un aspect que d’autres, et notamment Keaton, développeront par la suite) : Charlot, sur le rebord d’une fenêtre au sommet d’un gratte-ciel, manque de tomber. C’est simple, filmé sans fioriture, mais c’est à la fois très drôle, et vraiment impressionnant…

Charlot et Fatty en bombe (The Rounders) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 10 février, 2011 @ 11:00 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot et Fatty en bombe

• Titres alternatifs (VO) : Oh ! What a night !, Two of a kind, Reverly, Going down, The Love Thief, Tip Tap Toe

• Titres alternatifs (VF) : Charlot et Fatty font la bombe, Charlot et Fatty au café, Oh ! Quelle nuit !

Depuis des mois, ils se croisaient sans jamais réellement partager la vedette. Tantôt, Chaplin faisait une apparition (très remarquée) dans un film de Fatty (Charlot et Fatty sur le ring) ; la plupart du temps, c’est Fatty qu’on voyait apparaître dans les films de Chaplin (Charlot danseur, Charlot est trop galant, Charlot grande coquette). Mais on attendait encore la vraie rencontre entre les deux vedettes de la Keystone. The Rounders est une première… et une dernière : c’est le seul film dans lequel le comique de ces deux-là interagit pleinement.

Le résultat est très, très drôle. D’une trame très classique, Chaplin tire un petit bijou de comédie. Encore une fois, il nous fait le coup de l’ivrogne, son emploi de prédilection à la Keystone. Mais il faut bien le dire : il atteint ici des sommets dans le genre. Sa manière d’appréhender la moindre marche d’escalier est franchement à hurler de rire.

La trame est on ne peut plus banale : alcool, femmes acariâtres, fuite dans le parc, conclusion dans l’eau… Mais avec Fatty Arbuckle, Chaplin trouve un partenaire idéal (on regrette même un peu qu’il n’y ait pas eu de lendemain, dans le genre Fatty-Keaton, trois ans plus tard) et très inspirant pour décliner son éternel personnage de pochard.

Et puis à ce stade de son contrat à la Keystone (on est à la fin de l’été 1914), Chaplin peaufine les contours de Charlot film après film, utilisant de mieux en mieux ses accessoires, pantalon trop large et canne à la main. The Rounders est de fait de minuscules petits riens. Mais des petits riens d’une finesse et d’une drôlerie irrésistibles.

Charlot garde-malade (His new profession) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 31 janvier, 2011 @ 12:57 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot garde-malade

• Titres alternatifs (VO) : The Good for nothing, Helping himself

• Titre alternatif (VF) : La nouvelle profession de Charlot, Charlot bon à rien

Encore un court qui commence dans un parc : c’est une constante dans la production Keystone. Mais cette fois, Chaplin sort assez vite du parc, pour se balader sur la jetée, à Venice. Le tournage en décors extérieurs donne une couleur particulière (une lumière, plutôt) à ce charmant court métrage qu’on aurait aimé un peu plus cruel…

Charlot s’occupe d’un homme coincé sur sa chaise roulante, et le sadique enfoui en moins espérait davantage de déboires pour ce dernier : qu’il termine dans l’océan, au moins, comme il manque de le faire à deux reprises. Peut-être rafraîchi par les critiques sévères qui ont accompagné la sortie de Charlot garçon de théâtre (dans lequel il s’acharnait littéralement sur un vieillard), il épargne quelque peu son infirme, ici.

C’est un peu frustrant, c’est vrai, mais c’est bien sympa quand même. Chaplin s’amuse qui plus est à se jouer de la morale, en utilisant sans vergogne et à son insu les « atouts » d’un véritable infirme (enfin, pas si véritable que ça…) pour récolter de quoi se payer l’alcool qu’il ne pense qu’à boire.

Le film est aussi fameux pour donner son premier rôle de premier plan à Charles Parrott (le neveu qui confie la garde de son oncle à Charlot). Parrott enchaînait jusqu’alors les participations modestes dans les films de la Keystone (y compris dans plusieurs films de Chaplin : il jouait notamment un policier dans Charlot et Fatty sur le ring, et un acteur dans Charlot grande coquette). Il n’allait pas tarder à devenir lui-même l’un des grandes stars du burlesque, sous un autre nom : Charley Chase.

Charlot grande coquette (The Masquerader) – de Charles Chaplin – 1914

Posté : 31 janvier, 2011 @ 12:56 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot grande coquette

• Titres alternatifs (VO) : The Female Impersonator, Putting one over, The Perfumed Lady, The Picnic

• Titre alternatif (VF) : Charlot et l’étoile, Charlot acteur dramatique

De tous les courts métrages que Chaplin a situés dans les coulisses d’un studio de cinéma, celui-ci est sans doute le plus intéressant. L’histoire est relativement simpliste : Chaplin est renvoyé des studios Keystone pour avoir flirté avec deux jeunes femmes au lieu de s’intéresser au tournage en cours, et revient déguisé en une séduisante comédienne. Mais le film est doublement fascinant : d’une part parce qu’il nous plonge dans l’atmosphère d’un tournage en 1914 (ce qui avait déjà été le cas dans A Film Johnnie) ; d’autre part parce que le film montre la transformation de Chaplin en Charlot.

C’est en effet un Chaplin au naturel, sans ses frusques de vagabond et sa petite moustache, que l’on voit au début, tenter de chaparder la bouteille de Fatty Arbuckle à la table de maquillage. Voir les deux stars évoluer ainsi dans un décor qui devait être leur quotidien, voir Chaplin se coller la fameuse moustache, dépasse largement les qualités intrinsèques de ce petit film par ailleurs très drôle.

C’est aussi la deuxième fois depuis le début de cette année 1914 que Chaplin saisit l’occasion de se déguiser en femme (après A Busy Day, dans lequel il jouait réellement une femme, et non pas un homme déguisé comme il le fait ici), ce qu’il fait avec une féminité assez confondante.

Nana – de Jean Renoir – 1926

Posté : 31 janvier, 2011 @ 12:37 dans 1920-1929, FILMS MUETS, RENOIR Jean | Pas de commentaires »

Nana

C’est le premier film important de Renoir, qui était jeune (32 ans) mais déjà très ambitieux, et franchement doué : cette adaptation gonflée du roman de Zola est une grande production « à l’américaine », qui tranche nettement avec la majorité des films français de l’époque. Renoir a d’ailleurs souvent dit qu’il voulait apporter au cinéma d’ici ce qui lui manquait à trop vouloir s’intellectualiser : un vrai sens du récit et du spectacle. En cela, Nana est franchement réussi, malgré des décors curieusement dépouillés.

L’hommage, délibéré, à Eric Von Stroheim, est frappant : Renoir n’a jamais caché non plus qu’il avait voulu faire ce film parce qu’il avait été enthousiasmé par Folies de Femmes, et qu’il voulait réaliser un long métrage dans la même veine, avec un personnage de femme qui pourrait en être issu. Là aussi, c’est très réussi.

A vrai dire, même si on est assez loin des chefs d’œuvre qu’il réalisera dans les années à venir, Nana est une vraie réussite, grâce notamment à des personnages masculins très forts et interprétés avec beaucoup de subtilité par Werner Krauss ou Jean Angelo, tous les deux géniaux dans des rôles d’hommes du monde qui finissent par abandonner toute convenance pour cette petite artiste de music-hall adulée par le tout-Paris : l’un détruira son foyer ; l’autre trichera aux courses. Comme eux, tous les hommes qui tomberont sous le charme de Nana tourneront particulièrement mal…

Mais il y a un problème de taille dans ce film, c’est Catherine Hessling : la compagne de Renoir de l’époque minaude et en fait des tonnes durant les deux heures vingt de film, et ça devient bien vite assez insupportable. Jouant les divas à la Gloria Swanson, prenant des poses lascives, fixant la caméra avec des yeux qui se veulent coquins, et une bouche de geisha de dessin animé… elle s’imagine provocante, elle est juste un peu ridicule, et surtout totalement dépourvue du charme et du sex-appeal dont ce personnage avait besoin. Difficile de concevoir qu’autant d’hommes puissent être à ses pieds.

C’est franchement dommage, parce que le film ne manque pas de qualités. Mais la présence de l’actrice est bien trop pesante pour les apprécier pleinement. Heureusement pour la carrière à venir de Renoir (et pour le cinéma français), le réalisateur et sa muse ne tarderont pas à se séparer…

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