Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

La Ruée sanglante (They rode West) – de Phil Karlson – 1954

Classé dans : 1950-1959,KARLSON Phil,WESTERNS — 15 juin, 2025 @ 8:00

La Ruée sanglante

On a connu Phil Karlson plus inspiré que dans ce petit western Columbia un peu fauché. Grand réalisateur de polars (Le Quatrième Homme, Les Frères Rico…), l’homme a réussi quelques chouettes westerns (La Poursuite des Tuniques bleues, et surtout Le Salaire de la violence). Celui-ci souffre de quelques défauts qui le plombent.

Son manque de moyens d’abord, avec de longs plans tirés de stock shots qui privent le film d’une unité formelle, et cassent trop souvent le rythme. Son interprétation ensuite, avec des acteurs pas toujours très convaincants (on sauverait bien Donna Reed, qui est très bien, mais dans un rôle trop mal défini). Et puis un scénario maladroit, auquel on a bien du mal à réussir à faire semblant de croire. C’est dire si on a essayé.

Le film n’est pas inintéressant pour autant. Parce que si le scénario est approximatif, le sujet est audacieux, et fort. Jeune médecin fraîchement diplômé, le personnage joué par le jeune Robert Francis (étoile filante disparue l’année suivante à 25 ans) est nommé dans un fort en pays indien, où il se retrouve vite confronté plusieurs dilemmes : son devoir de soldat face à celui de médecin, sa loyauté envers son propre peuple et son humanisme…

Bref, des thèmes qui deviendront assez classiques, mais qui dénotent encore dans le paysage westernien de l’époque. Le film de Karlson affiche une vraie ouverture d’esprit, et se montre très critique face à l’autoritarisme violent des colons blancs. Un film pro-Indiens, pour faire court, qui comme beaucoup de films de cette tendance brouille son message en confiant les rôles d’Indiens à des acteurs bien blancs. Il faudra attendre bien longtemps encore avant que Hollywood ne perde cette habitude.

Finalement, c’est moins pour la manière qu’il dépeint les Indiens que le film s’avère un peu original et assez convainquant, que pour quelques visions étonnantes de l’armée américaine : l’obstination mortifère de l’officier « rival » du héros, et surtout la saleté et laisser-aller coupable du chirurgien au début du film, dont l’unique scène, glaçante, est de loin la plus mémorable, la plus inattendue et la plus forte.

Pour le reste, le film laisse un sentiment d’inachevé, avec beaucoup de belles idées et une ambition de complexité qui ne débouchent au final pas sur grand-chose.

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr