Blue Steel (id.) – de Kathryn Bigelow – 1989
Kathryn Bigelow, un film de motards et un film de vampires au compteur, signe ici son premier polar, dont elle co-écrit le scénario. Et la plume à la main, la cinéaste se révèle à la fois ambitieuse… et pas d’une grande légèreté.
Sur le papier, Blue Steel ne manque pas d’intérêt, mais n’évite pas quelques grosses ficelles, et des facilités assez énormes. Mais qu’importe : l’intérêt du film ne repose pas vraiment sur la seule intrigue, prenante mais finalement pas tellement différente de tous les polars tendus de l’époque.
En quelques mots : Jamie Lee Curtis (parfaite) est une jeune flique à peine promue, qui abat dès son premier jour de service un braqueur devant quelques témoins. L’un de ces derniers, fasciné par le geste de la jeune femme, s’empare de l’arme du braqueur, disparaît sans demander son reste, et se lance dans une virée meurtrière, tout en séduisant notre fliquette.
C’est tortueux à souhait, et le suspense ne cesse de monter jusqu’à un final un eu grand-guignolesque, gâché par une surabondance de ralentis qui atténuent paradoxalement la tension. Mais re-peu importe.
Si Blue Steel est un film mémorable (et il l’est, malgré tout), c’est pour l’interprétation de Jamie Lee Curtis, parfait mélange de fragilité et de détermination, d’innocence et de révolte. Une jeune femme en pleine (rude) mutation, donc.
C’est aussi, et surtout, pour la manière dont Bigelow filme New York, nous plongeant au cœur d’une ville tentaculaire et grouillante de vie. La plupart du temps sans esbroufe, sa mise en scène est d’une efficacité énorme, et totalement immersive. Sur ce point, une sorte de version plus pêchue du Scorsese de Taxi Driver.

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