Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Black Dog (Gouzhen) – de Guan Hu – 2024

Classé dans : 2020-2029,GUAN Hu — 5 avril, 2025 @ 8:00

Black Dog

Une image, et me voilà happé… C’est beau, un film qui commence aussi fort, et qui tient la distance jusqu’à la toute dernière seconde. Black Dog frappe d’abord par le doute qu’il laisse planer sur son décor. Est-ce celui d’un western ? D’un film post-apocalyptique ? Ou d’une espèce d’entre-deux indéfini ?

Du décor, on découvre d’abord une vaste étendue désertique, digne des plaines arides du Far-West. Puis une horde de chiens envahit l’écran, venus d’on ne sait où. Et, premier indice temporel : un petit autocar traverse le désert, avant de se renverser sans bruit au milieu de cette ruée canine.

On le découvre peu à peu, il y a bien un cadre historique au film : la Chine de 2008, qui se prépare pour les Jeux Olympiques de Pékin. Mais de cet événement historique qui va mettre le pays au centre du monde durant quelques semaines, on ne verra rien d’autre que de brefs moments de liesse totalement déconnectés.

L’autocar du début du film se dirigeait vers ce qui ressemble fort à une ville fantôme : un lieu dont on devine qu’il fut plein de vie, mais dont la plupart des habitants sont partis lorsque les entreprises qui géraient les mines ont fermé. D’où un décor gris et poussiéreux duquel n’émergent que des silhouettes et quelques chiens galeux ramenés à l’état sauvage.

Hu Guan fait de ce décor un reflet troublant de son héros, ancienne vedette locale qui vient de passer plusieurs années en prison pour meurtre, et qui revient dans sa ville encore enfermé dans un profond mal-être mutique, fermé aux autres, fermé à la vie. Ses souvenirs ne sont plus que des ruines, à l’image de ce décor qui l’entoure.

C’est sa rencontre avec un chien qui va réveiller le jeune homme, auquel Eddie Peng apporte une présence dingue. Un chien censé être galeux, hargneux comme c’est pas permis, et d’une laideur assez universelle. Mais un chien qui entre aussi dans le panthéon des meilleurs chiens de cinéma, tant il est impressionnant sur le registre de la menace, de l’émotion… et de l’humour.

Parce que oui, Black Dog, derrière sa noirceur assez abyssale et son esthétique de fin du monde, tout en grains et en grisaille, est aussi un film qui sait être drôle. Constamment sur une crête étroite, Hu Guan signe un film enthousiasmant, à la fois intime et universel, grave et poétique.

Pas de commentaire »

Pas encore de commentaire.

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr