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Archive pour le 22 mars, 2025

Eraserhead (id.) – de David Lynch – 1977

Posté : 22 mars, 2025 @ 8:00 dans 1970-1979, FANTASTIQUE/SF, LYNCH David | Pas de commentaires »

Eraserhead

Après ses premiers courts métrages expérimentaux, David Lynch signe là son premier long métrage, l’histoire d’un jeune homme renfermé qui apprend qu’il est le père d’un enfant prématuré, révélation qui le plonge dans une angoisse extrême.

Dit comme ça, Eraserhead donnerait presque le sentiment d’être la chronique d’une paternité douloureuse. C’est à la fois vrai, et évidemment bien plus complexe que ça : ce qui intéresse Lynch (ici et dans la plupart de ses grands films à venir), c’est de nous plonger dans l’esprit malade de ses personnages. Et celui d’Eraserhead est particulièrement gratiné.

D’abord, il est joué par Jack Nance, qui restera un fidèle de l’univers de Lynch jusqu’à sa mort, après le tournage de Lost Highway. Et Nance est tout saud un acteur classique : son jeu exacerbé, halluciné, en fait une incarnation cauchemardesque idéale pour la vision de Lynch.

L’essentiel du film se passe dans le minuscule appartement du personnage, une unique pièce aux allures de cocon organique, perdue au milieu d’une espèce de no-man’s land post-industrielle, d’une laideur extrême. C’est là que vit ce jeune homme si étrange, aux yeux exorbités, qui se retrouve contraint d’épouser une jeune femme à peine moins étrange que lui suite à un repas de famille qui prend d’emblée des allures de cauchemar.

Ici, les scènes les plus quotidiennes deviennent des sommets d’angoisse. Rien, d’ailleurs, ne vient reposer le malaise que ressent le spectateur, tant Lynch nous plonge au plus profond de l’esprit malade de cet homme incapable d’affronter la vie. Tout est affaire de sensation, dans Eraserhead, dont l’interprétation reste à la libre appréciation du spectateur. Une chose est sûre : la sensation est très forte.

Onirique, expérimental, absurde, dingue… Ce premier Lynch est aussi son plus radical (en tout cas jusqu’à la troisième saison de Twin Peaks, quarante ans plus tard). Un film aussi libre qu’incroyable de maîtrise, dans lequel on croise un bébé qui a les allures d’un fœtus malformé de veaux, une chanteuse difforme dans un radiateur, une tête qui se retrouve entre les mains d’un fabriquant de crayons… Oui, il faudrait sans doute deux cents visions et quelques années de psychanalyse pour appréhender tous les aspects d’Eraserhead.

On peut aussi le prendre comme l’objet filmique fascinant, et même sidérant qu’il est. Un film visuellement extraordinaire, qui est autant l’œuvre de l’artiste plasticien qu’était Lynch à ses débuts que celle du grand cinéaste qu’il est en passe de devenir. Le prolongement de The Grandmother, qui porte déjà en germes les thèmes de Twin Peaks, ou Lost Highway. Un film dingue, oui.

 

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