Le Pôle Express (The Polar Express) – de Robert Zemeckis – 2004
Au milieu des années 2000, Robert Zemeckis s’est pris de passion pour la motion capture, qu’il découvre pour ce Pôle Express et qu’il continuera d’explorer avec ses deux films suivants, La Légende de Beowulf et Le Drôle de Noël de Scrooge. Entre Seul au monde en 2000 et Flight en 2012, il n’a même rien tourné d’autre, aussi étonnant que cela puisse paraître.
On sait l’attirance qu’a Zemeckis pour les défis techniques, et les nouvelles technologies. Revoir Le Pôle Express vingt ans après sa sortie rappelle aussi à quel point les nouvelles technologies les plus novatrices ont une fâcheuse tendance à devenir des technologies vieillissantes et dépassées. Bref : le film, d’un strict point de vue technique et esthétique, a pris un sacré coup de vieux.
Ajoutez à ça un Tom Hanks motion-capturé qui joue à lui seul les trois quarts des rôles, et un côté « grand huit » un peu facile, destiné à mettre en valeur la 3D pré-Avatar à laquelle Zemeckis s’essaye également… Le Pôle Express ressemble souvent d’avantage à une attraction à grand spectacle qu’au film de Noël qu’il est au fond.
Sur le fond, donc, le film est plutôt très réussi. A travers cet improbable voyage nocturne vers un Pôle Nord fantasmé, à bord d’un train magique réunissant les enfants qui commencent à douter de l’existence du Père Noël, ce sont les tourments d’un enfant qui sort de son innocence virginale que met en scène Zemeckis.
Les rencontres que fait le jeune héros à bord de ce train symbolisent ces doutes, ces espoirs et ces tourments : le contrôleur (Tom Hanks) bien sûr, sorte de maître de cérémonie de ce voyage introspectif, et surtout le hobo (Tom Hanks aussi), plus mystérieux et plus ambivalent, une sorte de personnification de la rudesse de la vie qui s’ouvre à l’enfant.
Dans la dernière partie du film, Zemeckis est tiraillé entre son véritable thème (la fin de la prime innocence) et le côté « film de Noël familial », qui s’impose dans un final spectaculaire mais assez classique. La morale de Noël est sauve, et on se dit que Zemeckis se tire plutôt bien de ce numéro d’équilibriste autour du secret le mieux gardé de la petite enfance…
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