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Archive pour le 9 décembre, 2024

Leurs enfants après eux – de Ludovic et Zoran Boukherma – 2024

Posté : 9 décembre, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, BOUKHERMA Ludovic, BOUKHERMA Zoran | Pas de commentaires »

Leurs enfants après eux

La comparaison de cette adaptation du prix Goncourt Nicolas Mathieu avec L’Amour ouf semble inévitable selon à peu près tous les critiques de cinéma. N’ayant pas vu l’énorme succès de Gilles Lellouche, je me permets d’éviter cette comparaison inévitable. De la même manière, n’ayant pas lu le roman de Nicolas Mathieu (mais que fais-je de mes soirées ?), je ne jugerais pas de la qualité de l’adaptation.

Le film, donc, et rien que le film. Un bien beau geste, à vrai dire, que ce portrait d’une époque à laquelle les frangins réalisateurs en étaient encore au biberon ou aux biscuits humides. Un film générationnel, presque, taillé pour des spectateurs de ma génération : celle qui avait 14 ans au début des années 1990, et qui a fait la fête avec tous les Français ce soir du 12 juillet 1998, sans pourtant aucun signe avant-coureur d’une quelconque passion pour le football…

Bref, il est question d’adolescence et d’une époque comme en suspens, qui plus est dans une région elle aussi en suspens : une vallée boisée de l’Est de la France, sinistrée par la fermeture des hauts fourneaux, qui cherche à se réinventer avec une piste de ski d’été… Le temps suspendu : l’adolescence, donc, à travers le parcours d’Anthony, joué par la grande révélation du Règne animal Paul Kircher, incarnation presque jusqu’au-boutiste de l’ado, jusqu’à l’acné envahissante.

L’histoire se déroule sur quatre étés fondateurs pour l’ado, que l’on voit se transformer subrepticement tout en restant foncièrement le même : 1992, 1994, 1996 et 1998, et autant d’étapes pour les relations fondatrices du jeune Anthony. Le coup de foudre qu’il éprouve pour « Stéph », cette fille « tellement belle » d’un milieu social bien plus élevé que le sien. L’animosité menaçante qui l’oppose à Hacine, le bledard qui se rêve en nouveau Scarface. Et ses liens si compliqués avec son père alcoolique et sa mère fanée avant l’heure.

Dans le rôle des parents, Ludivine Sagnier et Gilles Lellouche sont formidables. Parce que même si le film est entièrement construit autour de la trajectoire d’Anthony (bien plus que le roman, paraît-il), le titre lui-même souligne la place de ces parents, pas vieux mais plus jeunes pour autant, qui réalisent que c’est au tour de leur rejeton de découvrir les choses, de vivre intensément. Résignés, qu’ils sont. Ils sont justes, touchants, et parfois bouleversants, à l’image de ce moment où le père surprend le regard plein de jugement de ce fils à qui il n’a jamais su parler.

Ce fils qui vit son adolescence d’une manière, tout de même, particulièrement extrême, guidé par une sorte d’instinct mortifère qui semble mener le film vers le drame le plus profond, et la violence la plus radicale. Et c’est là qu’intervient un personnage qui semble simplifié à l’extrême par rapport au roman : Hacine, confiné au rôle de Némésis d’Anthony, grenade dégoupillée que l’on sent constamment sur le point d’exploser.

C’est pourtant lui qui, dans la dernière partie, passionne le plus. Là, il incarne à lui seul la complexité de cet âge de transition, à la fois la violence des passions et la naissance de la résignation. Et on se dit qu’il aurait mérité mieux que ce rôle un peu sacrifié, une place plus centrale. Parce que dans cette dernière partie, le couple impossible n’est plus celui que l’on imaginait jusque là. Dans une virée nocturne à moto, ce duo là est aussi troublant que touchant.

 

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