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Archive pour le 5 décembre, 2024

En fanfare – d’Emmanuel Courcol – 2024

Posté : 5 décembre, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, COURCOL Emmanuel | Pas de commentaires »

En fanfare

C’est pas tous les jours que les grandes comédies populaires sont chroniquées sur ce blog. Mais celle-ci réussit là où la plupart des autres ne font pas même mine d’essayer : associer la popularité du propos et un vrai regard d’auteur. Bref (et hélas), presque une comédie à l’ancienne.

C’est aussi une comédie qui va à l’essentiel, et qui ne perd pas de temps en introductions interminables. Quelques minutes seulement : c’est le temps qu’il nous faut pour qu’on fasse la connaissance du grand chef d’orchestre joué par Benjamin Lavernhe, pour qu’il découvre qu’il a une leucémie, que sa sœur n’est pas compatible pour une greffe de moelle, que sa sœur n’est pas sa sœur, qu’il a été adapté, qu’il a un frère, et que ce dernier (Pierre Lottin) est musicien dans une fanfare du Nord.

C’est beaucoup d’informations, c’est raconté avec une efficacité et une économie de moyens digne des grands maîtres classiques de la comédie américaine, et c’est, déjà, à la fois touchant et drôle. Et ça aussi, c’est beaucoup. Bon… Emmanuel Courcol n’est pas Lubitsch : il n’en a ni le rythme, ni la drôlerie. Mais l’homme est nettement plus proche d’un Pierre Salvadori que d’un Etienne Chatiliez. Ce qui est bien.

La comparaison avec Chatiliez est un peu facile, c’est vrai : les deux frères, le choc des cultures, la question de savoir ce qu’on serait devenu si on était né dans une famille plus aisée, ou plus populaire… Ces thèmes au cœur d’En fanfare étaient déjà ceux de La Vie est un long fleuve tranquille. Mais il y a, derrière le rire de façade, une émotion et une bienveillance qui touchent au cœur.

Certes, le scénario emprunte parfois des voies un peu faciles. Et la musique qui unit (ou éloigne ?) les deux néo-frères est une idée à la fois belle et assez peu crédible. Sur le papier. Mais ces facilités de scénario disparaissent à l’écran, un peu par la grâce d’une mise en scène élégante et à hauteur d’homme, et beaucoup par celle des acteurs, tous très justes.

Le duo de frères, surtout, est particulièrement touchant. Benjamin Lavernhe « de la Comédie française » est un excellent acteur, ce n’est pas une découverte : il apporte à son personnage une intensité et une douceur parfaites. Pierre Lottin, que je ne connaissais pas (pas vu Les Tuche, pas remarqué dans La Nuit du 12 – « oh ! C’est l’acteur de Lupin ! » m’apprend mon fils de 12 ans), est absolument bouleversant dans le rôle de ce frère un peu frustre.

C’est avant tout grâce à eux que En fanfare est un film si enthousiasmant. Dont on sort, euphorique et la boule dans la gorge, avec la surprise de redécouvrir que Le Boléro de Ravel peut être un morceau bouleversant quand il renoue avec ses origines ouvrières.

 

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