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Archive pour le 7 août, 2024

Le Comte de Monte Cristo – d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte – 2024

Posté : 7 août, 2024 @ 8:00 dans 2020-2029, DE LA PATELLIERE Alexandre, DELAPORTE Matthieu | Pas de commentaires »

Le Comte de Monte Cristo

Le Comte de Monte Cristo fait partie de ces classiques de la littérature qui n’a cessé d’être adapté depuis l’invention du cinéma. On compte très exactement… beaucoup d’adaptations, dont certains pas très mémorables, mais dont aussi quelques merveilles, comme la version fleuve muette d’Henri Fescourt, que je m’en vais tout bientôt revoir avec gourmandise. Ou la première adaptation par Robert Vernay, celle des années 40.

La première question qui vient à l’esprit est donc simple : à quoi bon une énième (la précision, toujours) version ? A ça, une première réponse s’impose : voilà près de soixante ans que le cinéma français ne s’était pas intéressé au classique de Dumas. Et une seconde : une autre adaptation d’un classique de Dumas (Les Trois Mousquetaires) ayant cartonné en salles, et le succès appelant le succès… Pas de hasard : les deux gars aux manettes sont ceux qui ont écrit le scénario du diptyque mousquetairien.

Une deuxième question arrive aussitôt après : que peut donc apporter cette version-ci ? Réponse : pas grand-chose, si ce n’est un immense plaisir qu’on pourrait qualifier de « à l’ancienne », ce qui pour le progressiste contrarié que je suis (j’aurais pu dire, le réac inavoué, mais j’aime moins), est déjà une bonne nouvelle. Et c’est que le plaisir est aussi immense qu’à l’ancienne. Parce qu’il y a là une générosité, une envie de grand cinéma d’aventure, qui fait franchement plaisir.

Ne cherchons pas dans ce Comte de Monte Cristo ce qu’on ne pourrait pas y trouver : les duettistes Delaporte / De la Patellière sont d’honnêtes metteurs en image, pas des visionnaires. Si je voulais faire du mauvais esprit, je rappellerais simplement que le second est le fils du mec qui a réalisé Le Tatoué. Mais ce serait con : après tout, Jacques Audiard est le fils du mec qui a réalisé Le Drapeau noir flotte sur la marmite. Mais ça n’a rien à voir.

Bref, ils ne sont pas des visionnaires, et ils ont une fâcheuse tendance à surutiliser les mouvements de grue (faut rentabiliser la location) et à appuyer très lourdement l’action et l’émotion avec une musique très, très, très présente. Certes. Mais oui, le plaisir est là. Et ça fait même bien longtemps qu’on n’a pas ressenti un tel enthousiasme devant un film aussi ouvertement populaire que celui-ci.

Il faut dire que l’histoire est quand même assez dingue, et que l’audace de Dumas est grande, de faire de son héros, martyr si humain à l’origine, un homme à ce point rongé par l’envie de vengeance et par le pouvoir que lui offre la fortune. Un propos qui reste d’une ambiguïté assez réjouissante.

Et puis il y a Pierre Niney, qui est un acteur tout de même très doué, qui s’empare de ce rôle-monstre avec autant d’évidence que d’intensité. Ce n’est pas tant la performance des déguisements qui impressionne que le naturel et la simplicité avec lesquels il s’empare de ce monument. Il faudrait revoir les quelques dizaines d’adaptation, mais affirmer qu’il pourrait bien être la meilleure incarnation « ever » ne me paraît pas aberrant…

Quant au reste de la distribution, c’est aussi un sans-faute. Entre la fraîcheur contrariée d’Anaïs Demoustier (toujours idéalement naturelle) et le beau trio de salopards que forment Bastien Bouillon, Laurent Lafitte et Patrick Mille, que du bon… Plaisir maximum pour cette énième version qui n’apporte strictement rien d’autre que ça : du plaisir.

 

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