Saints & Sinners (In the land of Saints and Sinners) – de Robert Lorenz – 2023
Liam Neeson est un excellent acteur. Il y a quelques années, ce constat allait de soi. Mais après quinze ans de coups de tatanes vengeresses, cela fait du bien de se le remettre en tête. Non pas que Saints & Sinners soit un chef d’œuvre impérissable qui révolutionnerait quoi que ce soit. Mais le film de Robert Lorenz, ancien compagnon fidèle de Clint Eastwood, qu’il a dirigé dans son premier film (Trouble with the Curve), a pour le moins le mérite de lui donner un vrai rôle.
Celui d’un tueur de l’IRA, dans l’Irlande du Nord tourmentée de 1974. Côté géopolitique, on gardera quelques réserves. Côte folklore nord-irlandais, on se régale… Grandes étendues à la beauté austère, pubs plein de vie, personnages truculents… Lorenz ne fait pas dans l’originalité, mais il crée une atmosphère que le passionné de pubs et de grands espaces tourbeux que je suis ne peux qu’aimer.
Et puis ces paysages si fascinants et si hostiles à la fois correspondent bien au personnage de Neeson, à ses fantômes et à la quête d’une nouvelle chance, d’un nouveau départ.
Et, donc, le septuagénaire qu’il est ne triche pas avec son âge, en rigolant même avec son pote Ciaran Hinds, très beau second rôle. Il triche d’autant moins que l’incontournable love-interest est une sexagénaire qui porte elle aussi son âge, ce qui fait un bien fou dans le jeunisme inévitable imposé (notamment) par Hollywood.
Les quelques facilités et incohérences du scénario n’ont pas une grande importance. Le film séduit par son classicisme, son humanité, et sa sincérité.