Commando (id.) – de Mark L. Lester – 1985
Presque quarante après, un doute m’étreint toujours à propos de Commando : dans quel état d’esprit le film a-t-il été tourné ? Est-il un pur produit, outrancièrement extrême, des dérives totalement et outrancièrement extrêmes du cinéma d’action des années 1980 ? Ou est-il une pure parodie à prendre au 36e degré ?
Aujourd’hui, évidemment, impossible de le prendre autrement que comme ceci : une vision ironique et rigolarde des dérives d’un cinéma que Stallone, cette même année 1985, entraînait au premier degré (sans doute possible, en ce qui le concerne) vers des excès dont lui-même finirait par rire (Rambo 2 et Rocky 4), et que Schwarzie saurait tourner en dérision.
Cela dit, pas si sûr, quand même, que le réalisateur ait pensé autre chose que : « Fuck ! Je vais niquer Rambo sur ce coup-là, avec tous les mecs que mon héros va dézinguer ! » C’est vrai. Difficile de battre ce record. J’ai bien essayé de compter, mais dans le seul assaut final d’un Schwarzenegger surarmé (et à moitié à poil) face à une armée surarmée, j’avoue avoir perdu le compte après quinze… soit après une bonne minute de combat, les quinze minutes suivantes apportant une bonne centaine de morts violents supplémentaires, Schwarzie dégommant à tout va sans même avoir besoin de se baisser ou de se cacher, les méchants tombant plus vite que mes cheveux…
C’est con. C’est très con. Mais ça a le mérite d’être affiché dès la première scène, avec images irrésistibles de bonheur familial : Arnold portant un tronc d’arbre, Arnold et sa fille (toute jeune Alyssa Milano) s’amusant à partager leurs glaces, Arnold et sa fille donnant à manger à une biche… Si, si. Finalement, ça doit être parodique. C’est aussi d’un mauvais goût assumé, moche, poussif, lourdingue et dévoré par une musique affreuse de James Horner.
C’est en tout cas très drôle, y compris dans les punchlines qui accompagnent chaque mise à mort. Ma préférée : « Tu te souviens que j’avais dit que je te tuerais en dernier?… J’ai menti ! »Et puis le film est une sorte de mise en images d’un fantasme cinématographique autour du corps d’Arnold Schwarzenegger, qui est le vrai sujet du film. Film qui mérite d’être vu, ne serait-ce que pour souligner en creux le génie de John McTiernan qui, deux ans plus tard, tirerait un pur chef d’œuvre ce cette même vision fantasmagorique. Commando, ébauche cartoonesque et idiote de Predator…
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