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Archive pour le 23 mai, 2024

Jules et Jim – de François Truffaut – 1962

Posté : 23 mai, 2024 @ 8:00 dans 1960-1969, TRUFFAUT François | Pas de commentaires »

Jules et Jim

Que j’ai aimé Jules et Jim ! Il y a bien des années, ce film fut ma porte d’entrée vers le cinéma de Truffaut, cristallisant tout à la fois sa soif de liberté, son goût pour les femmes passionnées, son amour de la littérature et du cinéma. Le revoir ne change pas grand-chose à l’idée que j’en avais gardé, à l’émotion qui m’en était resté.

Jules et Jim est un film déroutant, ou infiniment riche, selon la manière dont on le reçoit. Déroutant, parce que l’émotion, à vrai dire, n’y éclate jamais frontalement, malgré la puissance des sentiments. Il y a toujours l’approche littéraire, symbolisée par la fascinante voix-off, qui nous garde constamment à une certaine distance.

Si l’émotion n’éclate pas comme dans un mélo hollywoodien, elle infuse et s’installe durablement, comme une obsession. Cette même obsession, sans doute, qui a habité Truffaut à la lecture du roman d’Henri-Pierre Roché (dont il adaptera aussi Les Deux Anglaises et le Continent), faisant de Jules et Jim le film de ses rêves avant même qu’il ne passe derrière la caméra.

La beauté du film repose sur plusieurs niveaux. Le personnage de Catherine bien sûr, dont ses compagnons disent dès leurs premières rencontres qu’elle ne pourra jamais être heureuse, tant elle est attachée à la liberté et à la passion, à ces jeux de jeunesse qu’elle a vécus avec Jules et avec Jim, et qu’au fond elle ne cessera de vouloir retrouver. Le rôle d’une vie pour Jeanne Moreau, objet de fascination pour Truffaut.

L’amitié des deux hommes aussi, absolue mais heurtée par le sens de la vie et de l’histoire, par cette femme dont ils sont tous deux amoureux, et par la Grande Guerre qui les sépare : Jim/Henri Serre, le Français, et Jules/Oskar Werner, l’Autrichien, chacun craignant de tuer l’autre dans les tranchées. Derrière la légèreté de ton du film, il y a une profondeur et même une authentique gravité, qui dit beaucoup de l’impossibilité de vivre pleinement.

L’amour, l’amitié, l’honnêteté, l’impossibilité de tourner la page d’une jeunesse perdue… Jules et Jim est un film profond et riche, dont le cœur est cette fameuse chanson, Le Tourbillon de la vie, que la voix de Jeanne Moreau rend fascinante, une fausse bulle de légèreté dont l’air entraînant tranche avec l’insatisfaction et le trouble des paroles. Le film est comme cette chanson : envoûtant, troublant.

 

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