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La Chambre verte – de François Truffaut – 1978

Posté : 23 avril, 2024 @ 8:00 dans 1970-1979, TRUFFAUT François | Pas de commentaires »

La Chambre verte

Truffaut avait évoqué depuis plusieurs années déjà son envie de consacrer un film à la mort. C’est fait, et de quelle manière ! La mort est effectivement omniprésente dans La Chambre verte. Il n’est même question que de ça, de ces morts avec lesquels on vit. On plutôt avec lesquels on refuse de vivre, en ce qui concerne le personnage de Julien Davenne, qu’interprète François Truffaut lui-même.

C’est le dernier de ses rôles (après L’Enfant sauvage et La Nuit américaine, mais aussi Rencontres du 3e type et quelques apparitions moins conséquentes). C’est aussi le plus central : il est de toutes les scènes ou presque, le phrasé si particulier qu’il adopte, presque désincarné, pesant naturellement sur le ton et l’atmosphère du film.

Il a effectivement quelque chose de désincarné, cet homme qui vit dans l’obsession d’honorer la mémoire de son épouse, décédée peu après leur mariage, et celle de tous « ses » morts : tous ceux qui ont compté d’une manière ou d’une autre dans sa vie, et à qui il consacre désormais toute son existence. Qui n’est plus une vie.

Un homme obsessionnel, enfermé d’une certaine manière dans une certitude et un refus de s’ouvrir aux autres et à la vie. Un homme peu aimable, qui prend systématiquement le parti des morts (qui n’ont rien demandé) contre celui des vivants. Une femme vient ébranler les bases si solides de sa posture : Cécilia, Nathalie Baye, dont le rapport à la mort est également fort, mais avec une nuance de taille qui s’appelle l’envie de vivre.

En passant d’un cimetière à une chapelle funéraire sans oublier la fameuse chambre verte, mausolée assez glauque, le film devrait être plombant, et froid comme la mort. Sans parler de folle joie (la joie n’a pas sa place ici), il y a pourtant une étonnante chaleur qui se dégage du film, chaleur qui a sans doute à voir avec la lumière des bougies.

Et avec la musique de Maurice Jaubert. Pour la quatrième et dernière fois (après L’Histoire d’Adèle H, L’Argent de poche et L’Homme qui aimait les femmes), Truffaut utilise les partitions de ce grand compositeur d’avant-guerre mort en 1940 (on lui doit la musique de L’Atalante, du Jour se lève et de quelques autres chefs-d’œuvre). Sa musique donne à la morbidité du thème quelque chose d’à la fois grave et solaire.

 

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