Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles) – de Sidney Lanfield – 1939
Combien d’acteurs, depuis l’invention du cinéma, ont interprété Sherlock Holmes ? Rien que sur ce blog, on peut en retrouver une dizaine. Et ce n’est qu’une toute petite partie de la très abondante filmographie qui fait du détective imaginé par Conan Doyle l’un des personnages les plus prolifiques du 7e art (avec Dracula ?).
Tiens… Même question sur la plus célèbre de ses enquêtes : combien de fois Le Chien des Baskerville a-t-il été adapté ? Au moins huit au cinéma d’après wikipédia (c’est qu’on investigue sur ce blog), deux fois plus à la télévision. La plus célèbre est sans doute la version Hammer de 1959, avec Peter Cushing et Christopher Lee. Mais celle tournée vingt ans plus tôt est elle aussi très recommandable.
Cette version de 1939 est aussi la seule américaine, et le premier film à réunir le tandem formé par Basil Rathbone et Nigel Bruce, qui se retrouveront à quatorze reprises pour une série de films jusqu’en 1946. Rathbone qui, au risque de ne vraiment pas être original, reste le meilleur Holmes, en tout cas le plus conforme à l’image que l’on s’en fait… à moins que ce soit ses films et sa prestation qui aient infusé sur la vision du lecteur…
Ce n’est pas le cas de Nigel Bruce, que je continue à trouver profondément réjouissant dans le rôle de Watson, mais qui n’a pas grand-chose à voir avec le personnage tel qu’il a été imaginé par Conan Doyle. Bruce en fait un type attachant et courageux, mais un peu idiot et ridicule, beaucoup moins proche du Watson original que… de la plupart des rôles de Bruce.
Ce premier film du tandem est en tout cas une belle réussite, bien plus ambitieuse que la réputation de séries B fauchées et tournées à la va-vite que véhicule la longue série. Sans être une immense production, il y a en tout cas une vraie volonté de plonger le spectateur dans une atmosphère angoissante et mystérieuse, particulièrement convaincante.
Le rythme est impeccable, les décors très réussis, en particulier cette lande plongée dans la brume (toujours pratique pour limiter un budget, mais toujours très cinégénique), où se situe le cœur de l’action, et où se déroulent les séquences les plus mémorables. Le film a été un gros succès. Coup d’envoi d’une série qui devait prendre une direction inattendue. Mais ça, c’est une autre histoire…
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