Tornade (Passion) – d’Allan Dwan – 1954
Tornade se situe chronologiquement au cœur de la période la plus célébrée aujourd’hui d’Allan Dwan, cinéaste incroyablement prolifique à qui on attribue généralement plusieurs centaines de films. Entre 1954 et 1956, il signe quelques-uns de ses meilleurs films, comme Quatre étranges cavaliers et Deux rouquines dans la bagarre.
Tornade n’a pas la même notoriété (toute relative, j’en conviens). Mais il participe de la même dynamique, produit comme ses autres films de l’époque par Benedict Bogeaus, producteur fauché avec qui Dwan semble s’être épanoui, comme avec le grand chef op John Alton, à qui les grands moments de bravoure du film doivent beaucoup.
Une fusillade et un incendie dans une maison isolée plongée dans la pénombre, une course poursuite à pied dans un paysage montagneux enneigé… Au-delà de leur puissance formelle imparable, ces séquences soulignent l’originalité de ce western dont le décor, la Californie mexicaine du XXe siècle, évoque une autre réussite majeure de Dwan, muette celle-là : La Naissance d’un empire.
Comme dans ce dernier, son ultime film muet, Dwan évoque dans son film les affrontements meurtriers autour de la possession des terres. Mais à l’ampleur pour laquelle qu’il optait à la fin des années 1920, il préfère ici une approche plus intime : la quête pleine de souffrance d’un homme (Cornel Wilde) à qui la violence des hommes a tout enlevé.
Le film illustre en tout cas parfaitement l’immense savoir-faire de Dwan, artisan qui privilégie toujours l’efficacité pure à l’esbroufe. Le film séduit ainsi par sa simplicité et par son authenticité, comme dans ces scènes où Yvonne De Carlo (j’adore Yvonne De Carlo !!!) interprète les rôles de deux sœurs radicalement différentes. Aucun trucage pour ces rencontres : juste les savoir-faire conjugués d’un réalisateur et d’un monteur qui connaissent suffisamment leur métier pour ne pas être tentés d’en rajouter.
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