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Les Délices de Tokyo (An) – de Naomi Kawase – 2015

Classé dans : 2010-2019,KAWASE Naomi — 17 janvier, 2024 @ 8:00

Les Délices de Tokyo

En cherchant la recette des dorayakis, on tombe facilement sur des sites qui nous indiquent une vingtaine de minutes de préparation seulement. Avec ça, il ne faut sans doute pas s’attendre à ressentir les mêmes émotions que les personnages de ce beau film de Naomi Kawase. Parce qu’avec Tokue, la vieille dame qui convainc Sen de l’embaucher pour l’aider dans sa petite boutique des restauration rapide, confectionner le dorayaki dépasse largement le simple cadre gastronomique.

Un état d’esprit, une communion avec ce qui nous entoure, une manière d’accepter son destin et d’aller de l’avant, pas moins : voilà ce que représentent les dorayakis. Et si vous ne savez pas ce que c’est (en gros, deux pancakes enserrant des haricots rouges confits et sucrés), c’est que vous n’avez pas vu Les Délices de Tokyo. C’était mon cas. J’en sors avec le cœur empli d’émotions, ce genre d’émotions où la tristesse et la joie se mélangent dans un même mouvement…

Nous sommes donc à Tokyo, dans un quartier sans grand charme, si ce n’est cet imposant cerisier qui, à la belle saison, se pare de superbes fleurs blanches. C’est à cette période que débarque Tokue, 76 ans et les doigts déformés par la lèpre, qui tente de convaincre le gérant d’une bicoque de dorayamis qu’il fait tourner sans passion, de l’embaucher. Il finit par accepter, séduit par ses haricots…

Et c’est une belle histoire d’amitié qui s’installe peu à peu, à travers ces longs mouvements mille fois répétés pour préparer ces fameux haricots… en écoutant ce qu’ils ont à dire. La beauté, immense, de ce film repose sur une culture qu’un occidental n’a à peu près aucune chance de connaître, mais qu’importe. Naomi Kawase filme les gestes, les silences, les regards, et c’est d’une beauté renversante.

A travers ces dorayakis, la cinéaste filme en fait les efforts de trois solitudes pour se raccrocher à la vie : Tokue donc (magnifique Kirin Kiki), Sen, qui trimballe un sombre passé qui le hante, mais aussi la jeune Wakana, collégienne un peu en marge, vivant seule avec une mère qui semble avoir bien du mal à accepter ce rôle de mère… Trois solitudes, trois générations, qui finissent par créer une sorte de cocon presque familial.

Beaucoup de fans de la première heure de Naomi Kawase ont fait la fine bouche dans ce film tendre et délicieusement sucré, qui rompait visiblement assez radicalement avec ses précédentes réalisations. Etant très ignorant de la filmographie de la dame, pas de comparaison possible. Je me contente donc de fondre et de me déclarer officiellement amoureux de son cinéma. En tout cas de ce film.

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