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Notre-Dame brûle – de Jean-Jacques Annaud – 2022

Classé dans : 2020-2029,ANNAUD Jean-Jacques — 11 novembre, 2023 @ 8:00

Notre-Dame brûle

Trois images. D’abord, celle d’une larme coulant sur le visage de pierre d’une statue de la Vierge. Puis, le regard d’un jeune immigré dont c’était le premier jour de gardiennage dans la cathédrale. Enfin, l’eau d’une lance à incendie qui s’écrase au ralenti sur une cloche immobile.

Ces trois images sont de brefs et beaux moments de cinéma. Emouvante mais éculée pour la première. Sensible et troublante pour la deuxième. Belle et frôlant l’abstraction pour la troisième, la plus réussie, celle où Jean-Jacques Annaud touche du doigt la force du langage cinématographique.

J’aurais quand même une double réserve sur ce film : ces trois images durent au total pas plus d’une minute ou deux (c’est peu sur 106 minutes), et le reste est à peu près totalement dénué de toute ambition artistique (c’est long, 106 minutes). A peine deux ans après l’incendie qui a ravagé Notre-Dame, Annaud se laisse emporter par sa propre émotion, et se focalise entièrement sur la reconstitution des événements.

Qui est spectaculaire et convaincante, reconnaissons-le. Mais qui n’apporte finalement pas grand-chose aux images qu’on a vu durant l’incendie et dans les jours qui ont suivi. Ce pourrait être immersif, mais ça ne l’est que superficiellement. La faute à une forme batarde sans doute, Annaud semblant être incapable de faire des choix cohérents.

Alors il hésite entre faux documentaire et film à suspense, hésitations qui pèsent sur le rythme et se voient à l’écran, comme s’il changeait de chef op toutes les trois secondes. Pour coller au plus près des événements, il utilise des décors, des comédiens et des effets spéciaux. Mais aussi des images de télévision, de smartphones, et même du Ministère de l’Intérieur (un énorme logo en atteste). Il fait aussi appel brièvement à des personnes réellement impliquées, dont la maire de Paris herself, dans une courte scène un peu gênante. Il s’essaye même sans qu’on sache vraiment ce que ça apporte au split-screen…

Annaud effleure beaucoup de thèmes qui pourraient être prometteurs : les erreurs à répétition, l’absurde course à travers Paris du gardien des clés, l’impact du drame sur le pauvre agent de sécurité, ou même la présence gênante des politiques, Macron en tête. Avec un tel matériau, Annaud aurait pu faire une demi-douzaine de films intéressants, sans doute. A condition d’avoir une vision, et un scénario.

Hélas, Notre-Dame brûle est un film qu’on sent produit à la va-vite, dans l’émotion mais sans regard. Alors oui, c’est assez impressionnant, la reconstitution est assez parfaite, l’hommage aux soldats du feu est vibrant (en tout cas dans la dernière partie). Mais c’est n’a, quand même, pas un grand intérêt.

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